Yano &
Diane

Une rencontre mouvementée ?

L’après-midi sonne son glas. Les cirrus se teignent d’un dégradé de rose-violet. Je ne peux m’empêcher de contempler ce spectacle du ciel. Je n’ai pas une âme que les Muses peuvent inspirer pour dessiner un tel phénomène que certains qualifient de banal. Ce n’est pas tout mais j’ai encore du chemin pour rejoindre la salle d’arts martiaux. Aujourd’hui, il n’y a pas d’activité mais j’ai besoin de pratiquer. Ne dit-on pas esprit sain dans un corps sain ? J’éprouve toujours le besoin d’exercer mon corps. Je veux me sentir vivante, sentir mes muscles travailler. Même si je me retrouve avec des courbatures monstres le lendemain je m’en contrefiche. Je veux aussi tester mes limites et les dépasser peu à peu, améliorer mes performances et être en communion avec mes pokemons qui s'entraînent durement alors que je ne fais que prononcer des mots. Mais quand on veut le meilleur, il faut savoir se montrer ferme et se rebeller. Tous, nous avons faire le mieux, parvenir au meilleur de soi comme si c’est un but à atteindre au moins un des objectifs semés sur le chemin de notre vie. Du moins c’est mon avis. Hum, je suis sportive dans l’âme… Mais heureusement, je pense que je ne suis pas accro enfin ce n’est que supposition. Je me demande ce que les gens pensent face à mon comportement bien que je vis bien sans ou avec, j’aime imaginer que certains croient soit que je suis une acharnée ou une droguée. Pourquoi ? Pour mieux en rire.

L’inconnu terrorise alors pour se rasséréner, les gens usent des préjugés, essayent de nous connaître sans nous adresser la parole. Dès le premier regard, les a priori naissent. Voilà pourquoi tant de personnes se préoccupent autant de donner une bonne première impression. C’est amusant car moi aussi j’agis comme eux mais cela est ancré dans notre chair pour nous protéger. Cependant, j’adore jouer sur les apparences même si certains devinent mon caractère de tsundere. Il m’arrive de me jouer des autres juste pour mieux observer la palette d’expression, de sentiments qui se dissimulent dans une personne. Plus que parler, j’apprécie observer les gens sans exagérer non plus qu’on se le dise. Je n’espionne pas, je n’harcèle pas sauf si je veux embarrasser ou menacer la personne en face. Oh après tout, on ne se refait pas. Bien sur cela m’a déjà apporté quelques problèmes ou réprimandes mais chassez le naturel il revient au galop…

Je continue à déambuler à travers les bâtiments du pensionnat et voit au loin se dresser le complexe sportif. Je sors une bouteille d’eau de mon sac pour y boire une gorgée. La température reste assez pesante même si le soleil ne demandait qu’à se coucher se lassant d’éclairer la voûte céleste. Je ne m’étonne pas de l’absence des pensionnaires dans les lieux. Ah je corrige, je vois des membres du club du kyudo, tir à l’arc japonais spirituel. Je jette un coup d’œil aux personnes présentes sans m’approcher d’eux, sans sortir de mon chemin. Je ne m’attarde pas sur le groupe et me dirige vers l’une des portes arrières du complexe sportif.

Une fois dans les vestiaires, je dépose mon sac de sport et commence à me changer. J’enlève ma tunique chinoise que je laisse glisser au sol. Je me retrouve en short et bandage autour de la poitrine qui me gêne pendant les entraînements. J'ai l'air d'être peu voluptueuses ce qui est le cas mais l'accentue aussi cela avec ce qui me sert de soutien-gorge. Je ne veux pas qu'on m'observe via mon physique, ma peau blanche aide déjà beaucoup. Voilà que ce que j’aime quand aucun membre n’est là, nul besoin de mettre une tenue qu’il convient pour l’échauffement. Je me sens plus à l’aise avec mes vêtements actuels car j’éprouve plus de liberté de mouvement. Mais j’évite de m’habiller ainsi devant les autres car certains ont tendance à se concentrer sur le corps des filles que les mouvements. Bande de puceau en rut… Je me souviens d’une 5ème année à sécher les cours à cause de cela… Bref, retournons à nos moutons.

J’ouvre ensuite à la porte pour me retrouver dans la salle à tatami. Avant d’y poser pied, j’enlève mes chaussons et salue les tapis. Une fois dessus je m’accroupis pour retourner mes chaussons. Je me relève et me retourne tout sourire avant de courir pour réaliser une roue avec puis sans les mains. C’est un exercice complexe demandant d’avoir confiance en soi et quémandant la force des jambes pendant l’impulsion et sur le mouvement des hanches qui font presque que tout le travail. Avoir un bon équilibre aide aussi beaucoup. Une fois cet exercice réalisé 5 fois avant d’entendre autre chose que ma respiration, celle d’une autre personne. Je me retourne pour essayer de voiir qui est cet incongru...

Alors que je me retourne griffes sorties, j’aperçois un jeune homme au teint hâlé, qui semble être aussi étonné de me voir en ces lieux que moi être dérangée. Je me calme de suite, devinant qu’il ne pense pas à mal. Son entrée dans la salle est juste par inadvertance. Mon impulsivité me causera des problèmes un jour décidément. Par contre quelque chose me gêne, ce qui fait froncer mes sourcils. A force de faire cela, je vais me retrouver avec la fameuse ride du lion bien avant la quarantaine. Je me demande s’il est présent depuis un moment à me regarder faire. Je ne m’offusque pas qu’il me voit dans une tenue quelque peu légère. Après tout c’est moi qui me suis retrouvée ainsi et lui ne le savait pas. A mort les cris de saintes nitouches effarouchées.

Je me rapproche de lui tout en gardant une bonne distance comme si un mur nous séparait. Je croise les bras attendant qu’il fasse le premier pas. De toute façon, il est clair de savoir ce que la raison de ma présence ici. Il fait être aveugle et atrocement idiot pour ne pas piger cela. Il commence à déblatérer des paroles pour engager la conversation qui semblait se déliter, devenir sans dessus-dessous. Je penche la tête, soulevant un de mes sourcils, affichant clairement mon incompréhension. Pourquoi parle-t-il d’un sensei et d’un professeur ? J’ai l’air d’être une miss je sais tout ? Argh, je n’aime pas ce bric-à-brac de questions qui me traverse. Je le vois avancer de quelques pas. Je marche rapidement vers lui, lui bloquant le passage. Je pose l’une de mes mains sur mes hanches et pose mon index sur son torse lui intimant de ne pas avancer plus au risque de subir pertes et fracas. Le lui réponds d’une voix posée et quelque peu essoufflée à cause de mon entrainement :

« - Ne penses-tu pas que la moindre des choses est de te présenter avant de demander un service ? Même si on risque de ne plus se croiser ? Et puis d’ailleurs sois un peu plus clair. De quel senseï parles-tu, s’il te plait ? »

Je remarque qu’il est légèrement plus grand que moi. J’a le réflexe de me dresser un tantinet sur la pointe de s pieds pour mieux croiser son regard qui s’avère être profond. C’est assez troublant. Je marque un temps de latence et reprend de plus belle avec un ton plus serein mais avec un brin d’amusement sans que notre proximité me dérange :

« - Vu que tu as l’air de te proposer je veux bien que tu m’aides pour quelques mouvements et je vais te montrer que le sport, c’est bon pour tout le monde.»

Je me plante clairement devant lui attendant sa réponse avant de terminer avec une phrase simple et nette mais accompagnée d’un sourire :

« - Diane Yato Pham, préfète des Lychnis, tu peux m’appeler Diane. Mademoiselle c’est un peu trop guindé pour moi. Pas la peine de faire autant de manière, tu sais. »

Mais c’est qu’il réplique le coco ! Hé bah, je sens que cela ne va pas être de la tarte avec lui. Pourtant la situation m’amuse. J’esquisse un sourire pendant qu’il me répond et m’explique la raison de sa venue ici. Je pose mes mains sur mes hanches, attendant qu’il finisse. Son discours est largement plus clair à ma plus grande joie puis à mon grand damn j’entends que monsieur se dégonfle face à ma proposition. A-t-il des scrupules à toucher une faible jeune femme ou n’a-t-il juste pas envie de m’aider ? Je l’avoue je m’en fous un peu. J’ai envie de le narguer. Je reste sur le passage alors qu’il tente de sortir de la salle à la recherche du responsable de ces bâtisses. J’en profite pour prendre note et m’aperçoit que je fais face au fameux nouveau préfet de la maison des rouges. Je me mords la lèvre ainsi nous avions des chances de nous voir souvent pas ce que cela me dérange mais vu sa remarque précédente, il risque de vouloir me taquiner de temps en temps.

Voyant que je ne le lui laisse pas le plaisir de finir sa besogne, il se positionne face à moi. Je soulève un sourcil, me rendant compte qu’il avait des notions dans les arts martiaux. Je souris grandement. Cependant bien que j’adore les défis, je refuse cette occasion de m’entrainer et préfère m’approcher de lui, file vers son sac et lui chaparder son papier recommandé. Mes vêtements se froissent mais je m’en contrefiche, concentrée par ma petite plaisanterie. Je fais attention à ce qu’il ne m’attrape pas et reste bien éloignée de lui toujours près de la porte. Puis j’agite le fameux papier avec un sourire mutin :

« - Je ne te ferais pas l’affront de te provoquer. Je pense que tu sauras rapidement récupérer cela mais c’était juste pour te dire que je peux m’en charger. »

Puis elle s’écarta de la porte et l’ouvrit laissant le choix à Yano de partir sans rien demander de plus. Elle reporta son attention sur lui, lui souriant avant de proposer d’une voix douce et joyeuse :

« - Puis que tu n’as pas grand-chose à faire, tu peux partir. De toute façon, j’ai fini mon entrainement et je ne vais pas te forcer à t’exercer alors que tu le ne veux pas. Bien que je sois curieuse de voir tes capacités… »

Elle se dirigea alors vers son sac près de la porte et des tatamis pour y mettre la lettre et sortir une bouteille donc elle se délecta. Ses muscles la tiraillaient un peu, elle avait du un peu trop forcé. Elle fit la moue alors qu’elle referma son eau minérale. Elle ne savait pas ce que faisait le préfet des Spireae. Sans regarder, sans savoir s’il allait l’entendre au cas où il partait, elle se retrouva au milieu des tatami et commença des étirements pour soulager son corps. Elle eut alors une idée alors qu’elle faisait un grand écart et tentait de plisser son corps, le torse essayant de se rapprocher le plus du sol. Lorsqu’elle se redressa, elle héla :

« - Avant de détaler, tu peux d’aider s’il te plait ? Je suis un peu rouillée. »

Je ne le regarde pas commençant déjà mes étirements. Je grince des dents. J’ai perdu en souplesse. Depuis l’incident j’ai perdu un peu de ma forme. Il va falloir que je m’y remette. Ne dit-on pas esprit sain dans un corps sain ? J’espère que le dicton se confirmera avec moi. C’est l’une des rares solutions que j’ai trouvé pour remonter la pente. Je m’assois sur les tatamis et tend les jambes devant moi et réalise un écart de 90° environ, je dis bien environ, j’ai toujours été une bouse en calcul et approximation. Bref. Je commence à pencher mon haut du corps vers l’une des jambes et fait de même pour l’autre. Une voix s’élève et je suis interrompue par la proposition mitigée de Yano. J’esquisse un sourire mais ne répond pas. Allons-y pour un autre dicton : Qui ne nie pas consent.

Je le laisse venir vers moi et s’installer. Je ne sursaute pas au contact de ses mains sur mes hanches, contente de voir qu’il n’appréhende pas le fait d’avoir de contact avec une personne de la gente féminine. Je ne m’attarde pas à cette pensée un peu superficielle pour reprendre mes exercices. Cela doit nous prendre une dizaine de minutes. Je me suis aussi aperçue qu’il s’y connait. Je remarque qu’il ne force pas trop sans me prendre avec des pincettes. Nous avons quasi terminé lorsqu’il prononce alors quelques paroles pour voir si cela me convient. J’affiche une moue en oubliant qu’il ne la voit pas. Je me relève pour me retourner légèrement vers lui en lui souriant un peu.

« - Non non, tu te débrouilles bien. On a bientôt fini de toute façon. Pendant qu’on conitnue tu peux me poser des questions. Je n’ai pas envie que tu t’ennuies trop. Déjà que je t’accapare… »

Mon estomac me trahit et gronde dans toute la salle. Je mets une main sur mon ventre et affiche une expression gênée sans pour autant rougir. J’ai faim je n’ai pas à le cacher juste que le bruit est dérangeant et peut-être agaçant pour le préfet des Spiraea. Je tire la langue, petit reflexe pour m’excuser puis je me redresse droite toujours en le regardant droit dans les yeux :

« - Bon, je crois que la séance est finie. Tu peux aller faire ta commission si tu veux. Je vais grignoter quelque chose entre temps sauf si tu ne reviens pas. »

J’hausse les épaules pour montrer qu’importe ce qu’il fait, je ne m’énerverais pas. De toute façon, je ne vois pas l’intérêt de faire toute une scène pour ce genre de chose, surtout quand deux personnes viennent de se rencontrer. Bon soyons honnêtes, je n’ai pas envie de me prendre la tête pout ce genre de détails pour le moment. Je suis détendue et hors de question de faire sortir mon côté camionneur. Je me lève en faisant attention à Yano et me dirige vers l’un des bords des tatamis, là où se trouve mon sac rempli d’affaires. Je jette d’un coup d’œil vers Yano et l’observe tranquillement en buvant un jus de baie.

Je soulève un sourcil lorsque je me rends compte qu’il me nargue avec pour base ma maison, celle des Lychnis. Je n’apprécie guère sa remarque mais je n’attarde pas dessus pour une fois. Je suis bien que ce soit dans mon esprit ou dans mon corps. Je ne vais pas bousiller tout ce travail pour une simple provocation. Cela fait un moment que je n’ai pas été aussi sereine et je ne vais pas faire un caca nerveux pour une broutille. Ce qui me déçoit pourtant, c’est qu’il me catégorise dans cette image cliché des jaunes au moins c’est l’impression qu’il me donne. Je retiens un soupir et ignore ses autres questions bien qu’elles me donnent l’envie de sourire. J’hésite mais je décide de répondre par défi et aussi pour enlever ce poids sur mes épaules. Mais avant je termine ma boisson, j’ai besoin d’énergie, j’ai besoin de remplir ce ventre qui crie toujours famine.

Puis je jette un regard vers lui lorsque j’eus terminé de ranger mes affaires et de récupérer mon sac. Je m’aperçois qu’il s’est déplacé. Tiens il n’a pas d’autres questions et ne veut pas de mes réponses ? Hum, allons tenter le diable tout de même. Je me presse légèrement, d’humeur quelque peu taquine alors que je le rejoins, il me fait une demande qui m’étonne et me donne horriblement envie de dire oui. M’inviter pour casser la croûte après un instant d’effort ? Bien sur que j’accepte. Mon visage s’éclaire d’un sourire allègre et je parviens à son niveau. Je me penche un peu pour croiser son regard et lui adressa un regard malicieux. Je ne parle pas de suite, je lui prends le bras sans broncher et l’emmène tranquillement en direction d’un coin parfait pour satisfaire mon ventre. Ce ne fut qu’au bout de quelques pas que je réponds enfin sur un ton taquin :

« - Culotte noire en dentelle. C’est banal mais oui j’aime le chocolat. »

Je le relâche et me retourne vers lui en désignant la sortie de l’établissement pour lui indiquer que j’accepte son offre de prendre l’air et aller déguster et discuter entre préfet. Je ne rechigne pas le blabla parlant de responsabilités et autres tant qu’une pâtisserie prône sous mon nez. Mais avant il fallait que je lui rende sa provocation. Je pose une de mes mains sur ma hanche et martèle son torse de mon autre index, faussement capricieuse :

« - Attention je risque d’alléger ton budget ! Tu as intérêt à être gentleman ! Je te suis, j’espère que l’endroit satisfera mes papilles ! Ah ! Hors sujet mais ton type de fille ?»

Je m’écarte un peu de lui, le sourire toujours malicieux, mon sac pendant de mon épaule, attendant qu’il m’emmène.

Je soulève les épaules en entendant son discours disant qu’il est un bad boy. Soit. Mais je m’en fiche un peu qu’il le soit vraiment ou pas. J’ignore aussi le fait qu’il joue peut-être un rôle avec moi comme il l’insinue si bien. Je ne vois pas l’intérêt de m’attarder sur ce point là. En plus, alors que je jette un coup d’œil vers lui pour mieux l’observer sans pour autant le juger, je me mets à penser que je préfère me promener et discuter avec des mauvais garçons. Attention, je ne dis pas que je suis comme toutes ces demoiselles qui se pâment devant le côté tellement rebelle mais Yano est le genre de personnes avec qui je ne m’ennuie pas. J’esquive aussi sa dernière réplique en contemplant le ciel qui se couvre. C’est morne, gris, froid, sans vie mais j’entends tout de même ce que le préfet de Spiraea me dit. J’esquisse un sourire amusé avant d’avancer de quelques pas pour éviter la caresse de la brise fraîche qui au contact de la peau provoque une décharge le long de mon échine.

Je déambule dans le vague attendant que Yano fasse son choix. Je n’ai pas eu à trop patienter. Je sens un bras m’enlacer par les épaules. Je soupire contente de trouver un peu de chaleur. Cela peut paraître ambigu vu la scène mais j’en fais fi. De toute façon, avec toutes les rumeurs qui trainent, tout élève doit être un cas désespéré ou un être à détester. Je suis le mouvement sans rien dire, le visage serein. Je tapote légèrement sa main pour lui adresser un sourire chaleureux. Puis en chemin on croise quelques personnes avant d’arriver près d’un café étudiant. Je ne m’arrête pas sur l’enseigne. De loin, l’établissement semble accueillant et où il fait bon vivre. Il nous reste surement une centaine de mètres. Le parcours est interrompu par une étrange question de la part de mon collègue.

Je ralentis ma démarche pour mieux l’observer avant d’afficher un sourire malicieux et de me rapprocher de lui et lui tapotant les lèvres comme pour le sommer de garder cela pour lui. Mais sans coup férir je m’écarte légèrement de suite sans répondre à la question de manière mutine mais un courant d’air froid me fait fermer les yeux et soulève certaines mèches de mes cheveux. J’ouvre brusquement les yeux alors que Yano me rapproche de lui. Je le vois crispé au niveau des épaules. Il a surement aussi froid que moi mais je ne fais pas la remarque surtout parce que je n’en ai pas le temps… En effet je me sens brusquement emporter vers l’avant. Mais mama mia qu’est-ce qui se passe ? Malheureusement je ne peux contrôler ma chute, le brun hâlé m’entrainant dan sa chute. J’ai le réflexe de fermer les yeux.

Tiens ? Le choc n’est pas si violent que je ne le pense. J’écarquille les yeux et réagit de suite en me relevant me rendant compte que je suis assise sur une surface moins solide que le sol. Je baisse le regard et croise le regarde de Yano. Je redresse mon corps de manière de me trouver d’abord à califourchon au dessus de lui pour éviter de l’écraser davantage. J’attends qu’il recouvre tous ses esprits avant de m’installer sur le côté et prendre de ses nouvelles :

« - Pas trop de casse ? »

J’attends une réponse avant de me relever sans lui apporter de l’aide pour se remettre debout. Je jette tout de même un coup d’œil pour voir qu’il n’a pas eu la moindre séquelle du à la chute. Puis je pointe du pouce la bâtisse pour nous s’asseoir et nous remettre de nos émotions. J’avance de quelques pas et croise le coupable de la chute… Une plaque gelée. Je fronce des sourcils et lève légèrement la jambe pour la briser avec mon talon. Au moins personne ne glissera encore dessus. Je me retourne tranquille vers Yano, lui adresse un clin d’œil avant de me diriger dans le café pour me réchauffer entre quatre murs. Alors je m’approche de la porte d’entrée, je pivote, replace mon gilet et hèle d’une voix forte :

« - J’espère que ton invitation tient toujours ! »

J’attends devant la porte d’entrée qu’il arrive à ma hauteur. Si je veux qu’il m’ouvre la porte tel un galant jeune homme ? Pas du tout, ce genre de manières de m’intéressent pas. Cela peut être agréable mais je peux largement m’en passer. J’esquisse un sourire mutin à sa remarque par rapport au léger gonflement à l’arrière de sa boîte crânienne. Je ne réponds pourtant pas, ne voulait pas chercher à le complaindre et de toute façon à peine eussé-je le temps d’ouvrir le café que la bonne odeur des boissons chaudes m’envahit. Telle une bourrasque éphémère, je pénètre dans les lieux et en dévore l’intérieur. Je tourne légèrement moi sur moi-même. Contemplant les couleurs douces et pâles qui amènent les clients à savourer une atmosphère paisible et animée. Les conversations fusent sans être un brouhaha assourdissant. Je le délecte aussi du fumet de certaines pâtisseries. Je secoue quelque peu mon visage pour reprendre mes esprits en choisissant une table prês de la fenêtre.

Il me rejoint tranquillement presque lascivement alors que je me jette sur la carte du jour. Malgré les nuages sombres, je parviens à lire les différents menus que sert l’établissement. Ma lecture est interrompue par une voix. J’émets un grognement avant de me forcer à lever le regard et me souvient que je faisais face à Yano Miyazaki. Ma gourmandise me perdra un jour… Heureusement pour moi, il semblerait que j’ai raté que le début de sa réplique. Je retiens de lâcher un énorme soupir et repose le menu en carton plastifié pour l’écouter. Il enchaine les questions sans que je puisse y répondre et les retenir toutes. Je lève les mains, yeux fermés en signe de reddition avant de les faire mouvoir de manière à lui faire comprendre qu’il doit y aller mollo avec moi.

Tiens pas de réponse ? J’voure un œil puis le deuxième et m’aperçois qu’il est concentré sur un autre chose. J’esquisse une moue irritée. Il commence et se défile ? Qu’est-ce qui peut donc tant l’intéresser ? Ma curiosité vainc ma colère et je suis son regard sombre qui s’arrête sur une demoiselle assez charmante mais un peu trop m’as-tu vu à mon goût. Mes yeux azur reviennent un instant sur Yano et je lève un sourcil voyant à quel point il est concentré sur cette inconnue et oh ! le garçon qui l’accompagne. Je ne dis rien préférant le laisser terminer. Il allait juste payer un peu plus pour m’ignorer de la sorte. Attention, je me fiche qu’il regarde une autre fille. Mais il m’a posé des questions, la moindre des choses est d’écouter mes réponses. Je pose mon visage sur le dos de ma main accoudée sur la table. J’agite la main de manière désintéressée alors que le préfet me dit de patienter.

Des interrogations traversent mon esprit alors que j’observe la petite scène provoquée par mon camarade. Un fracas des plus rocambolesques et cliché se déroule. Pour quels résultats, un couple offusqué, un serveur apeuré et désolé et un Yano avec un air triste et étrangement factice à mes yeux et dans son regard. Je fronce des sourcils en entendant sa réplique. Je ne lui réponds pas et je me lève pour aller prendre des nouvelles du serveur en cherchant à le rassurer que c’est un accident et qu’il ne va pas être viré pour cela. Je propose même d’aller voir son patron en cas de litige. Puis une fois que je le vois rassuré, je retourne m’asseoir sans jeter à la table avec le couple. Je ne dis rien, reprenant la carte et décidant de choisir trois pâtisseries et un café noisette. Avant qu’un autre garçon de service n’arrive. Je regarde enfin Yano et réplique :

« - Oui, c’est grave car tu l’as fait exprès. C’est prémédité. Je ne veux pas savoir qui est cette fille qui t’amène à agir de manière aussi inutile et ce qu’elle aurait pu faire mais évites d’agir comme cela sous mes yeux. »

Je replie la carte et la pose sur la table, passant un doigt sur le panier d’osier contenant des petits biscuits. Je triture un des sachets avant de l’ouvrir en silence et d’en croquer un morceau. Puis, je reprends, notant le goût léger de cannelle dans l’amuse bouche.

« - Je n’ai jamais eu de petits amis. Je mange de tout, je n’aime juste pas la mayonnaise. Je suis arrivée sur Alcea Rosea, grâce à la bourse qu’il attribue aux élèves avec un bon potentiel et mon tout premier pokemon est Evoli, qui a évolué en Aquali récemment. Je te retourne les mêmes questions tiens. »

Je vais rétorquer une nouvelle remarque mais le garçon de service arrive vers nous, avec un sourire un peu colgate à mon goût…

Je ne dis rien, préférant passer outre un sujet de conversation qui risquait de créer des tensions alors que nous cherchions juste à discuter tranquillement. Oh je ne dis pas que les répliques de monsieur ne me titillent pas mais je n’ai pas envie de gâcher l’ambiance et attirer des problèmes comme un aimant par un conflit d’idées. Je prends alors un petit biscuit en attendant que le serveur arrive écoutant tout de même mon collègue préfet. Alors qu’il semble vouloir me répondre, la malchance se joue de nous car celui qui vient prêt de nous n’est autre que le fameux serveur à la table renversée par Yano. Je ne peux m’empêcher de lâcher un soupir exaspéré. Je crois que nous avons choisi le mauvais moment pour nous restaurer un tant soit peu. Je jette un regard aux alentours préférant ignorant les regards entre les deux compères qui je n’en doute pas avait pour but de montrer qui avait le plus de testostérones en lui. Un truc de mâles. Je doute bien que le serveur est là pour moi alors que le Spiraea ne cherche à le virer de la zone l’espace minimum qu’il lui fallait pour discuter sagement avec moi.

Je m’intéresse enfin à eux, enfin surtout au serveur qui m’adresse la parole. Je soulève un sourcil lorsque je m’aperçois qu’il me drague tout en jetant un regard satisfait quand celui-ci se dirigeait vers mon camarade. Horripilant. Je pose mon visage sur l’une de mes paumes dont le bras est accoudé à la table. Cause toujours pour me draguer, mec. Je ne suis pas de la viande ni un territoire sur lequel combattre pour montrer qui était le chef. Je me mords la lèvre supérieure sans rien dire attendant que ce manège stupide s’arrête. J’ai failli intervenir ma patience n’étant pas très grande. Le jeune homme me lance des œillades confiantes comme si je vais lui donner son numéro suite à sa parade, qui soyons honnête est à vomir. Quand tu séduis quelqu’un, tu cherches à te montrer vrai et non factice avec une voix horriblement urticante et charmant avec tout le monde et en particulier avec la gente du même sexe que toi. Pauvre petit père. Il n’a aucune chance avec moi.

Mais Yano a décidé d’agir à ma place. Sa réplique me fige et je me mets à le fixer comme si je rencontrais un Deoxys qui, s’il possédait la capacité de parler, me sortait une blague de merde. Je dois avoir les yeux écarquillés et la bouche bée. Hé ho, je ne suis pas de la viande ! Je commence à me relever mais le départ impromptu du serveur m’interrompt et mon petit fessier retombe en silence sur mon siège. Je tapote la table de mes doigts montrant un certain énervement, attendant des explications qui arrivent bien vite. J’ai même droit à des détails en plus. Les informations fusent rapidement à tel point que je n’ai juste le temps que de les ingérer sans pouvoir les commenter. Un deuxième biscuit rejoint mes lèvres avant d’être englouti.

Puis une autre question suit, qui m’interpelle un peu plus. Un préfet digne de ce nom n’oserait pas dire ni n’assurerait les paroles que je vais avouer. Je ne réfléchis pas préférant attendre honnêtement, apercevant en plus que le serveur et surement un collège nous regardait. Ce dernier semblait ne pas comprendre ce qui disait l’autre mais paraissant se préparer à venir vers nous pour prendre la commande. Je me cale bien croisant mes jambes et passant un doigt sur ma bouche pour enlever les miettes collées. Mes yeux plongent dans ceux de Yano et ma voix se fait amusée lorsque je réponds :

« - Je représente la maison Lychnis, tu peux bien imaginer que faire que les Lychnis aillent tous en cours sans sécher est déjà bien complexe. Je leur en demande pas plus sauf d’éviter les esclandres pendant leurs festivités et les produits illicites. Sinon pas grand-chose parmi nous à part que j’apprends à connaître mes camarades. »

Je jette un regard vers la fenêtre un peu mélancolique, pensant à l’époque de ma rentrée à Alcea Rosea, aux premières fêtes auxquelles j’ai participé. J’ai bien changé… Je remarque que j’ai eu un moment d’absence. Je reporte mon attention vers Yano avec un sourire d’excuse. Je vais lui poser des question aussi mais le deuxième garçon vint à notre rencontre avec une bouteille d’eau posé sur un plateau un carnet et un stylo accrochés à sa ceinture. Seulement je n’ai pas prévu ce qui arrive… Le jeune serveur aux cheveux châtains glissa et me renversa la bouteille en pleine tête je parvins quand même à la mite la casse en me redressant et prenant la bouteille et la poser sur la table. Par contre, je reste trempée de la tête aux pieds et tous les regards sont sur nous. Je ne dis rien alors que les excuses fusent, que des murmures moqueurs surgissent par ci par là. Je les ignore et enlève alors mon haut me retrouvant alors avec mon bandage comme soutien-gorge. Je dois ressembler à une Yankee comme cela mais là tout ce qui me préoccupe c’est me sécher au plus vite…