T'as une clope l'ami ?

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Spoiler:

Ah ! Me voilà libre. Pour deux heures seulement, certes mais libre quand même. En tout cas, jamais je n'aurai cru que ce serait aussi fatigant de donner des cours à des morveux pareils. Et dire que je n'avais fais que la moitié de ma journée. Oui, vous l'aurez compris, c'était l'heure de la pause à Alcea Rosea. Certains élèves mangeaient, d'autres révisaient leurs cours pendant ce temps. Moi, je rangeais mes affaires, seul, dans cette salle de classe. Une fois mes papiers placés dans mon porte document aux couleurs sombre, je me mis en tête de faire une petit tour à l'extérieur du campus. Pourquoi ? Et bien pour m'en fumer une, pardi ! Je m'étais retenu toute la matinée et dieu sait que j'en avais bigrement envie. Oui, j'avais besoin de mon petit pêcher mignon. J'avais besoin d'elle. Elle qui me soutient quand les temps sont durs. Elle, qui jamais ne m'abandonnera – en même temps on ne peut pas vraiment dire qu'elle peut – en bref, j'avais besoin d'une clope. Seul petit problème et non le moindre, je n'avais plus de cigarette. Ô diable. Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Qu'avais-je donc fais au ciel pour que ce dernier soit si cruel avec ma pauvre personne ? Alors que ces pensées traversent mon esprit, je m'arrête et regarde au fond de mon sac. Une lumière brilla alors soudainement dans mes yeux pourtant aussi obscurs que la nuit : UNE CLOPE. Ratatiné, en lambeaux, noircis mais peu importe ! Une cigarette reste une cigarette et aussi vrai que je me nomme Eric, elle était encore apte à me procurer du plaisir. Ainsi, prenant fièrement cette vieille cigarette qui se trouvait là – allez savoir comment – je me dirigeais vers la sortie de l'établissement. Car oui, il est strictement interdit de fumer dans l'enceinte d'Alcea Rosea. De ce fait, bien que mon désir de fumer soit ô combien grand, je pris mon mal en patience. Sortis du bâtiment où je donnais habituellement mes cours, je vis le ciel s'obscurcirent peu à peu. Bientôt, la pluie tomba. C'était vraiment, mais alors vraiment, une journée bidon pensais-je. Enfin toujours est-il que la pluie n'allait pas m'empêcher de prendre ma bouffée d'air frais. Afin que ma clope ne soit pas trempée, je la rangeai rapidement dans la poche de mon veston jusqu'à ce qu'enfin j'arrivai officiellement à l'extérieur de l'académie. Là-bas, tout les élèves fumeurs – et dieu sait qu'ils sont nombreux – prenaient leur petite pause clope. Moi dans cette histoire ? Et bien je fis de même. Sortant timidement ma clope ratatiné, je plongeai ma seconde main dans mon autre poche afin de prendre mon... Mon …Euh... Attendez là. L'heure est grave. Oui, très grave même et pour cause :

« Et mince, j'ai oublié mon briquet. »

Diantre, les dieux étaient-ils tous contre moi aujourd'hui ? Visiblement oui. Dans tout les cas je ne comptais pas me décourager. J'avais trouvé du tabac alors que je pensais ne plus en avoir j'allais bien réussir à trouver un maudit briquet. D'ailleurs maintenant que j'y pense, je n'avais même pas besoin de chercher dans mes affaires ou même de retourner dans mes appartements pour aller en prendre un puisqu'il y avait ici des centaines, que dis-je, des milliers de briquets ! Où ça ? Et bien dans la poche des élèves bien sûr ! Ils fumaient tous à l'extérieur du bahut. À ce titre ils devaient tous – ou du moins presque tous – avoir un briquet ou ne serait-ce qu'une allumette avec eux ? J'espérais que oui car si je ne fumais pas dans les minutes à venir je risquais de vraiment être en manque. C'était devenu pour moi une question de vie ou de mort. C'est pourquoi, sans même chercher à cibler ma demande, je me dirigeais vers un jeune homme - le premier venu sûrement – à la chevelure de feu. Ma clope au bec, je susurrais les mots suivant :

« Dis garçon, t'as du feu ? Si oui, ça te dirait de me l'allumer ? Ce serait sympa de ta part. »

Sympa avais-je dit ? Non ce ne serait pas sympa de sa part, ce serait un réel acte d'humanité. Du moins c'était de cette façon que je voyais la chose. J'avais tout simplement BESOIN de cette cigarette.

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Une journée de cours ? Bah oui, je veux bien mais bon, moi là... Je sèche. Oui, je sèche ! Je suis pas en cours alors que je devrais ! Bah ouais ! Mais qu'est-ce que ça peut vous faire t'façons ? Chuis pas venu ici pour être encore plus reglementé que de là où j'viens ! C'est pas une prison ici à ce que je sache ! Et puis, qui pourra me reprocher quoi que ce soit ? Je traînais dans le coin de la gare, un peu éloigné des bâtiments principaux de l'académie. Même si quelqu'un décidait de venir me chercher, c'est pas pour autant que j'irai me faire chier en cours. Aujourd'hui, j'avais envie d'être tranquille ! Peinard ! Pas de rester enfermé à ne rien faire alors que le temps est splendide ! Moi les jours comme ça, je sortais profiter du beau temps, je restais pas bêtement en intérieur !

J'avançais tranquillement, y'avais déjà du monde. Bon okay, c'était le coin des fumeurs, mais aussi des fumistes. Bah ouais, les deux se combinent souvent super bien. J'en étais une bonne preuve. Je sortis alors de ma poche un paquet de cigarette et pris une clope. Bon, et maintenant... Je fus stoppé dans mon geste par un prof. Et merde... Qu'est-ce qu'il foutait là lui ? Je me stoppais, attendant de voir ce qu'il avait à me dire. Il voulait du feu ? Juste ça ? Il savait donc pas que j'étais en train de manquer mes cours ! Coooool ! Je sortis donc mon zippo et d'un geste sec, je l'ouvris contre mon jean, l'allumant au passage. J'adorais cette méthode, c'était plus rapide que l'allumage traditionnel... Nan mais cherchez pas, c'est moi... J'avais donc allumé ma clope, puis celle du barbu. Mais qu'est-ce qu'il venait faire là ? Ah oui, fumer est normalement interdit dans l'enceinte de l'académie... Normalement, je ne vous dis pas le nombre de Narcissus qui s'en grillent une dans les bâtiments...

Bref, vous faîtes quoi ici m'sieur ? A part vous en griller une bien sur...

Je savais pas qu'il fumait ce prof... C'était peut être un de ces addicts accros au tabac et incapables de passer une journée sans une cigarette. Et peut être qu'il était venu là pour pouvoir fumer tranquille... Enfin, j'devais arrêter les suppositions stupides...

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Le borgne acquiesça à ma demande et alluma ma maudite cigarette non sans une certaine classe. Je n'avais pas vraiment compris comment il avait fait ni même à quoi cela servait mais toujours est-il qu'il avait ce que j'attendais de lui, c'est-à-dire m'allumer ma pauvre clope. De fait, à peine le feu avait-il commencé à prendre le tabac que je tirais déjà un coup. De la fumée commença alors à sortir de l'extrémité de ma clope. Dans le même temps, mon nouvel ami rouquin essaya d'entamer une conversation avec moi en me posant une question d'une grande banalité. Qu'est-ce que je fichais ici ? Et bien pas grand chose pour être tout à fait franc. J'avais eu une longue journée, plusieurs cours qui n'avaient rien de bien distrayants et il était désormais l'heure de ma pause. Profitant de mes quelques heures de libertés, j'étais venu ici dans l'unique but de fumer ma clope. Rien de plus.

Certain de mes collègues profitaient de leur temps libre entre deux cours pour allez boire un café, d'autres pour s'asseoir au pied d'un arbre et ainsi se détendre. Moi, je fumais. Maintenant que j'y pense, il devait sans aucun doute en être de même pour ce jeune rouquin. L'académicien d'Alcea Rosea avait sûrement, lui aussi, un trou dans son emploi du temps. Trou qui lui permettait donc de venir prendre l'air ici. Enfin bref, peu importe ! Je me devais de répondre à cet étudiant. D'une car la politesse et mes manières de gentlemen m'empêchaient de l'ignorer et de deux car il m'avait rendu un fier service en m'allumant ma cigarette et en m'offrant ainsi ma bouffée d'air quotidienne. À ce titre, ce rouquin méritait toute mon attention. Retirant la cigarette de ma bouche, je fis un ample mouvement de bras puis tapotais simplement ma clope. Ces manœuvres visèrent simplement à faire tomber les quelques mégots de ma clope au sol. J'en profitais par la même occasion pour répondre aux interrogations de mon interlocuteur tout en en posant des nouvelles à ce dernier.

« Je viens profiter de ma pause. J'ai eu quelques cours fatigants et je retourne en donner d'ici deux heures. Entre-temps j'avais envie de me prendre une clope dans un endroit pas trop éloigné de l'académie. Ce serait idiot que je vienne en retard pour les quelques cours de l'après midi que je suis censé assurer. Sinon, j'ai un trou de mémoire, c'est quoi ton prénom déjà ? Et que fais-tu ici à cette heure de la journée ? Inter-cours je suppose ? »

Ma voix était claire, simple. Ni agressive ni trop douce. J'avais dis ça avec une neutralité sans faille en somme. Cependant au delà de la manière dont j'avais prononcé mes paroles, la question que nous étions en droit de nous poser était la suivante : « Qu'est-ce que je faisais là à l'interroger de la sorte ? » On aurait cru que je parlais à un criminel. Le pauvre étudiant n'avait pourtant rien fait de mal. Au contraire, il m'avait sauvé la vie ! Enfin toujours est-il que c'était lui qui avait engagé la discussion quant-à nos occupations, par conséquent mes questions n'étaient là qu'une suite logique aux siennes. Car oui, en réalité, je m'en moquais un peu de connaître son nom ou bien encore ce qu'il faisait. Non pas que je ne l'apprécie pas mais disons juste que j'avais d'autres occupations. Effectivement, la seule chose qui m'intéressait en ce moment même c'était ce formidable bout de papier roulé qui laissait entrevoir cette mixture cancérigène : J'ai nommé ma cigarette.

Je portai de nouveau cette dernière à mes lèvres puis respirai une bouffée de plomb, de monoxyde de carbone, de nicotine, d'amoniac, d'arsenic, de butane, de goudrons, de mercure, d'acétone et sans oublier le « best du best » comme le disent les jeunes, de méthanol (qui est un carburant pour fusée). Oui, cette merde allait me tuer mais je m'en moquais éperdument. Dans tout les cas, j'étais destiné à mourir alors autant le faire en ayant profité au maximum des jouissances que m'apportait la vie. En effet, fumer m'apportait un plaisir rare. Éphémère certes, mais un plaisir rare quand même. Celui de me sentir libre et léger comme une plume. À ce titre je ne pouvais pas réellement m'en passer mais bref ! Revenons-en à notre ami à la chevelure de braise et plus particulièrement aux réponses qu'il allait apporter à mes interrogations.

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D'ici deux heures ? Et bah, les emplois du temps des profs étaient bien plus cool que ceux des élèves ! Moi si j'avais de tels trous dans mon emploi du temps, je serais tout le temps dehors ! Enfin, nan. Si j'avais de tels temps libres, je me dirais que les cours n'en valent pas la peine, et je sècherais toute la journée... Enfin ! Il avait raison d'une part : ce serait idiot de ne pas assurer un cours, mais d'autre part : j'aurais pas aimé être dans sa classe... Je tirais une bouffée de fumée acre de ma cigarette avant de répondre aux interrogations du professeur.

Moi c'est Crow, je suis Narcissus. Et c'que j'fais là ? Et bah nan, j'suis pas en inter-cours, je sèche. Et ouais. Me matez pas comme ça, ça me fera pas rentrer en cours pour autant.

J'avais répondu avec une pointe d'amusement et d'insolence dans la voix. J'aimais bien me foutre de la gueule des gens. Et puis, il suffisait de voir la tête du prof pour être ne serait-ce que passablement amusé. Enfin, je ne m'attendais pas à une réponse douce et compréhensive. Plutôt à un sermon de derrière les fagots... Mais d'ici là, je pouvais largement trouver le temps de me barrer !

Je tirais à nouveau sur ma cigarette avant de m'éloigner un peu. J'étais curieux de voir comment il allait réagir. Ca pouvait devenir très vite marrant après tout... Ca aurait été un de mes profs, je me serais déjà barré en courant, loin d'ici. Mais là, c'était différent, lui je l'avais jamais eu en cours, et je l'avais d'ailleurs juste entrapperçu quelques rares fois. Alors, j'étais curieux de voir comment il allait réagir face à ma démonstration d'insolence. Après tout, j'étais un Narcissus...

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Ah, c'est un bon ce gars. Voilà ce que je m'étais dis alors que le jeune Narcissus m'expliqua qu'il était en train de sécher un de ces cours. En même temps, je me disais bien qu'il y avait pas mal de monde ici. Si ça se trouve tout ces bougres séchaient les cours ? Mon dieu, quelle bande de délinquants...Enfin, je n'étais pas très bien placé pour leur faire la leçon puisque à leur âge je...Euh...Bah j'allais pas en cours. Sécher, moi ? Même pas ! J'étais tout simplement pas inscrit. Si si, je vous jure. Ah ! Ça, c'était le bon vieux temps. À l'époque où je n'en glandais pas une et que j'errais comme un nomade sur les routes de ce monde. Enfin bref, trêve de rêveries et revenons-en à ce cher Crow. Vous vous demandez sans aucun doute qu'allais-je bien pouvoir faire de lui, n'est-ce pas ? L'envoyer en heure de colle ? Le convoquer devant le proviseur ? Et bien non ! Rien de tout ça. En fait, je m'en moquais pas mal qu'il sèche les cours. Et ça, je comptais bien le lui faire comprendre.

« Ah ? C'est cool. Vous séchez quoi en fait ? Maths ? Histoire ? Pokémonologie ? Ou les trois en même temps ? Non parce que si ce sont ces cours là que vous séchez, je vous comprends. Personnellement, si j'étais à votre place, je ne viendrais pas souvent à ces cours-ci aussi. Enfin, je dis ça mais évidemment vous avez tout intérêt à venir en classe hein. »

Il allait avoir du mal à venir aux miens puisque d'après mes souvenirs, je ne l'avais pas en cours. C'était d'ailleurs dommage. J'aurai bien aimé voir ce Narcissus assisté à mes cours...Quoique...Maintenant que j'y pense, il était peut-être dans ma classe et avait juste la non envie de pointer le bout de son nez en salle de classe. Han ! Le bougre ! Si ça se trouve il était un des éternels absents de mon cours. En même temps je me disais bien que sur les trente six élèves pas classe que je devais avoir je n'en avais même pas la moitié à chaque fois. Comme quoi, l'autre morceau de la classe devait être des gens comme ce cher Crow. Enfin bref, il faisait ce qu'il voulait de toute façon. En effet, je ne faisais pas parti de ces professeurs étouffants les élèves à la moindre de leur bêtise. Bien au contraire, j'estimais qu'il avait le droit de faire ce qu'il souhaitait dans la mesure ou ça ne gênait pas autrui. En l'occurrence, même si cela m'agaçait il ne perturbait pas mon cours de par ses absences alors en supposant qu'il soit l'un de mes élèves, son absentéisme ne m'aurait pas dérangé plus que ça. De fait, je ne lui aurais fais – je pense – aucun reproche. Cela était irresponsable et idiot de ma part, dites-vous ? Ah ah...Peut-être bien au fond.

Personnellement, j'aimais penser que l'on apprend toujours de nos erreurs et non de celles des autres. S'il voulait pour une quelconque raison échapper aux cours, alors qu'il le fasse. C'était lui et uniquement lui qui allait souffrir de son manque d'investissement à l'académie. À moins qu'il soit comme moi chanceux et qu'il ait la possibilité de se rattraper par la suite. Bref, changeons de sujet. Cessons de parler de cours. C'était assez gênant. D'autant que j'étais là pour me reposer et profiter de ma clope et non pour me prendre la tête avec un étudiant d'Alcea Rosea. D'ailleurs...Ma clope ! Elle brûlait ! Misère ! Cette discussion m'avait presque fait oublier de fumer mon tabac. Et dire qu'il s'agissait là de ma dernière cigarette. Me rendant compte de ma stupidité, je tapotais légèrement le papier blanchâtre afin de faire tomber quelques mégots. Une fois ceci fait, je portais de nouveau l'objet à mes lèvres. Je tirai ainsi une grande bouffée puis soufflais le tout dans la direction opposée à celle où se trouvait Crow. Tournant la tête en direction de mon interlocuteur, je lâchai non sans une certaine ironie quelques mots au Narcissus.

« Au fait, je me pose une question. En supposant que vous m'ayez en cours, viendriez-vous ou seriez-vous encore ici à vous en griller une ? »

La question était posée. J'avais hâte de voir ce qu'il allait me dire. Allait-il répondre oui ou non ? Allait-il être franc ? Nous allions bien voir.

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Geeeenre ! Mais ce prof est taré ! Mais bon, j'aime cette attitude laxiste. C'est avec ce genre de type qu'on peut se permettre de sécher tout et n'importe quoi sans jamais se faire pincer. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Nan mais sérieusement... Un prof qui aurait séché ses cours ? Trippant. J'aurais bien aimé voir ça moi... Haaa... Je souriais en l'entendant dire. Nan, franchement, il était cool comme prof. Même si ses conseils sonnaient comme de mauvaises blagues dans sa bouche. J'avais intérêt à venir en cours ? Alors qu'il me disait qu'à ma place il aurait fait pareil ? Hum. No comment. Je m'arrêtais de marcher et me retournais vers lui, l'écoutant parler. Il me demandait si j'allais venir à son prochain cours...

Heu... Bah, en vérité, j'savais pas trop... C'est vrai que j'allais quelquefois en cours, mais jamais très souvent. Et puis, j'y allais la plupart du temps quand on bossais un sujet qui m'intéressait. Alors, si c'était pour parler de la météo de demain ou calculer la distance parcourue par une hyper ball lancée par un enfant de douze ans par temps pluvieux, non merci.

Ben, chais pas. Ce sera quoi le sujet de votre cours ?

Bah, oui, si ça m'intéressait pas, je viendrais pas. Point barre.

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Visiblement mes dires n'avaient pas laisser le jeune Crow insensible. Le bougre semblait même hésiter. Si j'avais bien compris et tentais de résumer de manière concise et ordonnée sa façon de penser, cela donnait à quelques détails près ceci : Si le cours était susceptible de l'intéresser alors peut-être daignerait-il le bout de son nez. Dans le cas contraire et bien, il ne ferait rien d'autre que ce qu'il était actuellement en train de faire, c'est-à-dire glander, une clope au bec.

Ainsi, le Narcissus désirait savoir quel allait être le sujet de ma prochaine leçon. En voilà une bonne question, pensais-je. Quand on y réfléchit bien soit dit en passant, il y avait des dizaines et des dizaines de chapitres que nous pouvions travailler dans le cadre scolaire. Parmi ces derniers, certains étaient intéressants, d'autres moins. Lui semblait être envieux de connaître l'objet du prochain cours. Malheureusement, j'étais dans l'incapacité de lui répondre puisque je n'en savais rien. Oui oui, je suis un glandeur, je sais. Ne me regardez pas comme ça, ce n'est pas ma faute si j'improvise quatre fois sur cinq un cours à la va-vite. Bon, si en réalité c'est ma faute mais peu importe ! Le fait est que, le cour n'ayant pas encore été préparé, je n'étais pas en mesure de lui répondre avec exactitude. En outre, on ne décide pas d'un sujet de cours en cinq secondes – c'était pourtant ce que je faisais une fois arrivé en salle de classe – par conséquent je devais trouver une astuce, un stratagème me permettant d'éviter la question du jeune homme à la chevelure de braise. Car oui, lui dire clairement « Bha j'en sais rien, je l'ai pas encore préparé, j'avais la flemme de me bouger » ça le faisait moyennement pour un professeur tel que moi. D'autant que ma position de professeur référent des Menthae m'obligeait tout de même à montrer l'exemple en matière d'assiduité. Effectivement, de la même façon qu'Hellen représentait les Narcissus, Dante les Lychnis ou même Logan les Spiraea, je devais représenter le groupe des rats de bibliothèque. Ne me demandez surtout pas pourquoi ils m'avaient choisit pour ce rôle, je n'en savais rien mais toujours est-il que j'étais bien obligé de m'en accommoder.

Déjà que je n'étais pas considéré comme étant le prof le plus sérieux qui soit alors si en plus de cela je commençais à le crier haut et fort à tout les gosses de l'académie, c'en était fini de ma réputation. Ou du moins du semblant de réputation qu'il me restait. En effet, je n'étais pas dupe. Au vue des récents évènements – et plus globalement de mon comportement en général – je me doutais bien que désormais, toute l'académie était au courant de ma paresse et de mon laisser allez dans certain cas. Baissant la tête afin de me donner un air ténébreux, l'ombre de mon chapeau se mit à couvrir mes yeux bruns. C'est dans cette position digne d'un mafioso italien du XIXeme siècle que je répondis à la question de mon interlocuteur, d'un ton faussement détaché et d'une voix fluette rappelant un certain Parrain.

« C'est une surprise. Je ne dévoile pas le contenu de mes cours à l'avance. Viens et tu verras par toi-même. Après tout ce n'est pas comme si t'as grand chose à perdre, je me trompe ? »

Attention, je sors le grand jeu là ! Déjà d'une, mon super regard de la mort qui tue tout le monde même les mouches Réunionaise atteintes du chikungunya. Et de deux, je me mis à le tutoyer. Non, ne vous méprenez pas, n'y voyez pas là une tentative d'intimidation, ce n'en était absolument pas une. Après tout, même si ma tenue laissait penser le contraire, je n'étais en aucun cas affilié à un quelconque réseau mafieux. Disons simplement que j'essayais de couvrir mon incompétence par un petit coté énigmatique. Et pis bon ! C'est vrai quoi ; Peu importe le sujet de mon cours, ce n'était pas comme s'il avait mieux à faire après tout. En outre, si cela ne lui plaisait pas et bien il n'avait qu'a quitté l'amphithéâtre en plein cours. Nombreux étaient ceux qui le faisaient prétextant une « urgence » alors bon. Une personne de plus ou de moins dans ce cas-là, ça ne changeait pas grand chose. Toujours est-il que, d'après moi, il avait plus à gagner qu'à perdre. En définitive, le jeu en valait bien la chandelle.

**Invité** Invité

Une surprise ? Je déteste les surprises.

Ouais, je détestais ce genre de gamineries. Sans doute le fait d'avoir vécu sans vraiment avoir l'aide de mes parents... J'étais pas habitué, donc j'aimais pas trop ça... Mais bon, vu le prof... Ces surprises pouvaient peut être en valoir la peine... Enfin, pouvait. Ca ne restait pas tout à fait sûr... Je soupirais alors.

M'enfin, je viendrais surement... Mais 'faudra pas vous étonner si j'me casse en plein milieu de votre cours...

Enfin, ce mec était quand même trippant. Jouer les mafioso en pleine rue, alors qu'il est prof de surcroit. Nan, franchement, à mon avis, je pouvais surement avoir une bonne surprise si j'allais à son cours... Mais comme rien n'est jamais sur, rien n'est jamais acquis à l'avance, je ne pouvais jurer de rien... Et puis bon, si j'me gourre pas, ce mec est le prof des Menthae, non ? Ha, il a mal choisi son poste alors... Enfin, autant lui demander directement...

Au fait m'sieur, z'êtes le prof chargé de quelle maison ? Nous c'est l'travelo refoulé, qui s'est fait refaire le portrait pour pouvoir ressembler à un mec. Savez, Hellen machin truc. Enfin, vous m'avez plus l'air proche des Lychnis, nan ?

**Invité** Invité

Il aimait pas les surprises ? Mais il a raté sa vie ce mec. Il était vraiment mauvais. D'un coup d'un seul, il venait de chuter dans ma barre de respect. Certes de base il ne montait pas très haut dans mon estime mais là, il touchait le fond. Les surprises, c'est bien ! Le hasard, c'est bien ! La chance, c'est bien ! Les cours préparés à l'arrache c'est excellent ! Et si ça lui plaisait pas, bah c'était pareil ! Bref, dans tout les cas, il m'expliqua qu'un jour peut-être il daignerait pointer le bout de son nez dans un de mes cours. Il affirma cependant qu'il était prêt à se, je cite, « casser de cours » si jamais cela ne lui plaisait pas. Bof, qu'il fasse. Comment dit précédemment, il y avait en tout et pour tout une trentaine de gamin qui quittaient l'amphithéâtre au bout de seulement vingt, vingt cinq minutes. Alors une personne de plus ou de moins, ça ne me dérangeait pas plus que ça. En outre, tant qu'il ne gênait pas le bon déroulement de ma leçon avec une sortie bruyante ou quoi que ce soit, il pouvait quitter le cours à l'heure qu'il désirait cela m'était totalement égal. Et ça, je comptais bien le lui faire comprendre.

« Tu peux quitter le cours quand tu veux. Ça ne me dérange pas. À vrai dire, il me semble que certain le font déjà de temps à autres quand ils ont, je cite, des « occupations » urgentes. Alors si tu veux partir, tu peux « partir aux toilettes », avoir un oncle mort, un chien mort, une mère morte et donc quitter la salle sans jamais revenir, tu ne seras pas le premier et sûrement pas le dernier. D'ailleurs, y'en a même qui ont réussis à me sortir que leur mère avait fait trois crise cardiaque en moins de deux semaines. »

Oui, les jeunes ne savent plus quoi inventer pour échapper à leur responsabilités. À mon époque, on faisait preuve d'originalité. Je me souviens quand j'étais jeune et que j'étais arrivé en retard, la prof m'avait demandé d'où je venais – sous entendu pourquoi étais-je en retard – et moi, dans un élan de force et de talent, j'avais sorti : « Bah de chez moi m'dame » Oui, ça c'était beau. Pareillement, j'avais déjà sorti des excuses totalement fumeuses telles que : « En fait, j'aurai bien voulu venir en cours mais je me suis fais couper une jambe par un Ecrapince. » Quoi ? Comment ça mes excuses étaient bidons ? Bien sûr qu'elles l'étaient mais au moins elles avaient le mérite de faire rire. Il n'y avait pas de morts, de crise cardiaques répétées ou autre chez moi. C'était plus « cool » comme le disent les cancres du genre de Crow. Bref toujours est-il que le gamin aux cheveux roux me demanda de quelle maison j'étais le professeur. Il insista d'ailleurs sur le fait qu'Hellen soit, selon lui un transsexuel. Ce à quoi je répondis :

« Je suis pas Lychnis. Et oui, je crois aussi qu'Hellen a des choses à cacher. Quoique au fond, il a de la barbe et un certain style. Peut-être est-il un homme. À moins qu'il soit une femme à barbe... Enfin peu importe ! Je suis donc des Menthae. Me demande pas ce que je fiche chez eux, je ne saurai te répondre. Les gars derrière les PC qui m'ont mit prof référent de ce groupe devaient ou bien être fou, ou bien être bourrés ou bien avoir tiré au sort un prof pour m'avoir choisi comme professeur principal des verts. Quoique...Maintenant que j'y pense, ils ont peut-être fait les trois en même temps. Ah oui, c'est très probable ça. À tout les coups ils étaient bourrés fou et fan du jeu d'Ham Stram Gram. Ça expliquerait bien des choses. »

En effet, même moi je m'étais très souvent questionné sur le pourquoi du comment. Après tout, il y avait des profs bien plus assidus que moi susceptibles de prendre le poste – notamment le nouveau là, Thibault – alors pourquoi moi ? Pourquoi me donner ce poste ? Était-ce grâce – ou plutôt à cause – de mon ancienneté ou bien pensaient-ils réellement que j'étais capable d'assumer ce rôle et d'emmener ces gosses jusqu'au plus haut niveau ? Je n'en savais fichtrement rien mais ceci dit, j'allais tout faire pour accomplir mon rôle de professeur référent au mieux.

**Invité** Invité

Pff... Ha... HAHAHAHAHA !

Ce mec est trop trippant en fait ! J'étais écroulé, complètement écroulé. Nan, franchement, si on pouvait "mourir de rire" pour de vrai, je crois que c'est ce que je ferais en ce moment même... Entre ses exemples d'excuses bidons et ses commentaires sur notre pauvre prof, j'étais plié en quatre. Un homme à barbe ! MOUHAHAHA ! Obligé de lui ressortir celle là ! Obligé ! Je repris alors mon souffle, essayant de m'arrêter de rire...

Enfin, c'est vrai que c'était quand même bizarre qu'il soit prof des Menthae, et pas des Lychnis, mais bon... Si le personnel est aussi bizarre... Enfin, ce prof fait aussi partie du personnel, donc voilà quoi, je sais ce que ça peut donner ! Des fous bourrés qui jouent à Ham Stram Gram pour désigner les profs... Encore une remarque complètement bidon, mais fun... Faudra que je demande la prochaine fois que je croise un type de l'administration... Quoi ? Bah oui, je suis un gros fouteur de merde...

Putain, 'faut pas me faire rire comme ça, un jour je vais finir par m'étouffer tellement j'me marre... 'Fin bref, si cous êtes en cours comme vous êtes à l'extérieur, j'viens, direct !

Ouais, ce prof était trippant. Probablement le meilleur prof que je connaisse. Enfin, le meilleur, car le plus marrant. Et, je le répète, si ses cours sont comme ses discussions, je vais pas m'ennuyer, moi qui dort en cours d'habitude...

**Invité** Invité

Visiblement mes remarques stupides et mes anecdotes à propos des élèves et de leurs excuses à la noix l'avaient fais rire. Un peu trop d'ailleurs. Il était temps dans un tel état que c'en était presque flippant pour quelqu'un comme moi soit dit en passant. Il pouffa à une telle vitesse et avait explosé de rire si bruyamment, on aurait dit un volcan entrant en éruption. Le voilà au bord de la crise. Ah ! Mon dieu ! Je suis un meurtrier. Je vais tuer un adolescent via mon humour. Je voyais déjà les gros titres : Un professeur tue un élève avec des blagues vaseuses. Voilà qui aurait été dramatique. Tuer un Narcissus. Quoique au fond, si j'y étais arrivé, j'aurai donné un sens à cette expression minable que tout les gamins de l'académie utilisaient dans les couloirs. Je veux bien entendu parler de ce fameux « Mdr ».

Bref, trêve de rêveries et revenons-en au sujet de base. Mon humour avait, semble-t-il, réussi à convaincre l'adolescent aux cheveux roux de venir faire un tour en classe. Bah ! Au moins, j'avais fais quelque chose de bien de ma journée, ce qui était assez rare pour être souligné. Effectivement d'accoutumé, à chaque fois que je passais quelque part, une calamité se produisait dans l'heure. Ou bien je me battais avec Riley, ou bien une gamine aux cheveux d'or et au visage d'ange me vomit dessus, ou bien je me faisais massacrer par un adolescent plein de testostérone. Bref, chaque jour qui passe amenait avec lui son lot de problèmes. M'enfin, encore heureux, cette fois-ci ça n'avait pas été le cas. Mon humour, lui qui m'attirait tant d'ennui avec les miens – sous entendu les Menthae – avait pour une fois fait quelque chose de noble.

Ceci dit, je profitai de mes derniers instants de pause actuellement. En effet, ma cigarette était presque terminée et j'allais bientôt devoir reprendre le chemin des cours. Misère ! Les pauses étaient toujours trop courtes. J'irai plaindre à l'administration de cela, tient. Le fait est que j'allais devoir, malgré moi, prendre congé du borgne. Dommage. J'aurai bien aimé parler encore un peu. Qui sait, il avait sans aucun doute un grand nombre d'informations sympathiques à me divulguer sur Hellen. Nous aurions pu médire de lui des heures entières ou pratiquer plein d'autre activités sympathique tel que : La glande, fumer, boire et j'en passe. Malheureusement, moi, j'avais des responsabilités et je devais m'y tenir. À croire que c'est ça d'être adulte. Devoir faire des choses contre son gré tout simplement car nous sommes « obligés ». Aalalah... C'était vraiment triste. En vérité j'aurai bien aimé faire comme lui, sécher un ou deux de mes propres cours afin de flâner ici. Cependant comme dit précédemment à de nombreuses reprises, ce n'était pas possible.

Après avoir tiré une dernière bouffée, je déposai ma cigarette dans la poubelle qui se trouvait à proximité – oui, balancer les restes de clopes par terre, c'est mal et sale m'voyez ! – et posai ma main gauche sur le rebord de mon chapeau afin de faire comprendre à mon interlocuteur que j'allais devoir m'en aller. Oui, ce sont des habitudes du siècle précédent néanmoins je les avais assimilé et n'arrivais pas à m'en défaire. Le sourire aux lèvres, je me retournai, direction la gare tout en lâchant quelques mots à cet étudiant d'Alcea Rosea.

« Je m'en vais. À mon grand dam, je n'ai pas le droit de sécher sans quoi les hauts placés d'Alcéa risquent de ne pas apprécier et de me réprimander en conséquence. Bon, en fait, soyons franc, ça je m'en fou un peu. J'ai surtout le devoir d'assurer un minimum mes cours en tant que prof' et si je ne le fais pas, j'aurai quelques problèmes à me regarder dans une glace. Sur ce, bonne journée à toi et au plaisir de te revoir un jour prochain, dans une salle de cours... »

Et oui, j'avais hâte de le voir pointer le bout de son nez en classe. En tout cas, je n'oublierai pas ce qu'il m'avait affirmé. Il allait tenter l'expérience, juste histoire de tester un ou deux de mes cours. Après, si cela ne lui plaisait pas et bien, il pourrait bien entendu quitter la salle et ne jamais revenir. Quittant le coin fumeur d'un pas pressé, je jetai un rapide coup d'œil à ma montre. À ma grande surprise, j'étais à l'heure. Allez hop. Prenons ce fichu train et rentrons à Alcea Rosea pour une après midi d'exception où j'allais donner des cours, des cours et encore des cours. Youpi !

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