Alcea Rosea ♣
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 I don't know where you're going and I don't know why

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Préfet - Spiraea
Rozenn Scherzare
Rozenn Scherzare
Préfet - Spiraea

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MessageSujet: I don't know where you're going and I don't know why   I don't know where you're going and I don't know why Icon_minitimeDim 30 Déc 2012 - 22:03

Chambre de Rozenn 05:11


    Elle avait un goût amer dans la gorge quand elle se réveilla ce matin-là. Elle se redressa dans son lit, tremblant de tous ses membres. Pourtant elle avait l’habitude de ce genre de rêves à présent, depuis l’incident il ne se passait pas une nuit sans qu’elle soit hantée par les cris et les bruits d’explosion. Néanmoins, elle ne voyait jamais rien dans ses rêves. Elle avait juste le son. Parce qu’elle n’y était pas. Elle se trouvait ailleurs, bloquée. Dans l’impossibilité de sauver qui que ce soit. Et elle les entendait hurler, pleurer leur douleur et leur peine, et… Et elle ne pouvait rien faire.

    Elle prit sa tête entre ses mains, s’obligeant à fermer les yeux de nouveau. Elle était habituée à toute cette mascarade. Elle avait commencé à vivre avec, elle ne pouvait pas faire autrement. Et pourtant, pourtant… Cette fois-ci, son rêve lui sembla le pire de tous. Pourquoi. Pourquoi avait-il fallut qu’elle entende sa voix ? Maintenant elle ne parviendrait plus à se rendormir avant de s’être assurée qu’il allait bien… Maudite soit cette faiblesse qui vous étreignait toujours au réveil. Elle s’extirpa lentement de sous ses couvertures, encore un peu tremblante, et se dirigea d’un pas chancelant vers la salle de bain.

    La lumière du néon l’aveugla momentanément et elle ferma les yeux en se penchant au-dessus du lavabo, avalant avec difficulté une gorgée d’eau qui ne parvint pas à lui retirer cette amertume de la bouche. Elle se cogna le front contre le miroir et lâcha une légère plainte avant d’ouvrir de nouveau les yeux, un peu plus habituée à la lumière. Livide. Elle était livide. Elle s’empressa de se mettre de l’eau sur le visage, tout pour ne plus voir cette tête de zombie. Enfouissant sa tête dans sa serviette de toilette, elle réfléchit. Depuis combien de temps ne s’étaient-ils pas parlés ? Trop longtemps. Avec les récents évènements elle… Non, elle avait eu du temps. Mais pas la force, sûrement. Et pourquoi était-ce à elle de faire le premier pas, hein ? Cette limace se moquait-il de savoir comment elle allait ? Et pourtant, cette limace était son ami. Et elle avait envie de le voir, là. Elle savait qu’il n’avait pas été blessé, c’était l’une des premières choses qu’elle avait vérifié. Mais elle n’avait jamais cherché plus loin.

    Elle enfila sa robe de chambre et ses chaussures, sans même prendre la peine de mettre des chaussettes, et sortit de la chambre plongée dans l’obscurité. Il y avait déjà de la lumière dehors. D’en haut, elle voyait les lampions des jardins, comme de petites flammes dans son esprit embrumé. Ses pas la menèrent devant la chambre de Will. Par réflexe. Mais qu’est-ce qu’elle était en train de faire bon sang. Elle toqua sans même s’en rendre compte, n’étant même pas sûre que quelqu’un lui ouvrirait. Elle était ridicule. Qu’allait-il penser en la voyant là à une heure aussi improbable, en pyjama et même pas coiffée ? Pourtant, elle finit par voir la poignée tourner lentement. Elle laissa passer un temps avant de demander d’une voix un peu hésitante :

    « … Je… Tu veux bien venir s’il te plaît ? »

    Elle savait bien que, s’il refusait, elle n’aurait pas la force de l’entraîner à sa suite comme elle en avait l’habitude. Elle ne pourrait que regarder la porte close et pleurer comme une idiote, tout ça à cause d’un cauchemar. Et personne pour la rassurer, la petite Rozenn. Elle avait l’impression d’être redevenue un bébé. Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’il vienne avec elle. Qu’il soit là. Et marcher dans les jardins, même sans rien dire. Parce que parfois, le silence est plus fort que les mots.
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Spiraea
Will Stratos
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MessageSujet: Re: I don't know where you're going and I don't know why   I don't know where you're going and I don't know why Icon_minitimeLun 31 Déc 2012 - 0:57

"Je ne pouvais pas te laisser seule..."


Depuis combien de temps n'avait-il pas entendu sa voix? Il avait beau se tourner encore une fois dans son lit, le marchand de sable avait probablement sauté sa chambre ou à moins qu'il fut effrayé par les ronflements titanesque de Fi, roulé en boule au pied de son lit. Il ouvrit donc les yeux, s'offrant un magnifique panorama sur son plafond terne. Quelle heure pouvait-il bien être ? Il jeta un coup d’œil vers la vitre. A en juger le peu de lumière qui parvenait jusqu'à ses iris, la voûte nocturne devait encore continuer sa valse incessante avec l'astre solaire. Il soupira, réalisant qu'il devait pourtant rester tant de temps pour se reposer. Mais il n'y arrivait plus autant qu'avant, à chaque fois que son esprit partait ailleurs, dans l'horizon, il se remémorait sans cesse à cette matinée qui avait tout changé pour lui, probablement moins pour elle. C'était à partir de là qu'il ne comprenait plus ce qu'il souhaitait, ce qu'il désirait. Ni même ce que pouvait signifier cette boule au ventre à chaque fois qu'il voyait Rozenn.

Pourtant il ne pouvait pas vraiment dire qu'ils étaient fâchés, pour cela ils auraient fallu une dispute, mais rien de tout cela ne s'était passé. Ils s'éloignaient peu à peu au rythme des vagues de leurs vies, simplement. Il la voyait passer dans le couloir quand il restait dans sa salle, la laissant filer, comme si tout d'un coup, elle n'avait jamais eu d'importance à ses yeux. Une fois on lui avait demandé s'il ne lui parlait plus parce qu'elle l'avait énervé et il avait simplement répondu que ce n'était pas le cas. Le problème, c'était lui. Il n'arrivait plus à être lui-même. Il avait débuté à l'ignorer, n'étant plus capable de la regarder dans les yeux sans qu'il ne sente son cœur se serrer. Il ne savait pas ce qu'était ce sentiment douloureux. Etait-ce de la culpabilité parce qu'il avait souhaité qu'elle ne s'en aille pas de son sillage ? Peut-être, et sa peur se réalisait parce qu'il était incapable de faire le pas nécessaire pour comprendre. Il voulait fermer les yeux, se boucher les oreilles, pour ne rien savoir. Car il savait la démone importante dans son monde, peut-être trop. Il avait donc fuit, pour que tout reste inchangé.

Un coup le sortit de ses rêveries et grognant comme à son habitude, il sortit difficilement de sa couverture. Il avait agi par réflexe, d'ailleurs il ne s'étonna même pas que l'on pouvait toquer à sa porte si tôt, mais sans doute était-ce parce qu'il ne réalisait pas totalement ce qu'il faisait. Il enfila péniblement un sweat gris pour être à peu près présentable avant de se diriger comme un zombie jusqu'à la porte. Mais dés que cette voix parvint à l'atteindre, il se figea, hésitant à ouvrir. Son rythme cardiaque s'accéléra et il sentit son joue chauffer. Il ne l'avait pas reconnue instantanément, trop peu habitué à l'entendre si faible. Il ne savait pas ce qui l'avait amené là, mais quelque chose n'allait pas. Alors même s'il avait des cernes de panda et des épis digne d'un champ de maïs il devait lui ouvrit, car c'était ce que faisait les amis dans ses moments là. La porte ne les séparait plus, ils étaient face à face pour la première fois depuis une éternité.

« … Je suis là. »

Maintenant qu'il la voyait, il eut beaucoup de mal à s’accommoder à cette vision. Il avait toujours connu Rozenn forte, sûre d'elle, pourtant sous les étoiles, elle semblait minuscule. Il se maudit d'éprouver de la compassion à son égard, s'attendant probablement à un piège de sa part mais rien ne vint. Il faisait face à une étrangère qui avait pris l'apparence de sa meilleure amie. Ce n'était pas celle qu'il connaissait, pourtant il se sentait tout aussi mal à l'aise. Sans un mot, il avait dévié le regard et ainsi commença cette promenade nocturne. Tant qu'il ne la frôlait pas, il pourrait sans doute se tenir calme et marcher à ses côtés sans réagir bizarrement. Il avait l'impression qu'elle avait besoin de sa présence pour retrouver les couleurs de son amie d'enfance.

Ils étaient arrivés dans le jardin nippons là où l'écoulement de l'eau devrait apaiser n'importe quelles âmes. Mais pas celle de Will, trop de questions le tourmentaient et ceux depuis l'attentat. Il avait su que Rozenn avait été aux premières loges, pourtant il n'avait pas eu la force de lui demander comment elle l'avait vécu. D'ailleurs, il l'évitait toujours autant même s'il était si proches d'elle. Depuis quand cette distance s'était créé entre eux ? Doucement, il s'était arrêté, se frottant les bras à cause de la fraicheur matinale. C'était maintenant ou jamais s'il voulait briser ce silence pesant.

«  Quand même il n'y a que toi pour croire que puisse sortir alors qu'il fait même pas jour. Je suis pas un Hoothoot... »

Non, il n'avait pas voulu prendre un ton aussi sec. Mais c'était plus fort que lui, il avait sorti ses épines pour se protéger. Mais de quoi ? De quoi avait-il autant peur pour devenir aussi méprisant ? Elle ne la savait pas bien, alors pourquoi ? Il mit sa main devant son visage, comme pour cacher sa gêne, ses joues rosées. Ce qu'il redoutait, c'était le changement, plus que n'importe quoi d'autre. Il ne voulait pas que sa tranquillité se désagrègent ainsi, mais il ne pouvait nier que déjà plus rien n'était comme avant. Il était temps d'avancer, mais il ne connaissait pas sa destination. Alors il tenta de se rattraper, grommelant avec hésitation :

« Non, c'est pas ce que .. Je … Tu... C'est que... Ca n'a pas l'air d'aller et... Et moi... Mais...»

Mais il ne trouva pas les mots justes. Il continua de bafouiller comme un enfant perdu. Mon dieu qu'il était ridicule, il le sentait, pourtant il ne put s'arrêter en si bon chemin. Il avait l'impression que s'il se taisait, elle allait s'en aller encore une fois. Il préférait encore perdre sa fierté plutôt qu'il l'abandonne au bord de la route. Il était trop tard pour regretter de l'avoir suivi et de repartir...
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