Le temps ne guérit pas les blessures mais se renforcent avec le dépit. -- PV Charlie

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Alignés par rangées de quatre ou cinq, leurs sépultures portaient les marques du temps de façon inégales. Certaines étaient agréablement entretenues, tandis que d'autres tombaient misérablement à l'abandon, sous le joug de la mousse et de quelques herbes indésirables. Les noms affluaient, accompagnés dedates, proches et parfois mêmes de bouquets comémoratifs.
Les pierres tombales s'enchainaient, sans que rien n'indique l'origine humaine ou pokemon du défunt.
De toute façon, quelle importance .
Tous sommes égaux devant la mort, pauvres comme riches, prodiges ou ratés. Seul un nom persiste.

Les mains dans les poches, il considéa sa propre tombe d'une façon analogue " Caucasien mâle, 19 ans. Aimé de son père. "

La perspective était atrocement crue, mais non moins véridique. Il s'agissait là de l'équivalent pur et simple qu'il avait du inscrire sur "sa" tombe. Il avait été son premier compagnon, son premier ami et pour ainsi dire, le dernier. Six ans ont passées depuis, et toujours cette même maudite réserve. Lansfeld s'observa près d'une fontaine avoisinnante... Désormais, qu'était-il ? Amputé émotionnellement, l'attention paternelle lui avait offert un substitut à cet être cher perdu au cours d'un accident d'enfance. Hypotrempe a été remplacé par un autre presque identique, mais dont la faiblesse rapelle son imposture.

Parfois, Lansfeld se reprochait ses adieux si formels. Le peu de coeur restant l'accablait de temps à autres des fautes qu'il avait commise à son égard, comme celles de l'enterrer sans lui avoir offert un nom personnel...

S'arrêtant net, il se tourna vers une tomble relativement simplette, que le temps avait érodé de façon hétérogène. Il se surprit à relire les gravures, amenant des flots de souvenirs douloureux et indésiré... Inspirant avec force, il chassa de son espritces images coupables, pour en revenir à ce qui l'intéressait en priorité.
Il ne s'agissait pas là 'une pierre tombale, mais d'une sorte de mémmorial qu'il avait insisté à prendre durant son installation à Alcea, qui lui avait vraisemblalemet aidé dans le but d'en faire quelque chose qui restait assez obsucre...
Las de ses flash back, il s'adressa à chacun de sa voix mid-douce, mid-dur...

Je ne pensais pas revenir ici un jour. Je ne pensais pas retourner à Alcea non pls.
J'ai comis des erreurs qui m'ont contraint de rester ici, mais ce qui n'est pas plus mal. J'ai vite retrouvé le rythme scolaire, et une vie plutôt paisible...

Lentement, doucement. Un bruit singulier, un craquement régulier. Ses petits pieds écrasaient les feuilles mortes qui étaient sous son passage, créant une petite mélodie un rythme de ses pas. Un vent doux caressait son visage, faisant virevolté les mèches blondes avec son souffle. La majorité restait en place étant donné qu'un petit bandeau noir retenait les mèches rebelles. Une petite boucle de tissu qui donnait l'impression qu'elle avait deux petits oreilles de lapin. Charlie envoie son visage froid dans son foulard gris, désirant réchauffer son petit nez. Il était encore tôt, le jour commençait à se lever. Pourtant, le soleil ne pointait toujours pas à travers les nuages gris. La météo disait qu'il n'y aurait pas de pluie, mais un brouillard s'était installé sur le village.

En cette nouvelle journée, jeune Winchester s'était décidée à affronter le sinistre du cimetière. Elle avait entendue des rumeurs affirmées qu'il y avait des pokémons spectres dans ce fameux lieu de repos pour les défunts. Ce type de pokémon semblait effrayant, mais intéressant. La chair de poule sur les bras, Charlie s'était tout de même armé de son courage pour y aller. En fait, son courage, elle le serrait fortement dans ses bras, le pelage humide par cette rosée qui recouvrait pierres tombales et feuilles mortes. Ce petit lixy était le réconfort de la gamine, la bête qui lui permettait de grandir à travers ses aventures. Ainsi, ensemble, ils avançaient. Un pas devant l'autre, les voilà qui se déplaçaient à travers le cimetière, dépassant les mausolées et contournant les pierres tombales.

Tout d'un coup, petite fille et son pokémon cessèrent de bouger. Charlie, de son regard azur, fixait la forme floue devant elle. Était-ce un pokémon ou un être humain? La forme avait une silhouette tout de même grande, sûrement était-ce quelqu'un en train de se reccueillir. Il vallait mieux le laisser tranquille.. Sur la pointe des pieds, Charlie continua à avancer, essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas déranger l'inconnu. Cependant, cette adolescente a une chance si légendaire qu'il était évident qu'elle n'y arriverait pas. C'est ce qu'elle pensa lorsqu'elle entendit une voix plutôt faible et calme s'élever dans le brouillard. Charlie se figea net et tourna la tête vers le bruit. Était-elle repérée? La première idée qui lui vint en tête fût d’accélérer le pas..

C'était impossible pour cette pauvre blondinette de réussir cette simple démarche. Si la jeune Winchester désirait tant passé inaperçu, c'était raté. Son pied trébucha sur une pierre tombale. Comment avait-elle pu la manquer? Au lieu d'être une haute sculpture ronde de pierre, il s'agissait d'une simple petite plaque surélevée du sol. Juste assez pour faire tomber la jeune fille. Sur le coup, Charlie lâcha son pokémon qui glissa de ses bras. Le Lixy, avec ses réflexes de félin, retomba sur ses pattes et observa sa dresseuse tombée lourdement sur le sol. Un sourire idiot sur le visage, Charlie se releva lentement, les joues bien rouges.

Désolé de vous avoir dérangé...

Petite voix faible et timide, elle voulait disparaître sous terre.. Peut-être pas dans ce lieu précis, mais disparaître, tout simplement! Elle se releva lentement, observant le trou dans ses collants jaunes où son genou s'était écorché. Ses petites mains frottèrent les feuilles mortes et le gazon collé sur sa robe de velour noir. Elle n'osa pas regardé l'état de ses chaussures qui étaient sûrement pleine de boue.. Elle releva les yeux vers le garçon, car il s'agissait bien d'un être humain comme elle l'avait pensé. Sa tête se pencha légèrement vers la droite et elle dévisagea le jeune homme.

Est-ce qu'on... s'est déjà .. uhm non laissé faire..

Un petit doute s'installait dans son esprit. Ce visage lui semblait familier et pas également. Elle plaça un pied devant l'autre, voulait reprendre sa route. Pourtant, son genou blessé ne semblait pas du même avis. Ce dernier flancha, faisant perdre à nouveau l'équilibre de la petite fille qui se retrouva assise sur le sol rapidement. Elle se sentait ridicule...

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Un bruit sec le tira de sa rêverie personnelle, comme un craquement de feuilles et de branches d'une créature suffisament lourde pour s'apparenter à des pas humains. La majeur partie des pokemon sauvage étant des spectres lévitant, le bruit fit sursauter Lansfeld. Tournant rapidement la tête, ses yeux rencontrèrent une jeune blonde frêle et bancale. Elle avait une petite voix renfermée, des manières d'enfant pris sur le fait d'un acte odieux et embarassant. Une candeur et insouciance comme il en voyait souvent dans le regard de bien des étudiants, et qui à la fois lui semblait bien lointain, tant sa vie passée lui semblait adulte tout le long.
Elle semblait jeune, en pleine adolescence. Il était curieux de la voir seule dans ces zones à risque, d'ordinaire les jeunes de quatorze ou quinze ans se déplaçaient en bandes, prenant comme excuse une séance de travaux pratiques pour trainer de ci et là...
A l'évidence, sa motivation semblait quelque peu plus sérieuse que ses camarades, mais Lansfeld resta très sceptique sur son efficacité. Alcea acceptait de tout désormais, alors rien d'étonnant à ce qu'elle paraisse si chétive.

Expirant doucement pour évacuer la surprise, il secoua la tête en signe de négation.

Ce n'est rien, je comptais partir de toute façon.

Posant alors son regard sur ses jambes, il constata son état délabré et farfouilli qui avait une teinte joyeuse mais qu'il ne trouvait pas comise.
Son genou semblait éraflé, ce qui ne l'étonnait pas vu les vêtements légers qu'elle semblait porter.
Bien qu'il disposait de quelques rudiments de survie, à savoir quelques bandages, du désinfectant et des potions pokemon, il n'en proposa rien. Considérant ce genre d'offre comme une moquerie envers quelqu'un qui n'était pas dans l'urgence, lui même aurait refusé sans concession.
Pourtant, bien que la blessure apparaissait comme bénigne, l'incapacité déclaré de la jeune fille le mit en alerte. Etait-ce moins superficielle qu'il ne croyait ? Difficile de dire à cete distance.
Fixant sa blessure, il avança doucement avant de lui demander autorisation de voir de plus près...

Lorsqu'il s'approcha, elle pensa à le repousser. Jeune fille n'aimait pas les contacts proches. Pourquoi donc? Crainte, peur, inquiétude ou étonnement? Trop de nouveauté peut-être. Au fond d'elle, elle savait bien que ce malaise qu'elle ressentait lorsque les autres s'approchaient d'elle était dû à ce manque d'affection de la part de ses parents et de son frère. Elle ne se l'avouait pas, ne voulant pas mettre un tel blâme sur sa famille. Elle était le problème, sûrement. Après tout, c'est elle le mouton noir des Winchester. Or, ce n'était pas le moment de penser à une telle chose. Le jeune homme s'approcha d'elle, lui demanda l'autorisation de regarder de plus près. Sa première pensée fût de plaquer sa main contre le bas de sa robe, empêchant celle-ci de dévoiler ses dessous. Les joues de Charlie prirent une teinte rosé tandis que ses yeux fixaient le bout des pieds de l'inconnu. Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres et elle protesta d'une main pour ne qu'il approche pas.

Ce n'est rien. J'ai des.. uhms.. fourmis dans le genou et ça m’engourdit la jambe. J'imagine que je devrais retrouver mes capacités d'ici quelques minutes..

Elle le regarda en souriant, un petit rire glissant de ses lèvres de temps en temps. La sensation était particulière et la faisait rire. Certes, c'était la vérité. La douleur était là, la blessure saignait. Pourtant, ce n'était que bénigne. Sûrement avait-elle frappé un nerf en tombant, ce qui créait cette sensation dans sa jambe. Malgré son refus qu'il s'approche, elle trouvait agréable qu'un inconnu se propose pour l'aider. Cette ville est remplie de personnes charmantes, c'est ce que pensait la blondinette. D'un coup, Charlie leva sa main vers le garçon, souriant de toutes ses dents en le fixant d'un regard heureux.

Par contre, un petit coup de main pour me relever ne serait pas de refus! Le sol est plutôt froid.

Cela pourrait sembler effrontée de sa part de parler ainsi à un inconnu. Cependant, elle continuait d'avoir cette impression qu'elle connaissait ce visage. Peut-être faisait-elle fausse route. Après tout, il ne semblait pas se poser de questions sur la gamine. Pourtant, si lui ne se posait pas de questions sur elle, il n'en restait que Charlie s'en posait sur lui. D'ailleurs, si elle était dans ses lieux pour rencontrer un pokémon spectre, que faisait-il dans ce cimetière ? Curiosité était maître de ses pensées. S'il semblait se recueillir, peut-être l'avait-elle dérangé ? En bégayant légèrement, elle osa lui poser une simple question qui pouvait semblait un peu trop franche, mais qui allait droit au but :

Étiez-vous en train de vous recueillir sur une tombe ?

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Tendant son bras en direction de la jeune blonde, Lansfeld ne pu s'empêcher d'avoir un étrange sentiment de déjà-vu...
Pourtant, la chose en elle même était tout d'une situation assez inhabituelle ; rencontre avec une inconue dont les actes et paroles étaient bien famillières. Pour autant qu'il sache, personne ne s'était jamais adressé à lui de la sorte, aussi avait-il adopté une approche assez avenante.
Relevant à une hauteur convenable la jeune dame, il laissa le temps de lui lâcher la main, comme si un contact prolongé aurait pu raviver une indication quelconque sur son identité.

Mais là n'était pas la seule raison. Sans quoi il n'aurait pas répondu si prestament à cette question empreinte de curiosité déplacée...

Me reccueillir, oui. Mais sa tombe est à Sinnoh, avec ma famille. Ce n'est là qu'un mémorial que je visite de temps à autre.

En des circonstances normales, face à une étrangère à ses relations la question serait restée sans réponse.
Ni Elwing, ni Jung ou Tsukyio n'avaient osées poser la moindre question à ce sujet. Quand bien même l'auraient effleurés, elles savaient toutes qu'il n'était pas du genre à se dévoiler de la sorte. Un accord tacite avait été placé entre eux pour que nul ne parle de son vécu en dehors d'Alcea. Une marque de respect peut être, ou de compréhension face à quelque chose dont il ne souhaitait pas la diffusion.

Pourtant, cette personne transgressait ses règles, pénétrant ses défenses pour en extraire ses vérités, impitoyable. Sans même s'en rendre vraiment compte, les mots lui volèrent de la bouche avant même qu'il ne puisse les retenir.

C'est un vieux compagnon que j'ai perdu lors d'un combat contre mon meilleur ami... et pire ennemi.

Trop tard, il en avait trop dit.
Mais qui était-elle bon sang. Qui était-elle pour lui extorquer ces mots si facilement, le plus naturellement possible tandis que personne ne s'y était risqué jusqu'alors ?
Peut être que...
Peut être bien que...

Attends... ne me dis pas que...

Lansfeld haussa bien haut les yeux. Si haut qu'il pouvait la regarder au dessus de ses lunettes, et y regarder ce petit noeud en forme d'oreilles de lapin qu'il lui tenait lieu de ruban.

Le visage incrédule, il ne pu réprimer un sourire confus à cette seule pensée, cette explication rationnelle à ce comportement déraisonné...

...Charlie ?.. C'est vraiment toi ?..

Pas de doute possible. Malgré les changements, certains signes ne trompent pas.

Connaissez-vous ce visage que font les enfants lorsqu'ils sont surpris à avoir fait une bêtise? Charlie devait avoir cette expression sur son visage en ce moment-même. Elle avait posé une question indiscrète et avait certes obtenu une réponse, mais une petite part d'elle se sentait mal d'avoir été aussi impoli avec un inconnu. Ces parents ne l'avaient pas élevés ainsi, que lui avait-il pris d'agir ainsi ? Malgré tout, elle ne semblait pas l'avoir offusqué. Ce garçon l'avait aidé à se lever sans poser plus de questions à propos de son genou. Pourtant, même si elle avait l'impression d'avoir commis une bêtise, Charlie ne pensait pas avoir fait une erreur. Elle continuait de fixer ce garçon et remarquait tous les détails. Ses lunettes, la couleur de ses cheveux, ses iris, les contours de sa mâchoire. Il lui rappelait quelqu'un, mais tant de gens existent dans ce monde. Qu'est qui lui certifiait qu'il s'agissait bien de celui à lequel elle pensait en ce moment même? Après tout, elle n'avait pas eu de nouvelles de lui depuis.. beaucoup trop longtemps?

Étonnement, cet inconnu pas si inconnu que ça répondait aux questions de Charlie. Même, il fournissait plus de réponses qu'elle ne l'espérait! C'était étonnant et particulier. De plus en plus, ces doutes s'intensifiaient quant à l'identité de ce garçon. Ses pensées s'arrêtèrent sur l'une de ses phrases. D'une petite voix faible, Winchester osa poser une nouvelle question.

Un vieux compagnon... Était-ce l'un de tes amis ou encore.. un pokémon de ton équipe?

Boucle d'or continuait de poser ses questions malgré sa crainte de dépasser la limite de tolérance du jeune homme. Elle voulait savoir. La curiosité gagnait sur son respect. Chose étonnante, mais pourtant vrai. Chacun ses défauts. Évidemment, ce garçon devait se douter que cette question n'était pas la dernière. Ainsi, d'une voix un peu plus forte, Charlie reprit parole.

Meilleur ami... Pire ennemi .. Comment quelqu'un peut-il être à la fois ces deux types de relation? N'est-ce pas quelque chose de tout à fait... opposé?

Pourtant, alors qu'elle l'interrogeait telle une enfant découvrant le monde, elle réalisa qu'il la fixait d'un regard plutôt étonné. Les yeux du jeune homme s’agrandissait de plus en plus, la fixant par-dessus ses lunettes. La situation mit mal à l'aise la jeune fille qui détourna le regard en se demandant qu'est qui se passait dans la tête de cet adolescent. Charlie n'était toujours pas au bout de ses surprises lorsque le garçon dit son nom. C'était-elle présenter? Elle n'en avait pas souvenir.. Ainsi, si lui connaissait son nom, sûrement était-ce..

Arazer.. n'est-ce pas? Je me disais bien que ton visage me rappelait quelqu'un! Ça fait.. uhm.. longtemps que je ne t'avais pas vu..

Dans sa tête revenait ses souvenirs d'enfance. Ce moment où elle était rentrée de l'école, espérant observer en cachette son frère et son meilleur ami. Pourtant, ce jour n'avait pas eu lieu. Le lendemain, il n'était toujours pas là. Encore et encore, jusqu'à ce qu'elle se questionne. Un sujet tabou, une interdiction. Elle ne savait pas pourquoi; son frère la trouvait sûrement trop idiote et faible pour mériter de le savoir. Pour tout simplement mériter des paroles autre que des insultes. Si son frère lui donnait un tel regard noir lorsqu'elle osait prononcer le nom de ce garçon, était-ce une bonne idée de parler à Arazer de son cher frère?

La dernière fois que je t'ai vu.. tu devais être en train de jouer à la console vidéo avec Gabriel.. Je n'en suis plus certaine. Me voir risque de te décevoir.. Mon frère est toujours à Sinnoh à vanter ses capacités de dresseurs.. Je peux toujours te fournir son numéro de téléphone, si tu veux le contacter?

Charlie ignorait que faire. Cette retrouvaille mérite-t-elle une poignée de main, une accolade amicale ou une bise? Elle se disait que son frère et Arazer étaient proches, mais avait peut-être perdu contact avec le temps. Déplaçant son poids d'un pied à l'autre, Charlie semblait se tortiller sur place, perdue dans cette situation.

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Une découverte incongrue retrace les lignes de cette journée aux allur ordinaires pour en faire un évènement auquel rien ne l'avait préparé.
Charlie... Charlie Winchester, soeur cadette d'un de ses meilleurs amis, sinon le seul qu'il ait jamais eu à Sinnoh. Ils avaient étudiés dans la même ville, et passés de nombreuses années à Alcea aussi. Le départ de Lansfeld pour l'île Combat une fois son diplôme en poche avait mis fin à une amitié déjà efritée. Des paroles monoscyllabiques, quelques regards en biais et un shaofouine dans la gorge résumaient bien le rapport qui s'était continuellement dégradé entre eux. Depuis ce jour où il visitait ce mémorial, Lansfeld n'avait pas seulement perdu un précieux compagnon, mais également l'amitié qu'il éprouvait pour lui.
Son père a de nombreuses fois tentés de les rapprocher, se réconcilier aussi. Mais au plus on les poussait ensemble, plus découragés en ressortaient-ils de les voirs ne s'échanger que des mots vides, épars...

Bien entendu, ni lui ni Lansfeld n'en ont parlés à Charlie, encore trop petite pour comprendre...
L'habitude était restée, et lui même s'en trouvait incapable de dire quoique ce soit s'approchant un peu trop de cette vérité...

Ah ? Ca ne m'étonne pas de lui, étrangement. J'espère seulement que cette popularité ne lui monte pas à la tête, car dans ce monde la défaite se déguste seule... Mais je ne m'en fais pas pour lui, je l'appellerai à l'occasion ne t'inquiètes pas.

Un mensonge évident, Lansfeld ne prendrai jamais contact avec lui. Pas tant que brûlera ce ressentiment qui le ronge depuis si longtemps. Par sa faute, son coeur froid et sec n'avait permit à aucun autre de ses compagnons de jouir d'une affection quelconque. Tous sans exception se tenaient sous le joug de ce fantôme qui hantait les actes de sa personne, guidant une colère injuste et incontrôlée pour n'avoir su protéger celui auquel il tenait tant...

Baissant la tête, Lansfeld ferma les yeux et expira doucement, comme à chaque fois qu'il désirait chasser une pensée désagréable. Consiencieux de sa misère oui, désireux d'en réchapper ? On ne peut moins sur. Elwing n'avait-elle déjà dit qu'il était perdu après tout..

Se recentrant sur sa blessure, Lansfeld insista dessus afin de ne pas se laisser distraire par ses souvenirs enfouis.

Ecoute, cette blessure n'est pas bien grave, mais le poison contenu par les fantominus peut infecter la plaie à tout moment. Si tu es là pour en chasser, je ne te laisserai pas continuer sans au moins de quoi couvrir la blessure.

Si besoin, il possédait du désinfectant et quelques bandages qui devraient suffir. De mémoire, Charlie n'était pas du genre à tenir tête, mais recevoir de l'assistance la gênait beaucoup, fut-ce d'un viel ami.

Son regard continuait de vaciller, ignorant où se poser. Ses mains se tripotaient l'une et l'autre, telle de nouveaux amoureux qui refusaient de se quitter. Sa jambe retrouvait lentement ses sensations tandis qu'elle tournait son pied, souriant légèrement en sentant les quelques fourmis restantes dans sa jambe. Bien qu'elle ne le fixait pas du regard, Charlie écoutait attentivement les paroles d'Arazer. Elle était plutôt heureuse de cette retrouvaille quelque peu maladroite. Cette personnalité si différente était un vent de fraîcheur pour la jeune fille. Même si elle était heureuse d'avoir quitter la demeure familiale et de s'être enfin éloigné de son grand frère, il en restait qu'elle avait quitté ses rares amies et qu'elle était loin de sa ville. Savoir qu'Arazer était à Alcea Rosea la rassurait d'une certaine façon. Elle se sentait un peu moins seule, bien qu'elle ne l'admettait pas complètement.

Bref, il n'en restait pas moins qu'elle appréciait la façon dont Arazer semblait parler de son frère. Charlie riait de bon cœur en imaginant la tête de son frère grossissant au point d'exploser. Parfois, elle aimerait bien que ce soit le cas.. mais juste parfois. Un petit sourire couvrait le coin des petites lèvres un peu blanchâtre de l'adolescente. Gabriel reprendrait contact avec son ami d'enfance et les choses reviendraient peut-être comme avant. Pourtant, il semblait y avoir un certain malaise dans ses paroles, comme s'il cachait quelque chose. Charlie osa les épaules, c'était sûrement son imagination.

Soudainement, des étincelles prirent naissance dans les iris de la jeune Winchester. Ce garçon venait de confirmer qu'il y avait bel et bien des pokémons spectres dans ces lieux. Charlie avait beau craindre légèrement ce type de pokémon, mais elle en désirait un dans son équipe. Elle avait hâte d'en combattre un. Avec tous ses cours et ses derniers examens, la jeune fille comme de nombreux autres élèves d'Alcea Rosea n'avait pu effectuer de combat avec des pokémons sauvages. Ainsi, la petite pause qu'elle avait au niveau de ses travaux lui permettait enfin d'en profiter. Cependant, les paroles d'Arazer eurent un second effet. En plus de le remplir de joie, il venait de la faire rougir légèrement. Ce type d'attention n'était pas commun pour elle, mais était toujours apprécié. Son orgueil voulait qu'elle se débrouille seule, mais sa tête était en accord avec le jeune homme pour obtenir de l'aide. Enfin, Charlie leva le doigt, indiquant le chiffre un avec ce dernier.

D'accord, mais à une seule condition. Je ne sais pas quel sera ta réaction, mais..

Elle hésita un instant, faisant une pause. Si Gabriel lui infligeait un regard fort mécontent, un grognement, un claquement de porte. Bref, de nombreux signes de refus de discuter d'un tel sujet, comment Arazer allait-il réagir face à sa question? La laisserait-il seule à s'arranger avec sa jambe ou l'aiderait-il malgré cette curiosité insistante?

Gabriel ne m'a jamais donné de réponse... Mais, il y a environ dix ans.. pourquoi es-tu parti si rapidement sans jamais donné de nouvelles à mon frère ?

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Cette attention lui revenait bien chère. Lansfeld ne s'attendait pas à ce qu'elle se laisse amadouer facilement, mais les pourparlers allaient bon train. Ayant vu juste qu'elle serait prise d'intérêt pour des pokemon spectres, il était déjà rassurer de savoir qu'elle accepte son aide. Rien de bon ne sort d'une infection au poison de pokemon, ça ne tenait pas du savoir infuse d'éleveur pokemon pour en sentir les dangers..

Cela étant, il écouta la question insistante de Charlie avec attention. A en croire ses mots, Gabriel n'avait pas soufflé le moindre indice sur son départ d'il y a presque une décennie. Comment aurait-il pu ?
Ce souvenir au mont courronné resterai à jamais cloîtré parmis ses rêves cauchemardesques, où il aurait fallu une rivalité un peu trop prononcée pour que les rochers du domaine emportent l'affection et les sentiments auquels se fixaient ces désirs égoïstes.
Lui-même n'avait pas de mémoire précise de cet incident, seulement quelques bribes que son inconscient avait du effacer afin de continuer. D'ailleurs, l'envie de se replacer dans ces moments lui était étrangère, mais en dépit de quoi il devait le faire. Pour Charlie...

Levant les yeux à son attention, il lui répondit par une question réthorique.

Et depuis tout ce temps il ne t'a jamais dit ?

Non, évidemment que non.
Gabriel devait supporter le poids de la césure de cette amitié dévastée, il n'avait pas non plus à subir le regard de sa propre soeur. Malgré que la chose ait prit des tournures d'accident, Lansfeld sait que finalement, la peur qu'un jour le numéro deux vienne dépasser l'élite était telle qu'il lui semblait trop une coïncidence pour réellement rester involontaire.
Car à bien y repenser, il avait abandonné le dressage depuis cet instant. Au fond de lui, cette lueur d'espoir et de tendresse envers ses compagnon s'était éteinte. De là ne demeure qu'un espace vide et froid, hanté par un fantôme qui hurle vengeance.
Ce fantôme a prit possesssion de son nouvel Hypotrempe, et dans son esprit, celui-ci ne devait perdre contre rien ni personne. En hommage à sa mémoire, à ce qu'il aurait du être...

Chassant ses pensées pensées rémanantes, il tenta du mieux qu'il put de lui afficher un sourire détaché. Mais en dépit de ses efforts, la faible grimace qui en ressortait ne cacherait pas éternellement toute cette remontrance qu'il éprouvait jour après jour.
Cette rencontre avait finit par faire une brêche dans la glace de son coeur, là était le moment de saisir cette chance de s'ouvrir. Sinon de rester fermé à jamais.
D'autant qu'il était son droit de savoir, de connaitre quel genre d'homme était son frère, et le pourquoi de cet abandon soudain.

Remarque ça ne m'étonne pas non plus, ce n'est pas quelque chose qui s'explique facilement. Mais peut être qu'il est temps que tu saches. Tu n'as qu'à lire qu'il y a d'inscrit sur ce mémorial. Vois par toi même ce qui s'est passé, il y a maintenant plus de six ans...

Se tournant alors vers son mémorial, les caractères en capitales affichaient clairement le nom d' H Y P O T R E M P E en plein milieu de la pierre. Les dates concordaient également, datant de l'époque où Lansfeld avait fuit Sinnoh...

Elle le fixait dans les yeux comme lui la fixait. Elle savait que sa question était pratiquement tabou entre les deux amis. Chacun sa réaction, certes. Arazer réagisait mieux que son frère puisqu'il répondit par une question. Charlie détacha son regard, fixant le bout de ses pieds. Aucun mot ne sortit de sa bouche, mais sa tête bougea de la gauche vers la droite, répondant à la négative. Évidemment qu'il n'avait rien dit. Pour son frère, devoir parler à sa sœur était une tâche. Il s'agissait d'un fardeau, d'une honte. Gabriel lui avait bien fait comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue pour lui poser des questions.

Pourquoi me l'aurait-il raconter? Ne te souviens-tu pas de ses réactions envers moi? Cette façon qu'il me considère.. C'est à se demander si je suis sa sœur ou une simple incompétente qui nuit à sa popularité!

Elle releva les yeux, voyant ce sourire ressemblant davantage à une grimace pénible qu'un sourire éclatant. Dans ses lieux où il était, pourquoi rirait-il? L'ambiance s'était changée. Cette retrouvaille avait pris une allure plutôt mélancolique et triste. Pourquoi avait-elle donc poser cette question au lieu de profiter de la situation pour conserver un souvenir joyeux de leur enfance? Les réponses qu'il lui donnait troublaient son esprit. Que voulait-il dire? Que les refus de parler de son frère était normal? Que pouvait-il s'être passé au final pour que leur amitié se soit éloigné? Ce mémorial, qu'avait-il de si important? Elle s'en approcha, comme il lui avait proposé. S’accroupissant, elle posa ses doigts sur le lettrage, contournant chaque lettre. Si son souvenir était bon, il s'agit de l'un des pokémons d'Arazer.. Ou du moins, il s'agissait.

Arazer... Je ne comprend pas. Qu'est.. qu'est qui s'est passé?

Elle regardait les dates et savait bien quelle époque cela représentait. Elle se releva, lui faisant volte-face. Le petit hamster dans sa tête tournait rapidement. Elle tentait de comprendre ce qu'on lui cachait. Elle voulait savoir, enfin. Par cette curiosité, par cette petite quête de vérité en elle. Charlie en avait assez qu'on la traite comme une enfant, trop jeune pour comprendre, trop stupide pour réaliser la réalité.

Sois honnête, s'il te plait. Fais ce que mon frère n'a jamais fait et dit-moi.. Qu'étiez-vous, lui et toi? Quelle était cette relation!

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- D'aussi loin que je me souvienne, toi et Gabriel avez toujours été là. Il était un ami cher qui a accompagné toute ma vie à Féli-cité, puisque nos parents se connaissaient.
Quand on y pense, on pourrait presque dire que nous faisions tous partie d'une grande famille, tellement je vous voyais souvent...

Oui, je voyais chaque fois comment il te traitait, mais ce sont des affaires qui ne me concernent pas et contre lequel je ne pouvais rien. Déteste moi si cela peut te faire un quelconque bien, mais écoute moi au moins jusqu'à la fin.

Nos parents se vantaient mutuellement les mérites de nos talents de dresseurs. Et même si en apparence tout pouvait être si tranquille, crois moi les choses étaient loin d'être aussi paisible. Mon père me poussait souvent dans la comparaison avec Gabriel tout en m'imposant une certaine pression. Mais ça, ce n'était rien à côté de ce que vivait ton frère...

Bien sur, quand on était gamins cette compétition nous passait au dessus de la tête. Mais quand chacun a reçu son premier pokemon, quelque chose changea. L'un comme l'autre, ce n'était plus juste Gabriel et moi. Il y avait Hypotrempe, et Tiplouf. Ce ne sont pas tellement les pokemon qui nous ont éloignés, mais nos capacités de dresseurs qui ont tout chamboulés.

Ce que tu ne sais pas, c'est que Gabriel n'était pas destiné à devenir un dresseur international. Et moi non plus.
Mais ce fichu talent en a décidé autrement, et notre amitié s'est érodée au fur et à mesure que nos pokemon grandissaient. Les gens commençaient à nous connaître, et c'est avec toute cette célébritée que les choses se sont déréglées...

Nos pères en ont fait une question d'honneur, lors de nos affrontements. Il y avait même un moment où il fallait se voir en cachette pour ne pas avoir à supporter leurs insinuations de puissance. Et puis plus rien, surement parce qu'ils ont finit par comprendre. C'est à ce moment là qu'ils se sont mis à contrôler nos sorties pour s'assurer que nous prenions soin de notre 'dressage'.

Mon père a été intransigeant dessus. Mais je crois bien que pour les parents de Gabriel, ce fut pire. Car même si les rumeurs disaient qu'il était plus fort, il ne m'avait que rarement battu.
C'est à ce moment que nous avons plus ou moins perdu contact, la première fois. On s'évitait, et même lorsque je venais le voir, l'on s'arrangeait pour que nos combats soient serrés afin que chacun ne s'en sorte pas trop mal...

Mais un jour, j'ai reçu ce message un peu étrange de sa part, me demandant de le rejoindre au pied du mont Couronné. Je t'épargnerai les détails, mais pour la première fois nous y avons combattu, sérieusement. Aucun de nous deux n'a cédé, et le combat aurait encore longtemps...

On a constaté un éboulement des niveaux supérieurs de la montagne, qui s'est ressenti par des retombées de pierres immenses. Gabriel, qui était plus proche de la sortie s'en est tiré sans trop de mal...

Moi par contre, je suis resté coincé entre les débris rocailleux pendant plusieurs heures. Je n'ai eu que quelques éraflures et une fracture légère qui a prit quelques semaines à guérir. Mais.. comme tu le vois... Hypotrempe n'a pas eu autant de chance.

Le murmure du vent vint caresser sa chevelure blonde d'un doux geste, emportant sa voix avec elle pour lui revenir, tel un écho dans ces lieux silencieux. Elle avait parlé d'un ton peu élevé, mais savait qu'il l'avait compris. Sa question avait été posé avec cet air suppliant dans son regard. Elle voulait une réponse, une bonne fois pour toute. S'en était assez qu'on la traite comme une enfant, qu'on lui dise qu'elle ne pouvait pas comprendre. Elle n'est pas stupide non plus.. pas autant, du moins. Charlie se redressa lentement, détachant sa main du mémorial de l'hypotrempe. L'adolescente secoua sa robe, retirant des plis imaginaires avant de faire quelques pas vers cette connaissance de son enfance. Pouvait-elle lui donner le rang d'ami d'enfance? Ce titre ne semblait pas convenir, étant donné qu'il était l'ami de son frère et non le sien. Elle le connaissait davantage pour son physique que son intellect.

Son regard se fit un peu plus insistant, un peu plus suppliant tel un chacripan potté. Elle voulait entendre des mots sortir de sa bouche, elle voulait qu'il lui raconte ce secret qui semblait interdit à ses oreilles. Elle fixait ces lèvres de ses prunelles bleutés, attendant qu'il les remue et que des mots en sortent. Elle avait hâte, si hâte. Puis enfin, ses prières mentales furent entendue. Charlie recula un peu et s'assit sur la bordure d'une pierre tombale près d'eux afin d'écouter avec davantage d'attention les paroles qui s'échappaient de la bouche du garçon. Au fur et à mesure de ces mots, Blondinette se plongeait dans le passé, repensant les scènes de son enfance qui étaient encore accrochés dans sa mémoire, les moments dont Arazer faisaient parti. Il n'avait pas tord : sa présence était difficile à ignorer dans la demeure des Winchester. Puis, l'étonnement se lit sur son visage. Le détester? Mais pourquoi donc? Parce qu'il n'avait rien dit quant à la façon dont son frère lui parlait? Absurde. Bien qu'il était en train de s'exprimer, elle ne put s'empêcher d'ouvrir sa bouche, laissant ses pensées s'inscrire rapidement en mots dans leur conversation.

Pourquoi te détesterais-je? Mes propres parents trouvent normal que mon frère s'adressent à moi ainsi. Personne n'y peut rien. Gabriel est roi.

Puis, d'un geste, elle fit mime de fermer une fermeture éclaire sur ses lèvres, indiquant ici qu'elle ne parlerait plus et le laisserait finir. Après tout, c'était sa propre demande qu'elle voulait respecter. Ainsi, elle l'écouta. Avec attention et jusqu'au bout de ses mots. À travers son monologue, le visage de la petite se modifiait. Passant de l'étonnement à la tristesse, elle s'imaginait la scène avec mélancolie. D'ailleurs, l'ambiance qui régnait autour d'eux ne faisait qu'augmenter ce sentiment de peine envers ce malheureux accident. Charlie prit son petit lixy entre ses bras et se mit à lui flatter la tête d'un geste doux et naturel. Elle ne pouvait s'imaginer ce qu'elle serait si elle avait perdu son pokémon et son meilleur ami.

Je comprend mieux pourquoi mon frère ne voulait pas me raconter cette histoire.. Merci sincèrement, Arazer.

Elle fixa la pointe de ses pieds, laissant un silence de mort s'imposer entre eux. Elle ignorait que dire et que faire. Ils venaient de se retrouver et voilà qu'elle l'avait attaqué de questions. Certes, elle était curieuse et il le savait parfaitement. Sky commençait à bouger entre ses mains, il voulait retrouver le sol. Charlie le conserva malgré tout dans ses bras et le tourna vers son visage, comme s'il était une peluche. Le félin la fixa d'un petit regard malin, claquant sa mâchoire en lui faisant un sourire. Ils se comprenaient bien, elle et lui. Elle approcha son nez du sien et le frotta. Puis, finalement, le pokémon électrique fût poser sur le sol où il décida d'aller se coucher devant le mémorial d'Arazer.

Je ne sais pas comment j'aurais réagi si j'aurais été dans ta situation.. C'est à cause de cette histoire que tu es venu à Alcea Rosea?

De manière presque subtile, elle tenta de changer le sujet, de l'orienter vers une nouvelle conversation. Après tout, elle se doutait qu'il était un élève de cette école, pourquoi serait-il dans cette ville autrement?

**Invité** Invité

Sa gorge était sèche, la voix devenu brisée en ses fin de mots n'arrangeait à son teint figé, inaltérable dans sa douleur. Comme incapable d'extérioriser ce mal-être interne, Lansfeld se figea dans le verre de ses lunettes sans aucune autre possibilité que ce masque inaltérable.
Depuis déjà enfant, l'on s'interdisait les excès de faiblesses devant les autres. J'amais, son père ne s'était laissé à de tels sentiments devant lui, ou quiconque. Là était sa pensée, sa vision du paternel éternel, indéflectible. Parfois dans cet état ne lui venait même plus l'idée de fendre ne serait-ce qu'un sourire de tristesse, tellement son regard semblait peser au fin fond de son esprit.

Pourtant, la peur n'était pas le mot adéquat. Admiration était plus convenant, pour ce modèle qui en de nombreux points ont façonnés les aspects de ce qu'il devient aujourd'hui. Rien ne lui appartient, tout ce qu'il prétend n'est qu'emprunté à celui qui fut lui même des années auparavant.

Quoi qu'il en soit, Lansfeld se tourna vers Charlie. Elle avait un regard perdu, chose on ne peut plus compréhensible devant tant de mensonges levés.
Sans pour autant regretter son geste, il eut un pincement au coeur à la voir ainsi avachit par des vérités peut être trop lourdes pour ses épaules bien frêles. Il aurait voulu l'aider, lui tendre la main pour emboiter le pas vers l'avenir, mais lui même ne semblait pas capable d'avancer...

Levant les yeux à son attention, il lui répondit par une question réthorique.
Expirant un soupir, son regard se posa sur son ruban fièrement dressé. Etrangement, son air candide avait son effet apaisant après tout...

Peut être oui..
Parfois, j'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose de très important ce jour là.

Ce jour là. Lansfeld avait beau chercher, les souvenirs relatifs à l'insident se persistaient dans leur égarement brumeux. Lui même ne voulait pas vraiment se remémorer tels passages non plus, mais ce n'était pas là le propos. Ces réponses, il savait pertinnement que Charlie ne les obtiendrai de personne d'autre.

Il la regarda longuement, silencieux. Observant chaque détail, chaque once de son être qui avait poussé au fil des années. Seize ans, plus ou moins... C'était pratiquement une femme désormais, elle paraissait si grande, malgré sa marque d'enfance laissée intacte. Il y avait tant de nostalgie dans ses manières, sa voix avait à peine changée malgré le temps aussi...

Après y avoir réfléchis un léger instant, Lansfeld se décida à détacher la première pokeball de sa ceinture. De sa main jaillit un tonnerre rougeâtre duquel en échappa son Hypotrempe. Il avait son air renformé, comme à son habitude, mais ne baissa pas les yeux en face de son maitre.
Toisant du regard son compagnon "prodigue", il se laissa un certain temps avant de le rappeler sans un mot. De toute façon Charlie serait amené à le voir tôt où tard, autant que sa conscience sur l'état des lieux soit préventive...

Inspirant doucement, il rangea sa ball furtivement avant de lui adresser quelques mots..

Peu m'importe si ce n'est pas lui. Il ne le remplacera sans doute jamais, mais je compte faire de lui le champion que l'autre ne sera jamais.

Elle avait fait une tentative, plutôt lamentable de changer de sujet. Pourquoi donc? Parce qu'elle était démolie par cette nouvelle? Bien sûre que non. Ce n'était pas son histoire, mais celle de son frère et de son ami. Certes, l'explication qu'Arazer venait de lui fournir était plutôt triste. Elle trouvait décevant que son frère ne lui en ai jamais parlé. Ce n'était pas n'importe quoi, un pokémon était mort dans cette aventure tandis qu'un humain avait été blessé. Il le disait lui même que ce jour l'avait changé. Elle lui fit un sourire qui se voulait compatissant, ignorant comment agir sans avoir l'air étrange. Elle hésitait à faire quelques pas vers lui, mais se résigna. Il semblait avoir une fière personnalité, comme avant. Peut-être trouverait-il insultant qu'elle lui donne une marque de sympathie. En fait, elle en avait aucune idée. Par crainte de mal agir, elle préférait donc se taire et ne pas bouger, telle une petite statue auprès des tombes. Certains hommes ont un tel égo qu'il aurait pu se sentir sous-estimé ou encore, traité comme une personne faible à cause d'une trop grande marque de compassion. Charlie ignorant que faire, son regard retourna vers le bout de ses pieds.

Or, à bien y penser, Arazer avait omis de répondre à l'une de ses questions. En fait, d'une façon, il lui avait répondu, mais cette réponse ne lui convenait pas. Ce n'est pas qu'elle souhaitait que les choses soient autrement, mais plutôt qu'elle voulait être certaine de ce qu'il disait. Elle voulait éclaircir certains points. Elle releva donc les yeux, le fixant à nouveau droit dans les yeux. Y avait-il une meilleure façon de savoir si quelqu'un vous ment ou non? La majorité des gens ont tendance à détourner le regard lors de mensonges. C'était l'unique façon que Charlie connaissait pour être sûre qu'on lui dise la vérité. Elle n'est pas aussi stupide, après tout!

Mais.. entre Gabriel et toi, y a-t-il déjà eu une amitié? Une vraie de vraie ou n'est-ce seulement à cause de nos parents?

Elle continuait de le fixer lorsque son regard se détacha vers autre chose. Un mouvement de la part de sa main qui allait vers sa ceinture. Mais, que faisait-il? Une boule blanche et rouge se trouvait dans sa main : une pokéball. Charlie le fixa, arquant un sourcil. Interrogation dans son regard, aucun mot ne s'échappa de sa bouche. Puis, elle regarda tristement le pokémon qui sorti de cette pokéball. Un hypotrempe, mais c'était évident que ce n'était pas le même qu'autrefois. Un remplaçant, comme il le disait. Triste futur pour ce pokémon. Suivre les traces d'un fantôme.. Charlie osa les épaules : elle n'avait pas son mot à dire sur le choix des pokémons peuplant l'équipe d'Arazer.

J'espère que cet accident ne t'empêche pas d'aimer tes pokémons..

Elle fit une petite pause, réalisant quelque chose. Quelque chose qui pouvait paraître stupide pour plusieurs, mais qui sembla prendre tout son sens en ce moment même.

Mais.. Arazer, ton hypotrempe.. Tu peux le faire sortir de sa pokéball même s'il n'y a pas d'eau autour? Je veux dire.. ça ne le blesse pas?

Une petite pause, elle tentait de trouver des mots plus clairs.

J'ai une Remoraid dans mon équipe.. mais ne faut-il pas qu'elle est un coin d'eau pour pouvoir sortir de sa pokéball?

**Invité** Invité

Perdant son regard dans les regards dans cette question un peu étrange, il y éprouva comme une sensation d'allègement vis-à-vis des récentes discussions.
Regardant par dessus son épaule vers Hypotrempe, il secoua sa tête. Les pokemon Aquatiques bénéficiaient d'un avantage une fois lancés sur des terrains aqueux, mais il leur était tout à fait possible de combattre sur terre. Lansfeld ne le laissait d'ailleurs jamais bénéficer de cet avantage volontairement, car il ne voulait pas trop le laisser s'habituer à ce climat. Bien qu'à long terme, il comptait bien abuser de cet avantage pour le moins... considérable.

Levant les yeux à son attention, il lui répondit par une question réthorique.

Si tel était le cas alors ils ne pourraient combattre contre d'autres type de pokemon. Ta question est étrange...

A cette réponse, il ne pu s'empêcher d'esquisser un léger sourire. Charlie n'avait décidément pas changée, ne serait-ce que d'un cheveux..
C'était à la fois rassurant, agréable mais aussi un peu triste. Désireux de ne pas laisser la nostalgie trop s'emparer de lui, il changea vite de sujet. S'approchant doucement d'elle, malgré le caractère isolé de l'endroit, Lansfeld ne désirait pour rien se faire surprendre à ces conversations privées.

Gabriel est un ami... Le seul que j'ai vraiment eu.

Peut être qu'un jour, Charlie finirait par comprendre. Mais en cet instant, lui même ne serait en dire plus, car avec ces années ses propres sentiments avaient gelées dans une glace indécise...

Elle imaginait son pokémon aquatique dans sa pokéball. Un pauvre poisson prit sur l'herbe lors d'un combat, n'est-ce pas chose triste? C'est l'image que la petite blondinette se faisait des combats entre un pokémon de type eau et un autre pokémon. Or, à la réponse d'Arazer, ses joues s'empourprèrent et elle détourna le regard, un peu honteuse d'avoir posé une telle question. Elle se sentait idiote et avait raison de se sentir ainsi. Son expression faciale ressemblait à celui d'un enfant que l'on aurait pris en train de faire une bêtise. Il n'y avait aucune culpabilité dans ses actes, mais elle aurait aimé pouvoir montrer une image d'elle à ce vieil ami. N'était-ce pas une preuve qu'elle était toujours aussi.. immature et aussi pitoyable que son frère le disait autrefois?

Elle préféra ne donner aucune réponse. Ainsi, elle ne risquait pas d'avoir l'air d'une véritable blonde face à Arazer. Un petit soupir s'échappa entre ses lèvres lorsqu'il répondit à l'une de ses anciennes questions. Au moins, l'impression d'amitié que son frère et lui donnaient à son souvenir d'enfance était réel. Ce n'était pas une simple mascarade et encore moins, un masque de mensonge. Elle croyait Arazer et espérait qu'il lui disait la pure vérité. Gabriel avait assez menti pour eux deux. Elle releva le visage, lui faisant face, un sourire sincère sur les lèvres.

Je sais que mes mots ne valent pas ceux de Gabriel, mais je suis désolé pour ce qui est arrivé à ton hypotrempe.

Elle-même était surprise d'avoir dit cela. Pourtant, les mots étaient sincères. Elle présuma que son frère n'avait jamais osé s'excuser. Oh ciel ! Si Gabriel se serait excusé une seule fois dans sa vie pour un acte qu'il a commis, ce serait la fin du monde tout simplement. Charlie savait qu'elle ne pouvait pas réparer les erreurs du passé, surtout qu'elle n'était pas réellement concerné par le sujet. Or, si cela pouvait aider, pourquoi ne pas le faire? Le silence revint entre eux et personne ne semblait près à le briser. Que pouvait-elle dire maintenant? Les mots lui manquaient, à elle, le petit moulin à parole blond. Ses lèvres faisaient la moue d'un sens puis de l'autre. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas remarquer qu'elle réfléchissait. Peu gracieux sur son visage, certes, elle savait réfléchir. C'était déjà une bonne nouvelle, non? Charlie finit regarder son genou, moins douloureux, mais encore sensible. Elle fit un petit sourire timide à Arazer et se décida à briser le fameux silence.

Je pense que je vais écouter tes conseils..

Elle fit une pause, attrapant son lixy mi-endormi dans ses bras.

Je suis heureuse de t'avoir revu, Arazer. Je crois qu'il est préférable que j'attende un autre jour pour venir capturer un pokémon spectre.. Je voudrais pas me retrouver empoisonner par l'un d'eux par erreur!

Nouvelle pause. Son petit rire de lutin résonnant à travers les tombes. Elle fouilla dans son petit sac et sorti un crayon. Charlie s'approcha timidement vers le garçon et prit lentement son poignet. Ses petits doigts glacés le firent tourner afin de lui donner une meilleure vision sur son poignet. Lentement et délicatement, elle nota un numéro de téléphone sur ce dernier et retourna s'éloigna.

Je vais retourner à mon dortoir. Si un jour tu as envie de me revoir, appelle-moi?

Sur ce, elle lui fit dos et, d'un pas plutôt lent, s'éloigna à travers la brume qui recouvrait le sol du cimetière.

**Invité** Invité

L'expression embarassée que Charlie prenait si souvent avait cette étrange faculté d'alléger l'atmosphère. Même s'il y avait de gros intervalles de silences par moments, il s'était confessé des sentiments longtemps enfermés. Pas pour lui, évidemment, s'il n'avait eu ce sentiment de responsabilité vis-à-vis d'elle, ses lèvres seraient restées closes.
Pourtant, face à son visage et ses yeux vides d'arrières pensées, il n'arrivait simplement pas à mentir correctement.
Des années durant, Lansfeld s'était enfermé dans une carapace duquel personne n'a été capable de percer. Et aujourd'hui sans même s'en rendre compte, Charlie l'avait transformé de nouveau en ce qu'il était, autrefois...
Songeant à cette idée, il écarta bien vite les mots de celle-ci.

Ce n'est pas à toi d'être désolée. Un jour viendra où j'irai chercher ton frère pour mettre un terme à tout ça.

Ce mensonge-ci l'était déjà beaucoup moins. Bien qu'il répugnait de le revoir à nouveau, Lansfeld ne résisterait pas à l'idée de l'affronter et finir ce combat laissé en suspens depuis tout ce temps.
En d'autre termes, peut être que Charlie espérait encore une réconciliation. Pour ça, il n'avait sincèrement pas le coeur de briser son monde encore davantage, lui même déjà secoué par l'évènement...
Non, il ne lui pardonnerai jamais cet acte. Tout ce qui lui assurait la perrénité était sa vengeance, l'écraser avec un nouveau Hypotrempe dont la puissance serait celle de l'ancien qu'il redoutait tant..
Soudain, Charlie s'approcha prestamment de lui. Prenant sa main, il laissa faire ce geste curieux. Notant son numéro sur sa main, le toucher de cette pointe était gracieux mais un peu piquant. Les chiffres se succéda et tout en se proposant de la rappeler, il accepta en lui répondant qu'il le ferait. Mais alors qu'elle s'apprêtait à partir, la jambe jambe chancelante, il lui attrapa la main.

Je t'ai dis que j'en avait fini avec cet endroit, non ? Rentrons ensemble.

Emboïtant le pas, il fit attention à ne pas trop soutenir le rythme pour ne pas fatiguer sa jambe touchée.
Il y avait comme un air de mélancolie entre deux, un sentiment que cette scène avait capté plusieurs années auparavant pour resplendir ici.
Lansfeld se sentirait-il nostalgique ? Aux cotés de Charlie le temps perdu semblait indifférent à la veille...

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