Un vent aigre et sec soufflait en rafales depuis les hauteurs enneigées du col. Depuis cette altitude, le ciel sombre et opaque blanchissait les étendues de verglas et de grêle qui recouvrait les maigres végétations plus bas. La tempête soufflait si fort qu'il demeurait impossible de voir plus loin qu'une dizaine de mètres devant soi, sans compter l'obscurité qui désormais ne permettait plus le moindre repérage.
Lansfeld avait beau scruter le paysage en quête d'un détail particulier, il ne trouva rien pour lui indiquer le chemin de retour...
Seule consolation, le froid se ressentait déjà moins à plus petite altittude, autant que par un vent moins soutenu. Le visage complètement engourdi par les morsures du blizzard, il continua néanmoins son chemin, sa jambe s'enfonçant bien d'une vintgaine de centimètres dans la neige molle. Il sentait pars ailleurs l'humidité pénétrer jusqu'au fin fond de ses os, avant de lui brûler les muscles à chaque mouvement. Le coeur en plein effort, son souffle se solidifiait visiblement et lui raclait la gorge tandis qu'il luttait pour ne pas s'évanouir.
Son manteau sombre était tout aussi trempé, et le extrémités d'hermine noire étaient devenus grises par l'amas de neige parasite. En dessous, la combinaison chauffante devait atteindre ses limites, car ses membres répondaient de moins en moins bien aux ordres donnés par son cerveau... Ses jambes, prises d'une soudaine crise de spasmes lachèrent prise sur le sol inégal, et l'entraîna dans une chute circulaire dont il ne distingait plus le dessous du dessus, priant seulement de rester conscient. Une incapacité à découvert équivalait à une mort certaine..

Par chance, il dévala une pente de neige quelques mètres plus bas, atterrissant dans un feuillage de pins qui raviva son toucher de manière désagréable. Son visage avait éraflé plusieurs petits rochers qui désormais empireraient son épiderme déjà endomagé.
Le corps au bord de la fatigue, il s'enfonça dans le petit bois dans l'espoir de trouver refuge, dans le pire des cas, sous quelques rondins.
Vite. Lansfeld pressentait l'hypothermie arriver à grands pas, conscient de ne pas y réchapper s'il ne trouvait pas de quoi se chauffer vite..

Là. Entre quelques cimes, il cru discerner une forme aux dimensions carrée. La chose restait terne et il n'en remarqua la nature qu'après de longues minutes passées à habituer son oeil.
Mais une fois trouvé, il ne démenti pas sa chance... Un châlet.
Le temps de s'en approcher sembla durer une éternité, temps durant lequel il eu l'impression de mourir autant de fois qu'il lui était permit de respirer.
La main lourde sur la poignée, il dut s'y prendre à trois fois avant de réussir à frapper. Pas de réponse. Adossé contre la porte, il y colla son oreille pour y écouter l'intérieur. Pas un bruit. Sans attendre davantage, Lansfeld refermera la porte derrière lui et commença à se chauffer les mains tout en cherchant de quoi allumer un feu. La pièce principale ne possédait pas d'électricité, ou du moins le courant était hors tension et ne semblait pas fonctionner. Mais cela restait secondaire, l'essentiel se dressait à ses pieds : des pierres de feu et quelques brindilles pour commencer, puis des rondins plus épais pour la suite. Frictionnant frénétiquement les pierres, il se maudit de n'avoir aucune attaque feu à disposition, Carmache n'apprenant crocs feu qu'une fois évolué...
Au bout de quelques essais, une précieuse étincelle fit consummer une à une les bouts de bois avant de former une belle flamme qu'il entretena avec soin.
Plusieurs minutes passèrent, réchauffant peu à peu la pièce glacée. Ayant placé plusieurs rondins, Lansfeld se détendit enfin. Il considéra même à retirer son manteau pour se mettre à l'aise. Ses pokemon étaient dans un piteux état également, mais ils devraient attendre qu'il récupère avant de considérer leurs blessures. Ainsi décidé, il resta assis dans un fauteil proche du feu, reprenant peu à peu vie....

Le feu, entetenu avec soin avait prit de l'ampleur. Eclairant légèrement la pièce, il se fascinait à regarder cet enchevêtrement de couleurs flamboyantes, et ce malgré son aversion pour le feu.
Depuis très tôt, il n'avait jamais été très friand de pokemon ardents, sans qu'il n'y ait de vrai raison, il s'était mis à pointer du doitgs leurs faiblesse, et à traiter leur avantages en facilité. Car après tout, le type feu en lui même n'était pas très bon défensivement, et ses avantages ne servaient généralement que contre de rares variantes d'aciers tels que Foretress ou encore Cizayox. Mais qui plus est, la pluie étant si facilement exploitable, elle rendait ce type fragile encore plus obsolète. Et le fait d'avoir été battu par un pokemon de ce même élément ne fit que renforcer sa hargne.

Il y eu un bruit de porte, puis des pas sur le planchers se rapprochant. Lansfeld ne doutait pas que l'endroit appartenait à quelqu'un, mais rien n'indiquait qu'une personne y vive encore. Il y avait encore de la poussière de ci et là, et l'intérieur, aussi rangé soit-il laissait plutôt penser à un départ définitif ou du moins de longue durée. Il s'agissait là d'un étrange hasard...
Attendant patiemment qu'on l'interpelle, la réaction de l'inconnu fut plus singulière encore. D'une main légère, celui-ci ôta sa capuche, révélant son visage au creux de la cheminée. Ses lunettes avaient d'ailleurs de larges traces de brume, n'empêchant pas de reconnaître l'auteur de ce forfait. Fut-ce t'il aveugle, sa voix posée, sereine et distante n'appartenait qu'à une seule personne. Une voix qu'il n'avait pas entendu depuis bien longtemps, mais qu'il n'oublierait que difficilement.
Retirant ses lunettes, ses yeux encore meurtris par le froids hésitèrent à s'ouvrire complètement tandis qu'il dévisageait sa préfète.

- ...Richards ?.

Non, le doute n'était pas permit Il ne pouvait s'agir que d'elle, point.
En dépit du regard flouté, son visage était caché par une capuche blanchâtre, qu'il devinait encadré de rares mèches d'un étrange châtins décoloré. Il lui était arrivé de la regarder de loin au détour d'un couloir, interdite et inaccessible. Mais pour tout et autre chose, il ne savait que très peu sur celle-ci. Les traits de son visage ne lui parurent que vaguement familier tant il ne la connaissait guère. Son acuité venait peu à peu à une résolution correcte, Lansfeld s'impreigna de l'image de sa préfète, qui pour une raison obscure lui tiendrait compagnie l'instant durant.

Le moment de surprise passé, il s'en voulut de n'avoir laissé comme réponse qu'un long vide silencieux. Aussi chercha-t-il ses mots, sans vraiment y parvenir. Il avait tant de questions, tant de réponses à lui retirer qu'il peinait à en trouver un début.
Se riant de sa propre bêtise, il se creusa un sourire léger en pensant à l'improbable de cette situation, et à Richards aussi, dont il n'avait vu la présence depuis des mois...

- Hmmm ? Bien sur. Prends un siège et installes toi près du feu, la pièce n'est pas encore bien chauffée après tout.

De ces premières braises s'en dégageaient une chaleur légère, ravivant peu à peu les extrémités des doigts de Lansfeld, bien qu'ils furent insuffisants pour en chasser les frissons qui lacéraient son être. Expirant d'amertume, son souffle glacé confirma la présence d'une température toujours basse que cette cheminée peinait à évincer. Pourtant, il s'en dégageait déjà une odeur âcre de bois calciné, renforçant l'impression campagnarde et rustique de leur abri.
Haussant un sourcil à l'égard de sa préfète, il se contenta d'un simple sourire en guise de réponse. Sa question n'en était pas vraiment une après tout, rien n'indiquait le moindre habitat depuis longtemps, aussi paraissait-il au moins aussi opportun qu'elle.
Jetant un oeil au mur adjacent la cheminé, il examina l'intérieur d'un caisson à l'allure solide seulement pour en retirer des branches supplémentaires. Et pas n'importe quelle branches...
Lansfeld glissa un autre sourire, amusé cette fois-ci, à l'égard de ces quelques branches de pin qui lui vaudrait un joyeux divertissement...
Avant d'en approcher le feu, il se tourna vers Richards pour l'en prévenir.

- Ne t'approches pas trop, tu pourrais le regretter...

Et sans un second mot, il balança une généreuse portion de brindilles dans la chambre de feu. Leur combustion tarda de quelques secondes, avant de vivement prendre feu sous une couleur orangée scintillante, dégageant par là une grande vague sonore d'air chaud. Ce courant d'air chaud traversa le corps de Lansfeld avec intensité, caressant son visage d'une douce chaleur qui lui rappelait agréablement son enfance glacée. Les montagnes enneigées de Frimapic étaient bordées de forêts de pin, et jamais ne se lassait-il d'en voir le bûcher s'illuminer avec violence...
Un court instant plus tard, la dégénerescence de cette flamme prit fin et reprit alors sa forme usuelle. Profitant de cet intervalle, Lansfeld y ajouta deux gros rondins de chêne qui mettraient un certain temps avant de se consummer. Du moins, ils prendraient même du temps à brûler si ses mains n'avaient pas déjà empoignés une seconde charge de brindilles de pins...

La seconde vague de chaleur était similaire à la première, l'effet de surprise en moins. Une sensation doucereuse lui parcoura la gorge, comme si l'air chaud respiré opéra un quelconque effet en interne.
Une odeur de pin flambée se faisait maintenant sentir, rendant Lansfeld encore plus nostalgique...
Cherchant aux côtés de la caisse, il trouva aisément une tige de fer dont l'utilité serait de rapprocher les braises entre elles ain de supporter de le feu. S'attelant à la tâche, il se décida aussi à rompre le silence.

- Non je n'habite pas ici. Mais comme j'ai passé mon enfance dans une région où la neige ne fondait jamais, je suis plus ou moins familier à cet endroit. Et toi Richards, que venais-tu chercher dans ces espaces sauvages ?