3ème jour, intégration douce à Alcea Rosea.

Ludyvine, la Princesse aux Cheveux d’Or (oui, rien que cela et encore, ce n’est pas le mieux), avait atterri à la prestigieuse Académie Pokémon depuis moins de trois jours. Gentiment mais sûrement, elle s’était familiarisée avec l’Arche des Menthae, se cantonnant à ce petit coin de savoir qu’elle chérissait déjà tant. Légèrement effrayée à l’idée de se perdre dans l’immense école, la jeunette avait préféré ne prendre aucun risque : en ne sortant que très peu de l’Arche et en ne s’éloignant jamais de la masse de gens (tout en restant légèrement en retrait – hors de question qu’on la prenne pour l’un de ces stupides et trop nombreux moutons à l’instinct grégaire surdéveloppé). Elle fût donc ainsi rassurée, certaine qu’elle ne risquait pas de terribles humiliations en ne retrouvant plus son chemin et en devant demander l’aide d’une âme charitable. Ce qui serait ô combien dramatique pour son égo aux dimensions hors normes.

La veille, Ludyvine avait écouté la conversation de trois élèves Menthae, vaguement plongée dans une œuvre de littérature. Ses oreilles s’étaient égarées et elle avait cru comprendre que l’on parlait d’une représentation qui aurait lieu dans leur salle de spectacle. Enchantée, la riche enfant avait ouï plus finement. Elle aimait énormément tout ce qui touchait à l’art et était ouverte à toute nouvelle forme d’apprentissage, intéressée par toutes sortes de découvertes. Ouverte d’esprit, dotée d’une culture générale vaste, Ludyvine s’imaginait déjà le soir prochain, assistant au spectacle.

Le temps venu, elle se prépara en conséquence et vêtit pour l’occasion, une jolie robe rose de cocktail qui lui tombait au-dessous des genoux. Au niveau de sa jambe droite, l’habit arborait un adorable imprimé : un petit Evoli jouant avec un Papillusion. Ludyvine attacha ses cheveux à l’aide d’une broche sertie de trois petits rubis en forme de cœur (attestant avec vantardise de la situation financière de la fillette) et fila vers la sortie, prête à rejoindre la salle de spectacle. Là-bas, on lui attribua une place et elle disposa de quelques minutes avant que les lumières ne s’éteignirent et que le spectacle ne commençât.

Allez hop ! Direction la salle de spectacle. Pour faire quoi ? J'en savais strictement rien. Sûrement pour voir une de ces pièces ou je ne sais trop quoi encore. En fait je me moquais pas mal de ce qui se passait ce soir. Étant le professeur référent des Menthae on m'avait simplement convié à la « fête ». Je mets des guillemets car je savais pertinemment que les fêtes dans ce groupe n'avait rien de très...Festif. Bon soyons franc, on se faisait carrément chier. Ou du moins, je me faisais carrément chier. Eux au contraire semblaient s'amuser comme des petits fous ce que j'avais vraiment beaucoup de mal à comprendre. Bref toujours est-il qu'étant prof principale de cette maison, je me devais d'assister à quelques représentations. Ainsi, n'ayant rien à faire ce soir, je décidai de me rendre dans ladite salle de spectacle. À tout les coups j'allais m'endormir mais ce n'est pas grave ! Après tout l'important était que je fasse état de ma sainte présence, non ? Non ? … Ah ? Comment ça je devais aussi regarder le spectacle ? Vous êtes sérieux là ? Mais attendez, combien de temps dure ce truc immonde ? Fouillant dans ma poche, je sortis le billet d'entrée et vis les horaires dudit spectacle. Et là, c'est le drame. Mes yeux sortirent de leur orbites, mon visage se décomposa, quelques larmes étaient sur le point de perler de mes yeux sombres. Il faut dire que cette maudite représentation allait durer deux heures trente. Vous y croyez-vous ? Deux heures trente de...De...Euh...En fait c'est quoi déjà qu'ils étaient censés faire ? Du théâtre ? De la danse classique ? Ou un autre truc dans le genre peut-être ? Enfin peu importe. Le fait est que je doutais fortement en ma capacité de rester concentré sur la scène pendant tout ce temps. Que dieu me vienne en aide, pitié...

Sans grande surprise, dieu ne m'avait pas interféré dans le programme de la soirée. Le représentation durait toujours deux heures trente d'après l'affiche qui se trouvait non loin de la salle de spectacle. Qui plus est, le ciel n'avait pas eu pitié de moi car en plus de me faire assister à une représentation d'une longueur infâme, il avait décidé de me mettre à une place de choix. Si seulement j'avais pu être tout au fond...J'aurai pu roupiller sans que personne ne le remarque. Misère. Étais-je donc condamné à observer avec assiduité la scène de A à Z ? Visiblement oui. Attendant avec impatience le début du spectacle – car oui, il ne faut pas oublier que plus vite ça commence, plus vite ça se termine – je scrutai la scène tel un aigle scrutait sa proie. Une minute, deux minutes, trois. Bientôt quatre minutes passent et, miracle ! Je ne dormais toujours pas ! J'étais bien là, éveillé ! Face à moi une scène pour l'heure vide de monde. À ma gauche, un garçon à lunettes qui m'inspirait pas des masses tandis qu'à ma droite se trouvait une jeune et jolie jeune fille aux yeux saphirs dont le visage ne me rappelait rien. Bref, que des inconnus pour le pauvre ignare que j'étais ! En même temps, c'est pas comme si je venais ici tout les jours ! Soudainement, un problème, un soucis technique. Les lumières s'éteignent ! Mon dieu, on va tous mourir ! Quoique...Bizarrement tout le monde trouvait ça normal. Le spectacle allait-il se dérouler dans le noir ? À croire que oui. La scène était éclairé tandis que nous, pauvres spectateurs étions dans le noir complet ce qui était, disons le clairement, une très très très mauvaise idée. En effet dans la série des « choses à ne pas faire » il était écrit noir sur blanc qu'éteindre la lumière était fortement déconseillé si vous vouliez que l'Eric Leak sauvage – soit moi – puisse rester éveillé.

Là en l'occurrence, les bougres d'organisateurs, ayant mit la foule dans l'obscurité, me mirent dans de mauvaises conditions d'observation. À tel point que l'inévitable se produisit. Je m'endormis. Et s'il y a une chose qu'il faut savoir chez l'Eric Leak sauvage, c'est que le barbu que j'étais ronflait. Attention hein ! Je ne parle pas là de petits ronflements ou je ne sais trop quoi encore. Quand je parle de « ronflement » je parle de l'attaque Pokémon ! Vous savez, celle qu'utilise communément les Ronflex et autres monstres de ce type. Car oui cela ne se voit pas à première vu mais j'avais sûrement quelques liens de parentés avec un Monaflémit. Bref, trêve de plaisanteries. Tout ça pour dire que je m'assoupis seulement quinze minutes après que l'éclairage eut été éteint. Je plaignais le pauvre garçon à lunette et la demoiselle en robe. Ces deux-là allaient subir mes ronflements ainsi que mon odeur. Effectivement, autre point important chez le Eric sauvage, il bave et dort la bouche grande ouverte ce qui n'est pas très agréable pour les gens aux alentours. D'autant que le Eric sauvage est un accroc à la vinasse et à la clopinette comme le dirait un certain Atios.

Spoiler:

[Pfouhahah, le prof quoi ! XD Accroc à la vinasse *pliée en deux*]

Dès que les lumières s’éteignirent, Ludyvine trépigna littéralement d’impatience. Mais quand je vous dis littéralement, c’est à prendre à la lettre, mot pour mot. On pouvait voir son petit corps se dandiner de gauche à droite, puis de haut en bas. Et il est certain que d’aucun pervers se serait attardé sur les rebonds réguliers des deux petites formes rondes appartenant à la demoiselle, voguant au rythme de son impatience. Heureusement que la lumière à peine présente cachait les mauvaises pensées et les regards traînants. Vite, vite, vite, le début de l’acte premier ! Enfin, une petite musique s’échappa des haut-parleurs, virevoltant jusqu’aux oreilles des spectateurs, joyeuses et amusantes. Une petite vague d’applaudissement accueillit l’entrée en scène des Pokémons vedettes. Un adorable Papilusion effectua quelques tours dans les airs, immédiatement suivi par trois Joliflors se tenant par la main. Elles tournèrent gaiement, se laissant entraîner par les pas de danse de leurs consœurs. Et soudain, comme un cheveu sur la soupe, un Dodrio débarqua de nulle part pour s’incruster ridiculement sur les devants de la scène.

Eclats de rire général. Et évidemment, Ludyvine ne manqua pas cette occasion de rire à gorge déployée. Objectivement, pour quelqu’un qui n’y comprenait rien aux codes des ballets et du comique de geste et de situation, la scène n’avait rien de drôle. On y voyait juste un Pokémon de plus arrivant là comme tous les autres avant lui. Cependant, à l’entendre du bruit court et instantané qui avait eu lieu – soit les rires des élèves et professeurs présents – il était difficile de douter que l’amusement n’avait pas conquis la quasi-totalité de la pièce. C’était bien sûr sans compter le professeur référent des Menthae … que Ludyvine ne connaissait pas et dont elle ne soupçonnait même pas la simple existence.

Le spectacle continua avec de jolies courbettes, de petits sauts et saltos parfaitement exécutés et d’autres pas de danse que Ludyvine ne saurait pas vraiment classifier. N’oublions pas qu’elle ne s’y connaissait pas plus que ça et que c’était bien sa simple curiosité qui l’avait poussée à venir voir le spectacle. Evidemment, elle était très loin d’être déçue. Pour elle, cette mise en scène était tout simplement grandiose. Alors que le moment critique approchait, un ronflement ignoble parvint aux oreilles de la jeunette. Elle se crispa sur sa chaise, se raidit et se tourna lentement vers l’émetteur de ce bruit tonitruant qui dérangeait tout le monde, à n’en pas douter. C’est à ce moment qu’elle faillit mourir asphyxiée : l’oxygène lui manqua à l’instant même où le souffle de l’homme barbu s’infiltra dans les narines de la jeune fille. Elle se retint de vomir et lui fila un énorme coup de coude dans les côtes, espérant le réveiller. Elle ne put retenir un commentaire se faisant :

« Eh, mais vous êtes ignobles. Vous sentez pire qu’un Smogogo ! »

Fort heureusement Morphée m'avait sauvé de l'ennuie. En effet, la divinité grecque en m'emmenant avec lui dans son monde emplis de délices m'avait permit de ne pas avoir à regarder ce maudit spectacle. À tout les coups cela n'allait pas plaire aux Menthae présents dans la salle toutefois j'en avais rien à cirer. Manque de respect ? Insolence de ma part ? Intolérance vis à vis de l'art ? Que nenni ! J'étais tout simplement fatigué. Du moins c'était ce que j'allais leur faire croire dans le cas où on me posait la question. Et allez savoir pourquoi, j'étais persuadé qu'un petit plaisantin allait s'amuser à la poser cette fichue interrogation. Dans tout les cas, je possédais bien une justification. Certes elle n'était pas en béton mais tout de même. Et puis, depuis quand un prof' était-il censé se justifier auprès de ses élèves hein ? Si mon excuse – bidon – ne leur convenait pas et bien qu'ils aillent tous se faire peindre ! Et oui, c'est comme ça que ça marche chez moi et pas autrement. Il pouvait déjà s'estimer heureux, j'avais fais l'effort de venir. Peut-être qu'à la prochaine séance – s'il y 'en a une – je serai capable de supporter le spectacle plus d'une heure. Toujours est-il qu'on ne devait pas trop en demander d'un coup à un pauvre ignare tel que moi.

Profitant des doux moments de rêveries où je vis, entre-autre, des Mélofée, des Teddiursa et autres Pokémons de ce type danser, mon enveloppe corporelle restait relativement calme. Après tout, il n'y avait aucune raison qu'elle ne soit agitée, n'est-ce pas ? Je profitais alors de mes songes sans que personne vienne interférer. Ici se trouvait des Granivol. Là-bas un un Rafflesia. Plus loin des Zébibrons galopaient tranquillement sur l'herbe verte. Vous l'aurez compris, je me trouvais actuellement dans un endroit somptueux. Soudainement dans mes rêves arrive un monstre : Un Grotadmorv. Burk ! Un Pokémon moche. Tellement laid qu'il pouvait presque faire concurrence à mon Skelenox ! Et, oh ! L'odeur qu'il dégageait était vraiment puissante. De plus, le bougre massacra totalement les champs de fleurs, tapa les Mélofée, les Teddiursa et autres Pokémons qui semblaient pourtant si bien installé dans ce qui semblait être leur jardin d'Eden.

Bref à la vue de cet être immonde, je me mis à ronfler violemment. Et comme si cela ne suffisait pas, pour continuer de la violence, je me pris un super coup dans les cotes. Coup qui, étrangement, ne m'avait pas réveillé. Pour être tout à fait franc, je n'avais senti qu'une petite chatouille. Il en fallait bien plus pour réussir à faire sortir l'Eric Leak de sa torpeur. En effet, ce n'était pas avec une force de frappe aussi faible que j'allais sortir des bras de Morphée qui, à n'en pas douter, me serrait très fort pour ne pas que je puisse quitter son étreinte. En outre, tel un Ronflex dormant tranquillement, je ripostai à l'attaque de mon assaillant par un puissant coup. Elle trouvait que je « sentais pire qu'un Smogogo » ? Et bien ma foi, elle n'avait rien vu. Ou plutôt rien senti ! J'allais lui montrer, moi ce que c'est d'être un vrai dégueulasse ! Toujours les yeux fermés et sans en avoir réellement conscience, je mis à tourner machinalement la tête en direction de la gamine aux cheveux d'or. À partir de là, l'Eric Leak sauvage utilisa une puissante technique que lui seul était en mesure de maîtriser. En réalité il s'agissait là d'une sorte de mélange entre l'attaque Bâillement d'un Monaflemit et de la « Purée de pois » d'un Moufflair. Ce qui donnait en somme le bâillement de pois. Ou la purée de ronflement, au choix. En définitive, cette attaque devait être fichtrement puissante et sans nul doutes très efficace contre les petites bourgeoises comme elle. D'autant que ma bouche était vachement proche de son visage. À vue de nez comme ça, j'aurai sûrement dit que seulement quelques centimètres me séparait de sa frimousse blanche comme neige. Enfin bon ; Vu que j'allais lui balancer une des attaques poisons les plus dévastatrices qui existe en ce bas monde, cette dernière allait bientôt virer au violet.

Sans plus attendre, je lançai l'attaque que vous attendiez tant. De ce fait, je postillonnai, soufflai un gaz toxique direction plein Est. Ledit gaz était incolore mais croyez-moi, l'odeur aurait pu asphyxier un être humain ayant le nez bouché.

Spoiler:

On aurait pu croire que le coup donné par Ludyvine – précisons qu’elle y avait mis toutes ses forces – n’avait pas réussi à réveiller l’homme immonde qui roupillait à ses côtés. Les yeux écarquillés, la demoiselle lâcha le spectacle momentanément pour se demander comme un tel phénomène fût seulement possible. *Ce n’est pas croyable, il a dû entendre la berceuse d’un rondoudou pour ronfler de la sorte*, s’insurgea la jeune fille. Elle ne retenta pas de le frapper, cependant, consciente quelque part, qu’elle ne changerait rien à la situation et qu’elle ne parviendrait pas à le tirer de son profond sommeil.

Mais quand même, il était atrocement dérangeant cet homme. Une vague de haine et de mépris s’empara de la demoiselle : crétin qu’il était, il ne s’était pas dit, avant de s’incruster dans cette pièce sublime, que ce n’était pas pour lui. Elitiste comme elle l’était, Ludyvine avait horreur des gens qui bavaient sur l’art et l’amas de culture. Et dormir délibérément devant une bonne pièce musicale, c’était un terrible affront, pour elle.

Mais alors qu’il lui crachait son espèce de purée de pois à la figure, la jeune fille perdit tous ses moyens. Incapable de se contrôler, elle plaqua vivement ses mains sur son ventre. Inhaler cette espèce d’infâme odeur, couplée qui plus est d’horrible petits postillons et tout ça à quelques centimètres seulement de son visage, c’en était trop. Elle ne put le supporter, son ventre protesta énergiquement et elle vomit tout son repas, à moitié sur le professeur, à moitié parterre. Face à l’ignominie de la scène, elle resta clouée sur place, incapable de savoir quoi faire. La musique entraînante avait couvert le bruit qu’elle avait produit en expulsant son déjeuner mais les gens alentour n’allaient pas tarder à se rendre compte de l’ignoble odeur qui s’en dégageait. Gênée, affolée, Ludyvine s’essuya rapidement la bouche. Son cerveau tenta de trouver rapidement une solution, malgré l’engourdissement que la gêne lui faisait subir.

[Pfouaaaah, c'est affreuuux comme situation xD]

Ah, il faut beau dans le monde des rêves ! Le soleil brille, le Grotadmorv était en fuite et tout revenait à la normale alors qu'entre-temps, dans le monde réel, j'avais utilisé mon attaque ultime. Bref, comme dit précédemment, le soleil était à son zénith jusqu'à ce que tout à coup, le pluie. Attention je ne parle pas là d'une pluie fine provoquée par l'apparition d'un Tarpaud ou bien par un quelconque Pokémon ayant lancé une attaque danse-pluie, loin de là. Il s'agissait en réalité d'une sorte de crachin visqueux digne d'un Pokémon poison. Perturbés par cette sensation désagréable, tout les Pokémons du monde des rêves rentrèrent dans leur abri respectifs, me laissant seul dans un monde devenu désolé. À mon grand dam, ma rêverie avait été subitement interrompue par cette maudite averse. Je regagnais donc le monde des vivants avec espoir. Car oui, le monde des vivants pouvait difficilement être pire que la dimension du rêve sous la pluie de détritus. Du moins ça c'était ce que je pensais... Car oui difficilement ne veux pas dire impossible. En effet à mon réveil je sentis comme une sensation de lourdeur. Avais-je pris du poids récemment ? Hum...Pas à ma connaissance, non. Au contraire, j'en avais perdu même. Enfin peu importe, nous ne sommes pas ici pour parler de mes formes de rêve – ne riez pas maintenant, ce n'était pas une blague – mais bien d'une sensation parasite. Baissant les yeux jusqu'à trouver la cause de cette sensation, je sursautai. Wha-wha-wha what ? Il s'est passé quoi ici ? Pensai-je désabusé. Me dites pas qu'un Cradopaud était sorti d'on ne sait où pour me vomir dessus ? Mon dieu, il n'y a plus de justice dans ce monde. Fort heureusement, le coupable n'avait touché, avec sa gerbe, que le bas de mon costume ainsi que mon pantalon en toile. Je dis « fort heureusement » car croyez-moi, si son horrible vomi orangé avait, par je ne sais trop quelle prouesse, réussit à toucher mon haut de forme, j'aurai fais un malheur.

Cherchant le coupable de ce crime abominable, mes petits yeux brins passèrent en revue tout les détails de la scène de crime. Commençons déjà par trouver des suspects ; Tournant machinalement la tête vers l'Ouest, je regardai le geek à lunette qui me servait de voisin. Étrangement, il semblait totalement captivé par le spectacle. Peut-être était-ce là une simple ruse pour cacher son méfait ? Peut-être pensait-il qu'en faisant l'homme trop occupé par le spectacle pour me regarder, je n'allais pas me douter que c'était lui qui avait commis l'irréparable. À moins qu'au fond ce ne soit réellement pas lui...Bon, bref passons ! À la manière d'un détective privé, je tournai furtivement la tête pour voir ce que faisait la blondinette. Ah ! Pris la main de la sac ! Elle s'essuie la bouche ! Et ? Oh ! Misère ! Un morceau de vomi trônait majestueusement sur le recoin de cette dernière. À tout les coups, il s'agissait là d'une preuve à conviction ! Que dis-je, il s'agissait là d'une preuve, pour sûr ! J'avais trouvé le coupable. Cependant une question frappa mon esprit étroit. Comment une fille aussi mignonne et adorable qu'elle pouvait cracher ce tas d'immondices. Dans tout les cas, j'avais trouvé mon Cradopaud. Ne pouvant contenir mes pensées plus longtemps, je me mis à les exprimer publiquement.

« Mais mais...T'ES VRAIMENT DEGUEULASSE, BON SANG ! PIRE QU'UN CRADOPAUD ! EN PLUS IL EST PAS NET TON VOMI, IL EST TOUT ORANGÉ ! T'AS BOUFFÉ QUOI TOUT À L'HEURE ? »

Oups...Tout le monde m'avait entendu hurler et s'était retourné en conséquence. J'étais assez gêné qu'on me voit comme cela même si, avouons-le, ça ne devait pas être mieux du coté de fille aux yeux saphirs. 'Fin bon, en même temps, elle l'avait cherché. Non mais je vous jure ! Que les jeunes de nos jours soient boulimique histoire de garder la ligne, ne me dérange pas mais qu'on me vomisse dessus en pleine représentation. Où va le monde ?! C'était un lieu d'art ici, pas des toilettes publiques ! Ah ! Les ignares de nos jours ! Ils sont partout ! Quoi ? J'entends dans mon oreillette quelque chose ; Comment ça, c'est l'hôpital qui se fout de la charité ? Peut-être bien. En tout cas, elle avait intérêt à me repayer des fringues, elle. Bon, au vue de sa tenue vestimentaire, ça n'allait pas être un problème.


[Hrp : Énorme. Tu vas rire mais au début moi aussi je voulais te vomir dessus au poste précédent. En tout cas, si problème go mp 8D]

Oh là, là ! Oh là, là ! Mince, mais qu’est-ce qu’elle avait fait ? Comment une chose aussi ignoble avait-elle pu se produire ? Vomir dans la cuvette des toilettes, passe encore, à la limite, si l’on était malade. Mais pas au milieu d’une salle comble. Pas sur quelqu’un ! Aussi horrible le personnage en question soit-il. Sa seule consolation, dans cette sordide histoire, c’est qu’elle n’y était pour pas grand-chose, au final. Si l’homme n’avait pas eu une haleine de Caninos galeux, Ludyvine n’aurait jamais régurgité son repas précédent. Honteuse au possible, cependant, elle ne pensait pas spécialement à débattre de ce qu’elle était en droit ou non de faire et de sa culpabilité dans cette histoire. La demoiselle, normalement si coquette et adorable, c’était transformé – comme le dit si bien le narrateur du prof’ – en un véritable Cradopaud répugnant. Cette idée la fit grimacer. Bon allez, trêve de bavardage et de pensées superflues ! Il fallait réagir rapidement et s’éclipser le plus discrètement possible afin d’éviter tous dommages collatéraux.

Ludyvine prit appui sur les accoudoirs de son siège et se leva lentement, afin d’attirer le moins possible l’attention des autres spectateurs, toujours pris dans leur pièce, pour son plus grand bonheur. Ce dernier ne dura pas cela dit. En effet, au milieu de sa lente ascension, elle fut arrêtée net par … sa victime. Oh, oh ! Prise sur le fait ! Huuum … comment allait-elle s’y prendre, maintenant, pour s’en aller sans faire de vagues ? Ne pouvait-elle pas simplement s’envoler dans les airs et disparaître par magie ? Son souhait le plus cher, en ce moment précis, était d’être un Abra et de pouvoir utiliser son Téléport. Disparaître, disparaître, disparaître… Mais non, inutile. Même en y pensant de toutes ses forces, cela semblait perdu d’avance. Mais alors quand l’homme se mit à hurler, il lui donna le véritable coup de grâce.

Il cria qu’elle était ignoble, qu’elle ressemblait à un Cradopaud (merci de remuer le couteau dans la plaie, elle s’était déjà faite cette réflexion toute seule, comme une grande !). Et pour en rajouter une couche, parce qu’il ne l’humiliait déjà pas assez, il l’apostropha sur la charmante couleur – pas nette, je cite – de son vomi. Rien que de l’imaginer, Ludyvine en eut d’autres nausées. Heureusement qu’elle s’était déjà passablement bien vidée … Qui sait si elle n’aurait pas dégobillé de plus belle. La jeunette respira à fond et tenta de se ressaisir. D’habitude et dans une situation moins gênante, elle se serait montrée exécrable avec le professeur barbu. Mais ce soir, elle avait juste envie de disparaître.

Elle maugréa quelques paroles inintelligibles et s’éclipsa aussitôt, cherchant à passer entre les spectateurs, râleurs, choqués et moqueurs, tout ceci en même temps. Surtout ne prête pas attention à ce qu’ils disent. Ne les écoute pas. Ne les regarde pas. Ludyvine se dictait des ordres pour ne pas penser à l’horrible humiliation qu’elle vivait en ce moment. Elle avait envie de mourir. Une éternité plus tard, la jeune fille, en sueur, sortit de la salle dans un véritable fracas. Les larmes aux yeux, elle chercha du regard une indication pour se rendre aux toilettes les plus proches.

[Nan, nan, aucun souci, c'est juste énormissime xD]

Hein ? C'est quoi cette blague ? Je rêve, dites-moi que la gamine ne compte pas s'en tirer à si bon compte ! Elle me vomit dessus et se barre comme si de rien était ?! Et mes vêtements alors et mes excuses ? Bon, en fait qu'elle me présente ou non ses excuses, je m'en moquais pas mal. En revanche qu'elle ne me rembourse pas, ça c'était grave ! D'autant que vous me connaissez maintenant, lorsque l'on parle d'argent, je suis tout aussi généreux qu'un canard dont le nom commence par un « P » et termine par un « U. » Croyez-moi, cette gamine allait me rembourser ! La voyant fuir tel un Cizayox utilisant l'attaque Demi-Tour, je me levai de mon siège afin de l'arrêter. Malheureusement pour moi, au moment où je mis un pied devant l'autre, le vomit incrusté sur mon pantalon tomba jusqu'à tâcher mes magnifiques chaussures. Ah ! Misère ! Mes mocassins ! Mes beaux mocassins ! Eux qui étaient autrefois d'un noir corbeau viraient désormais à l'orange carotte. Ces pauvres chaussures, que lui avaient-elles fait hein ? Rien ! Et pourtant elle me les avait massacré ! Et voilà que la gerbe s'infiltre dans mes pieds venant donc à toucher mes chaussettes blanches – qui n'allaient pas le rester très longtemps –, pauvre fille ! J'allais lui faire payer la facture. Un pantalon, une chemise, une veste, des mocassins et des chaussettes ! Elle avait intérêt à me rembourser et en vitesse. Mais alors que mes yeux passèrent succinctement de mes godasses à la place où se situait la jeune fille, je me rendis compte que celle-ci était déjà bien loin. Ah ! Elle fuit ! Arrêtez-là ! Vite ! Arrêtez le Cradopaud ! Arrêtez-le !

Ne pouvant courir – oui, avec de la gerbe dans les chaussettes, on a du mal à avancer à un rythme convenable – je dus me résoudre à la laisser partir. En tout cas, vous pouvez compter sur moi, si je jamais je retrouvais cette blondinette dans les couloirs de l'école, je ne me ferai pas prier pour lui donner la facture. Ceci dit, il me fallait maintenant regagner mes appartements ce qui n'allait pas être chose aisée puisqu'à chacun de mes pas, je sentais cette affreuses mixture se mouvoir. Après quelque seconde de malaise, j'eus enfin l'idée d'enlever mes chaussures ainsi que mes chaussettes. Pieds nus, je marchais sur ce sol froid, me dirigeant vers mon chez moi sous un silence olympien – oui contrairement à la jeune fille, personne osait rire de moi car ils avaient tous peur des représailles –. Cette soirée avait vraiment été l'une des pires de ma vie. Si je résumais bien il y avait eu un spectacle d'une nullité affligeante, un rêve terminé bien trop vite et pour finir, une fillette dont le visage m'était inconnu qui avait vomi sur moi son précédent repas. D'ailleurs maintenant que j'y pense, fallait vraiment qu'elle me dise ce qu'elle avait manger parce que bon...Soyons franc, il était vraiment digne d'un film gore son vomi. Bref, passons sur les détails le fait est qu'en rentrant chez moi, je foutais toutes mes affaires à la poubelle hormis le chapeau hérité de mon père bien évidemment – dieu merci elle ne l'avait pas touché – et parti à la douche. Je devais bien me rincer et n'omettre aucune partie du corps. Que ce soit entre mes doigts de mes pieds ou même dans le nombril tout passa au savon. Tient d'ailleurs, voilà un truc de plus à mettre dans les choses qu'elle devait me rembourser : Un savon !

À tout les coups, demain j'irai chercher au secrétariat le nom de cette gamine. Car oui, fort heureusement on conserve là-bas les identités de nos étudiants dans des fiches. L'identification n'allait pas être compliquée puisque dans c'est dans ces mêmes fiches que se trouvent leur photo d'identité et que je sache, des gamines aux yeux bleus, à la chevelure d'or et avec une frimousse pareille, il ne devait pas y en avoir cinquante. Quoique...

[Rp fini pour ma part. Faudrait qu'on en fasse un autre où je choppe ton perso histoire que tu me rembourses è.é. En tout cas, ce fut sympathique]

[Hop, petit message pour conclure tout ça ! On voit par MP pour le topic suivant, hu ? Ça va être rigolo ! Merci pour celui-là, en tout cas, moi aussi j’ai apprécié.]

Partout où elle passait, les gens se retournaient sur son passage. Même ceux qui n’avaient pas été présents à l’intérieur de la salle de spectacle. Même ceux qui ne la connaissaient pas, qui ne l’avaient jamais vue. Tous pourtant, la dévisageaient comme si elle avait cambriolé un musée et qu’elle s’en était enfuie avec un tableau Pokémon d’une valeur inestimable sous le bras. Elle s’attendait presque à ce qu’on l’arrête, à ce que la police débarque, accompagnée de leurs Caninos. Évidemment, il ne s’en passa rien. Mais le fait était que Ludyvine se sentait pitoyable. Elle tenta tant bien que mal de préserver le peu de dignité qu’il lui restait en se cachant comme elle put derrière ses mains tremblantes.

Enfin, elle trouva les toilettes des demoiselles. Elle s’y engouffra précipitamment et se jeta sur le premier lavabo qui lui tombait sous la main. Aussitôt, la blondinette se passa la tête sous l’eau. Il fallait qu’elle se lave, certes, mais surtout qu’elle décompresse un peu de tout l’horrible stress qu’elle avait ressenti. L’humiliation était vraiment quelque chose qui pouvait anéantir un homme. Aujourd’hui, elle s’en était rendu compte. Mon dieu, mais si cet espèce d’ivrogne ne s’était pas retrouvé dans cette salle … ou si au moins il ne s’était pas mis à pioncer comme un Ronflex ! Elle n’en serait pas là. Elle ne se serait pas farcie la plus grosse honte de son existence. De plus, elle était désormais persuadée que toute l’école serait au courant de sa mésaventure. Franchement, il fallait le faire ! Cela faisait à peine quelques jours qu’elle était là.

Bouillonnant de rage et de dégoût, Ludyvine tenta de se calmer en laissant une fois encore l’eau du robinet couler sur son visage. Cela allait mouiller ses jolis cheveux d’or mais, sincèrement, on n’était plus à ça près ! La jeune fille soupira alors qu’elle sortir sa tête de l’eau. Elle se regarda dans un miroir, esquissa une sorte de sourire qui se traduisit plutôt par une grimace. Et, comme pour se donner un peu de courage, elle souffla pour elle-même :

« Allez, demain sera un autre jour. »

[Topic terminé.]