Alcea Rosea ♣
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 le monde tourne carré ▬ pv jay

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Mirage
Joyce M. King
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Mirage

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MessageSujet: le monde tourne carré ▬ pv jay   le monde tourne carré ▬ pv jay Icon_minitimeLun 29 Oct 2012 - 22:05


le monde tourne carré ▬ pv jay 12102907301395324
Je perds la tête, mes cigarettes
Sont toutes fumées dans l'cendrier
C'est plein d'Kleenex et d'bouteilles vides
Je suis toute seule, toute seule, toute seule.
Auparavant, Joyce n'était pas souvent chez elle. Pratiquement jamais, à vrai dire. Elle préférait se faire inviter dans la chambre de tel ou tel élève de son choix. Elle se laissait aller, s'amusait toute la nuit, prévoyait des affaires de rechange dans son bureau. Ses rires résonnaient dans les couloirs, les salles de classe, partout, à tout instant. Mais depuis quelque temps, les murs de son appartement avaient davantage l'occasion d'admirer sa frimousse. Son visage fin, pâle. Oui.
Elle rentrait parfois tard mais elle rentrait.
Elle n'arrivait plus à lâcher prise. Elle n'arrivait plus à se détendre. Son monde entier était tension, survoltage, implosion et explosion. Elle avait beau se défoncer, se bourrer à en crever, draguer le plus beau mec de son champ de vision, elle finissait toujours par s'échapper, prise par une angoisse dévorante. Elle arrivait chez elle, fermait la porte. Et se retrouvait dans le noir, le noir total. Avec cette culpabilité qui lui donnait envie de hurler.

« Mademoiselle King vous devenez folle. »

C'est ce qu'aurait pu dire un psychiatre. Si Joyce n'avait pas été aussi coincée par la vie. Parce que son secret. Son secret à elle, celui qui la rendait dingue. Elle ne pouvait le dire à personne. Personne. Ou plutôt, les rares individus à qui elle aurait pu se confier étaient dans le même état qu'elle si ce n'est pire. Alors à quoi bon.
Pour la première fois depuis longtemps, la jeune secrétaire d'Alcea Rosea se sentait seule. Décidément, bien des choses avaient changé dans sa vie depuis.
Depuis ce jour sinistre.
Depuis cette explosion qui lui avait arraché, laminé le cœur, à coup de griffes et d'éclats de métaux.
Depuis que l'horreur avait remplacé l'insouciance dans son esprit.

Cette fois, il était une heure du matin. La jeune femme était avachie dans son canapé, les débris d'un verre cassé un peu plus tôt jonchaient le sol. Les yeux clôts, elle résistait difficilement à l'envie de vomir. Les murs tournaient, tournaient, valsaient dès qu'elle tentait ne serait-ce que d'entrouvrir les paupières.Son cœur battait à tout rompre. Ses os grinçaient sous sa peau. Et pourtant, même dans cet état pitoyable, les cris ne s'arrêtaient pas. Elle les entendait distinctement, comme dans le creux de son oreille, de plus en plus fort, l'empêchant de dormir.
C'était de sa faute, de sa faute, de sa faute.
Les mots. Martelant son esprit.

Assez.

Elle voulait qu'on lui fiche la paix. Elle voulait oublier, tout oublier. Ne plus penser, devenir une idiote, une imbécile incapable de formuler une phrase, elle voulait disjoncter et perdre l'usage de la vie. Elle voulait n'être plus qu'une coque vide de tout. Se laisser planer. Balancer aux autres les soucis et les responsabilités.
Pourquoi donc était-elle elle ?
Elle aurait tout donné. Tout donné pour être quelqu'un d'autre.

Lentement, elle tenta de se lever à l'aveuglette. Son lit. Il fallait qu'elle rejoigne son lit. Qu'elle dorme. Qu'elle plonge dans un sommeil, pourvu qu'il soit sans rêve. Ses mains cherchèrent un appui. Ne trouvèrent que le vide. Son corps chuta en avant, rencontrant le sol et les morceaux de verre.
Pour le coup, ses yeux s'ouvrirent sans problème.
Ça faisait mal. Un peu, quand même. En tremblant un peu, elle se mit à genoux et observa ses paumes rougies. Elle ne ressemblait plus à rien. Plus à rien. Elle ne comprenait plus. Comment ça marchait, tout ça. Comment le monde faisait pour continuer à tourner. Comment elle pouvait continuer à exister. Quand tant d'autres avaient disparu.

Le boxon dans sa tête. Le cœur en vrac. Les mains et les genoux en sang.

On toqua à la porte.


Dernière édition par Joyce M. King le Mar 25 Déc 2012 - 17:01, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: le monde tourne carré ▬ pv jay   le monde tourne carré ▬ pv jay Icon_minitimeMar 30 Oct 2012 - 11:03

le monde tourne carré ▬ pv jay Boy-comfort-couple-cry-girl-Favim.com-116233
could it be worse? lights will guide you home and ignite your bones and i will try to fix you.
Pas de réponse. Jay venait de toquer à la porte de l'appartement de mademoiselle King. Pas un bruit, à part les hurlements à la mort d'un chien dans une rue voisine. Il s'enfonça dans son manteau, remontant son écharpe sur son visage, frigorifié par le froid de la nuit, frissonnant sous son simple manteau. La buée s'échappait de ses lèvres, il faisait tellement froid qu'il n'aurait pas été surpris qu'il se mettre à neiger. Un peu de neige en octobre, cela lui arracha un léger sourire attendri en s'imaginant se promener dans les rues enneigées avec sa Lucre.
Joyce mettait du temps, toujours aucun bruit alors qu'elle lui avait bien demandé de lui acheter des cigarettes pourtant. Il avait certes répondu un peu tard mais, il lui avait dit qu'il était en route (il ne sentait pas d'humeur à aller se coucher si tôt). Alors, il était allé dehors, il avait déambulé dans les rues silencieuses pour lui acheter un paquet avant de lui rendre visite. Elle devait être chez elle. L'adolescent commençait pourtant à s'impatienter. Il posa la main sur la poignée, qui céda. La porte n'était pas fermée. Surpris, le môme s'introduit dans l'appartement.
Elle était là. Une ombre affaissée, repliée sur elle-même, sur son parquet dans une mer de verre brisé, les mains et les genoux en sang. Seule, ensanglantée, brisée. Le gamin resta quelques instants à la fixer, la bouche entrouverte, incapable de bouger, incapable de penser. Il sentit son cœur qui se serra face à cette image misérable, on aurait dit une petite fille perdue, vulnérable. On aurait dit que, soudain la Joyce forte et indépendante, la femme qui lui disait que tout irait bien venait d'éclater en un millier de morceaux. Et il ne comprenait pas pourquoi, il ne soupçonnait pas l'origine de cette soudain déchéance, cette chute violente et brutale qu'il n'avait pas même imaginé. C'était une claque, qui le laissait ébahit, hébété.
Pourquoi est-ce que son monde ne pouvait-il pas tourner rond ? Pourquoi est-ce que les gens qu'il chérissait plus que tout, qu'il désirait protéger se voyaient détruits par toutes les horreurs qui s'abattaient sur eux ? Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas leur donner un peu de bonheur, un tout petit de bonheur ? Pourquoi la mort, la terreur, la colère s'abattaient sur eux, les malmenaient. Il aurait voulu prendre tous ces poids, toutes ces peines et les porter sur ses épaules, quitte à ployer en dessous, à en être écrasé. Il aurait voulu pouvoir dire que tout allait bien, que tout irait bien mais, même lui commençait à se sentir vaciller par le doute de tant de souffrances.
Jay se retourna, ferma la porte derrière lui pour empêcher les courants d'air d'entrer, pour fermer au monde cette Joycie vulnérable, dénudée de sa forteresse. Pour une fois, ce n'est pas lui qui pleure, lui qui peut se plaindre de son malheur qu'il oublie bien vite, insouciant qu'il est. Alors, après l'avoir fixé, après avoir senti ses jambes sur le point de flancher et sa tête tournait, il s'est approché de cette coquille vide. Il a enlevé son manteau, s'est agenouillé, l'a mis sur ses épaules frêles et avec ses grands bras d'homme, le gamin l'a pris dans ses bras. Il l'a ramené contre lui, l'a serré de toutes ses forces comme s'il voulait lui créer un cocon, un refuge dans toute cette détresse, cette horreur, dans ce qui devait la rongeait et la tuait lentement. Ce venin qui la détruisait, la brisait un peu plus chaque seconde. Il la serrait pour la retenir dans sa chute, pour qu'elle arrête de tomber. Il la serrait comme s'il avait peur qu'elle puisse disparaître complément, elle soudain si fragile. Il la serrait malgré le sang qui tâchait ses vêtements, malgré le verre sur le sol, malgré son courage qui semblait sur le point de se faire la malle.
Alors, pour cette fois le gamin qui pleurnichait et qui ne voulait pas grandir, ce gamin-là serait un homme. Parce qu'elle avait besoin de lui. Il allait serrer les dents, retenir les larmes qu'il voulait lui-même versé, son sentiment d'impuissance qui se muait en une douleur vive et brûlante. Avec douceur, Jay se mit à lui frotter le dos, à lui caresser les cheveux comme pour consoler un enfant qui aurait peur du noir.
« Joy, je suis là et ça va aller. Tu m'entends ? Ça va aller d'accord? Ça ira, tout ira bien. J'sais pas ce qu'il s'passe mais. Je te promets que ça ira, que je trouverai une solution et que tout va s'arranger. Tout va s'arranger hein ? » Il répétait, encore et encore d'un ton d'abord tremblant qui devint plus convaincant, essayant de s'en persuader lui-même plus qu'autre chose. Il le lui aurait répété toute la nuit, pour se redonner un peu de courage, pour le retrouver. Il ne savait pas ce qui se passait? Il ne comprenait pas, ça le dépassait totalement mais, ce n'était pas une simple histoire de cœur. « Tu t'es mises dans un de ces états, haha. Mais ça ira, je suis là. »
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Mirage
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MessageSujet: Re: le monde tourne carré ▬ pv jay   le monde tourne carré ▬ pv jay Icon_minitimeJeu 1 Nov 2012 - 11:08


le monde tourne carré ▬ pv jay 12110112063926813
Un, deux, trois soleil on est grand
Sauf que d'être grand moi j'ai pas le cran.
Le battant s'ouvrit, laissant entrer le froid et permettant à un gamin de pénétrer dans l'appartement. Un gamin aux cheveux châtains et aux yeux chocolats. Son gamin. Elle l'aurait reconnu entre mille, Jay. Et elle l'adorait. Mais là. Elle avait simplement envie de lui dire de partir. Partir loin, très loin d'elle et de sa connerie monstrueuse. Qu'est-ce qu'il foutait là au juste, hein ? Pourquoi est-ce qu'il s'embarquait là-dedans lui aussi ?
Vaguement, la jeune femme se souvint d'un mail envoyé plus tôt.
Cigarettes. Elle avait voulu des cigarettes. Elle était encore en état, à ce moment-là, elle avait encore la tête à penser égoïstement. Mais quelle imbécile. Elle ne faisait décidément rien correctement. N'était-ce pas elle qui voulait le protéger ? Son petit chéri, ce n'était donc pas son rôle d'être le roc contre lequel il pourrait et pouvait s'appuyer à tout moment ? Et voilà qu'elle s'écroulait devant lui, en mille morceaux, en dizaines de centaines de confettis de cœur.
Elle aurait voulu disparaître.
Serrant les dents à défaut de serrer les poings, elle laissa Jay poser son manteau sur ses épaules tremblotantes. Il devait être chaud. Immense. Mais elle avait trop froid pour que ça change quoi que ce soit. Elle avait froid en dedans. Tellement tellement froid. Dis, Jay, pourquoi est-ce qu'elle avait froid comme ça ? Et pourquoi tu la serrais fort comme ça ? Et pourquoi tes mains dans son dos, ses cheveux, la faisait redevenir gosse comme ça ? Elle comprenait plus rien. Elle ne paraissait plus capter les ondes de sa vie. Elle se sentait juste toute petite, infiniment petite. Elle avait jamais vraiment eu une âme de gamine pourtant Joyce. Elle avait dû grandir vite. Elle savait taquiner, et se moquer, et faire n'importe quoi. Mais ça l'empêchait pas d'être grande. Alors que là. Là, tout lui échappait.

« Joy, je suis là et ça va aller. Tu m'entends ? Ça va aller d'accord? Ça ira, tout ira bien. J'sais pas ce qu'il s'passe mais. Je te promets que ça ira, que je trouverai une solution et que tout va s'arranger. Tout va s'arranger hein ? »

Et plus il parlait, plus elle se sentait partir. La tête qui lui tournait, le cœur au bord des lèvres. Lentement, elle entreprit d'aller agripper le dos du tee-shirt de Jay avec ses mains. Ses mains pâles, ses mains sales. Elles souillaient son adorable bambin. Et elle se détestait pour ça. Elle se haïssait. Elle avait envie de se griffer le visage, d'enfoncer encore plus profondément les bouts de verre dans ses genoux maigres comme des clous. Si seulement elle en avait eu la force.
A cet instant, tout ce qu'elle arrivait à faire, c'était s'accrocher. Maladroitement, de travers, à sa bouée de sauvetage, à sa lanterne dans le tunnel noir. Si faible que ça lui faisait grincer les dents.

« Tu t'es mises dans un de ces états, haha. Mais ça ira, je suis là. »

Les lèvres frémissantes, elle enfouit sa tête dans l'épaule de Jay. Elle n'allait pas pleurer. Non, elle n'allait pas pleurer. Il ne manquerait plus que ça, qu'elle laisse couler ses larmes sur son propre sort. Elle n'avait pas le droit. En quel honneur aurait-elle pu.
Lentement, elle ouvrit la bouche. La ferma. La rouvrit. La referma.
Elle avait la langue pâteuse. L'esprit embrumé. Mal partout. Elle avait vraiment trop bu. Et trop fumé. Et trop pensé. Plus qu'en une semaine peut-être. Elle ne savait pas trop. Elle avait arrêté de compter après une dizaine de verres. Complètement à côté de la plaque.
Dans une sorte de demi-rêve, elle entendit le rire de Jay. Résonner dans ses oreilles. Ça lui fit comme un pansement dans la tête. Un petit pansement, mais un pansement quand même.

« Jay... J'ai fais quelque chose de... Vraiment pas bien... Je crois... »

Elle articula du mieux qu'elle put, termina sa phrase dans un grommellement. Pas sûre de s'être bien fait comprendre, elle tenta de s'écarter de l'épaule sauveuse de son gamin pour répéter. Manqua s'éclater la tête contre la table basse. Bon. Elle était mal barrée. Reprit sa position initiale.
Ni vu ni connu j't'embrouille.
C'en était presque drôle. Elle essayait de faire comme si tout allait bien, aucun problème. Alors qu'elle était au bord du coma éthylique. N'importe quoi. Oui, vraiment n'importe quoi.
En fermant les yeux, elle se laissa glisser jusqu'à ce que sa tête touche les genoux de l'adolescent. Les morceaux de verre crissèrent sous le mouvement. Elle eut un semblant de sourire. Le monde ne tournait plus, comme ça. Allongée, les yeux clôts, avec Jay le plus gentil garçon de la Terre, tout allait bien. Tout était parfait. Parfois elle se disait que ce ne serait pas plus mal de rester comme ça toute sa vie. Sa voix se fit murmure, demi-souffle.

« Eh... J'ai atteint le fond. C'est pas si mal. »

Parfois elle se disait que ce ne serait pas plus mal, de passer sa vie à mourir.


Dernière édition par Joyce M. King le Mar 25 Déc 2012 - 16:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: le monde tourne carré ▬ pv jay   le monde tourne carré ▬ pv jay Icon_minitimeJeu 1 Nov 2012 - 19:42

le monde tourne carré ▬ pv jay Ghfh10
you're now so blue, you now are gloom. i wonder if i'm allowed just ever to be.
« Jay... J'ai fais quelque chose de... Vraiment pas bien... Je crois... » On aurait dit une gamine, une enfant qui a cassé le vase du salon et a peur des réprimandes à s'en rendre malade. Et si, tout n'avait pu être qu'une histoire de vase brisé, une stupide histoire de vase brisé. Mais, même dans toute sa candeur, sa naïveté et son insouciance, il ne pouvait pas se cacher et se dire que ce n'était pas quelque chose de beaucoup plus gros. De si énorme qu'il l'avait attrapé et noyé, la malmenant jusqu'à la briser en mille morceaux, jusqu'à la détruire sans que personne ne puisse rien voir. Et Jay, môme à la tête encore dans ses rêves d'enfants, avait peur de connaître la vérité. Il avait le ventre qui se serrait, la boule au fond de la gorge, la tête qui soudain tournait et l'envie de vomir. Pourtant s'il en avait eu le pouvoir, il l'aurait porté cette douleur et cette peine. Il l'aurait porté avec toutes ses forces, tout son courage même s'il allait inexorablement finir par s'écraser dessous pour effacer ce malheur, effacer cette douleur. Repeindre le monde de toutes les couleurs, retrouver le sourire de Joyce, remonter le temps et l'arrêter aux jours heureux.
Elle tenta de se redresser, se cogna, reprit sa position initiale avant de se laisser tomber sur ses genoux. Et, il ne la lâchait pas, il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas sinon, elle allait retomber dans ses ténèbres, dans le vide. Il ne voulait pas, pas elle. Alors, il continuait à lui frotter le dos avec affection, à la retenir de toutes ses forces en essayant de l'empêcher de s'enfoncer dans il ne savait quoi. Et c'était ça le pire, plus terrible. Ce qui le tuait, lui faisait mal au cœur, le faisait vaciller, lui bien campé sur ses jambes. Il ne savait pas, comment faire, ce qui se passait, juste que c'était assez énorme pour avoir englouti une femme aussi forte que Joy. Alors, est-ce que cela pouvait l'engloutir lui aussi, cette souffrance violente et destructive ? Est-ce que cette ombre noire pouvait aussi toucher Lucre ? Et tous ceux qu'il aimait, qu'il aimerait ? Ne pouvait-il pas les en protéger ? Il essayerait pourtant, vraiment vraiment dur à en avoir les mains en sang et mal partout.
« Eh... J'ai atteint le fond. C'est pas si mal. » L'adolescent la regardait, allongée sur ses genoux avec ses cheveux jais sur le visage, ses yeux clos, elle aurait presque eu l'air paisible. Mais, elle puait l'alcool, la cigarette, le sang et la douleur. Il la regardait, comparant avec les images de la Joyce qu'il avait toujours connu qui appelait tout le monde avec des surnoms, qui fumait comme un pompier, qui ne faisait jamais ce qu'elle avait à faire avant la date limite, qui aimait susurrer des mots doux aux élèves et qui souriait, de toutes ses dents avec ses idées bizarres pour lui remonter le moral quand ça n'allait, qui le secouait quand il ne faisait pas les choses comme il fallait. Alors, s'il avait eu un seul vœu, un seul qu'il voulait plus que tout se voir se réaliser c'était qu'on la lui rende. Sa Joycie, à la place de cette femme brisée, qui a mal, qui se meurt et qu'il ne peut pas aider.
« On fait tous de mauvaises choses, Joycie. » On tombe tous, on se prend tous une claque dans le visage à un moment ou à un autre. Lui aussi. Et ce ne serait ni sa première, ni sa dernière erreur. Sauf que lui, il l'avait eu elle alors qu'elle...Elle n'avait que ce gamin qui peinait à retenir ses larmes, qui allait exploser. Hurler. Il aurait voulu sortir pour hurler dans la rue, hurler à s'en déchirer les poumons, à en pleurer toutes ses larmes, à se casser la gorge. Hurler de tout son être, hurler contre cette injustice, hurler contre ce qu'il ne comprenait pas et contre lequel il ne pouvait rien faire. Hurler pour décharger son âme et son esprit, pour se vider de cette impuissance qui le rendait malade, le mettait en colère.

Combien de temps est-ce qu'un être humain pouvait supporter de regarder les rêves, les espoirs, les sentiments, le corps et l'esprit d'un autre être humain être brisés, détruits, amochés sur le sol de cette façon? Combien de temps sans sentir son propre sois mourir aussi, sans sentir toute cette douleur en sois-même ? Lui, il se sentait faiblir et vaciller. Il se sentait tomber, lui aussi. Faible, pathétique, humain. Lentement, Jay se pencha jusqu'à poser sa tête sur celle de la jeune femme, les mains jointes avec force sur son cou comme pour tout empêcher d'éclater, retarder l'échéance. Et, comme il pouvait, de ses yeux humides, de son esprit branlant, il tentait de faire tenir debout ce qui semblait sur le point de mourir, ce qu'il avait tant chéri. Alors, qu'il avait envie de tout arrêter et de pleurer toutes ses larmes, se répétant qu'il devait être fort.
« On fait tours des erreurs...Mais c'pas grave. Faut juste avancer. Après. »
Dis-moi, dis-moi le monde, pourquoi est-ce que d'un coup tout est tellement gris ? Pourquoi est-ce que fait tellement mal ? Dis-moi.

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MessageSujet: Re: le monde tourne carré ▬ pv jay   le monde tourne carré ▬ pv jay Icon_minitimeMar 25 Déc 2012 - 19:10


le monde tourne carré ▬ pv jay 121225062122800280
Give her a pint of cherry beer
Give her weed when she's in hurry
She's fucking cute ! But she's naughty reality.
Joyce avait cette impression étrange. Celle à la fois de planer, et d'être fermement ancrée sur Terre. Celle d'être perdue dans la brouillard, et d'en même temps savoir parfaitement ce qui l'attendait à la sortie. Elle se sentait sale. Elle se sentait immonde même. Son être entier en désordre.
En temps normal, elle n'aurait pas pu supporter de rester dans cet état aussi longtemps.
En temps normal elle se serait déjà levée pour prendre une douche, ou se remettre une couche de rouge à lèvre. Mais là, elle ne bougeait pas. Allongée en une masse informe, sa tête sur les genoux de Jay, elle ne faisait pas le moindre geste. Elle était partie si loin, si loin. Et c'était tellement agréable, quelque part. Plus de cris, plus d'explosions dans tous les sens sous son crâne. Juste des souvenirs vagues, qui lui prouvaient que tout n'était pas un rêve, et que plus tard elle retrouverait gentiment sa culpabilité. Juste sa mémoire enfumée par les cigarettes. Sinon du noir. Juste du noir. Un noir magnifique et reposant. Un noir qui aurait pu être inquiétant, si la réalité ne l'avait pas été davantage.

« On fait tous de mauvaises choses, Joycie. »

Ah oui. Tout le monde faisait des conneries, hein. C'était vrai, ça. Mais quelque part, elle s'en fichait un peu. Elle était une putain d'égoïste parfois Joyce. Et sa connerie, elle la trouvait un milliard de fois plus importante que celle des autres. Les autres, ils n'avaient qu'à aller se faire foutre, voilà. Les autres, ils n'avaient qu'à faire comme elle, et se défoncer. Ils n'avaient qu'à oublier. C'était si merveilleux d'oublier. Ne plus penser aux problèmes, ne plus s'embêter avec le futile, ne plus regarder en arrière. Juste se laisser vivre. Voilà qui la laissait béat.
Pourtant il y avait encore cette petite voix dans sa tête, qu'elle n'arrivait pas à distancer, qu'elle ne parvenait pas à faire taire. Une voix un peu tremblante, pas très sûre d'elle, néanmoins presque rassurante. La voix de Jay. Elle se nichait au creux de son oreille, s'installait bien confortablement, et faisait comme la jeune secrétaire. Ne bougeait pas. Attendait une réaction.

Joyce plissa un peu ses paupières closes. Elle devait réagir ? Elle devait faire quelque chose ? Jay, son adorable Jay. Son gamin, son trésor. Elle l'embêtait sûrement, à agir comme une gamine capricieuse incapable d'affronter ses problèmes. Elle devait le rendre bien malheureux. Alors qu'il venait de retrouver sa Lucresia, alors que tout devrait briller. Alors qu'elle devrait être là pour lui sourire et lui dire de foncer. Elle n'était bonne qu'à lui tomber dans les bras. C'était d'un pathétique. Quel bel exemple elle devait donner, tiens.

« On fait tours des erreurs...Mais c'pas grave. Faut juste avancer. Après. »

Avancer. Avancer. Est-ce qu'elle savait seulement encore avancer ? Elle avait essayé, au début, un peu. Ne pas penser à ce qu'il s'était passé, faire comme si de rien n'était. Sourire, s'amuser, vivre. Mais tout ça, d'un seul coup, avait commencé à sonner faux. Chacun de ses mouvements avait paru peser des tonnes sur ses épaules. Le poids de la responsabilité lui était apparu brutalement, lui coupant les jambes.
Lui coupant le souffle.
Et maintenant elle étouffait. Elle avait envie de le crier. En était purement incapable.

Jay, Jay. J'étouffe, Jay, je meurs, Jay. Pourquoi est-ce que tout est devenu aussi compliqué soudain ? Pourquoi est-ce que la vie ne peut pas continuer à défiler sans faire de bruit ? Pourquoi est-ce que j'ai fais ça, Jay ? Dis-moi, je ne comprends pas. Je ne me comprends pas. J'ai tué des gens. Je les ai laissé mourir. Ils étaient dans le creux de mes mains, j'avais le choix. J'aurais pu dire stop, Jay. J'aurais pu ; ils auraient peut-être tout arrêté. Mais j'ai laissé faire. J'ai laissé exploser nos existences. Et maintenant je ne suis plus personne. J'ai disparu dans la détonation, Jay. J'ai disparu dans leurs larmes. Qu'est-ce que je dois faire maintenant ? Qu'est-ce que je dois faire.

Elle rouvrit ses yeux noirs d'un coup. Son regard croisa celui du gosse au-dessus d'elle. Et puis elle sentit les larmes rouler sur ses joues. Elle avait pourtant dit qu'elle ne pleurerait pas. Elle avait pourtant dit qu'elle n'avait pas le droit. Mais elle n'en pouvait plus. Elle ne tenait plus. Il y avait des mois et des mois de larmes ravalées dans son corps. Des larmes qu'elle n'avait pas pu laisser s'envoler, des larmes qu'elle confondait sous des sourires. Cette fois, c'était fini. Elle pleura doucement d'abord, comme si elle ne savait pas faire. Et puis plus fort. Comme un bébé. Elle pleura ces personnes qu'elle avait détruite. Elle pleura la guerre dans sa tête. Elle pleura comme elle n'avait jamais pleuré.
Elle avait même le nez qui coulait.

« Jay je. Je sais pas. Pas m'arrêter. Fais. Fais quelque. Quelque choooose. »

Elle hoquetait. Elle hoquetait comme une gamine ; la gamine qu'elle n'avait pas été. Doucement, elle alla attraper la main de son ange. Et elle la serra très fort, les lèvres tordues parce qu'elle se savait moche et que ça ne lui plaisait pas.
Cette main, c'était tiède entre ses doigts froids. Cette main, c'était rassurant sur sa paume sèche. Cette main, c'était lumineux, au bout de ce chemin noir.
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MessageSujet: Re: le monde tourne carré ▬ pv jay   le monde tourne carré ▬ pv jay Icon_minitimeVen 28 Déc 2012 - 21:16

le monde tourne carré ▬ pv jay Lifeof10
i know it's hard to tell how mixed up you feel : hoping what you need is behind every door. each time you get hurt, i don't want you to change because everyone has hopes, you're human after all...

Elle leva les cils, relevant le rideau de peau qui cachait ses grands yeux sombres habituellement si lumineux, pétillant de cette envie de croquer la vie à pleine dent, de profiter de ce qu'on lui avait offert. Ses grands yeux sombres si familiers qui s'humidifiaient, se remplirent de larmes qui s'échappaient, coulaient le long de ses joues pâlies par la douleur, par le poids qui pesait sous ses épaules et l'écrasait complètement. Elle pleurait. Des larmes et des larmes à ne plus savoir quoi en faire qui dégoulinaient sur son visage comme une petite fille qui serait tombée de vélo, elle pleurait une douleur qui lui était intime et laissait Jay en spectateur impuissant, lui déchirant lentement le cœur.
« Jay je. Je sais pas. Pas m'arrêter. Fais. Fais quelque. Quelque choooose. » Elle avait attrapé sa main, sa main qui lui semblait minuscule, Joycie lui semblait ridicule dans toute sa fragilité, sa vulnérabilité qui accentuait son présent désir de la protéger. Ce sentiment qu'avait toujours fait naître en lui les plus faibles depuis tout gamin, depuis que Superman ou Batman étaient devenus ses modèles et héros, depuis qu'il s'était rempli la tête de comics où on prônait la justice, la défense des plus faibles. Mais, jusqu'alors, pour ce gamin qui n'avait presque rien vécu et pouvait se vanter d'avoir eu une vie paisible, une vie sans histoires et teinté d'un bonheur qui lui semblait lointain, jusqu'alors rien n'avait semblait si immense et insurmontable. Il se sentait submergé par les événements, englouti, avalé comme un pantin, un grain de sable, lui qui se sentait si fort, si insouciant, lui qui pensait pouvoir tout surmonter parce qu'il était jeune, invincible, que le monde semblait prêt à ployer devant lui. Et au final, il semblait qu'irrémédiablement, tout semblait vouer à s'entrechoquer, se briser, se détruire et finir en des fragments qu'il fallait éternellement reconstituer.
Jay serra sa main fort, très fort, aussi fort qu'il pouvait entre ses deux paumes. Elle était si froide, on dirait celle d'une morte. Ses doigts se crispèrent dans une convulsion, serrant les dents comme il pouvait, papillonnant des yeux en se répétant inlassablement qu'il fallait tenir, encore un peu. Encore dix secondes puis dix autre, puis encore. Et puis, et puis, Jay, il n'était pas fort. Il n'était qu'un môme jeté là, il n'était pas fort, il était faible, il était humain, il était rempli de ces sentiments altruistes, cette compassion pour la douleur de ses semblables. Alors, il a éclaté en sanglots aussi : les yeux humides, rouges, le visage bouffi, le visage défiguré par ses pleurs sans lâcher cette main qui avait besoin de lui. Il a pleuré son impuissance, il a pleuré avec elle tout ce qu'elle ne pouvait pas dire mais, qu'il lisait dans son expression ,en portant indirectement le poids. Il pleurait en geignant, en sanglotant, en s'agrippant à elle. Il aurait voulu être assez fort pour arrêter ses larmes à elle, il aurait voulu pouvoir pleurer pour elle et déverser toutes les larmes de son corps pour la soulager.
Il avait beau être gentil, il avait beau essayer de faire les choses bien comme il faut, les choses justes, il avait beau croire en ses idées, il avait beau servir docilement les autres et se laisser aveugler par sa candeur naïve, aussi innocent qu'il pouvait l'être il se trouvait impuissant. Terriblement, fatalement, impuissant dans toute sa condition humaine. Il ne pouvait pas changer les choses, revenir en arrière, enlever tout ce qui pèse sur les épaules de chacun de nous, ce poids plus ou moins lourd, il ne pouvait même pas savoir ce qui la déchirait et lui, par la même occasion. Et pourtant, il aurait tout donné l'aîné Marshall pour que tout redevienne comme avant, il leur aurait donné toute cette chaleur qu'il avait dans le cœur, tous ces fragments d'espoir et de bonheur qui se baladaient dans sa tête. Il les aurait tous donnés, tous sans exceptions parce qu'il avait mal. Il avait mal et il ne pouvait même pas savoir pourquoi, il avait mal pour elle.
« Je...Je. Te jure que ça ira mieux et que...Je vais trouver un moyen. Je vais tout arranger....Tout. Absolument tout. Alors arrête de pleurer parce que...parce que bientôt tout ira bien. » On avait souvent répété à l'adolescent qu'il était un idiot : un idiot insouciant qui semblait vivre dans une bulle impénétrable aux problèmes extérieurs, un idiot en classe, un idiot par sa bêtise naïve, un idiot par sa ténacité idiote, un idiot en bien des occasions et bien des moments. Mais, il faisait actuellement preuve de la plus grande bêtise de toute sa vie : il voulait les protéger. Tous. Ces visages aimants, ces regards rieurs, ces mains chaudes qu'il aimait sentir à ses côtés, ces voix qu'il connaissait par cœurs, ces silhouettes devenues familières. Il voulait les protéger de tout ce qui pouvait s'abattre sur eux dans cet élan stupide de courage, parce qu'évidement et indéniablement, il en était incapable. Comment un gosse pouvait-il sauver, protéger ce qui lui faisait lui-même peur, comment pouvait-il prétendre protéger qui que ce soit sur ses jambes tremblantes ?
« Alors. Joycie, j'ai besoin de savoir...ce qu'il y a. Même si c'est grave, même si c'est horrible. J'ai besoin de savoir pour...tout réparer. Et après, tout sera comme avant hein? Si je répare...Après, tu iras mieux ? Tout le monde hein. Toi, Lucre, Elliot, Nia, Will, Rozenn...tout le monde. Je...Dis-moi.» Il se sentait le ventre tordu par la peur, il avait peur de connaître la vérité, cette vérité atroce qui semblait se profiler, qui allait le heurter et le blesser. Mais, s'il pouvait tout arranger comme ça, protéger ceux qu'il aimait ? Il se sentait tiraillé, déchiré par la douleur qu'il lisait dans ses yeux et il craignait plus encore de la voir se répandre sur des visages amis, proches. Il était englouti tout entier par la peur, l'insouciant gamin. A avoir envie d'en vomir ses tripes sur le plancher, à se demander où il allait, où était parti les jours qui sonnaient comme une jolie chanson, les jolies journées et paisibles. Ces fragments de bonheur aux creux de leurs paumes.

it's a big bad life, all that we can do is try to make it right : tomorrow's something new.
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