Alcea Rosea ♣
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 ▄ some day nothing go right any more

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Préfet - Lychnis
Jay K.A. Marshall
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Préfet - Lychnis

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MessageSujet: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeSam 26 Mai 2012 - 13:54

« i'm listening to the song we used to sing in
the car. do you remember, butterfly, early
summer ? it's playing on repeat...just like
when we would meet. ♥
▄  some day nothing go right any more  Stock10-1 ▄  some day nothing go right any more  010
    C'est un pauvre idiot. Encore. Cette pensée qui lui traverse à nouveau l'esprit. Et il sent à nouveau ses lèvres contre les siennes quelques instants, il sent encore son parfum même s'il ne l'a pas vu depuis des jours, il sent encore sa chaleur, son fragile corps entre ses bras. Elle est là. Partout. A chaque endroit où il pose les yeux, il croit l'apercevoir à chaque couloir, avant que l'illusion ne disparaisse. Il a l'impression d'entendre sa voix qui l'appelle. Il guette nerveusement son téléphone, cherche son numéro et se résigne toujours avant de l'appeler parce qu'il sait qu'elle ne décrochera pas. Il sait qu'elle laissera sonner peu importe combien de temps il attend alors qu'il serre des dents, retenant encore ses larmes qui ne veulent pas s'arrêter de couler. Il sent encore leur trace sur ses joues quand il se réveille le matin, leur goût amer dans sa bouche quand il se lève.
    L'adolescent se passe alors un coup d'eau froide sur le visage, il se regarde de longues minutes devant le miroir et ne peut s'empêcher de se trouver pitoyable. Lui, le gosse, le môme, l'immature qui a honte de lui-même. Honte à en devenir malade. Ce n'est qu'une fille, il a beau se répéter que ce n'est qu'une fille comme une autre pourtant ça ne part pas. Ce vide, ce manque. Il en connaît pleins des filles, des minces, des jolies, des rondes, des petites, des grandes. Il pourrait en trouver une autre, de fille. Mais son cœur, ce beau salaud, ce bel enfoiré, ne réclame qu'elle. Il hurle son nom encore et encore jusqu'à se déchirer. Peut-être même qu'il finira par mourir. Ce serait bien, de ne plus avoir aussi mal. Il aimerait s'arracher le cœur.
    La sonnerie du déjeuner retentit. L'adolescent alors avachi sur son bureau, la tête entre ses bras lève lentement la tête. Il fait trop chaud pour travailler a-t-il gémi toute la matinée et s'est-il plaint à qui voulait bien l'entendre. Il a éclaté de rire à la blague de sa voisine, comme d'habitude. Comme si tout avait repris son cours normal. Le monde avait continué à tourner, même sans elle apparemment. Mais Jay, cette foi-ci, avait décliné d'aller manger sur le toit avec un groupe de joyeux lurons. Parce que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu Joyce, pensa-t-il avec un léger sourire alors qu'il achetait deux sandwichs. Pour une fois, l'aîné Marshall semblait avoir quelque chose à manger. Mais c'était pas pour lui. Il n'avait pas faim.
    Son petit sachet à la main, le Lychnis prit l'inhabituelle direction des bureaux administratifs de l'école. Ce n'était pas comme s'il avait l'habitude de s'y rendre souvent, ce n'est pas comme s'il était très ami avec la majorité des membres de la Team. Entre ceux qu'il fuyait, ceux qu'il ne pouvait supporter et ceux qu'il connaissait à peine. Mais l'adolescent semblait savoir parfaitement où il se rendait, poussant la porte du bâtiment. Il hésita un instant devant le secrétariat comme s'il regrettait d'être venu aussi loin, comme s'il hésitait à prendre la chance de tout arrêter maintenant et de s'enfuir en courant. La poignée s'ouvrit dans un petit bruit.
    « Bonjouuur ! Est-ce que je peux parler à Mademoiselle King ? » questionne-t-il, un large sourire sur les lèvres et son air enjoué de tous les jours alors qu'il rentre. Il la cherche des yeux, prêt à voir son habituel tas de dossiers s'accumuler alors qu'elle doit encore être en train de fumer une cigarette ou boire une énième bouteille. Joyce King, la secrétaire la plus dépravée de toutes les secrétaires et certainement la plus sexy.
    « Tu es libre ? » lui demande-il avant d'ajouter, tout en déposant son petit présent sur la table : « J'ai pensé que tu avais faim. »
    Il était midi, elle ne devait pas être encore sorti de son bureau. Et elle devait savoir qu'il était presque systématiquement fauché pour l'avoir côtoyé aussi longtemps. Parce que rien n'allait plus. Rien n'était comme avant même s'il se forçait à sourire naturellement, à avoir l'air d'en avoir toujours six. Comme quand ils étaient enfants et qu'il déblatérait des heures à une petite Alice en larmes, qu'il riait presque tout seul alors que la peur lui tordait le ventre et qu'il se sentait sur le point de fondre en larmes. Faire semblant, mentir. Parce que c'est beaucoup plus facile que de se mettre à pleurer tout simplement.
    « J'ai...besoin de parler. » C'était habituel. Il venait souvent la voir quand rien ne semblait ne plus aller avec Lucre, quand il avait un quelconque problème aussi banal que qu'est-ce qui pourrait lui faire plaisir. Souvent elle se moquait de lui et il finissait par rire même s'il prenait le sujet au sérieux. Mais d'habitude il se serait déjà installé comme s'il était chez lui et son visage ne se serait pas assombri. Cette fois-ci, ce n'était pas comme toutes les autres fois. Cette fois-ci, il n'était même pas certain qu'il y aurait une autre fois.
    Parce que cette fois-ci, plus rien ne tournait vraiment rond.

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Mirage
Joyce M. King
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MessageSujet: Re: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeLun 28 Mai 2012 - 8:42

▄  some day nothing go right any more  2i8vpeu
« You're aching, you're breaking
And I can see the pain in your eyes
Says everybody's changing
And I don't know why. »

    Un matin, ça ne sert à rien. Voilà ce à quoi pensait Joyce Marylin King, coincée dans son bureau, une tonne de paperasse sous les yeux, en cette journée de mai. Un cigarette savamment placée entre son index et son majeur droits, les pieds croisés sur la table face à elle, elle poussa un énième soupir.
    Qu'est-ce qu'elle se faisait chier.
    Elle était censée éliminer les trois-quarts de ses dossiers aujourd'hui, puis le dernier quart le lendemain, pour pouvoir être à l'heure le surlendemain. Mais elle avait juste terriblement la flemme de commencer. Elle s'était levée trois heures plus tôt, avait atteint le secrétariat environ une heure avant notre scène, et n'avait toujours pas fait le moindre mouvement en direction de son boulot. Jusqu'ici elle s'était contentée de fumer clope sur clope, de boire un ou deux verres par-ci par-là et de faire tourner sa chaise plus ou moins toutes les deux minutes. L'horloge affichait presque midi. Plus que quelques minutes et elle pourrait entendre la sonnerie indiquant la pause déjeuner.
    Et elle était bien dans la merde.
    Qu'est-ce qu'elle était censée faire ? Louper le repas du midi et se mettre définitivement à bosser durant les douze prochaines heures, ou se casser sans demander son reste au risque de se retrouver avec une montagne de choses à faire le lendemain ? La deuxième hypothèse était tentante, mais comment dire. Un peu... risquée. N'allez pas croire que Joyce n'aimait pas le risque ! Au contraire, elle trouvait ça particulièrement excitant. Cependant, rien qu'une fois, il fallait qu'elle soit réaliste. Oui, ne serait-ce qu'une poignée de minutes, il fallait qu'elle pense comme la jeune adulte qu'elle était. Soit : d'accord, jusqu'ici elle avait réussi à agir à sa guise sans se faire virer. Et d'accord, on ne lui avait encore pas donné clairement d'avertissement à l'encontre de son comportement. Mais mine de rien, elle savait que cette fois, si elle ne rendait pas ses dossiers en temps et en heure, elle prendrait la porte. Sex-appeal ou pas.
    La sonnerie retentit bruyamment derrière la porte du bureau. Un nouveau soupir lui échappa.
    Elle allait crever, tain'.
    Un peu nerveusement, elle tira une bouffée de sa cigarette et dégagea ses pieds du bureau pour pouvoir se saisir d'un dossier de couleur blanche. En lettres noires, on pouvait y voir marqué : « troisième versements pour les inscriptions - Alcea Rosea ». Génial. Elle n'aurait pu rêver mieux. Dans un geste distrait elle rangea une de ses mèches de cheveux noirs derrière son oreille, puis elle chopa un stylo dans un de ses tiroirs bordéliques et se mit à lire ses papiers d'un air relativement consciencieux. Seule la trotteuse de l'horloge et le grésillement de sa cigarette troublaient le silence. Jusqu'à ce léger cliquetis, indiquant l'ouverture de la porte, alors qu'elle entamait la huitième page.

    « Bonjouuur ! Est-ce que je peux parler à Mademoiselle King ? »

    Un léger sourire tordit les lèvres de la jeune femme avant même qu'elle ne lève les yeux. Rien qu'au ton, elle savait à qui elle avait à faire. Et puis, honnêtement, qui à part Jay Marshall pouvait venir lui rendre visite avant vingt et une heures en semaine ? Personne. A cette pensée, son sourire s'étira davantage. Enfin. Ravie de pouvoir échapper à ses obligations, elle finit donc par poser son regard charbon sur le jeune préfet.

    « Tu es libre ?
    - Je suis toujouuuurs libre, chéri. Fu fu. » Un paquet fut posé sur son bureau déjà plein à craquer, faisant voltiger deci delà moutons de poussière, brouillons et avions de papier. « J'ai pensé que tu avais faim. »

    Joyce, sa cigarette toujours à la main, contempla un instant le présent, intriguée, avant de jeter un œil à l'intérieur. Deux sandwichs l'attendaient, impeccables. Elle fronça légèrement ses sourcils fins. Depuis quand Jay prenait-il la peine de lui apporter des choses à manger ? Ou plutôt, depuis quand avait-il suffisamment d'argent pour se le permettre ? C'était un éternel fauché, elle était bien placée pour le savoir. Il s'était shooté avant de venir, c'était ça ? Ou alors il avait carrément disjoncté. Restant inhabituellement silencieuse, la secrétaire la plus dépravée de l'histoire d'Alcea Rosea reporta son attention sur Jay. Il ne s'était pas encore assis, n'avait pas pris ses aises comme il le faisait en temps normal. Il se contentait de sourire tant bien que mal. Attendant d'avoir des explications, Joyce glissa sa cigarette entre ses lèvres et s'installa confortablement dans son fauteuil. Elle sentait que ce jour ne serait pas comme les autres. Quelque chose avait changé. Elle n'avait plus qu'à attendre que Jay lui dise quoi.

    « J'ai...besoin de parler. »

    Sans dec' ? Ha ! Elle aurait pu deviner toute seule. Ça faisait bien des mois qu'il ne venait plus sans raison précise, le coco. Prenant un air légèrement moqueur, elle s'apprêtait à balancer une réplique meurtrière quand elle vit le regard de son petit protégé. Sombre. Comme si une ombre avait envahi ses iris chocolat. Et étrangement, ça lui coupa le sifflet. Elle que rien ne pouvait arrêter se retrouva à refermer d'un coup sa bouche entrouverte, manquant de faire tomber sa cigarette. Elle resta un instant ainsi, assise dans son fauteuil à contempler son « petit bonhomme à l'air sérieux ». Puis elle ouvrit un tiroir, farfouilla un instant dedans et en sortit un paquet de cartes plus abîmé que n'importe quel autre au monde, suivi d'une flopée de jetons de toutes les couleurs.

    « Assieds-toi, d'abord. Tu me fais presque pitié. »

    N'allez pas croire qu'elle avait dit ça pour être méchante. Elle le pensait, c'est tout. Elle trouvait que Jay avait une tête à faire peur, il fallait bien que quelqu'un lui dise ! Et si ce n'était pas elle, qui ? Personne, voilà. Lentement, elle se mit à mélanger les cartes, légers morceaux de cartons virevoltant entre ses doigts fins. Puis elle vira d'un geste ample et sûr tout ce qui « encombrait » son bureau (soit : dossiers, stylos, lunettes de soleil, crème de jour, bijoux, préservatifs et autres babioles plus ou moins utiles à son travail) et commença à distribuer.

    « Maintenant... Je t'en prie, raconte-moi mon cœur. Je parie un paquet de clopes et une bouteille du meilleur Scotch de la région que tu fais cette tête d'enterrement à cause de ta copine. J'ai pas raison ? Ah, mise le premier. »

    Tranquillement elle jeta sa première cigarette, terminée, pour en piocher une autre dans un paquet tombé au sol et l'allumer sans attendre. Ses yeux sombres analysèrent un instant son jeu avant de se poser pour de bon sur Jay. Elle n'était pas vraiment moqueuse, pour une fois. Plutôt calme, même. Elle sentait qu'une chose ne tournait pas rond et qu'elle n'avait pas le droit de prendre cet événement à la légère. Elle avait eu beau commencer une partie comme si tout allait bien, elle savait.

    Aujourd'hui serait différent.


Dernière édition par Joyce M. King le Sam 11 Aoû 2012 - 21:10, édité 5 fois
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Jay K.A. Marshall
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MessageSujet: Re: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeLun 28 Mai 2012 - 12:33

« now all your love is wasted ? then who the
hell was i ? now i'm breaking at the britches
and at the end of all your lines ♥
▄  some day nothing go right any more  Stock85 ▄  some day nothing go right any more  Anime_icon14
    «Assieds-toi, d'abord. Tu me fais presque pitié. »
    Elle avait sorti sur le bureau un paquet des cartes et de jetons colorés. Jay obéit, il tira la chaise en face du bureau de la secrétaire et s'assit dessus, s'en voulant de ne pas réussir à lui sourire. Un beau grand sourire, ce genre de sourire qui lui vient si facilement et qui semble presque le bouder aujourd'hui. Elle distribua les cartes après avoir préalablement fait le ménage sur son bureau. La plupart des gens l'aurait fait asseoir et aurait attendu mais Joy n'était pas la plupart des gens, peut-être que c'était pour ça qu'il y était aussi attaché. Elle n'était pas comme tout le monde. L'adolescent rassembla ses cartes pour jeter un oeil à son jeu. C'était elle qui lui avait appris à jouer.
    « - Maintenant... Je t'en prie, raconte-moi mon cœur. Je parie un paquet de clopes et une bouteille du meilleur Scotch de la région que tu fais cette tête d'enterrement à cause de ta copine. J'ai pas raison ? Ah, mise le premier.
    - Exact . » acquiesça l'aîné Marshall, jetant quelques-uns de ses jetons sur la table comme première mise. Elle avait immédiatement deviné. Il joua quelques secondes avec ses cartes aux coins abîmés ayant perdues depuis longtemps leur blancheur. Il sait qu'elle gagnerait parce qu'il ne prendrait pas goût à cette victoire-ci. Il prit une légère inspiration, comme pour se donner tout le courage du monde : « Elle est partie. »
    Chaque mot lui coûtait, chaque syllabe lui transperçait un peu plus le cœur déjà fissuré, chaque son lui rappelait à quel point ça fait mal. Un nouveau coup de couteau. Tout s'était envolé avec elle, elle avait tout emporté, une valise pleine de souvenirs et de moments heureux. Une valise contenant toute leur histoire. Cette fois où elle s'était énervée contre lui et qu'elle semblait le trouvait tout bonnement insupportable, lui reprochant comme beaucoup d'autres d'être un gamin immature et insouciant. C'était au début, quand elle ne supportait pas. Cette fois où le ciel était rempli d'étoiles, qu'il avait senti son cœur tambourinait dans sa cage thoracique, ses joues se coloraient comme des tomates et qu'il l'avait embrassé pour la première fois de sa vie. Il y avait eu les nombreuses ballades sur la plage dont cette fois-là où il l'avait prise dans ses bras et l'avait jeté à l'eau, elle lui en avait sûrement voulu sur le coup alors qu'il ne pouvait pas s'arrêter de rire. Finalement il lui avait donné son sweat pour ne pas qu'elle attrape fois. Ces piques-niques dans les alentours de l'académie où ils finissaient allongés l'un contre l'autre dans l'herbe verte à regarder les nuages. Ou juste comment il aimait jouer avec ses cheveux et la décoiffait pour la taquiner, éclatant de rire alors qu'elle le trait d'idiots. Comment il se retenait d'aller camper devant sa salle de classe pour la voir, le sourire idiot qui naissait sur ses lèvres quand il la regardait passer, comment il devait s'empêcher de la serrer dans ses bras alors qu'il avait cruellement envie de le faire.
    Pourtant tout n'avait pas été toujours parfait et il ne pouvait s'empêcher de se demander quand est-ce que tout avait commencé à tomber en morceaux. Des erreurs, ils en avaient commis, un tas même mais il aurait été prêt à absolument tout lui pardonner, tout oublier pour qu'elle lui revienne. Il aurait pu lui pardonner les pires horreurs pour juste la serrer contre lui à nouveau. Juste une fois. Tout de suite, là maintenant. Avant que son cœur ne vole véritablement en morceau et qu'il ne reste que des morceaux brisés. Parce que plus tout, il avait véritablement besoin d'elle.
    « Elle m'a dit qu'on devait arrêter de se voir pour un moment... » ajouta-t-il finalement. Elle n'avait pas explicitement dit que tout était fini mais cela lui semblait tout comme parce que maintenant, elle le fuyait. Et même s'il la croisait, même s'ils retrouvaient à nouveau seuls, il n'était même pas sûr qu'elle le laisserait la serrer à nouveau contre lui, comme avant. Peut-être qu'il aurait dû lui courir après, la poursuivre même jusqu'au bout du monde, toute sa vie et l'éternité. Peut-être que finalement, il aurait dû attraper son bras lors qu'il l'a senti s'éloigner ou se jeter désespérément à sa suite pour la rattraper. Idiot.
    Il n'avait pas eu le temps de réagir comme paralysé sur place pendant plusieurs secondes. Les secondes de trop. Il la regardait bêtement s'éloigner, disparaître. Surpris, incrédule, impuissant. Le temps qu'il réalise ce qui était en train de se passer, il esquissa un geste pour la rattraper désespérément mais c'était déjà trop tard, elle était déjà loin. Trop loin pour qu'il puisse la rattraper. Alors Jay, il a senti ses jambes qui se dérobent sous lui et ses yeux finalement se remplir des larmes qu'il avait retenu. Il a juste fondu en larmes comme un gosse, comme un idiot. Il avait pleuré toutes les larmes de son corps jusqu'à en être exténué. Seul, dans ce parc où il avait espéré retrouver un peu sa Lucre. Restant avec son parfum flottant encore dans l'air et ne pouvant que se rattacher au souvenir encore frais de leur dernière et déchirante étreinte.
    Est-ce que c'est vraiment possible d'aimer quelqu'un à ce point ? A en crever, à se jeter sous les roues d'une voitures, à en devenir fou, à s'en tirer une balle dans la tête. Il avait presque envie de sourire de pitié pour lui-même. Et puis où étaient-ils donc le prince et la princesse vivant heureux dans le château maintenant ? Où était-donc la fin heureuse où ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps ? Est-ce que c'était ça ? Du vent, des paroles balancées en l'air sans le moindre sens.
    L'aîné Marshall baissa les yeux vers le bureau de mademoiselle King, se mordant la lèvre. Il espérait secrètement que ses mèches cacherait à sa confidente ses yeux humides et sa voix qui commençait à trembler, bien qu'il savait parfaitement qu'elle savait. Mais Jay K.A. Marshall ne pleurait pas, il avait toujours un immense sourire pendu sur les lèvres et riait pour tout et n'importe quoi, des broutilles sans importances. C'était pourtant d'être fort maintenant qu'elle n'était pas là, d'être un homme plutôt que l'habituel petit garçon qu'il pouvait être. Parce qu'il savait que ce n'était qu'une fille, qu'il finirait par y survivre et s'en remettre bien que la chose lui paraissait actuellement impossible. Ou tout au moins, il espérait que ce sentiment de vide diminue jusqu'à devenir vivable, jusqu'à s'oublier dans un coin sombre de lui-même.
    « Elle...me manque. »

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Mirage
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MessageSujet: Re: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeSam 2 Juin 2012 - 16:12

▄  some day nothing go right any more  M9sz2d
« Mama put my guns in the ground
I can't shoot them anymore
That cold black cloud is comin' down
Feels like I'm knockin' on heaven's door. »

    Il avait acquiescé. Un mot, un seul, avant qu'il ne hoche doucement la tête – sa petite tête ronde de gosse. D'un air presque détaché, Joyce avait observé les premiers jetons rouler sur la table dans un bruit sourd. Une moue blasée avait pris place sur ses lèvres couvertes de son rouge à lèvres préféré. Elle savait qu'une chose peu ordinaire s'était passée, mais à vrai dire, en suggérant que le petite amie de Jay l'avait largué, elle s'était plutôt attendue à une réponse négative. Et voilà qu'il lui balançait qu'elle avait raison. Bingo. Elle aurait dû être heureuse, elle adorait gagner ses paris, mais bizarrement ça la surprenait plus qu'autre chose. Allons bon, quoi ? Jay et Lucresia, en guerre ? Ces deux idiots qui ne pensaient qu'à s'aimer ou mourir avaient rompu ? Quelle étrange idée !

    « Elle est partie. »

    La jeune femme ôta deux cartes de son jeu afin d'en piocher de nouvelles, puis analysa ses possibilités et balança quelques jetons en plus sur la table. Son regard sombre chavira de la mise à Jay. Ses cartes serrées entre ses mains de jeune garçon, les yeux dans le vague, il avait l'air complètement perdu. Comme un petit oiseau coincé dans sa cage. Paresseusement, Joyce étira ses jambes sous la table et prit une nouvelle bouffée de sa cigarette. La fumée blanche sortant d'entre ses lèvres la laissa rêveuse un moment. De toute façon, son jeune invité n'avait pas l'air prêt à l'écouter. Et puis, elle hésitait encore sur la façon dont elle s'y prendrait pour le réconforter. Est-ce qu'elle avait le droit de se moquer de lui ? Au fond, elle avait toujours pensé que si l'un des deux devait quitter l'autre, ce serait Lucresia qui franchirait le pas. Parce qu'elle était plus terre à terre, plus réfléchie, plus mature peut-être. Alors que lui, la plupart du temps, c'était quand même qu'un clown. Mais si elle disait ça à Jay... il lui en voudrait sûrement plus qu'autre chose. Ce jour-là, il ne paressait pas avoir la moindre envie de rire. Bon. Alors elle était censée être gentille et compatissante, hein ?
    La galère.
    Elle ne savait pas faire, ça. C'était trop niais pour sa petite personne, comprenez. Elle avait davantage l'habitude des plans rapides et éphémères. Les amitiés longues durées en mode « je t'adore et je te le montre », c'était pas son trip. Surtout lorsqu'il s'agissait de ses exs. Voyez, même avec Jay, elle n'avait jamais été très démonstrative, alors qu'elle tenait quand même pas mal à ce gamin. C'était probablement... trop compliqué pour elle.

    « Elle m'a dit qu'on devait arrêter de se voir pour un moment... »

    Si un jour je suis amoureuse d'un mec, rappelez-moi de le quitter avant qu'il ne me vire. Je ne tiens pas à avoir cette mine affreuse ne serait-ce qu'une fois dans ma vie.
    Joyce n'avait jamais été amoureuse. Le plaisir, le jeu, la drogue, elle connaissait. Mais les cœurs qui battent, la mer et les baisers sous les étoiles, tout ça... c'était l'Inconnu 5.0. Alors elle ne pouvait pas comprendre Jay. Elle avait beau faire des efforts, se concentrer tant bien que mal sur le cas Marshall, rien n'y faisait. Elle n'arrivait pas à voir clairement ce qui le rendait aussi triste. Elle qui avait toujours été en mesure de l'aider se retrouvait étrangement coincée devant ce sujet qu'elle était pourtant censée maîtriser à la perfection. L'Amour. Allez, Joycie, tu connais, ça, non ? Sea, sex and sun, ma fille... alors pourquoi j'ai autant l'impression d'être à côté de la plaque ? C'est chiant.
    Nerveuse, la jeune femme replia ses cartes et passa sa main dans ses cheveux. Il fallait qu'elle trouve quelque chose à balancer, qu'elle rompe ce silence à la con qui la faisait crisser des dents. Il fallait qu'elle trouve les bons mots, ceux qui lui permettraient de rassurer son protégé sans virer dans le mélodramatique. Oui, il fallait qu'elle trouve. Vite, de préférence.

    « Elle...me manque.
    - Alors pourquoi tu ne l'as pas empêchée de partir, hein ? »

    La question avait fusé sans attendre. Joyce eut un petit sourire satisfait, à peine perceptible : enfin elle arrivait à en placer une sans se torturer plus de dix minutes. Dans un geste imprudent, elle fit tourner sa cigarette entre ses doigts. Ses deux fins sourcils se froncèrent en une mine pensive. Elle venait de poser une bonne question, tiens. Pourquoi est-ce qu'il ne lui avait pas couru après, si ça lui faisait tant de mal ? Pourquoi ne s'était-il pas empressé de la rejoindre, quitte à faire tout et n'importe quoi pour la reconquérir ? C'était un peu ça, aussi, l'amour, non ? Chercher à faire le bonheur de l'autre en même temps que le sien en tentant de garder l'être aimé auprès de soi encore et encore. Bon, d'accord, elle n'était pas une spécialiste des séquences marshmallows et des films à l'eau de rose. Mais ça, c'était un peu comme heu. Une évidence, pas vrai ?
    Alors ? Son ptit' Jay avait un problème ? Mais alors pourquoi diable n'essayait-il pas de tout faire pour le résoudre ! Elle l'avait connu plus combatif tout de même. La jeune femme renifla légèrement avant de poursuivre de sa voix forte de personne sans complexe. On pouvait l'entendre ? Qu'importe. Elle n'avait -presque- rien à cacher.

    « C'est vrai, quoi, merde ! Tu l'aimes, oui ? Tu dis qu'elle te manque. Alors fais quelque chose, bouge-toi, réagis bon sang ! Où est passé mon petit Jay avec son air déterminé de semi-homme, qui me proclamait haut et fort qu'il ne quitterait jamais sa Lucresia ?! Si tu la veux, prends-là, c'est tout. »

    Pas de « chéri », pas de « trésor », pas de « mon cœur ». Pour une fois, elle était sérieuse. Pour une fois, elle montrait à Jay ce qu'elle pensait sans se dissimuler pour un sou. Parce qu'elle était un peu agacé.
    Elle adorait son Jay. Le sien. Celui qui lui souriait et disait n'importe quoi, lui balançant des tirades enflammées à propos de celle qu'il aimait « plus que tout au monde ». Celui qui avait sans un arrêt un petit sourire au coin des yeux et un détonateur dans le cœur.
    Mais ce Jay-là. Celui qui l'observait d'un air pitoyable en n'essayant même pas de se concentrer sur ses cartes. Celui-là elle le détestait.
    Elle voulait le sien, pas un autre, quoi. Et elle allait faire en sorte de le récupérer. Un soupir lui échappa, puis sans crier gare, elle se leva et posa ses mains sur le bureau, sa cigarette fumant un peu plus au contact du bois. Ses yeux charbons s'installèrent dans ceux de Jay. Un coin de sa tête se mit à rire lorsqu'il songea que cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas été aussi proche de lui. Mais sa bouche n'esquissa pas le moindre sourire. Elle se contenta de s'ouvrir légèrement pour laisser passer les mots.

    « Jay Marshall. La vie, c'est pas que du blanc et du noir. Alors ouvre les yeux, et dis-moi que tu vas l'récupérer, ton ange. Après, dans ma grande mansuétude, je t'aiderai sur le comment te débrouiller. Mais rappelles-moi juste un instant que je n'ai pas couché avec un imbécile. Mon cœur. »

    Joyce était vulgaire. Joyce était directe. Joyce défonçait son bureau avec sa cigarette. Mais Joyce adorait Jay. Alors elle était capable de faire n'importe quoi pour qu'il se ressaisisse.
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MessageSujet: Re: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeSam 9 Juin 2012 - 12:17

« if loving her is a heartache for me and if holding
her means that i have to bleed, then i am the
martyr and love is to blame ♥
▄  some day nothing go right any more  MusicalPanties-Stock000153695 ▄  some day nothing go right any more  Th_phchiu49
    Depuis quelques jours, Jay s'était laissé tomber dans une lassitude, une sorte of léthargie et soudain une certaine fatigue. Un large sourire sur les lèvres et les yeux dans la vague, se repassant en boucle la même scène comme un disque qu'on aurait laissé tourner. Encore et encore. Ravivant la douleur, se torturant l'esprit et retournant la scène dans tous les sens dans un désir presque masochiste de comprendre, de se raccrocher à tout ce qui semblait lui rester. L'aîné Marshall était un pitre mais bien parce qu'il n'avait jamais été qui avait réellement souffert. Un de ceux qui, malgré le divorce de ses parents et la déchirure du cocon familial, avait connu l'amour de ses pairs. Un amour inconditionnel. Il était de ceux qui avait mené une vie facile, d'une banalité ennuyeuse, ceux pour qui les plus gros problèmes étaient d'une futilité déconcertantes. Ces gens qui n'ont jamais manqué de rien et qui se sont épanouis dans un cadre paisible. Cadre qui s'était prolongé à l'académie et qui venait tout juste de se fissurer. Cadre qu'il avait reconstruit une première fois et qu'on venait de briser à nouveau. Pouvait-on lui en vouloir de son incapacité à réagir face au problème, à le régler ? Parce que tout était là, il n'avait jamais connu la véritable douleur. La perte réelle, douloureuse. Parce que quoi qu'on en dise, rien ne l'empêchait de retrouver son paternel, rien ne l'empêche de retourner retrouver les siens à Arabella. Il sait que leurs visages s'éclaireront et qu'ils l'accueilleront avec tout leur amour, sans le rejeter sans un mot.
    Le manque, sentiment de vide. Parce qu'avant Lucre, il y avait en avait eu d'autres des filles avec des jolies pommettes roses et des sourires timides, des filles avec des robes ou des filles avec des jupes trop courtes. A commencer par elle, Joy juste en face de lui. Avant Lucre, Jay vivait tout aussi bien dans une innocence d'enfant, nageant dans son ignorance du monde qui faisait tout son bonheur. Ne pas savoir, ne pas connaître la douleur, la haine, la rancœur, la partie sombre de l'être humain et croire en la pureté du monde. Idée naïve, candide et irréalisable mais qui lui donnait le sourire jusqu'aux oreilles en entendant les oiseaux chantaient. Avant Lucre, il ne connaissait pas tout cet amour, ce sentiment de pouvoir se sacrifier pour une personne quitte à trahir les siens, se retourner contre sois-même, ce besoin avide de sentir cette personne contre sois et de la protéger. Il la voulait, tout entière, tout à lui. Et elle n'était même plus. Et il était là comme un idiot, à ne plus savoir quoi faire.
    «Alors pourquoi tu ne l'as pas empêchée de partir, hein ? »
    Le préfet resta silencieux, baissant encore un peu plus la tête comme un accusé à qui l'on reprocherait ses crimes. Un fautif, un coupable. Coupable de n'avoir rien fait, rien tenté. Pourtant un milliard de raisons lui venaient en tête, en même temps, le submergeant dans une vague de réconfort et balayant quelques secondes sa culpabilité. Qui revint immédiatement parce ses lèvres semblaient fermer. Pas avec Joy. Il pouvait dire tout ce qu'il voulait, se mentir à lui-même pour effacer un peu cette culpabilité d'avoir mis si longtemps à réaliser, à réagir, de ne pas lui avoir couru après peu importe le temps qui passe, le vent ou les obstacles. Il pouvait débiter un million de mensonges pour pleurer en paix avec lui-même. Mais pas avec Joy. Parce qu'elle saurait.
    « C'est vrai, quoi, merde ! Tu l'aimes, oui ? Tu dis qu'elle te manque. Alors fais quelque chose, bouge-toi, réagis bon sang ! Où est passé mon petit Jay avec son air déterminé de semi-homme, qui me proclamait haut et fort qu'il ne quitterait jamais sa Lucresia ?! Si tu la veux, prends-là, c'est tout. »
    Pas de douceur, pas de tendresse, pas de ça va aller, ça va passer. Pas de mots réconfortants et aimants auxquels se rattacher, avec lesquels broder une couverture pour envelopper son petit cœur brisé. Pas de bras qui vous serrent de toutes leurs forces, pas de présence chaude et réconfortante pour mettre un pansement sur la plaie, sur le manque. Juste une claque. Une claque qui lui donnait envie de fondre en larmes. Une claque qui le mettait en colère. Une claque qui lui donnait soudain envie de se lever d'un coup, faisant tomber la chaise dans son élan. Une claque qui le ferait se jeter dehors sans un mot. Une claque qui lui ferait parcourir toute l'école, les alentours, toute la journée, toute la nuit, toute la vie pour la retrouver. Même si elle se débat, même si elle le rejette, même si elle lui dit qu'elle le haït et que ça lui fait encore plus mal. La trouver et la serrer dans ses bras même si son cœur en saigne et que sa tête explose. La serrer et lui dire qu'il l'aime, qu'il ne veut pas l'attendre parce que c'est trop long. Lui dire qu'il est un égoïste, qu'il est prêt à tout encaisser mais que bordel, il préfère crever que de continuer comme ça.
    « Jay Marshall. La vie, c'est pas que du blanc et du noir. Alors ouvre les yeux, et dis-moi que tu vas l'récupérer, ton ange. Après, dans ma grande mansuétude, je t'aiderai sur le comment te débrouiller. Mais rappelles-moi juste un instant que je n'ai pas couché avec un imbécile. Mon cœur. »
    Son visage était proche du sien, plus proche qu'il ne l'avait été depuis bien longtemps maintenant. Il pouvait sentir la fumée de sa cigarette toute proche, son souffle, son parfum. Elle était là. Quoi qu'il arrive même si elle lui donnait des claques au lieu de le réconforter. Jay leva ses yeux, larmoyants dont s'échappaient quelques larmes, vers elle. Il est en colère, il la déteste d'être si dure, si violente. Et il ne l'a jamais autant aimé de le réveiller, de le secouer et de lui donner autant envie de lui prouver que pour une fois, il n'est pas un imbécile. Lui donner envie de réellement sortir de cet état léthargique dont il s'est lassé depuis longtemps mais qui lui a fait baisser les bras un peu trop vite.
    « Je ne veux plus l'attendre...J'veux pas la laisser partir. » Le môme s'est levé, dans son élan. Son ton était, pour une fois, sérieux comme l'exigeait la situation. C'était le ton d'une réelle promesse, un ton solennel parce que pour une fois, ce n'est pas quelque chose de frivole, de léger, sas importance. Sur ses traits d'enfants se lisent la mine grave d'un homme. Yeux dans yeux, presque front contre front. Il veut la récupérer et il lui en fait la promesse, pour qu'elle soit la témoin de sa détermination, de sa volonté naïve.
    De sa manche, le gosse essuie ses yeux.
    « Je crois que ta tuyauterie fuie, tu devrais le signaler avant que ton bureau finisse inondé. » lâcha-t-il en jetant un rapide coup d'œil au plafond. Ce ne sont que des gouttes d'eaux égarées. Pas les siennes en tout cas. Jay se recula pour se rasseoir sur le siège encore chaud qu'il occupait. Et il la regarde, il attend. Même si cela ressemblait à une plaisanterie, il n'avait jamais été aussi concentré de sa vie. Parce que malgré la nouvelle détermination, parce que malgré cette promesse, il est incapable de le faire seul. Incapable de la récupérer parce qu'il a été incapable de la retenir, de trouver les bons mots pour qu'elle reste, de la garder contre lui assez fort pour ne pas qu'elle s'enfuie. Il sait que cette détermination va le quitter quand il regardera ses messages sans réponses, quand elle l'évitera avec encore plus de soin dans les couloirs et peut-être qu'elle tentera de la dissuader à coups de mots blessants. Il sait qu'il faiblira et qu'il a besoin d'elle. Joyce.
    « Je veux devenir fort...mais j'ai besoin de ton aide. »

    (C'est pas super intéressant, désolée éè) (ET JE T'AIME FORT FORT FORT ♥♥♥) )
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Mirage
Joyce M. King
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MessageSujet: Re: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeSam 16 Juin 2012 - 16:23

▄  some day nothing go right any more  Ftair
« I’ll do 22 states and half a mile
Just to see your face before I die
I don’t care if all the lights are red
I’ve got a wild horse running right through my head. »

    Il devait la détester, il devait être en colère. Ça se voyait dans ses yeux chocolats, bases de lancement d'éclairs furibonds. Joyce l'avait énervé, avec ses mots claquants. Il était venu la voir pour se faire rassurer, dorloter, et voilà qu'elle l'envoyait se remettre en question en deux temps trois mouvements. Normal que ça l'agace. Normal qu'il ait envie de partir. Pourtant, même si ça lui faisait un peu mal au cœur de voir Jay l'observer avec ces yeux-là, Joyce ne comptait pas retirer une seule de ses paroles. Parce qu'elle se disait que c'était mieux pour lui. Parce qu'elle voulait qu'il aille de l'avant et se ressaisisse. Parce qu'elle désirait le voir aller mieux le plus vite possible. Et que pour cela, elle n'avait pas le temps de s'épancher en jolies phrases douces et mielleuses. Plaquant ses mains sur son bureau le plus fermement possible, elle s'empêcha d'essuyer les larmes roulant sur les joues de son gamin préféré. Elle ne devait pas faire ça, ce serait réduire à néant tout son plan. La tentation était forte, pourtant.

    « Je ne veux plus l'attendre... J'veux pas la laisser partir. »

    Retenant son souffle, la jeune femme se releva légèrement pour être à la hauteur de Jay. Voilà longtemps qu'il n'avait pas été aussi sérieux. La détermination se lit dans chacun des petits plis formés par ses sourcils froncés. Elle en est presque jalouse. Depuis quand a-t-elle arrêté d'aimer les hommes pour de vrai ? Depuis quand sa propre détermination a-t-elle foutu le camp ? Aucune idée. Tout ce qu'elle sait, c'est que les sentiments, ça fait un moment qu'elle les a laissé tomber. Et en voyant ce petit bonhomme s'accrocher à son bout d'amour de toute ses forces, elle commence à se dire qu'elle ferait bien de se trouver un morceau de cœur à aimer, elle aussi. Enfin. Pas d'ma faute si personne n'est assez bien pour moi fu fu.
    Décidant de laisser de côté ses états d'âme, elle se concentre sur la respiration du gamin, qu'elle sent contre ses joues. Brise tiède. Agréable. Enfin, avec un certain soulagement, elle voit Jay essuyer son visage humide avec sa manche.

    « Je crois que ta tuyauterie fuie, tu devrais le signaler avant que ton bureau finisse inondé. »

    Le regard du garçon fila vers le plafond, celui de Joyce suivit. Elle constata qu'effectivement, une partie de son plafond était trempée. Mais qu'est-ce qu'elle s'en fichait ! On parlait de lui et de sa copine, pas de la plomberie défectueuse d'Alcea Rosea, bon sang ! D'un geste dédaigneux de la main, elle écarta le problème comme on éloigne une mouche gênante. Une moue un peu agacée aux lèvres, elle laissa Jay se rasseoir dans son fauteuil, avant que son regard ne tombe sur le trou formé par sa cigarette dans le bois du bureau.
    Fuck off.
    Rapidement elle écarta son mégot du plan de travail, puis passa son doigt autour du léger creux. De petites cendres noires se glissèrent sous son ongle. Elle allait se faire tuer par la direction. Peut-être qu'ils me laisseront tranquille, si je leur sors l'excuse du « de toute façon vu l'état initial de mon bureau, un trou de plus un trou de moins » ? Mais en fait, vu la gueule du plafond, à leur place, je me la ramènerai pas. Et puis ils doivent avoir d'autres choses à faire que de constater de mon peu de soin pour mes affaires. Ouais, voilà. On s'en fout, c'est pas grave. Je mettrais de la pâte à modeler pour combler le vide ha ha ha ! N'importe quoi ma vie.

    « Je veux devenir fort...mais j'ai besoin de ton aide. »

    Surprise dans ses pensées, la secrétaire reporta son attention sur son invité. Il avait l'air hm... un peu perdu. Moins qu'au départ, mais c'était comme s'il n'avait pas confiance en lui. Comme s'il craignait d'être trop faible pour la situation. Et donc, elle était censée l'aider à résoudre son problème, comme la plupart du temps. Bon sang de bordel. Comment elle allait faire ? Avec un petit soupir, elle se laissa tomber dans son siège avec l'air exagéré d'une pauvre femme portant tout le poids du monde sur les épaules.
    Elle adorait en faire trop. Ça l'amusait.
    Étendant ses jambes sous son bureau, elle plaça sa tête sur la petite table, laissant ses bras ballant. Elle avait une position ridicule, mais elle s'en fichait royalement. De toute façon, elle était jolie en toute situation, pfu. Et puis ça l'aidait à réfléchir, de se comporter comme une ado de quinze ans. Dodelinant légèrement de la tête, elle posa son regard sur Jay et le contempla un instant très sérieusement, avant de lui faire un petit sourire. Son petit sourire de femme qui a du mal à prendre la vie au sérieux.

    « Tu as besoin de mon aide, hein... ? »

    Elle se releva un peu, balança ses jambes d'avant en arrière un petit moment, prolongeant le silence suivant sa dernière phrase. Elle adorait ce petit pouvoir qu'elle avait, ce suspens qu'elle avait le droit de prolonger plus ou moins selon son humeur. C'était jouissif. Mais bon, elle n'étais pas sûre et certaine que son adorable petit Jay était d'humeur à patienter très longtemps. C'est pourquoi elle se releva sur ses deux jambes et se mit à marcher de long en large de son bureau avec la grâce innée d'un colonel de l'armée sans trop attendre. Illustrant ses propos de gestes de la main, elle finit par prendre la parole.

    « Bon. Déjà, sois sûr que je suis rassurée : tu en as un minimum dans le ventre, et tu as envie de réussir. C'est l'essentiel. Je n'aurais rien eu à faire avec une mauviette. Maintenant, hm... Je pense qu'il va falloir que tu t'entraînes, trésor. Il faut que t'apprennes à balancer tes pensées sans trop te prendre la tête, dans un premier temps. C'est la base, quand on veut réussir. Allez, lève-toi, ne reste pas avachi dans ton siège. »

    Sans attendre, elle le prit par les mains et tira jusqu'à ce qu'il se décide à se retrouver debout. Un petit rire lui échappa quand elle réalisa qu'elle était en train de l'aider pour de bon, et qu'elle était motivée. Pour une fois qu'elle se donnait vraiment à fond dans un cas. Et son rire s'accentua davantage quand une nouvelle idée vint fleurir dans son esprit. Avec le pas sautillant d'une petite fille de huit ans, elle fit signe de la main au jeune garçon de ne pas bouger et fila jusqu'à son bureau. Là, elle ouvrit un tiroir, et se mit à farfouiller dans ce bordel pas possible jusqu'à trouver un élastique. Avec sa tête d'enfant jouant à un jeu très amusant, elle entreprit de se faire une queue de cheval haute, puis retourna se planter devant son Jay, très fière d'elle.

    « Tada ! Maintenant, tu imagines que je suis Lucresia, et tu essayes de sortir tout ce qui est coincé dans ta caboche ! C'est une bonne idée, hein, Jay ? Quoique, j'admets que cette coiffure ne me va pas. Mais on s'en fiche, là n'est pas la question. Allez, du courage ! »

    Le pire. C'est qu'elle était persuadée d'être un génie. Et que ça l'éclatait.

    (Moi avoir écrit que des bêtises.)(mais moi aimer toi, donc tant pis.)(♥♥)


Dernière édition par Joyce M. King le Dim 17 Juin 2012 - 19:22, édité 1 fois
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Jay K.A. Marshall
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MessageSujet: Re: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeDim 17 Juin 2012 - 18:02

« everybody's hurt somebody before, everybodys
been hurt by somebody before. you can change
but you will always come back for more. its a
game and we are all just victims of love.
▄  some day nothing go right any more  Stock317 ▄  some day nothing go right any more  Yawnsolarflareicons
    Joyce semblait s'amuser de toute la confiance que lui donnait l'adolescent, qui la regardait faire son habituel manège avec autant de docilité qu'à l'accoutumée, quoi que cette fois-ci le gosse abordait une mine bien plus sérieuse. Il n'était pas l'heure ou le jour pour juste éclater de rire comme si ce n'était qu'un jour ordinaire.
    « Bon. Déjà, sois sûr que je suis rassurée : tu en as un minimum dans le ventre, et tu as envie de réussir. C'est l'essentiel. Je n'aurais rien eu à faire avec une mauviette. Maintenant, hm... Je pense qu'il va falloir que tu t'entraînes, trésor. Il faut que t'apprennes à balancer tes pensées sans trop te prendre la tête, dans un premier temps. C'est la base, quand on veut réussir. Allez, lève-toi, ne reste pas avachi dans ton siège. »
    Elle le tira et, un peu surpris mais toujours aussi confiant et docile, l'adolescent ne résista pas et se releva, dépassant alors Joy une fois debout. Elle semblait sourire et rire. De lui ? Il eut une moue piteuse une seconde à cette pensée, cette fois-ci c'était plus sérieux qu'un simple jeu ! Elle farfouilla dans ses tiroirs pour en sortir un élastique et s'en fit une queue de cheveux. Même s'il était plus qu'évident que l'aîné Marshall était un idiot fini, c'était à se demander qui aurait compris en quoi toute cette petite histoire allait l'aider dans ses problèmes de couple.
    « Tada ! Maintenant, tu imagines que je suis Lucresia, et tu essayes de sortir tout ce qui est coincé dans ta caboche ! C'est une bonne idée, hein, Jay ? Quoique, j'admets que cette coiffure ne me va pas. Mais on s'en fiche, là n'est pas la question. Allez, du courage ! »
    Le préfet Lychnis sursauta, retenant un bruit de surprise et de protestation face à la demande incongrue de Joyce. Il s'était attendu à tout sauf à devoir répéter ce qu'il dirait à Lucre à Joy. En fait, il n'y avait même pas songé. Bien entendu, il avait un milliers de choses à lui dire. Mais il n'avait pas pensé à les exprimer clairement avec des mots. Une moue gênée, il poussa un soupire en se forçant à se prêter au jeu. Après tout, il était mal placé pour contredire ses méthodes et il était venu lui demander son aide.
    Il se mit à la regarder dans les yeux, le plus sérieusement du monde. Lucre. Ses jolis cheveux soyeux où il aimait passes ses doigts, ses grands yeux chocolats, ses joues roses. Elle n'avait rien en commun avec Joy, ses cheveux noirs et courts, ses yeux sombres maquillés et son visage d'adulte. Pourtant, en se contrant il arrivait à imaginer sa petite Lucre, juste devant lui. L'adolescent sentit le rouge lui monter aux joues, comme un pathétique collégien amoureux un peu trop timide. Son cœur se mit à battre plus fort contre sa poitrine, alors qu'il avalait lentement sa salive en cherchant désespérément les mots. Qu'est-ce qu'il dirait à Lucre hein ? Qu'elle lui manquait comme personne avant elle? Qu'il l'aimait ? Trop, tellement qu'il ne savait plus quoi faire de tout cet amour ? Qu'il lui pardonnait tout ? Qu'il ne comprenait pas ? Qu'il se sentait impuissant et stupide ? Que peu importe ce qu'elle balancerait au visage, il continuerait à l'attendre ? Qu'est-ce que les garçons étaient supposés dire dans ce genre de situation ? Pourquoi cela ne pouvait-il pas être plus facile ?
    « Je sais pas. Qu'est-ce que j'dois lui dire sérieux ? Qu'est-ce que j'dois l'dire pour qu'elle reste ? Qu'est-ce... » commence-t-il sur un ton hésitant, sa voix vacillante en se frottant nerveusement la nuque avant de reprendre, inspirant un peu d'air avant : « Je crois que je lui dirais...Je crois que je la prendrais dans mes bras et que je la laisserais plus partir. Et puis...je lui dirais que je suis là. Que je vais devenir fort, assez fort pour porter tous ses problèmes, pour être toujours là. Que je ne veux plus jamais la vexer ou la blesser. Que nos sorties me manquent, qu'elle me manque. Que je ne veux plus être loin d'elle...Que c'est la fille la plus magnifique que j'ai jamais vu, qu'elle est juste incroyable ! Que... Qu'elle est juste...Extraordinaire. Que y a personne comme elle ! Elle est forte et indépendante, elle croit en ce qui est juste et suit ses idées jusqu'au bout. Elle est tellement plus brillante que moi ! Sérieux, elle mériterait tellement mieux que moi ! Mais...mais je... » s'interrompit Jay comme à court de mots et de souffle, alors qu'il avait commencé à s'emporter dans sa tirade, laissant les mots s'échapper sans pouvoir les retenir. Un flux continu de paroles, incontrôlable.
    « Que je l'aime. » conclut-t-il, haletant, avec l'impression que ses joues sont brûlantes, que son corps tout entier va se consumer dans un brasier intérieur. Mais ce n'est pas Lucre qu'il a en face de lui, pas Lucre à qui il vient de se confesser. Le môme détourna le regard, cherchant à ailleurs, le temps que ses joues reprennent une couleur normale. Il a l'impression qu'il va exploser si son cœur ne se calme pas.

    (JE T'AIME FORT ♥ DESOLEEE DE TE RAJOUTER UN TRUCK A FAIE ♥) ( Et Jay qui se confesse est trop cute **)
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MessageSujet: Re: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeSam 11 Aoû 2012 - 21:11

▄  some day nothing go right any more  120811101859560788
« Something tells me everybody hates me
But what you've got to do it right
When you know, when you know, when you know. »

    Quelques minutes auparavant, ton idée te paraissait miraculeuse, incroyable, même plus : génialissime. Tu te félicitais d'avoir pu trouver un entraînement pareil. Mais à présent, tu te sens surtout magnifiquement conne. Tu vois Jay face à toi, tu vois son air embarrassé, tu vois ses joues se rougissant, tu vois sa main passant derrière sa nuque, et tu te dis que ta solution miracle, tu aurais mieux fait de te la garder. Parce que maintenant que tu y penses. Qu'est-ce que tu lui diras, à ton Jay, une fois qu'il t'aura balancé tout ce qu'il a sur le cœur ? Qu'est-ce que tu trouveras, pour enchaîner, pour panser ses blessures, pour mettre du baume sur son être meurtri ? Hein, qu'est-ce que tu feras, Joyce ?
    Tu ne sais pas.

    « Je sais pas. Qu'est-ce que j'dois lui dire sérieux ? Qu'est-ce que j'dois l'dire pour qu'elle reste ? Qu'est-ce... »

    Tu voudrais retirer tes mots, lui dire que tout est annulé, l'arrêter en plein vol pour ne pas entendre ses prochaines paroles. Tu voudrais trouver le courage de crier stop, avant que tout n'explose en mille éclats de larmes et de stupeurs. Tu voudrais le bâillonner de tes mains. Mais tu as peur. Peur de te faire encore plus stupide qu'en temps normal. Peur de montrer ta gêne. Et le temps que tu te reprennes, il est trop tard. Tu entends la petite inspiration qu'il prend toujours avant les longs discours. Et tu commences à croire en l'apocalypse.

    « Je crois que je lui dirais...Je crois que je la prendrais dans mes bras et que je la laisserais plus partir. Et puis...je lui dirais que je suis là. Que je vais devenir fort, assez fort pour porter tous ses problèmes, pour être toujours là. Que je ne veux plus jamais la vexer ou la blesser. Que nos sorties me manquent, qu'elle me manque. Que je ne veux plus être loin d'elle...Que c'est la fille la plus magnifique que j'ai jamais vu, qu'elle est juste incroyable ! Que... Qu'elle est juste...Extraordinaire. Que y a personne comme elle ! Elle est forte et indépendante, elle croit en ce qui est juste et suit ses idées jusqu'au bout. Elle est tellement plus brillante que moi ! Sérieux, elle mériterait tellement mieux que moi ! Mais...mais je... »

    Tu sens ta bouche s'entrouvrir. De jeune secrétaire, tu es devenue poisson. Un peu moins sexy. Enfin. Là, honnêtement, tu t'en fous pas mal d'être classe ou non.

    « Que je l'aime. »

    Voilà. C'est terminé. Tu sais que c'est terminé. Tu sais qu'il ne pourra plus dire un mot de plus. Ses joues paraissent aussi brûlantes qu'un soleil. Il détourne le regard, comme pour se calmer, comme pour réaliser que oui, il vient bien de déballer tout ça. Et toi, tu restes là, les bras ballants, interloquée. Incapable d'un geste. Incapable de placer quoi que ce soit. Vacillante sur tes talons hauts, les yeux troubles, avec l'impression qu'on vient de te jeter dans le vide. Tu dégringoles, et dégringoles, et dégringoles encore. La gorge sèche comme si c'était toi, qui venait de parler. Déglutissant tant bien que mal, tu recules d'un pas pour pouvoir t'appuyer sur le bureau. Il tangue sous ton poids, manquant te faire tomber pour de bon. Tu avais oublié qu'il était bancal. Toi qui n'oublie jamais rien. D'un geste vague, tu enlèves l'élastique de tes cheveux. Avec ton peu de longueur il ne tenait plus grand chose, de toute façon.
    Et maintenant...
    Et maintenant il faut que tu parles. Que tu réagisses. Tu n'as pas le droit de ne rien faire. C'est toi qui lui a demandé de faire ça. Avec enthousiasme et bonne humeur qui plus est. Tu ne peux pas juste passer sur cet événement. Tu ne peux pas effacer les paroles de Jay comme on effacerait la craie du tableau.
    Tu aimerais bien, pourtant.
    Parce que tu es perdue. Parce que tu ne sais pas quoi répondre. Parce que tu as plus l'habitude des « viens là on baise » que des déclarations d'amour. Qu'elle te soit adressée ou non. Et tu t'en retrouves toute tourneboulée.
    Tes doigts fins se crispent sur le rebord du bureau. Tu lèves tes yeux cernés de khôl sur ton petit protégé. Tentes un sourire. Vague mouvement sur tes lèvres, esquisse d'un petit quelque chose. Et puis tu baisses les armes.

    « Pardon. C'était une idée stupide. »

    C'est le moins qu'on puisse dire. Tu passes une de tes mains dans tes cheveux, te grattant le haut du crâne, cherchant tes mots. Ne les trouvant pas. Il faut pourtant que tu poursuives. Tu as toujours tellement de choses à dire, d'habitude ! Une vraie pipelette, que rien n'arrête. Et là, tu es juste. Sous le choc. Quelque chose s'est déconnecté dans ton esprit.
    C'est possible d'aimer autant ?
    Oui, c'est possible. C'est possible. Mais toi tu l'ignorais, n'est-ce pas ? Tu n'envisageais même pas que l'amour pouvait prendre une autre forme qu'un lit. Ça te fout un coup dans le ventre. Un direct du droit, en plein dans l'estomac.

    « En tout cas... Ne crois plus une seule seconde qu'elle mérite mieux que toi. Tu. Après ce que tu viens de me sortir, tu n'as pas le droit de penser ça. Plus le droit, tu m'entends ? Tu es quelqu'un de formidable, Jay. »


    « Jay ». Tu savoures ce prénom. Si familier. En temps normal, il te fait sourire. Là, il te donne envie de pleurer. Tu te sens si triste. Si triste. Tu l'aimes tellement, Jay. Tellement. C'est ton élève préféré, ton pote, ton petit frère. Tu aurais tellement voulu qu'il soit heureux. Tu aurais tellement voulu pouvoir faire quelque chose pour lui. Quelque chose de concret, de palpable, de visible. Mais tu ne peux rien. La seule qui peut, c'est elle. Tu le sais bien, maintenant. Et ça te crée une boule dans la gorge impossible à diluer. Lentement, précautionneusement, tu te détaches du bureau. Ton visage se lève vers lui. Ton regard triste se pose dans le sien. Tu vacilles encore un peu. Mais beaucoup moins. Il faut que tu sois forte. Il faut que tu sois forte pour le soutenir. Doucement, tu le prends dans tes bras, posant ta tête sur son épaule, le berçant comme un enfant.

    « Je suis là. »

    Tu ne veux pas dire que tu es désolée. Parce que ce n'est pas ce que tu aimerais entendre si tu étais à sa place. Alors tu lui signales juste que tu es présente, toi. Même si tu ne peux pas lui enlever sa peine comme le pourrait Lucresia. Tu es là pour lui. Et tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour l'aider. Ton petit élève adoré.


Dernière édition par Joyce M. King le Sam 1 Sep 2012 - 9:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeMer 22 Aoû 2012 - 21:53

▄  some day nothing go right any more  Animal-art-beautiful-cat-cute-Favim.com-456051
A hug is like a bandage to a hurting wound ♥
    Jay se risqua à lancer un regard timide vers la secrétaire après sa tirade enflammée. Elle, si sûre sur ses talons, elle qui abordait un large sourire, elle qui semblait prendre la vie avec optimiste et s'amuser des petits malheurs de la vie. Elle qui semblait si forte, semblait ébranlée par ce flux de paroles un peu maladroites, soudain aussi fragile qu'un château de cartes. La forteresse s'était transformée en cristal fragile. Elle s'accroche à son bureau branlant comme si elle se noyait, comme s'il l'avait poussé en arrière, comme s'il avait touché un point faible qu'il n'avait jamais soupçonné. En quelques secondes, elle semblait être passée de la femme forte à une jeune femme fragile, vacillante qu'on aurait envie de prendre dans ses bras pour la retenir de tomber.
    « Pardon. C'était une idée stupide. »
    Elle tenta un sourire, que l'adolescent lui rend, timide et perplexe. Parce que c'est la situation la plus bizarre de sa vie, qu'il vient de déballer tout ce qu'il lui passe par la tête à Joyce et qu'il ne sait plus quoi faire ou où se mettre mais, elle non plus. Parce qu'il se sent un peu paumé maintenant qu'il a lâché tout ce qu'il avait sur le cœur. Et après ? Lucresia ne va pas soudainement apparaître par cette porte, lui faire un magnifique sourire et se jeter à son cou. La vie, ce n'est pas comme dans les contes de fées, la vie ce n'est pas aussi facile que ce que l'on raconte. Malheureusement, tout ne pouvait pas s'arranger d'un simple coup de baguette magique.
    « En tout cas... Ne crois plus une seule seconde qu'elle mérite mieux que toi. Tu. Après ce que tu viens de me sortir, tu n'as pas le droit de penser ça. Plus le droit, tu m'entends ? Tu es quelqu'un de formidable, Jay. »
    Le môme hocha lentement la tête, docile, comme un mécanisme bien huilé, une habitude, une routine parce que les mots lui manquent, parce que son peu de neurones essayent d'analyser ce qu'elle vient de lui dire. Il l'aime bien Joy, beaucoup même mais, elle n'est pas du genre à tomber, pas du genre à lui faire des compliments aussi directs. C'est peut-être ce genre de situation où l'on peut juste esquiver un sourire, essayer de mémoriser ces mots et essayer d'aller mieux parce qu'il n'y a guère grand chose à faire de plus.
    Lentement, elle traverse la pièce et il n'a jamais eu aussi peur qu'elle tombe et se brise en deux aussi facilement qu'on déchirerait une vulgaire feuille de papier. Elle l'enlace, posant sa tête sur son épaule pour le bercer. Il est surpris mais, il ne résiste pas, il se laisse faire comme un pantin. Doucement, il passe ses bras autour de son dos, il pose son front sur son épaule et il ferme les yeux, se laissant bercé par Joyce. Parce que le môme n'est encore qu'un enfant et pas encore un homme même s'il essaye de le devenir, un jour, pour Lucre. Parce que oui, la vie n'est pas facile mais, on ne peut qu'essayer de faire de son mieux encore et encore. Parfois, il y a des coups qui nous ébranlent tellement fort qu'on tombe à la renverse, parfois il y a des choses contre lesquelles on ne peut pas lutter alors, ça fait du bien de sentir qu'il y a quelqu'un à côté de nous pour nous relever quand on en a besoin. Pas forcément, la personne dont on a le plus envie, pas forcément de la façon la plus douce qui soit. Mais, avec de la chance, elle sera là, cette main amie pour nous soutenir quand nos jambes faiblissent.
    « - Je suis là.
    - Merci. » Souffla-t-il en la serrant un peu plus fort contre lui. Joyce c'est un peu comme sa grande sœur qui lui donne des conseils bidons, sa mère parfois, sa conseillère matrimoniale souvent, sa première fois aussi, son amie toujours. Même si elle ne sait pas toujours s'y prendre, même si ce n'est pas facile de relever quelqu'un qui semble vouloir baisser les bras, quelqu'un qui a du mal à tourner rond, il sait qu'elle est là pour le tirer par le col si ses jambes menacent encore de fléchir ou de le laisser tomber. Il sait qu'elle a essayé, que même si ça ne pourra pas le guérir, ça lui fait du bien.
    « Eh, ça vire presque en mélodrame comme ça. » Il tente un ton un peu moins sérieux, un peu d'humour même si l'esprit n'y est pas vraiment et que sa voix tremble encore un peu, que les larmes ne sont jamais loin. On ne pouvait malheureusement pas reconstruire aussi vite que l'on pouvait détruire, un rien pouvait faire s'effondrer ce qu'on avait mis des années à construire lentement. Il suffisait de trouver la ou les mains pour nous relever et nous donner le courage de reconstruire ce qui était tombé. Encore et encore.
    Jay ne s'éloigna pas pour autant, il avait l'impression que s'il le faisait, il allait juste éclater en sanglot une nouvelle fois. Une nouvelle vague aussi harassante que les précédentes, qui lui nouerait définitivement la gorge et écarterait pour quelques temps ses promesses. Il était là pour retrouver sa Lucre, il le voulait vraiment, il avait envie de s'y accrocher encore un peu. Il avait envie d'éclater de rire aussi, de rire à ne plus réussir à respirer correctement et faire comme si tous ces problèmes de sentiments n'existaient pas. Faire comme si votre monde ne pouvait pas s'écouler du jour au lendemain, comme ça, sans crier garde. Retrouver toute son insouciance mais, cela était le seul chemin pour laisser l'enfant et devenir un homme (même s'il était un peu en retard du haut de ses dix-sept ans).
    Il inspira un peu d'air.
    « Si on continue comme ça j'crois que j'vais...vraiment pleurer. » Il marqua une pause. « Dis. Tu m'en veux pas trop si j'mouille ton parquet ? »

    (Parce que Jay est un chat ♥)
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Mirage
Joyce M. King
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MessageSujet: Re: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeSam 25 Aoû 2012 - 17:30

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« It's okay to say you've got a weak spot
You don't always have to be on top
Better to be hated than love, love, loved for what you're not. »

    « Merci. »

    Un simple mot, et tu te sens au bord des larmes. Toi. Au bord des larmes. Si on t'avait dit ça quelques jours plus tôt, tu aurais probablement ris aux éclats. Quoi ? Moi, en train de pleurer ? Tout en étant sobre ? Mais vous avez rêvé ha ha ! Jamais !
    Et pourtant, il y a cette petite boule dans ta gorge, tandis qu'il te serre un peu plus fort dans ses bras. Il y a ce tremblement, qui parcourt tes mains dès que tu oses relâcher un peu la pression. Tu n'aurais jamais osé croire qu'une simple histoire d'adolescents pourrait te rendre aussi malade. La seule chose que tu ne comprends pas, Joyce, c'est que ce n'est pas une simple histoire. C'est celle de Jay. Et c'est ça, qui te donne envie de vomir. C'est que ce soit son malheur, qui te perturbe autant. Aurais-tu réagis de la même façon pour quelqu'un d'autre ?
    Certainement pas.

    « Eh, ça vire presque en mélodrame comme ça. »

    Tu t'entends rire un peu. Mais tu t'arrêtes bien vite, un peu choquée. Qu'est-ce que c'était, cet éclat chevrotant sortant d'entre tes lèvres ? Ton rire à toi n'est pas comme ça ! Non, toi tu. Tu es franche et nette quand tu ris. Tu donnes envie de rire aux autres. Là, c'est plutôt un trémolo déprimant, que tu viens de sortir.
    Donc ce n'était pas toi.
    Tu as dû te perdre en chemin, quelque part dans l'histoire de Jay. Un morceau de toi-même s'est accroché à sa déclaration. Un petit bout de rien du tout, minuscule pièce, qui aurait pu être insignifiante, si ça n'avait pas été celle capable de te tenir débout. C'est pour ça que tu vacilles. C'est pour ça que tu tangues, tel un bateau à la dérive. Tu cherches un repère quelque part, avec l'impression que tout est vide autour de toi. Tu fermes les yeux, et le sol se dérobe sous vos pieds. Tu te sens tomber, tomber, tomber. C'est comme si tu revenais à l'époque où l'immeuble s'est effondré. A ce jour où on t'as annoncé que tu n'avais plus de frère, plus de mère, plus d'appartement. Tu ne pleures pas, tu ne cries pas, tout reste coincé en toi. Mais tu te sens mal. Si mal.
    Souris, Joyce !
    Oui. Souris, Joyce. Souris pour Solal, pour Éléonore. Souris pour Jay. Ce n'est pas à ton tour de t'ébranler. Il faut que tu sois forte. Aussi forte qu'un roc. Que tu récupères la pièce manquante de ton mécanisme. Souris, Joycie.

    « Si on continue comme ça j'crois que j'vais...vraiment pleurer. »

    Voilà. Lui, il a le droit de pleurer. Toi, tu te dois d'être en forme. D'être comme d'habitude. De récupérer ton rire et de te mettre à parler fort.
    Souris, merde.

    « Dis. Tu m'en veux pas trop si j'mouille ton parquet ?
    -Imbécile. »

    Ah. C'est sorti tout seul. Les vieilles habitudes reviennent, c'est bien. Tu es sur la bonne voie.
    Lentement, tu inspires le plus d'air possible. Tu resserres un peu ton étreinte. Et tu fais ce que sont censés faire toutes les grandes personnes dans des cas pareils. Tu relativises.
    Tu te dis que tu es en bonne santé, que tu as une boulot, un toit. Tu te dis que tu n'es pas trop mal fichue, que tu as des potes, des amants, que tu sais faire la fête. Tu te dis que la cigarette n'a pas encore trop défoncé tes poumons. Tu te dis qu'il ne se passe pas un jour où tu t'ennuies vraiment. Tu te dis que tu es heureuse. Et tu es heureuse, n'est-ce pas ? Alors que Jay porte tout un tas de tristes choses sur son dos en ce moment, toi tu es pleine à craquer de jolis moments.
    Tu expires. Ouvre les yeux. La boule dans ta gorge a disparu. Bien. Bien. Parfait, même. Ça commençait à t'agacer, d'être faible comme ça.

    « Comment est-ce que je pourrais t'en vouloir, hein ? Pleure, si c'est ça qu'il te faut pour aller mieux. M'enfin, j'en doute un peu. »

    Tu n'as pas parlé très fort. Tu n'as pas parlé très vite. Mais ta voix est restée stable. Sans trémolo intempestif. Alors c'est déjà bien. Tu es prête à le soutenir. Pour de vrai. Et aussi longtemps qu'il te faudra. Ce n'est pas de ta faute, après tout ! Ce n'est pas de ta faute, si tu as besoin d'un moment de vide pour arriver à être dure par la suite. C'est ta façon de fonctionner. Parce que tu n'es pas aussi forte que tu en as l'air. Tu es en équilibre sur un fil. En temps habituel, tu es une plutôt bonne funambule. Mais au moindre coup de vent, tu bats des bras. A partir de là, il te faut plus ou moins de temps. Pour parvenir à redevenir bien droite sur ton fil. Et à avancer de nouveau.
    Sans crier gare, tu relâches la pression. Tes mains vont se poser sur les épaules de ton élève adoré, et tu recules pour pouvoir le regarder bien comme il faut, droit dans les yeux. Tu le contemples un instant. Ses cheveux pas bien coiffés, son visage pâle, ses yeux tristes. Et tu te dis que même avec tout ça, il est mignon. Il sera toujours mignon, de toute façon. Il lui manque juste un peu d'amour. Il lui manque juste un peu de bonheur. Il lui manque juste un peu de joie de vivre. Tout ça, tu l'as, toi. Alors tu ne vois pas pourquoi tu ne lui en donnerais pas un peu.

    « Elle va revenir, ta Lucresia. Elle a peut-être quelque chose qui ne tourne pas rond en ce moment, mais elle ne peut pas t'abandonner. Je le sais, moi, chéri. Alors ne t'inquiète pas. Respire à fond. Et souris, mon ange. »

    Tes yeux se plissent, tes pommettes remontent, tes dents blanches se découvrent largement.
    En attendant de recevoir son sourire. Tu lui donnes le tien.
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Préfet - Lychnis
Jay K.A. Marshall
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MessageSujet: Re: ▄ some day nothing go right any more    ▄  some day nothing go right any more  Icon_minitimeDim 2 Sep 2012 - 10:02

▄  some day nothing go right any more  Boy-cute-friendship-girl-love-Favim.com-304379
A friend is someone who understands your past, believes
in your future, and accepts you just the way you are
    « Comment est-ce que je pourrais t'en vouloir, hein ? Pleure, si c'est ça qu'il te faut pour aller mieux. M'enfin, j'en doute un peu. »
    Non, verser encore toutes ses larmes ne lui rendrait rien : ni Lucre, ni le temps perdu à l'attendre, ni son innocence d'antan. Verser toutes ses larmes ne lui permettraient pas de se sentir mieux ou soulagé. Tout ce dont il avait besoin c'était Lucre, c'était ce qu'il ne pouvait plus avoir. C'était Elle. Mais, il était incapable de le retenir. Ses yeux se remplissaient une nouvelles fois de larmes, se brouillaient en écartant toute résistante ou volonté de les garder pour lui. Comme si son cœur était devenu indépendant de sa volonté, que son cerveau s'était déconnecté pour ne pas avoir suivre la conduite de la raison. Qu'elle aille se faire voir semblait-il fanfaronner fièrement, clamer avec arrogance.
    Des sanglots silencieux, si fragile qu'on les cueille délicatement au creux de notre main, quand, enfin, on remarque leur existence. Jay laisse sa tête reposer complètement sur épaule, s'appuyer dessus sans que son cou n'ait à porter sa tête lourde de tristesse, lourde de souvenirs encombrants. Parce que même l'espace d'un instant, ça fait du bien d'arrêter de tout porter sur nos épaules, que déléguer un peu, ça les rend plus légers, plus facile à porter. Son cœur saigne, sa tête explose, il est ridiculement pathétique comme ça mais, elle accepte quand même de le soutenir. Elle l'accepte même le visage couvert de larmes, l'air fatigué, s'accrochant désespérément à quelques souvenirs, l'air un peu perdu d'un petit chien.
    Elle brise leur étreinte, lui prend les épaules pour le fixer.
    « Elle va revenir, ta Lucresia. Elle a peut-être quelque chose qui ne tourne pas rond en ce moment, mais elle ne peut pas t'abandonner. Je le sais, moi, chéri. Alors ne t'inquiète pas. Respire à fond. Et souris, mon ange. »
    Et elle sourit, dévoilant ses dents, haussant ses pommettes, créant une petite fossette. Souris, mon ange. Souris à la vie. Souris parce que ça ira toujours un peu mieux. Jay obéit, inspira et sourit. Un petit sourire timide loin de ses grands sourires de singe et de ses yeux rieurs, un sourire discret qui faisait pâle figure face à son habituelle bonne humeur. Mais un sourire quand même, les yeux larmoyants, reniflant, l'air aussi piteux qu'un bébé chien.
    Elle semblait si confiance, sa Joyce. Elle semblait savoir ce qu'elle disait, en être convaincue et il n'avait qu'une envie : la croire. Même si, ça lui semblait difficile, ardu, compliqué. Même si son esprit ne semblait pas vouloir s'y prêter, il voulait vraiment y croire. Plonger ses deux mains dans cet espoir, le serrer tout contre lui comme un bébé, le serrer assez fort pour ne pas qu'il s'échappe. Parce qu'essayer de l'oublier ne marche pas, parce qu'il a promis de l'attendre pour toujours, jusqu'au bout de la galaxie. Et même plus loin, encore.
    La sonnerie retentit, le fit sursauter, lui rappela que cette pause déjeuner ne serait pas pour toujours, qu'elle devait bien prendre fin à un moment ou un autre. C'était l'heure de retourner en classe. Cours de mathématiques. Mais, il n'a pas envie de partir, pas envie de retourner en classe, pas envie de bouger tout court. Une envie de ne rien faire à part rester là à sourire bêtement. Pourtant, ce n'est pas comme si l'on avait le choix de faire tout ce qu'on voulait comme on voulait. C'est ce qu'on appelait imprévus qui rajoutait toujours des contraintes, il fallait juste serrer les dents, utiliser un peu sa tête et les surmonter.
    « Je. Je crois que j'dois y aller. Ha. » Tente-t-il en s'essuyant les yeux, ses joues mouillées du revers de sa manche. Ce serait idiot de traverser l'école comme s'il venait de regarder un film à la fin qui vous prend aux tripes, il l'aurait vraiment discret. Pas que la discrétion était un sujet qui pouvait le gêner mais. On aime difficilement se montrer faible et tremblant à qui veut bien le voir, comme un spectacle. Il préférait avoir l'air fort. Pour Lucre, au moins. Pour Joyce.
    « Je te laisse le reste. » Il désigne lentement le sachet en plastique qui devait contenir encore quelques restes du repas qu'il lui avait apporté. Il avait utilisé toute sa pause déjeuner pour pleurnicher comme un gamin. Et elle ne devait pas avoir tant de temps que ça pour manger tranquillement. Il était gentil le Jay, un peu trop, même.
    Il la serra une dernière fois, lui embrasse gentiment le front, avant de s'éloigner un peu parce que c'était 'heure, que ça pressait. Un sentiment d'obligation l'envahit, de contrainte, même si tout le monde savait qu'il risquait de retourner profiter du soleil après une heure ou deux.
    « Prends-soin de toi hein ! La prochaine fois, j'te promets que je sourira ! » Nouveau sourire timide et l'aîné Marshall a disparu, comme il était venu.
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