Les serres, lieu où les personnes admiraient la végétation, y régnaient en maître. Leur beauté était sans égale, émerveillant n’importe qui ou presque. Diane était présente, triste et énervée. Elle s’était réfugiée en ces lieux par fierté pour ne pas montrer sa peine. A cette heure-ci, rares étaient ceux qui se promenaient en ces lieux. Même dans un état comme tel, la dresseuse pensait toujours à ses arrières. Elle ne voulait pas de la pitié des autres ou qu’on la voit ainsi pour profiter d’elle. Elle se remémora la raison de sa présence ici… Elle avait reçu une lettre d’une de ses tantes où elle apprit que son père avait abandonné femme et maison pour une autre. Heureusement, la famille avait pris la responsabilité de s'occuper de sa mère...

-Vacillement-

Elle frappa un grand coup sur le premier mur qu'elle vit, arpentant le dédale des plantes qui la menait on ne sait où. Ce qui la rongeait n’était pas l’injustice mais l’impuissance, la colère. Avoir une famille, une véritable famille qui soutenait chacun de ses membres, était salvateur pour eux comme pour elle. Oui, elle avait et détestait sa vie dans cette maisonnée mais elle était tout de même reconnaissante d’avoir un toit, heureuse que ça mère l'ait accepté et l'ait éduqué malgré son problème de santé, heureuse de pouvoir vivre et non mourir de faim dans les ruelles de la ville… La Lychnis pensait aux enfants espérant qu’ils avaient pu trouver une famille comme elle auparavant… Elle pesta. Elle travaillait en dehors des heures de cours pour aider sa mère à subsister …

-Vacillement-

Diane n'en pouvait vraiment plus. La situation était devenue pour elle, invivable. Elle s'était promis de donner du bonheur à sa mère malgré la distance, et pourtant elle se retrouvait à lire une lettre annoncer pour elle le déluge... Mais avait-elle réellement le choix? Non. Elle avait quitté Oliville pour fuir, et là elle se retrouvait dans une situation encore plus délicate. Elle avait fuit les Enfers pour y revenir... Non, pour s'y engouffrer... Profondément et à jamais. Elle n’avait pensé qu’à elle-même, purement égoïste et apeurée dans cette vie… L’argent ne fait pas le bonheur et ne réglait pas tout. Elle osait se plaindre alors qu’elle vivait dans le bonheur. Elle daignait pleurer pour sa mère qu’elle avait ignorée depuis son départ, préférant sa liberté qu'à rester auprès de sa mère qui l'a toujours aidé.

-Vacillement-

Diane marchait difficilement. Le décor lui semblait totalement flou. Il lui aurait été impossible de dire où elle était en ce moment sa douleur l’envahissant. Et malgré tout, même si elle n'avait plus aucune idée de l'endroit où elle se trouvait, la jeune femme marchait. Oui, elle marchait. La dresseuse avait un peu mal à la tête. Continuait-elle à déambuler sur le chemin des Enfers? Vraisemblablement. Elle frissonnait, sentant le froid s'emparer de son corps, peu à peu. Ses doigts tremblotaient. Elle sentait un courant d’air froid toucher ses joues... Et pourtant La Lychnis avait chaud. Elle sentait une chaleur intense au niveau de son coeur, de sa poitrine, qui lui permettait de surmonter ce froid...

-Vacillement-

Diane s'arrêta et leva les yeux, pensant à ce qui venait de se passer. Avait-elle fait une bonne chose? Non. Elle avait agi de manière irréfléchie malgré le fait qu'elle s'était promis de se trouver un autre lieu où vivre, et comme à chaque fois, elle avait été sans cœur, égocentrique, lâche. C'était ridicule. Le regret n’était que souffrance, il lui était difficile de rester calme. Alors, la voilà amorphe, vacillant au milieu de nul part, cherchant à fuir la réalité... Alyssa se mit à rire bêtement se rendant compte que la situation était tout à fait ridicule, et tenta de sortir de ses songes. Elle regarda dès lors le lieu où elle se trouvait, et se sentit tout de suite attiré par un amas de fleurs qui ornait l'herbe devant elle... Un joli parterre d'oeillets…

-Vacillement-

Sans la moindre hésitation et sans prendre le temps de s'attacher au reste des lieux, elle vint arracher quelques fleurs tout en sachant pertinemment qu'elle n'en avait pas le droit, puis se releva d'un coup. Peu lui importait si on l'avait vu...Ce soir, la jeune femme avait besoin d'être seule et de réfléchir à la délicate situation dans laquelle elle se trouvait. Si on venait à la déranger, la personne concernée en pâtirait. Quoi que tout dépendait à vrai dire. N'allons pas avouer les véritables pensées profondes de Diane. En tout cas, le moins qu'on puisse dire c'est qu’elle se sentait frustrée par sa situation actuelle. Quelqu'un allait-il la rejoindre dans les Enfers? Ou bien partiellement la guider vers la sortie?

Alors qu’elle terrassait les pots de fleurs sans se soucier des répercussions ultérieures, la porte s’entrouvrit. Diane n’entendit pas son grincement et continua le carnage. Mais l’inconnu se fit rapidement remarquer par sa démarche digne d’un troupeau de bison en furie… La dresseuse releva vivement le visage et dirigea ses yeux vers l’incongru qui avait osé la déranger et surtout la découvrir ainsi : les larmes coulant sur le visage en train d’agir de tel sorte que tous les écologistes et amoureux de la nature illustreraient comme un crime contre l’humanité. Mais à peine eut-elle le temps de répliquer avec rage que la serre n’était pas libre, que le mammouth du jour se percuta à elle.

- Vacillement -

Diane recula de quelques pas, éberluée par la tête en l’air qui se tenait face à elle. Il ne l’avait pas remarqué malgré l’obscurité naissante des lieux ? Elle était loin d’être discrète et silencieuse, elle aussi… La jeune fille se retint de se frapper, navrée par tant de sottises. Elle s’arma ensuite d’un pot de fleur encore intact et ne pipa aucun mot. Etonnant pour une Diane Pham. C’était même un mauvais signe, très mauvais même pour l’enquiquineur. La Lychnis serra plus fort le récipient et observa le trouble-fête. Elle était assez effrayante. Elle avait habitué les résidents d’Alcea Rosea à réagir de suite et très violemment dès qu’elle était irritée ou dérangée. Cette fois, on aurait dit qu’elle préparait son coup pour faire plus de mal. En fait, Diane était aux abois, acculée dans cette bâtisse de verre. Personne n’avait le droit de la voir ainsi… La colère retomba un peu pendant qu’elle put apercevoir complètement le visage du préfet de sa maison.

- Vacillement -

La rousse desserra légèrement sa poigne, se demandant ce que pouvait bien « foutre » Jay Marshall en ces lieux. Il déteignait trop par rapport aux plantes et à l’atmosphère présente en ce moment. Lui qui était toujours joyeux et souriant avait pénétré dans une cage de rage et de tristesse. Il fallait qu’elle le lui dissimule. Elle lâcha complètement le pot de fleurs et essaya de reprendre contenance en respirant fortement. Alors qu’il lui parlait, elle se détendit tant bien que mal et afficha un sourire crispé sur son visage. La dresseuse ne pouvait pas mentir sur ce qu’elle ressentait. C’était comme si on lisait dans un livre ouvert. Les rayons de soleil filtraient à travers certaines plantes grimpantes illuminant la salle, la réchauffant peu à peu. Seuls les respirations des deux élèves et les pas du préfet brisait le silence. Cela allait-il adoucir les esprits de notre amie ?

- Vacillement -

Diane sursauta d’étonnement face à la question de son camarade jaune. Limite, elle aurait pu éclater de rire, si elle n’était pas aussi bouleversée. Elle ne répondit pas de suite, hagarde et contemplant Jay fouiner un peu partout, cherchant son truc jaune à travers parterres de diverses plantes. L’interrogation avait même réussi à faire oublier momentanément les soucis de la demoiselle, qui croisa les bras. Qu’est-ce qui pouvait être jaune ? Non, pas un poussin, Jay était peut-être un peu farceur mais pas de ce genre, pas celui d’Emilio. Elle voulut demander plus de détails mais elle se souvint des fleurs qu’elle avait arrachées. Elle ne chercha pas à les cacher. Comme Edgar Allan Poe le disait, quand tu veux dissimuler une chose, il faut le montrer. C’était ce qu’elle faisait avec cependant une nuance. Diane se fichait royalement d’être prise sur le fait, elle assumait ses actes tant qu’elle n’avait pas à les expliquer. De toute façon connaissant son préfet, il le ne remarquerait surement même pas… Une nouvelle réplique de la part de Jay confirma par ailleurs les pensées de la Lychnis.

- Vacillement -

Encore une fois, Jay la déstabilisa par une question quasi stupide. Elle se retint de courir vers lui et lui mettre une pichenette. Non, elle opta par une marche plus « ninjaesque » et se rapproche de lui, une aura sombre la suivant. Une nouvelle réplique fusa mais celle-ci déconcentra la demoiselle qui se trouva nez à nez avec Jay, la main près du front de ce dernier près à lancer l’attaque.

- Vacillement -

Elle reprit rapidement ses esprits et fixa le préfet avec un sourire carnassier. Une seconde plus tard, la pichenette cingla dans l’air, frappant le front de son camarade. Sans pitié, elle recula d’un pas et croisa les bras, toujours souriante.

« - Toujours aussi perspicace, déclara-t-elle d’une voix doucereuse et ironique, bref que cherches-tu exactement ? Et je pense que le truc jaune que tu cherches n’est pas là, je l’aurais entendu je pense. »

Diane se relaxa un peu, partir à la recherche de l’objet perdu du préfet va lui permettre d’effacer ses pensées sombres. Elle tendit la main vers Jay et lui sourit.

« - Bon, allez je veux bien t’aid… »

Elle s’interrompit, son estomac gargouillant fortement après tant d’émotions. Elle tira alors son camarade sans réfléchir. Elle ouvrit la porte de la serre et sortir dehors, se fichant des rayons du Soleil. Diane courut le plus rapidement possible vers la seconde serre toute proche. Sa faim la dictait de se diriger là-bas, qu’elle aurait de quoi calmer les crampes qui naissaient dans son ventre. Son regard était aussi lumineux qu’un phare. L’appât de la nourriture pouvait transformer la Lychnis en un ogre, près à tout dévorer. Elle donna un coup de pied sur la porte qui s’ouvrit de volée. Elle lâcha le bras de Jay et huma l’air partout avant d’apercevoir une boule de poil jaune avec un sac qui ressemblait tout d’un coup à une corne d’abondance pour Diane, qui se précipita dans un saut dessus avec pour seuls mots :

« - A la bouffe ! »

Sentence et ménage en vu

■ La jeune fille sentit une force la poussa vers le sol. Elle voulut se stabiliser sans comprendre ce qui se passait. La dresseuse n’entendit même pas le cri de Jay alors qu’elle chutait tel un rocher dans une étendue d’eau. Elle eut à peine le temps de poser la main sur un établi et la catastrophe arriva. Suite un cri d’étonnement et de douleur, elle tomba aplatie par un poids sur elle. Des bruits assourdissants envahirent les lieux. Un fracas de pots cassés résonna, de la poussière, de la terre s’éleva rendant le champ de vision de la Lychnis trouble, des cadavres de plantes recouvraient lamentablement la serre. Elle toussa, encore avachi au sol. Elle sentit plus légèrement brusquement alors que le nuage aveuglant s’amenuisait. Diane se releva, assise en tailleur se frottant la tête, les yeux fermés. Elle jeta le pot perché sur le haut de son crâne, l’envoyant valser et éclater contre un mur. L’évènement lui vaudrait quelques ecchymoses en prime mais elle s’en fichait, ce n’était pas de ce genre de « bobo » qui allait l’achever.

Inspirant fortement, elle regarda les alentours puis l’état de la serre. On aurait dit qu’une tempête était passée. Elle soupira : ce n’était pas elle pour une fois qui avait causé ce champ de destruction. La jeune fille regarda ensuite sa tenue et son corps. Il y avait une égratignure sur son genou gauche, qui saignait légèrement. Elle souleva les épaules, ne trouvant la blessure que peu grave. Ses vêtements étaient assombris par les débris de terre. Elle se redressa et se dépoussiéra et se recoiffa tant bien que mal. Puis Diane croisa les bras, cherchant Jay et cherchant à comprendre ce qui se passait. Elle cherchait le coupable de ce bazar, énervée. Elle regardait Jay et sa fameuse boule de poil jaune, Pikachu. L’un des deux l’avait bousculé. Elle les regarda en détail, ignorant superbement la scène qui se déroulait sous ses yeux. Le pokemon était propre et tenait un paquet d’où émanait une douce odeur alors que le préfet était dans le même état que la Lychnis.

Elle décroisa les bras. Elle ne dit rien et ne fit que craquer de poings. La sentence allait tomber. L’étudiante vit alors que Jay était plus que clément vers la souris électrique. Elle grogna. Et le pire fut quand elle vit son camarade pouffer de rire… Il ne réfléchissait pas aux conséquences de ce carnage ? Elle ne répondit pas à l’interrogation de ce dernier. Elle jeta un coup d'oeil sur les tables et s'arma des gants en caoutchouc par sécurité. Elle rejoignit les deux compères en même pas deux foulées, les yeux flamboyant. Elle prit le paquet de bonbons des pattes de Pikachu, lui asséna à un regard menaçant qui semblait dire « Tu te plains, tu m’électrocutes, je te grille ! » mais elle le gratifia aussi de ses deux poings frottant fortement les temps du pokemon. Puis elle reporta son attention vers son camarade jaune et lui donna une deuxième pichenette sur le front de Jay et cette fois plus fort que la précédente.

« - Compensation pour le bazar qui tu as provoqué. » somma-t-elle, impassible.

Elle ouvrit le sachet et tria les bonbons et en avala une poignée, se fichant du mélange qu’elle provoquait. Elle le rangea ensuite et se mit à chercher à travers la serre, oubliant le préfet et son pokemon. Diane se dirigea vers le fond de la pièce à travers les allées de plantes et revint avec une benne verte, un balai et une pelle. Elle prit ensuite Pikachu dans ses bras, le posa sur une table lui ordonnant de rester sage et de ne pas s’enfuir car dans tous les cas elle le retrouverait. Un démon, Diane était un démon. Elle tira ensuite Jay, se fichant de ses possibles protestations. Elle le mit face à l’hécatombe végétale et le pointa :

« - Bon tu vas m’aider à jeter ce que n’est pas récupérable et balayé tout ce zouk..Tu n’as pas intérêt à refuser sinon je t’écartèle. »

Elle s’étira et se mit au travail en râlant un peu.

Reconversion en femme de ménage

■ Diane, méfiante, se releva gants et sac poubelle à la main. Elle pesta lasse du tri qu’elle réalisait avec peine. En tant que Lychnis digne de ce nom elle voulait déjà abandonné Jay à son triste sort. Hé mais et si elle le faisait ? Après tout ce n’était pas elle qui avait transformé la serre en chantier en cours de construction… Non non, après tout elle avait quand même dévastée des fleurs juste avant, il fallait bien qu’elle fasse quelque chose de bien. Oui, il lui arrivait parfois d’être réfléchie et mature. Mais si elle le faisait c’était aussi pour oublier ses soucis qui lui taraudaient toujours l’esprit. Redressée, elle put voir que même Jay se mettait au boulot. Hé bien, les Lychnis semblaient dérogés à la règle de la maison en cette soirée… Rassurée de voir que son préfet se bougeait le derrière elle reprit son travail en grognant tout de même un peu.

Seuls les bruissements du plastique et le son du balai grattant le sol brisaient le silence entre les trois protagonistes. Diane déplora la perte de toutes les plantes qui jonchaient par terre. Une vraie hécatombe… Heureusement quelques pots en céramique purent être récupérés. Elle les plaça sur une table là où personne ne pourrait les atteindre et provoquer un nouveau carnage. Puis la dresseuse continua le ménage. Elle séparait juste les végétaux et la terre, qui pourraient servir de compost, des débris des divers contenants. Mais au bout de cinq minutes, elle se redressa. Etre aussi studieuse n’était pas fait pour elle, Diane la buldozer.

Apparement elle n’était pas la seule en avait marre. Après tout chassez le naturel il revient au galop. A peine elle se relevait pour s’étirer qu’une plainte agonisante surgit derrière elle. Diane pivota légèrement vers le Caliméro du jour et afficha une mine renfrognée. Cela méritait presque une nouvelle pichenette. Oh et puis pourquoi hésitait-elle ?

D’un pas vis elle le rejoignit et mima le geste de la pichenette avant de poser ses mains au niveau des hanches. Soupirant, elle adressa tout de même un sourire à Jay avant de lui répliquer de manière cassante :

« - Assumes tes responsabilités ! Et après on pourra s’amuser…»

Elle attendit un moment, se remémorant la dernière phrase du Lychnis. Diane n’aimait pas qu’on dénigre même inconsciemment ce genre de métier, elle-même était par là pour subvenir aux frais que demandait l’académie pokemon. Bien sur qu’elle avait envie de sortir, de s’amuser, de travailler ailleurs que dans des maisons immenses, vides de monde et emplies de froideur à la fois. Rien que se remémorer ses premières années à Alcea Rosea, elle en frisonna. Certes, Jay n’en savait rien mais il n’avait pas à se plaindre de ces personnes qui faisaient quand même l’effort de rendre les serres et n’importe quelle pièce de l’école propre. Non, ce n’était pas de la propagande qui défilait dans la tête de l’étudiante mais juste de l’équité. Diane allait intervenir lorsqu’un léger toc se fit entendre. la Lychinis fixa la porte et celle-ci s’ouvrit laissant une élève pointer sa frimousse :

« - Excusez-moi mais je dois apporter des baies fraives à un enseignant… Pouvez-vous m’aider ? »

Mauvais chevalier servant !

■ Avant que Diane n’ait pu réagir le préfet se dirigea de suite vers la nouvelle arrivante après l’avoir salué. Hé bien il respectait tout de même son rôle d’aîné et de responsable des Lychnis. La rousse soulignait par ailleurs le caractère chaleureux et jovial de son camarade. Elle ne l’enviait pas mais elle sut pourquoi on l’avait choisi le blondinet comme préfet. Il était aimable, toujours prêt à aider, des qualités que l’étudiante ne possédait pas, trop impulsive, trop brutale. Elle observa la scène tout en ayant hocher de la tête pour saluer la jeune élève, qui semblait avoir peur de sa présence. Alors que Diane était en train de jeter un plant dans le sac en plastique sombre, Jay lança une discussion et proposa même son aide. La plus âgée du groupe se retourna brusquement, ses yeux allant et venant entre son ami et la jeunotte. Le jeune homme n’avait fini de faire le ménage qu’il se jetait sur la première personne pour oublier ses responsabilités ?

Diane se frappa le front, regrettant le compliment qu’elle avait pensé… Puis elle soupira, bon il avait montré clairement sa lassitude à faire les tâches ménagères. La dresseuse laissa tomber aussi le nettoyage du moins pour le moment. Une pause n’était pas de refus. Elle partit s’asseoir sur une table et regardant ce qui restait à faire. Pas grand-chose. Tant mieux. Puis elle reporta à nouveau son attention sur le duo, la pauvre enfant se faisait littéralement submergée par le moulin à paroles au nom de Jay. Ce ne fut qu’à cet instant qu’elle remarqua le regard insistant de la cadette. Un appel au secours… Il était tentant de laisser cette demoiselle se débrouiller seule. Ce fut ce que choisit Diane, sans pitié. Par contre, elle nota la détermination de la jeune adolescente qui continuait de la fixer, essayant d’oublier la présence quelque peu envahissante de Jay. L’aînée esquissa un sourire avant de descendre de la table avant de se diriger vers eux pour répondre à la question posée. Mais Sonic Jay intervint de suite. Pestant entre ses lèvres, la Lychnis leva les yeux au plafond comme pour se retenir de donner encore une pichenette…

La jeune fille dut sentir l’aura menaçante de Diane, car elle recula de quelques pas, contente par ailleurs de s’éloigner du préfet. La rousse ne dit rien et pris le sac de baies des mains de Jay et partit le ranger les laissant tous les deux seuls. Vile ? Oui mais elle ne savait que répondre à sa cadette. Elle ne savait fichtrement pas où se trouvait le professeur d’élevage… Elle se mit à réfléchir à aider tout de même la petiote. Alors qu’elle déposait le sac de baies dans un placard avant d’écrire un mot sur le tableau fixé dessus, indiquant qu’il avait eu une livraison de baies. Elle revint sur ses pas, n’ayant pas entendu ni vi ce qui se passait entre les deux autres résidents d’Alcea Rosea. Ignorant superbement ce qui pouvait se passer, elle tapota l’épaule de Jay pour indiquer qu’elle voulait prendre la parole :

« - Bonjour, je m’appelle Diane et lui c’est Jay. Je pense que je devrais aller au secrétariat, Joyce doit savoir où se trouvent les enseignants. Tu lui diras que tu viens de ma part. Si tu as de la chance, elle te répondra. »

Diane se retourna ensuite vers Jay et lui annonça :

« - Tu finis de t’occuper d’elle après on retourne au boulot. »

Puis elle se dirigea vers les ustensiles de ménage.

Trêve de bavardage !

■ Diane entendit la réplique désespérée de sa cadette et soupira fortement. Apparement Jay lui tapait déjà sur les nerfs. La Lychnis se retint d’écalter de rire, son visage affichant clairement un air machiavélique. Oui oui, elle voulait voir comment la demoiselle allait s’en sortir et la laisser avec Monsieur moulin à parole et sensé être préfet. La pauvre petite avait choisi la fuite et l’étudiante ne put s’empêcher d’éprouver du dédain. Elle préférait largement mettre les plats dans le plat qu’utiliser des subterfuges pour refuser quelque chose. Les gens ne se feraient pas d’illusion. Diane ne rimait pas avec subtilité et politesse et cela Jay le savait que trop bien. Heureusement que la jeunotte partit et que l’aînée rousse était occupée car cette dernière l’aurait fuir pour d’autres raisons… Tout compte fait, il était préférable que cela soit le jeune homme lui la fasse détaler qu’une Diane au regard noir…

La porte claquea fortement comme si leur camarade féminine avait senti l’atmosphère pesante dans la serre. Diane l’ignora, préférant se défouler sur la terre et la poussière environnante. Elle vit Jay se rapprocha à nouveau las de retourner aux travaux forcés. On aurait dit un mourant désirant qu’on l’achève pour ne pas subir cette corvée. La Lychnis se retint fortement de lui faire un coup de pied dans le ventre car elle risquerait d’embarquer le sac en plastique plein de débris avec elle. Elle respira fortement et se releva pour voir ce qui restait à faire. Tout compte fait il n’y avait pas grand-chose. Ils n’avaient pas provoqué un si gros désastre que ça. Diane se permit de regarder en direction de Pikachu, qui… se fichait de tout ce qui se passait. Elle prit un petit caillou et le lança en direction du pauvre pokemon. Puis elle pointa son index vers lui :

« - Toi soit tu nous aides à finir soit je te donne en pâture à un Empliflor. »

Elle se retourna vers Jay en posant alors son doigt sur les lèvres du jeune homme, montrant, avec un regard assassin, clairement qu’à la moindre protestation elle les massacrait tous les deux. Puis elle se souvint de la question du préfet en mousse de sa maison. Elle ne répondit pas et tendit ses bras forçant la blond à tenir pelle et balai. Il restait juste à passer le balai. Le laissant tel quel, elle fit des bonds vers la souris électrique, prit le sachet de bonbons dorénavant vide et posa fortement sa main sur le crâne du pokemon et le dirigea vers les quelques pots de terre à replacer dans l’ordre et selon les espèces de fleurs sur les tables. Elle n’avait pas besoin de mots pour s’expliquer. Elle menaça ensuite Pikachu en faisant craquer de ses mains :

« - Au boulot, dans 10 minutes, on en aura terminé. Et je vous invite à manger. », déclara-t-elle d’une voix plus douce et chaleureuse.

Après tout, tout ce boulot ça creusait.