Alcea Rosea ♣
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 We’re the heartbeat of the world ϟ SKY

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Narcissus
Mary J. Cohen
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MessageSujet: We’re the heartbeat of the world ϟ SKY   We’re the heartbeat of the world ϟ SKY Icon_minitimeMar 27 Nov 2012 - 22:05




le petit chaperon rouge dans mon coeur d'enfant

Whom popularity is rising.

Il paraît que tu ne dors pas.
Il y a toujours un endroit dans ton cerveau qui se heurte aux parois de ton crâne. Ca cogne, ça s'agite, ça éviscère quelques pensées dans une embardée des neurones. Ca s'appelle méditer. Beaucoup de calculs se déroulent à cette altitude, sans aucun ordre, dans des formes abstraites qui ne veulent rien dire - un peu comme un langague à la fois inconnu et, c'est dérangeant, familier -. Ce sont des fonctions et des équations sculptées à même la matière grise. Il paraît que tu réfléchis trop Mary, il paraît que tes cellules sont toujours en mouvement. Dans cet excès perpétuel qui allume des néons dans tes hémisphères et creuse les sillons de tes cernes, tu t'éboules comme une statue vétuste, figée par le temps, les pieds sur une corniche. Il faut que tu laisses reposer tes méninges. Ton corps ne suis plus, ta chair faisande depuis longtemps sous des couches inamovibles de folle intelligence. Et l'autre te murmure ; ça vaut pas le coup.
Il te murmure ; t'es valétudinaire.

Là-haut dans la tête de Mary se passent des choses étranges. Il y a un balancement qui n'a pas lieu d'être et des cliquetis sans métal. C'est un léger rideau de butane jeté là sur les brindilles dès que la blonde se penche, et dès qu'une étincelle dans ta cervelle blonde trouve quelque chose à manger, ça prend feu. Ça explose. Tout ne se consume qu'après des jours et elle n'a plus à les compter ; elle sait déjà tout sur le bout des ongles manicurés.

Elle s'abstenait de donner une teinte particulière à ses gestes et à ses traits quand elle passait dans les couloirs et quand elle regardait quelqu'un ; cette fille aux cils ourlés; parce que personne n'en valait la peine. Elle n'avait pas d'eau valable dans laquelle diluer ses pigments. Il n'y avait pas d'écho intéressant quand son regard rencontra Sky. Sky, Sky. Palalap, Sky. Intéressant Sky, silencieux Sky. Elle lui sautait déjà au cou.

▬ Sky. Sky. Sky. Elle aimait prononcer son prénom, lui rappelant ses origines. Tu n'es même pas venue me voir la dernière fois, alors que je t'attendais avec impatience.

Mary démystifiait. Mary mettait en évidence. Du mouvement de son dos quand il se retournait à demi, elle, des rigoles creusées sur son visage quand elle voyait, en se tordant.


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MessageSujet: Re: We’re the heartbeat of the world ϟ SKY   We’re the heartbeat of the world ϟ SKY Icon_minitimeMer 26 Déc 2012 - 17:31

    Je n'ai jamais été très porté sur les cours. Déjà tout petit, j'avais été heureux d'être exclu de l'école, et de pouvoir aller m'entraîner dans les bois avec mon maître pour seul professeur. Oh, bien sûr, on m'a inculqué certaines bases : mathématiques, lecture, écriture. Mais rien de très compliqué, ce qui amenait bien des difficultés dans mon milieu scolaire actuel. Néanmoins, loin d'être con - loin d'être une flèche aussi - j'essayai de m'en sortir en faisant des efforts, un peu comme tout le monde, quoi. Je sortis de la salle de classe ; j'avais une heure de libre à présent et je comptais bien en profiter un peu. Le sac sur l'épaule, silencieux et dégingandé, je marchais dans le couloir quand quelqu'un s'accrocha à moi. Littéralement. Deux bras autour de mon cou, collés à ma peau, me gênaient dans mes mouvements. Je m'arrêtai, aussi immobile que possible, interdit et retenant tout mon être d'esquiver la soudaine présence. Je posais mes yeux bleus perçants sur elle. Mary.

    « Quel dommage. Je t'ai fait perdre ton précieux temps ? »

    Cynisme. Il n'y avait que cela qui marchait avec elle, et encore. Je ne comprenais pas ce qu'elle pouvait me trouver pour me coller ainsi ; elle avait l'air entichée de moi, ou peut-être se moquait-elle ? Peu importait ; sa présence toute féminine m'intimidait plus que je ne souhaitais me l'avouer, n'ayant jamais côtoyé de fille. Avec son sourire charmeur, ses mimiques féminines, ses poses, elle faisait naître chez moi une gêne qui n'avait pas lieu d'être. Je détestais cela. Je détestais aussi ses sales manies, comme celle qu'elle avait de s'approcher de moi dans le bruit de la foule et de me coller contre elle comme si j'étais sa possession. Je n'appartenais qu'à moi-même. Je continuai de la toiser puis d'un geste précis, fit un pas en arrière de telle façon qu'elle ne fut plus collée à moi. Cependant, ses bras me tenaient toujours et j'étais dos aux casiers des couloirs. Flûte ; nul échappatoire, sauf si je courrais. Et si je m'enfuyais ? Sérieusement, cette idée me traversa l'esprit pendant que je cherchai une excuse pour partir.
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Narcissus
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MessageSujet: Re: We’re the heartbeat of the world ϟ SKY   We’re the heartbeat of the world ϟ SKY Icon_minitimeMer 26 Déc 2012 - 20:54



Tu me diras, putain,
dis moi quelque chose.

Whom popularity is rising.

Allez, allez.
Sky, jouons un peu.
Il y a avait chez Sky-Sky un petit quelque chose, un je ne sais quoi qui chatouillait nos sens et les captivait, les soumettait entièrement à sa suprématie despotique. Un petit rien, un petit tout qui réveillait en nos coeurs d'obscurs désirs insoupçonnés et déchainait les passions incandescentes et éphémères, comme une succession d'explosions nucléaires dans nos frêles corps tremblants. Il y avait chez Sky un désir brûlant. Dans ses yeux, dans ses cheveux, dans ses lèvres sans sourires, dans ses mots, dans ses gestes, dans ses pertes de contrôle et parfois même dans ses coups de gueule.

Sky, Sky, décoince toi.
Mary ne pouvait pas être une amie, c'était hors de portée pour elle. Mary avait toujours su que ses épaules étaient bien trop frêles pour supporter de tels fardeaux. Que ses mains n’étaient pas assez puissantes pour relever l’autre. Que son cœur était imperméable au chagrin des autres. Oui, Mary avait toujours su qu’elle était bien trop fragile pour ce genre de choses. Qu’elle n’arriverait pas à être honnête. Sincère. Aimante. Elle ne savait pas aimer, apprécier, toucher, caresser, embrasser, chérir, comprendre. Elle savait juste aimer trois minutes, blesser le reste du temps, saigner parce que c’est comme ça qu’elle avait été élevée. Dans la haine et la vengeance, dans l'amour calculé. A ses camarades de classe. Elle n’avait jamais appris à aimer, il ne restait de ses amours déchus que de vieux souvenirs… Mary n'était pas une bonne amie. Mary était la parfaite amante, elle restait la meilleure. La meilleure lorsqu'elle coinçait Sky dans un couloir, lorsqu'elle l'embrassait pour lui dire. Un baiser, bonjour. Un second, comment vas-tu. Un troisième, tu m'as manqué. Et d'autres, pour le plaisir de le faire et refaire. Un dernier, je veux t'asphyxier de mon amour.

▬ Non, du tout. C'est toujours un plaisir de te voir, mon chou ~.

Elle leva une main et avant qu'il n'ait pu réagir, elle lui déboutonna les premiers boutons de sa chemise, trop scolaire, d'un geste habile. Elle chouchoutait son petit Sky, son petit poupon avait lequel elle aimait jouer.
N'est ce pas, Sky ?


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MessageSujet: Re: We’re the heartbeat of the world ϟ SKY   We’re the heartbeat of the world ϟ SKY Icon_minitimeMer 26 Déc 2012 - 22:45

    Mary et ses airs de sainte, ses gestes mi-figue mi-raisin, ses propos à demi-mot, et pourtant ... Ces contacts avec elle me faisait me sentir tout chose. Je la détestais du plus profond de moi, car elle profitait de ma gêne et de ma faiblesse face au sexe féminin pour me voler des baisers, des caresses. Je me sentais outré, et à la fois flatté, un peu au fond de moi, de ce qu'elle pût s'intéresser à moi. Fallait dire ce qui était : elle était loin d'être moche. J'avais espéré que ma répartie la refroidisse à la manière d'une douche froide, mais loin de là ; déboutonnant le haut de ma chemise en révélant le bas de mon cou pâle, je piquai un fard en lui attrapant le poignet, de façon ferme et rude mais sans lui faire de mal.

    Bien que j'aurai aimé lui en faire.

    Je chassais cette pensée aussi soudaine que surprenante et la toisai de haut, de ma haute taille, presque méchamment. Je la détestais pour ce jeu grotesque auquel elle m'avait invité, auquel elle me faisait jouer sans mon consentement. Cette illusion débile, qui n'était qu'un jeu pour elle. Qui savait combien de gens s'y laissaient prendre ? Tellement ! Je ne voulais pas être une simple marionnette au bout de fils qu'elle dégainait aussi rapidement qu'un bâton de rouge à lèvres.

    « Arrête de jouer comme une dinde. Il y a des gens autour de nous, qui vont se poser des questions. Qu'est-ce que fous la jolie Mary avec un asocial comme moi, par exemple. Ou d'autres, qui pourraient nous gêner tout les deux. »

    Même en essayant d'être méchant, je n'y arrivais pas. C'était pitoyable, je m'en rendais compte. Mais je n'avais pas été élevé pour être méchant. Bien que je fus loin d'être gentil. J'avais plus l'habitude d'être rude avec des hommes, voilà tout ; on m'avait inculqué le respect et la douceur aux femmes. J'avais du mal à concevoir qu'on pût vouloir rabrouer une femme, avant de connaître cette vipère là. Avec des efforts, je parvins à l'éloigner de moi en lui tirant le poignet, mais j'avais peur qu'elle ne fit un scandale ; je fis donc attention à ne pas lui faire de mal. J'étais dans un sacré pétrin. Je ne savais pas comment la désintéresser de moi ; ou plutôt je ne le devinais que trop bien.

    « Tu aimes tes proies vivantes, hmmm, Mary ? » déclarais-je d'une voix basse et aussi venimeuse que possible. « Tu aimes jouer avec moi. Mais si j'acceptais tes rendez-vous, et partageai ta couche, tu me ferais faux bond ensuite, comme tout mes prédécesseurs. Pourquoi vouloir ce qui te reste inaccessible ? Pour le bonheur, la joie de la chasse, c'est ça ? »

    J'étais réellement intrigué ; je savais ce qui devait se cacher derrière, mais je voulais savoir. J'étais curieux, et j'avais une curieuse envie de la voir me dire que non, je n'étais pas un gars comme les autres. Que j'étais spécial. Je secouai la tête ; n'importe quoi.
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MessageSujet: Re: We’re the heartbeat of the world ϟ SKY   We’re the heartbeat of the world ϟ SKY Icon_minitimeJeu 27 Déc 2012 - 15:00




COMME UNE HÉROÏNE
QU'ON CHÉRIT UN PEU TROP

Whom popularity is rising.


Mary rêve de passions.
Un sourire enfantin naissait sur ses lèvres.
D'un coup la sonnerie stridente détonne. Son crissement te perce les tympans. La porte s'ouvre en grand, et une horde d'étudiants s'élance en braillant. Et d'un coup, t'oublies tout. T'as toujours eu le pouls un peu fou, un peu dingue quand tu le fixais comme ça. Mais quand elle te regarde droit dans les yeux, tu te dis que t'as jamais vu ça. Elle passe une main dans ses cheveux blonds, avec cette grâce charmante d'un geste inconscient, et soudain, tu te dis que tu aimerais bien que cette main se glisse dans le brun des tiens. Tu voudrais revenir à ce temps où vos sourires gigotaient dans l'ombre de quelques chênes, quand vous rouliez dans la terre meuble et les feuilles sèches. Quand elle riait dans tes bras en essayant vainement de te coiffer du bout des doigts. Tes cheveux sont comme toi au fond, un pauvre peuple d'insoumis.

▬ Tu aimes jouer avec moi. Mais si j'acceptais tes rendez-vous, et partageai ta couche, tu me ferais faux bond ensuite, comme tout mes prédécesseurs. Pourquoi vouloir ce qui te reste inaccessible ? Pour le bonheur, la joie de la chasse, c'est ça ?

Les grands yeux bleus de Sky ont quelque chose qui essaierait de la transpercer. Subversivement, presque en secret. Comme toute chose que cette petite blonde faisait. Son regard lui tendait les bras, mutin, et l'invite comme d'un commun accord à lui asséner les meilleurs de ses coups. Parce qu'il la connaît, Sky, malgré tout, malgré les erreurs et les révélations. Les mots venaient de mes tripes, doucement, comme une litanie romantique pourtant, et lui tordent l'estomac d'une façon exquise, comme si elle s'était contractée jusque là dans l'attente qu'elle extirpe ces maux de sa trachée. Dire qu'elle était amoureuse de Sky quand il lui plantait un canif dans le dos aurait été exagéré, elle-même le savait tout à fait, Mary était l'amoureuse éperdue.

▬ Non, si tu acceptais mes rendez-vous, on serait ensemble. Constamment. Pour toujours. Parfois. De tout les asociales, tu es mon préféré Sky chéri. De tous, je t'ai choisi toi.

Les gens savaient à présent à quel point elle avait besoin de leur amour, de leur passion et obsessions. Plutôt que de se reclure des jours durant, si l'on remarquait grâce à Dieu, qu'il devait être temps qu'elle grandisse et assume ses lubies, ses passions, mais surtout son trouble. Sa faiblesse. Elle n'avait terriblement aucune idée de l'amour, si ce n'était qu'il devait être du plus puissant des calibres ; rien ne te faisait monter plus haut que cette chose-là pour s'écraser aussi brusquement, d'une chute terrifiante. Elle prenait avidement et se taillait avec les lots, te laissant serrer le vide de tes mains perdues. Pour l'heure les siennes demeurèrent sur le torse de Sky, près de sa nuque, le caressant d'une manière à peine perceptible. Après ses mots, elle pouvait s'attendre à sentir cette dernière se crisper contre sa paume, mais de son côté, elle faisait l'expérience d'un calme affreusement reposant, comme si tout prenait enfin un sens au moment où la vérité était dite et qu'elle était plus satisfaisante que tous ses petites mises en scène. Après tout elle ne trompait plus énormément de monde.

▬ Dis...

Elle pose une main sur sa poitrine, afin de continuer à en percevoir la pulsation tranquille, et de savoir à quel moment précis ses sursauts vous séparerons définitivement. Son menton se niche sur ton épaule, ses lèvres effleurent ton oreille, la tiédeur de ta joue. Elle tourne légèrement la tête, pour mieux sentir quelques épis soyeux lui picoter la pommette. D'une voix atone, elle articule :

▬ Avoue. Tu aimes ça, lorsque je m'intéresse à toi.
Puis elle éclate de rire.


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MessageSujet: Re: We’re the heartbeat of the world ϟ SKY   We’re the heartbeat of the world ϟ SKY Icon_minitimeJeu 27 Déc 2012 - 18:19

    Elle m'énerve tellement ! J'essaye d'ignorer les regards qui nous observent, comme autant de poignards. Je sens la haine, la jalousie, la curiosité malsaine. Tous se demandent ce que fiche la jolie blonde avec un gars comme moi. Je sais aussi que cette question est pure illusion ; tous savent que cette fille drague jusqu'à plus soif, et qu'une fois qu'elle tient son trophée, qu'elle s'en va, enfin contentée par l'attention qu'elle a gagnée, sans plus se préoccuper de vos sentiments. Je sais cela, aussi, alors pourquoi sa proximité me trouble autant ?

    Elle est belle. Elle est féminine. Elle est venimeuse, elle est comme une araignée aux belles couleurs. Je ne dois pas me faire avoir. Je résiste. Et elle parle, me réponds avec ce ton si doux, si taquin, si insidieux, qui me pénètre comme une lame me fouillerait. Parfois, comme elle le dit si bien. Elle ne se cache même plus ; elle pense peut-être que cet amour qu'elle veut m'arracher, que cet amour, les sensations qu'elle peut m'offrir suffiront, durant un simple instant ? Non. Je ne suis pas aussi volage qu'elle. Je la sens proche ; ses mains sont sur moi, sa bouche près de mon oreille ; son souffle me fait frissonner et je retiens un sursaut d'écart. Mes épaules se contractent. Elle me fait de l'effet, et elle le sait ; elle le devine. Elle en joue. J'enrage, intérieurement, de paraître si faible ; pourtant, elle sait que je lui résiste. Elle aime ça.

    Tellement contradictoire.

    « Comment je pourrais te mentir, à toi la menteuse invétérée ? Tu le devinerais tout de suite. Et je ne peux ps le cacher. Ta présence me trouble ; je suis flatté que tu t'intéresse à moi. Mais je ne suis pas comme toi. Je n'ai pas besoin d'amour ; je me suffis à moi-même. J'ai toujours vécu seul, et depuis peu, j'ai tendance même à penser que j'étais mieux autrefois. »

    Je la regarde férocement et m'éloigne d'elle, détachant ses mains de moi, mettant un périmètre de sécurité entre nous. Le sac sur mon épaule glisse et je le remets, heurtant les casiers dans un bruit sourd. Comme mon coeur qui palpite farouchement dans ma poitrine.

    « Mary, tu ne m'auras pas. Tu aurais pu, je pense, si tu avais été sincère. Tu aurais pu me plaire. Mais ce n'est pas le cas. »

    Une pensée, fugitive. Emilio. Mon élève. Nos séances d'entraînement. Je rougis soudain en me rappelant notre gêne mutuelle, et j'empêche avec fureur un sourire amusé de se plaquer sur mon visage ; comment réagirait Mary si je lui disais qu'Emilio me plaisait ? Ce ne serait pas exactement une vérité ni un mensonge. J'aime bien sa présence, bien qu'un peu agaçante. Nos cuisses se sont frôlées, et à ce moment là, j'ai ressenti plus d'excitation que lors de notre fausse parade amoureuse, avec Mary. Je lui lance un regard noir et soupire.

    « Lâche-moi. Tu nous fait du mal. » Je soupire encore, son rire cristallin encore dans mes oreilles, moqueur, amusé. Dangereux.
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MessageSujet: Re: We’re the heartbeat of the world ϟ SKY   We’re the heartbeat of the world ϟ SKY Icon_minitimeJeu 27 Déc 2012 - 22:04




On touche à tout,
on dit je t'aime


Whom popularity is rising.


Amour, ne soit pas si cruel avec elle.
Une insulte indignée n'a pas le temps de s'échapper de sa bouche. Un peu déboussolée, carrément outrée. Elle voudrait bien se jeter sur lui, et arracher avec ses ongles son petit sourire en coin, cet insupportable petit sourire. Et pourtant, il n'en est rien. Elle se contente d'un rictus gêné, et baisser les yeux. Il est adorable avec cette bouille, les pommettes un peu rougissantes. Alors, elle se téléporte une dernière fois, et le serre dans ses bras.

▬ T'es qu'un petit con.

Elle enlace sa nuque, frictionne d'une main maternelle la tignasse brune, y plonge ses doigts, caresse quelques pétales brunes, plonge son visage aux creux de son cou blême. Il n'y a plus qu'eux. Alcea semble si loin, perdu. Il n'y a qu'eux. Mary. Et Sky. Et les mots de l'irlandais, ceux qui l'ont tué tout à l'heure, tournent comme un vieux vinyle dans ses pensées. Ces petits mots sont là, vivants, avec la même gravité, la même sincérité que ceux qui avaient franchi la bouche rosée de l'anglaise.

▬ T'es qu'un enfoiré. Mais moi, je t'aime.

Elle lui insuffle son secret au creux de l'oreille, à voix basse, pas plus forte qu'un soupir ; pour pas que le vent ne l'espionne, ou le soleil ne l'entende. Elle cogne leurs deux fronts, entremêle quelques mèches blondes à la frange brune. Et d'un geste nerveux, un peu brutal, elle glisse sa main sur sa nuque, tire sur quelques boucles sombres, et presse sa bouche sur la sienne. Une seconde. Le temps de goûter à la saveur un peu acidulée de ses lèvres. Puis, elle le repousse, tout d'un coup. Le souffle haché, elle le dévisage quelques minutes, avant de lâcher un léger soupir, se tourner vers la foule, et glisser ses mains dans les poches de sa jupe. Elle pense à elle, à lui. À eux. Au couple qu'ils formaient. Au couple qu'elle formait avec tout le monde. Avec personne.

▬ Et je sais que toi, aussi, tu m'aimes. Tu es fou de moi, c'est évident !

Mary écoutait-elle ce que Sky lui disait ? Oui, mais le recrachait à sa saveur.
D'un geste désinvolte, elle désigne la poitrine du brun, un bout de pectoral, un coin de peau blafarde sous lequel devait se cacher un cœur à vif. Un cœur bon, juste, un peu cynique mais généreux. Un palpitant de gentil catholique. Un cœur au creux duquel, l'espace d'un instant, Mary aurait aimé avoir une place. Parce que c'est ça, Mary. Quelque chose de beau, de pur, de tumultueux et sauvage, mais mal façonné, pas terminé. C'est violent, épineux, corrosif. Mary ne méritait pas Sky. Mary était trop égoïste, trop envieuse, et jalouse. Elle a un sourire doux. Le sourire de la femme qui se savait aimer.


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MessageSujet: Re: We’re the heartbeat of the world ϟ SKY   We’re the heartbeat of the world ϟ SKY Icon_minitimeMar 15 Jan 2013 - 19:44

    Une insulte, mêlée à une caresse. Durant un instant, je regrette de lui avoir dit tout cela ; elle est certes une petit idiote écervelée, avec un problème d'amour propre, mais avais-je le droit de la critiquer comme ça ? Mais mes remords passent rapidement, en la sentant me murmurer ses beaux mensonges dans l'oreille. Je frissonne contre mon gré ; elle a le don de me faire ça, de me donner des maux d'estomac, des frissons, comme une maladie, mais sans le côté gastro-antérite.

    Et elle continue. Je soupire encore. Je vais devoir encore l'esquiver. Et elle essayera encore. Comme lui faire cesser son jeu ? En lui accordant ce qu'elle veux ? Je ne sais pas jouer la comédie, mais je vais m'y essayer, malgré moi, pour arrêter notre petit manège. Alors, en la serrant contre moi, rougissant, je l'embrasse. Mes mains parcourent ses hanches, sans oser aller plus loin, tandis que contre mon torse palpite sa jeune poitrine comme un oiseau dans une cage. Elle me fait de l'effet ; j'y peux rien. Elle m'emprisonne petit à petit.

    « Mary, tu es une sirène. »

    Je ne lui dis rien de plus ; je plonge mon regard dans le sien en essayant de l'aimer. En essayant de lui donner ce dont elle a besoin ; elle me fait pitié. Elle essaye de tromper son monde, et d'avoir les mâles, pour se les approprier le temps de les user, comme des mouchoirs ; une fis utilisés, hop, ils sont jetés. Sa façon de faire est horrible, mais en connait-elle une autre, seulement ? Je ne pense pas. C'est la seule façon de aire selon elle. Alors je vais l'aimer, le temps qu'elle aura besoin. Quitte à me blesser moi-même ; à nous blesser.

    « J'ai du temps libre, tu veux faire quoi ? » je lui propose d'une voix innocente.

    Je paraît totalement soumis, et c'est un peu le cas ; je déteste ça. Mais je pourrais me laisser emporter par elle, par ses yeux, si je ne savais pas quels genre de requins y nageaient. Je mens mal, si mal ; si elle me devine, que vais-je faire ?
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MessageSujet: Re: We’re the heartbeat of the world ϟ SKY   We’re the heartbeat of the world ϟ SKY Icon_minitimeDim 20 Jan 2013 - 15:58



MY MAMA SAYS YOU GOT
TO BE BAD OR BEWARE



Un peu de douceur – juste un peu, une plume d'oie, des pétales de pivoine, une feuille bruyère ; un air, fruité, de pêche, d'abricot et de raisin, qui remonte jusqu'au nez ; des branches de pommier qui son enivrés par la bise, un soleil qui darde ses rayons pour embrasser les épaules, un frisson qui dérive vers les continents des reins, une mèche de blondeur qui s'entortille dans la caverne du cou ; oui, juste un peu de douceur.
Une douceur de femme tenue dans les bras de Sky.

Elle tient la Douceur, dans son habit de craie. Une étreinte trop forte et elle s'effriterait. Des morceaux blancs tomberaient de ses joues, son sourire fracassé à ses pieds, et ces deux petits yeux qui brillent – oui, ses deux petits yeux qui brillent envolés, parti dans le ciel sans nuit et sans lune du pays des rêves. Alors, le Dieu si puissant, qui se dit si grand, qui se sait si puissant, elle essaie de faire attention, un peu.
Mais Mary n'a jamais appris à faire attention aux autres.

▬ Hm... Je ne sais pas. Je ne te demanderai pas de me passer tes cours, alors... Autant qu'on aille se prendre un verre. Oh oui, je testerai ta résistance ~.

Il y avait une anarchie permanente dans les mots de Mary, une sorte d’intempérance juvénile qui se faufilait au travers de ses sentences comme un mal insidieux, qu’elles fussent orales ou écrites. Quand elle parlait, sa bouche épaisse et carmine avait des airs de cavités scabreuses dont s’écoulait un flot continu de déchets verbaux embourbés dans leur maladresse fétide, et quand bien même elle épargnait à ses auditeurs cet atroce supplice en déversant ses mots brouillons sur un malheureux bout de papier, les petites lettres pointues et entassées les unes sur les autres qu’elle dessinait du bout de son crayon se mutaient en canifs finement aiguisés, prêts à trancher la cornée de ses correspondants abominés. La conjugaison et la grammaire n’étaient que de vagues concepts dont l’indifférence qu’elle peinait à éprouver à leur égard avait atteint le sommet le plus suprême de l’emmerdement, et desquels elle ne s’encombrait pas. Elle écorchait vif, raturait, déguisait, disséquait ; transformait la langue de Shakespeare en un amalgame altéré de masses puantes et grises, une monstruosité abécédaire. Mary n'en avait que faire.

▬ Il n'empêche que pour un lychnis, tu délires pas assez, honey.

Ses mots d'enfant bêcheuse, cet orgueil naïf et vain, juraient avec la cadence déréglée de son palpitant, avec la boule noire qui parasitait son ventre. Ses doigts pianotaient nerveusement sur la table. Pour l'effroi qui dévalait son échine dorsale lorsque sa silhouette s'imprimait sur sa pupille.


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MessageSujet: Re: We’re the heartbeat of the world ϟ SKY   We’re the heartbeat of the world ϟ SKY Icon_minitime

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