Absurde

Sujet: Absurde Mer 21 Nov 2012 - 22:55

NIGHT
Comme un frisson d'horreur

Le couloir sombre résonnait au rythme des pas lents de la jeune femme. Ses escarpins noirs faisaient un bruit net au milieu d’une nuit de pleine lune. Elle fit tinter un dernier pas avant de se pencher pour finalement les prendre à la main, et continuer plus silencieusement sa route. Le bâtiment était immense, et inconnu à la Lychnis qui ne venait que très peu ici. De plus, le manque de luminosité n’arrangeait pas les choses. Bref, elle s’était perdue. Elle se demanda comment était-elle arrivée ici. Ou plutôt, pourquoi avait-elle accepté de venir ici.

Elle se retrouva à une intersection de couloirs, regarda à gauche, puis à droite. Cette direction semblait déboucher sur un couloir proche de l’extérieur, car le bout était éclairé d’une faible lumière lunaire. Certainement laissé par les fenêtres sur un chemin parallèle. Elle arrangea les bretelles de sa robe rouge qui soulignait sa taille fine et son teint de lait, et s’avança silencieusement.

La dernière fois qu’elle s’était retrouvée dans une situation approximativement semblable, elle était tombée nez-à-nez face à un surveillant qui l’avait collé deux heures, n’ayant été que très peu convaincu par son explication de somnambulisme. Cependant, cette fois, elle avait une bien meilleure excuse – quoi que peu crédible devant un pion. Elle sortait d’une fête dans le quartier Lychnis, qui avait à peine commencé que l’Iwasuru s’était déjà mise à accepter un défi qui consistait entre autre à se retrouver ici.

Elle se jura de ne plus jamais accepter de défi.

De plus, les quelques verres qu’elle s’était merveilleusement enfilée accentuaient l’atmosphère mystérieuse et glauque du moment. Son cœur commença à s’agiter dans sa poitrine, qu’elle força à calmer. Sans grand succès. La téquila, c’était mauvais pour la santé, et bon pour les crises de nerfs. Elle imagina très bien quelques créatures fantastiques sortant des portes, ou un fantôme traversant les murs. Elle faillit s’arrêter, prête à prendre les jambes à son cou, mais s’efforça à continuer aussi calmement que possible sa route.

Ce fut, arrivée à l’intersection du couloir, qu’elle eut la peur de sa vie. Elle n’avait pas vu d’ombre, n’avait pas entendu de bruit. Ce fut l’immense surprise de se retrouver face à une silhouette, qu’elle percuta de plein fouet. Pour elle, c’était clair.

Un vampire.

Elle poussa un cri aigüe, balança ses escarpins à la gueule de la créature, et se cassa aussi vite que possible dans un grand mouvement d’étoffe rouge.

Sujet: Re: Absurde Lun 14 Jan 2013 - 2:09

La nuit est tombée. Et pourtant, il subsiste une présence dans ce bâtiment. Toi. Oui, toi. Toi qui vient de finir ton service. Ah, les urgences de nuit. Tu détestes ça. Te faire tirer du lit pour t'occuper d'un sale gosse qui a fait l'idiot et qui est arrivé à se blesser... Tu as eu du mal à ne pas jeter de sel sur la plaie de ce gamin. Te faire réveiller en sursaut, à cause d'un beepeur strident... Rah. La prochaine fois, tu t'arrangeras pour arriver en retard. Comme ça, le gamin sera peut être déjà dans les vapes, et ça t'évitera de devoir lui faire une anesthésie... Tu soupires. Bah, c'est bon. Il dort, son écorchure est désinfectée et traitée et tu es enfin tranquille. Tu verras le reste demain. Tu étouffes alors un bâillement, tournant dans un couloir de l'académie. Oui, tu préfères passer par les bâtiments de cours, même si tu ne devrais pas être là. Tu n'as pas pris de veste, tu n'allais pas non plus aller te geler dehors avec juste une chemise sur le dos ! Enfin bref... Tu pensais au moins être tranquille pour retourner à ta chambre, mais... Il faut croire que non.

Tu prends le premier tournant venu, sans vraiment te repérer dans cette pénombre. C'est alors qu'un cri strident monte à tes oreilles, alors que tu reçois un coup au visage. Tu recules, sous le coup de la surprise, avant de plonger une main dans ta poche, en sortant un couteau papillon que tu déplies, par pur réflexe. Tu ne sais pas ce qui vient de te frapper, ni même qui, mais si cette personne pense pouvoir s'en sortir comme ça... Elle se trompe. Tu retrouves tout tes réflexes en un instant, toi qui était encore plongé dans un état de demi somnolence une seconde auparavant. Tu t'approches du mur, à tâtons, pour finalement trouver l'interrupteur. Tu enclenches alors le bouton, laissant s'allumer une rangée de néon sur deux, avant de voir une demoiselle s'enfuir, courant comme elle le peut, visiblement entravée par son habit... Hum. Encore les Lychnis et leurs jeux stupides ?

Tu finis par ranger ton couteau en vitesse, préférant éviter qu'un élève ne te croise avec une arme blanche au poing, et tu ramasses les escarpins à tes pieds. Tu comprends mieux le pourquoi du comment désormais... Mais se faire frapper par des chaussures... C'est bien la première fois que ça t'arrive. Tu ne sais pas vraiment si ces talons ont laissé une marque sur ton visage, et après tout... Ca n'a que peu d'importance. Pour le moment, tu devrais plutôt t'occuper de la rattraper, et mettre au clair tout ça. Non, tu n'es pas surveillant, mais... Tu restes un membre du personnel de cette académie. Enfin, plus ou moins. Tu finis par élever la voix, lui ordonnant de s'arrêter, alors que tu t'avances à sa suite.

Eh ! Toi là, arrête toi !

Hj : Sorry pour le temps de réponse ><

Sujet: Re: Absurde Mer 16 Jan 2013 - 2:17

NIGHT
La nuit ne porte pas conseil

L'exitation redescendait au fur et à mesure que le nombre de ses pas se multipliait. Mais cela ne suffit pas pour la calmer. Elle court à tout allure, se prends les pieds nus dans sa robe plus d'une fois, pense entendre le bruit d'une déchirure d'étoffe. Ne s'en souci pas. Car l'instant d'après, les lumières accrochés au plafond s'activent, pour illuminer le couloir de cette lueur blanche, froide et désagréable propre aux néons de basse qualité. Qui ne cessaient de s'allumer et s'éteindre en rythme avec ce bruit des moins accueillant. Elle ne cesse de courir, mais décide de ne pas continuer tout droit, et de bifurquer à sa gauche, dans ce qu'elle pense être un autre long couloir.

Mauvaise idée, de se lancer ainsi dans la cage de l'escalier.

Simultanément, une forte voix grave se fait entendre. Son cœur s'arrête, alors qu'elle voit s'approcher sous ses yeux, à une vitesse étrangement lente, les marches abîmées qui allaient douloureusement l'accueillir la fraction de seconde plus tard. Elle n'eut que le temps de penser aux longues et continuelles douleurs physiques qu'elle allait devoir endurer dans les jours voir les semaines à venir et qui seraient proportionnels à la gravité de la chute, que la gravité de la terre, elle, reprenait déjà le dessus sur toute loi de la nature.

Une des chutes les plus vertigineuse de sa mémoire se déroula en cet instant.

Peut-être eu-ce le réflex de laisser ses doigts s'agripper avec désespoir sur un barreau de la rambarde, une seule seconde le temps de ralentir sa chute, qui la sauva d'un diagnostic trop grave. Ou alors celui de mettre ses bras autour de sa tête, qui prirent alors tous hématomes et douleurs pour elle. Dans tous les cas, le résultat fut le même.

Le sang coula lentement sur sa robe, se mélangeant au tissu déjà rouge, prenant de plus en plus de surface au fur et à mesure que les secondes passaient. Les secousses s'étaient arrêtées de façon presque aussi brutale que la chute, l'immobilité de l'instant troubla ses pensées, déjà confuses. Elle est étalée sur le sol froid, ne bouge pas d'un pouce. Elle sent, sur sa peau fraiche, le liquide s'écouler à un rythme régulier, partout autour d'elle, elle ne sait pas où. Voit, du coin d'un œil, elle ne sait pas lequel, le sang qui continuait à jaillir abondamment, sans interruption. Elle se demande vaguement jusqu'où était-il capable d'aller si elle restait ainsi, sans bouger. Avant de se rappeler qu'il y avait un vampire, dans l'éparage, qu'elle venait de croiser quelques secondes plus tôt.

Il allait certainement se régaler.

Spoiler:

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