| | | Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre} |  |
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|  Sujet: Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre}  Jeu 29 Mar 2012 - 11:56 | |
|  « Le soleil, l'or des pauvres. »Le cliché veut que lors des journées chaudes, le héros se rende à la plage pour s'y rafraichir (pour le fanservice également, mais ça ne compte pas dans ce cas) et pour s'amuser un petit peu. La chance voulait que cette journée de repos soit ensoleillée et qu'il puisse donc aller se baigner sans soucis. Il avait passé près d'une heure à courir dans tout les sens pour retrouver ses affaires dans sa chambre (vive le désordre) et sur le chemin, avait eu du supporter la crise de Flandre qui ne voulait décidément pas rester dans sa pokéball alors que lui allait à l'eau. Il avait donc, après avoir fait son sac, rappelé le hérisson de feu avant de partir. Et le voilà donc arrivé, les pieds sur le sable brûlant (un détail qu'il arborait, au passage), à regarder la mer comme un idiot avec un grand sourire sur le visage. Les vagues léchaient le rivage avec une lenteur qui indiquait que le vent ne soufflait pas ; ce qui était décidément un très bon signe (car même s'il aimait les défis, recevoir une vague gigantesque sur le visage n'était pas vraiment son truc). L'odeur du sel lui remontait dans les narines, mais il n'en avait cure ; comme si le paysage presque paradisiaque avait eu raison de ces désavantages. Comme il n'avait pas envie d'être seul, il avait fait sortir Tarsal, qui se trouvait sur son épaule. Il s'était mis en tailleur à terre et jouait nonchalamment avec le sable et l'eau qui avançait jusqu'au bout de ses pieds. Dans sa région natale, il ne voyait que des lacs et des rivières. Le peu de fois où il avait vu la mer, cela s'était déroulé lors des vacances, quand sa grand-mère emmenait lui et sa jumelle à Irisia. Mais la berge de cette ville n'était rien en comparaison ; là-bas, les rochers trop nombreux lui donnaient des douleurs aux pieds. Ici, à par la chaleur du sable, rien ne le dérangeait plus que ça. Il s'agissait d'une sensation étrange ; depuis qu'il était petit, il ne s'était jamais senti seul. Lorsqu'il voulait sortir, il lui suffisait de tirer sa sœur dehors et tout allait bien. Mais là, contrairement à auparavant, il ne pouvait pas compter sur quelqu'un pour se changer les idées. Il n'était pas triste, ne vous trompez pas, il s'agissait juste de nostalgie. Ray, sentant la sensation de mélancolie qui s'était emparée de son dresseur, se colla un peu plus à lui, ce qui amena un petit sourire amusé sur ses lèvres. Le brun se releva et s'épousseta. Il pouvait toujours aller se baigner maintenant, non ? Il n'avait pas pris de crème et le soleil tapait fort aujourd'hui, mais il avait toujours été téméraire... Remarquez, c'est un défaut, pas une qualité. Il rentra donc dans l'eau, Tarsal sur ses épaules, et grimaça en constatant qu'elle était plutôt froide. Mais têtu comme il l'était, il refusa d'en sortir, se disant qu'elle pouvait chauffer avec le temps et devenir supportable. Mais bizarrement, si d'habitude il adorait faire des longueur et nager pendant des heurs sans raison, il ne ressentait rien cette fois-ci. Il avait beau aider la petite créature sur ses épaules à profiter de la mer, mais rien n'y faisait, même l'air heureux de son compagnon ne lui fit plaisir. Magnifique, s'il faisait une crise maintenant, ça serait une catastrophe... Il se convainquit de repousser ces sentiments dérangeants derrière son masque et un sourire, ce qui marchait toujours. Mais il n'arrivait toujours pas à se détendre, alors il sortit de l'eau sans attendre. Il arriva sur la terre ferme une nouvelle fois et resta debout en observant la mer qui se trouvait dorénavant derrière lui. Il poussa un long soupir et, faisant descendre Ray, il se décida à marcher sur le rivage ; il n'avait pas envie de nager, finalement (le lunatique a ses raisons que la raison ignore), alors il se décida à seulement laisser ses pieds être humidifiés par l'eau salée . A ses côtés, le pokémon psy trainait son corps blanc en jouant avec des petits tas de sable qu'il faisait. Vraiment, l'ennui se faisait sentir et il se demandait bien ce qu'il pouvait faire. Sans vraiment s'occuper de ce qui l'entourait, il marcha sans but, une expression feignant la normalité sur son visage. Ethan siffla un air qu'il avait entendu il y a longtemps, se demandant ce qu'il allait pouvoir faire du reste de sa journée. Allait-il vraiment faire le tour ? Ça ne lui paraissait pas si intéressant dorénavant, mais il n'avait rien d'autre à faire, alors... Il passa machinalement une main dans ses cheveux, ébouriffant les mèches noires encore un peu plus. Dire qu'il serait ennuyé serait un euphémisme, sérieusement. Bon, en apparence, il était juste un badaud qui passait par là, et personne n'aurait pu deviner ce qui passait dans sa petite tête. Sauf que soudain, Tarsal, sans raison, se mit à courir droit devant lui. Interrogé, Ethan le suivit, se demandant quand son pokémon était devenu aussi rapide. Il ne fit pas vraiment attention à où il allait, concentrant ses yeux sur la petite silhouette de la créature aux pouvoirs psychiques. Il passa une trentaine de secondes à courir, jusqu'à ce que finalement, Ray s'arrête et devienne immobile, mais néanmoins débout. Soupirant, l'adolescent reprit son souffle et dit d'une voix coupée par sa respiration haletante : « Ray, qu'est-ce qui t'as pris ? Qu'est-ce qu'il y a de si... Oh. »Il releva la tête pour se rendre compte que quelqu'un se trouvait juste devant eux. Vous avez dit bizarre ? Il devait probablement avoir l'air stupide avec ses paupières qui se fermaient et s'ouvraient plusieurs fois... « Euh... Désolé de vous déranger, mais il semble que Tarsal vous ait suivi... »Il afficha un sourire bancal, tentant de se mettre dans le crâne qu'il n'avait pas à être gêné. Mais là, il devait avoir l'air sacrément idiot, où il ne s'y connaissait pas. |
| | | |   Nia AntonelliMenthae
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Nombre de Badges : Zero  | | Sujet: Re: Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre} Ven 6 Avr 2012 - 20:48 | |
| « Parfois on regarde les choses
Telles qu'elles sont
En se demandant pourquoi. » Nia avait trois problèmes, ce jour-là.
Le premier, était qu'elle n'aimait pas nager. Ou plutôt, qu'elle ne savait pas. A peine rentrait elle dans l'eau qu'elle se mettait à paniquer, se demandant à tout moment si elle ne risquait pas – tout de même ! - de se noyer. Du coup elle se mettait à battre des bras comme une folle, à bouger dans tous les sens, à tout faire pour rester à la surface. Sans que personne ne se risque à l'approcher pour lui montrer que le plus simple, pour ne pas sombrer, était d'arrêter de se comporter comme une hystérique, de se calmer, et d'avancer tranquillement.
Le deuxième, était qu'elle avait, en plus de celle de l'eau, une peur inconsidérée des maillots de bain. Enfin, de son corps. Quelle chose plus étrange qu'un corps ? En perpétuel changement, toujours à vous surprendre au mauvais moment. Tiens, un bouton ! Tiens, une plaque ! Tiens, un bleu ! Et le maillot de bain, deux pièces qui plus est, était le meilleur moyen pour mettre en évidence tous les défauts parcourant son être. Oui, voilà, c'était une horreur. Surtout que Nia était la fille la plus pudique et la plus timide au monde. Avec sa poitrine si peu existante, ses rondeurs encore enfantine malgré ses dix-sept ans, ses tâches de rousseur sur ses joues pâles. Elle se sentait mal dans son corps. Elle se sentait mal en maillot de bain. D'où sa seconde peur.
Et enfin, le troisième, était qu'elle avait paradoxalement une attirance irrésistible pour la mer. Que voulez-vous. C'était si joli ! Cette étendue bleutée, cette façon qu'avait les vagues de rouler sur elle-même, avant d'exploser en une écume blanchâtre. Quel que soit le jour, quelle que soit la saison, Nia avait toujours affreusement envie d'aller se baigner, quand elle se retrouvait face à l'océan. C'était comme l'aiguille d'une boussole, se précipitant sans réfléchir vers le Nord. Nia était une aiguille. Une aiguille qui, ce jour-là, pointait droit vers la mer, lui causant le plus gros dilemme de sa vie.
Parce que, quoi ! Est-ce qu'elle devait aller se jeter à l'eau, au risque de se noyer ? Ou est-ce qu'elle devait sagement rester assise sur son rocher, à contempler l'horizon jusqu'à ce qu'il fasse nuit – et à s'ennuyer copieusement, soyons clairs - ? Elle s'était déjà changée. Maillot de bain prêt sous ses mille et une couches de vêtements. Mais elle hésitait quand même. Oui, non, aujourd'hui, demain, dans un mois, un an ? Être prudente, sage, bien élevée ? Ou se montrer téméraire, rien qu'une fois dans sa vie ? C'était tellement fatiguant, d'être toujours polie, de toujours rester bien à sa place.
Fixant son regard sur la houle furieuse, elle soupira.
Son Chinchidou vint se pelotonner contre son ventre en glapissant doucement, lui tirant un petit sourire. Bon. Avant toute chose, elle avait intérêt à vérifier s'il n'y avait personne. Parce que s'il y avait la moindre âme qui vive, le problème serait réglé. Elle n'y irait pas. Hors de question de montrer sa peut-être future tentative de suicide involontaire à qui que ce soit à part ses pokémons ! Quittant son trône de pierre, elle avança de quelques pas pour inspecter la plage, cachée à demi derrière un arbre. Le désert total. No man's land complet. En même temps, vu le froid qu'il faisait... Pas étonnant qu'elle soit seule au monde. Bien, bien, bien. Bien, bien. Bien.
Donc là, en théorie, elle était censée pouvoir y aller. Oui, elle pouvait. Pouvait. Et elle allait le faire. Oui, bien sûr ! Juste quelques secondes. Minutes. Heures ? Argh ! Non, non, il fallait qu'elle se lance ! Si elle continuait à avancer à reculons dans la vie, elle n'arriverait jamais à rien. Et elle deviendrait vieille. Et grosse. Très grosse. Et poilue. Comme une araignée. Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Pleurant à moitié face à ses propres pensées, l'adolescente quitta en vitesse son pull, son jean et ses chaussures, les larguant à côté de son rassurant rocher. Les deux pokémons, installés dans un coin, la regardaient d'un air légèrement dubitatif. Qu'était-elle donc en train de faire ? Leur Nia froussarde à en mourir devenait elle une aventurière en herbe ? Impossible... Ils avaient beau l'adorer, ils n'arrivaient pas à l'imaginer autrement qu'en une jeune fille tremblante et effrayée.
Et ils avaient raison. Car sa lueur de courage disparu à l'instant où quelqu'un jaillit de – relativement – nulle part. Deux « quelqu'un », même. D'abord un pokémon. Un Tarsal, adorable, qui remplit les yeux de la jeune fille d'une certaine angoisse. Parce qu'à Alcea Rosea, il n'y avait que très très très très TRES rarement de Tarsal sauvage, tout seul, à la plage. En d'autres termes, son dresseur ne devait pas être bien loin. Hypothèse qui se confirma quelques secondes plus tard, quand un jeune homme débarqua en courant. Les cheveux bruns complètement décoiffés, plus épuisé qu'un marathonien après des heures d'effort. La jeune fille, entourant automatiquement ses bras autour de son ventre, se figea sur place.
« Ray, qu'est-ce qui t'as pris ? Qu'est-ce qu'il y a de si... Oh. »
Ah, il l'avait remarquée, en plus. Là, elle commençait vraiment à paniquer. Elle était devant un garçon, - UN GARÇON -, qui clignait étrangement des yeux. En maillot de bain. A cinq mètres de la mer. Alors qu'elle ne savait pas nager. Qu'allait-elle pouvoir répondre, s'il lui demandait ce qu'elle faisait ici ? « Oh, j'allais seulement me noyer, ne vous inquiétez pas ! ». Elle passerait pour une folle ! Une débile profonde ! Une pauvre fille désespérée qu'il vaut mieux laisser éternellement seule ! Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !
« Euh... Désolé de vous déranger, mais il semble que Tarsal vous ait suivi... »
Il. Il la vouvoyait ? Elle, la petite Nia toute tremblotante ? Oh, non, non ! Elle, elle vouvoyait tout le monde, mais les autres n'avaient absolument pas à en faire de même ! Elle n'était pas grand chose, après tout. Oui, elle était banale. Elle n'avait pas de talent particulier, pas de don, elle n'était même pas vraiment douée pour les combats pokémons ! Non. Alors, heu. Que devait-elle faire, à présent ? Lui demander de la tutoyer ? Trop étrange. Se rhabiller, alors qu'elle n'était même pas encore allée se baigner, et partir en courant ? Encore plus étrange. Déstabilisée, le rouge lui montant progressivement aux joues, Nia ouvrit et referma plusieurs fois sa bouche. Elle n'avait décidément jamais été douée pour la communication. Des jambes jouant des castagnettes, des joues rouges pivoines, des allures de gamine et une langue aux abonnés absents : elle devait avoir fière allure. Ouh. Il fallait. Oui, il fallait au moins qu'elle résolve un de ces problèmes. Prenant son courage à deux mains, inspirant profondément, elle prit donc la parole de sa voix pas plus élevée qu'un murmure.
« Je... Enfin, vous... C'est-c'est moi qui suis... Désolée. Je vous dérange, sûrement. Je suis heu... Nia... Enfin je... Je pensais que. Qu'il n'y avait personne et... »
Peur. Toujours cette peur, lui mangeant le cœur, lui donnant envie de se cacher dans un trou de souris. Un peu perdue, elle frissonna au premier coup de vent, les yeux fixés sur ses pieds. Quelque chose, il fallait qu'elle dise quelque chose. Qu'elle continue. Elle ne pouvait pas s'arrêter là. Si seulement elle était plus courageuse ! Tout serait plus simple. Beaucoup plus simple. Allez Nia. Allez. Parle. Délie ta langue, calme-toi, exprime-toi. Juste une fois. Sans t'arrêter.
« Votre pokémon est adorable. »
Bon. Elle était passée d'un sujet à un autre sans transition et avait parlé excessivement vite, mais c'était déjà pas mal. Elle avait réussi à dire une phrase entière à un inconnu sans trébucher sur les mots. Good job. Son visage d'ordinaire si blanc toujours rouge tomate, elle leva les yeux vers le jeune homme. Et elle lui fit un mince sourire. Sourire gêné, sourire difficile, sourire obtenu après mille efforts. Mais un sourire quand même.
Précepte numéro un de la personne courageuse : toujours regarder son interlocuteur dans les yeux.
Dernière édition par Nia Antonelli le Sam 26 Mai 2012 - 18:08, édité 2 fois |
| | | | | | Sujet: Re: Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre} Dim 8 Avr 2012 - 15:27 | |
|  « Les souvenirs sont les rides de l'âme. » Ethan est la signification même de « l'imbécile heureux ».
Vraiment, sans rire. Quiconque l'a déjà côtoyé sait que l'adolescent garde toujours la bonne humeur et ne semble jamais être affecté par le malheur et la tristesse autour de lui. Car il est ainsi ; une sorte de personne qui sourit à tout le monde sans s'inquiéter du lendemain. Alors il n'était pas étonnant de constater qu'il affichait son plus beau sourire amical à une inconnue ; c'était dans sa nature, à vrai dire. Malgré les tremblements et la gêne largement visible grâce à aux joues rougies de la jeune fille, Ethan ne paraissait pas du tout comprendre que pour l'autre, la situation était gênante. Mouais, allez faire comprendre ça à un idiot tel que lui. En fait, non. Ça, c'est en apparence. En réalité, il savait pertinemment que son interlocutrice était extrêmement gênée, pour une raison qu'il ignorait néanmoins totalement ; allez parler d'un moment bizarre. Il passa sa main derrière sa nuque, se rappelant les mots qu'elle venait de dire précipitamment. Bon, il n'avait pas tout compris et il était probable qu'il n'y arriverait jamais (l'idiot a ses raisons que la raison ignore), mais en tout cas, le comportement de l'inconnue lui faisant penser à quelqu'un... A Skye. Oui, c'était ça. Lorsqu'il était plus petit, il était toujours le plus extraverti des deux tandis que sa sœur restait à l'arrière, à toujours être gênée et à se cacher derrière lui. Bon, dorénavant, c'était radicalement différent, il était celui qui se faisait embarquer dans les problèmes, mais la ressemblance était bien trop présente. Il devait sûrement avoir l'air stupide, à la fixer comme cela sans raison. Vu qu'elle bafouillait et tentait de trouver ses mots, il n'y avait pas énormément de soucis ; il pouvait se plonger dans ses souvenirs quelques instants. De toute façon, aujourd'hui était une journée où il broyait du noir, apparemment. Et comme d'habitude, il le cachait de façon parfaite, sans que personne ne puisse le voir. Mais laissons derrière nous les sujets tabous, on risquerait de tomber en dépression avant de comprendre quelque chose. Question physique, les deux ne se ressemblaient évidemment pas, mais il s'agissait juste de ce langage corporel qui était en tout point exacte à celui de sa jumelle lorsqu'elle était plus petite. Mais ce devait être sa mélancolie qui parlait, il n'y avait pas d'autre raison ; il fallait vraiment qu'il apprenne à contrôler ses souvenirs, ou ils deviendraient dérangeants.
Il l'observa se débattre pour réussir à formuler une phrase correcte, non sans se demander s'il devait réagir. Ça serait peut-être plus simple, non ? Que de rester là, comme un idiot, à sourire comme... Vraiment, il n'y avait pas de mots. Il attrapa Ray dans ses bras, l'empêchant de s'enfuir à nouveau (il n'avait vraiment pas envie de le poursuivre à nouveau, ça avait déjà été pénible une fois) avant de se relever (car oui, depuis tout à l'heure, il était agenouillé comme un abruti à cligner des yeux) et de s'épousseter avec une seule main (l'autre étant occupée à maintenir le pokémon psy contre son torse, mon dieu ça fait beaucoup de parenthèses). L'adolescent jeta un bref coup d’œil autour d'eux, remarquant qu'il n'y avait quasiment personne qui profitait de l'eau. En même temps, elle était glacé. Belle observation, Ethan. Et c'est toi, le génie de la famille ? Les pensées du brun furent perturbées par la voix soudainement plus sûre de l'inconnue, qui arriva finalement à faire une phrase complète.
« Votre pokémon est adorable. »
C'était un début. Là, il pourrait commencer une discussion correcte. Il se demandait vraiment ce qu'elle avait, pour avoir aussi peur de lui. Avouons-le, il était tout le contraire d'un monstre, non ? Et il ne se souvenait pas d'être devenu effrayant du jour au lendemain, du moins dans ses souvenirs. Par contre, ce qu'il fallait répondre, il n'en avait aucune idée. Mais quelque chose clochait et l'avait fait tiquer depuis tout à l'heure. Le comportement de Ray, pour être exact, était inhabituel. D'ordinaire, le Tarsal était extrêmement timide et ne se serait jamais approché de quelqu'un sans raison ; il avait déjà eut un mal fou à l'amadouer et à gagner sa confiance... Le simple fait qu'il se soit approché de quelqu'un qu'il n'avait jamais vu ni d’Ève ni d'Adam le troublait, alors l'avoir suivie ! Franchement, il était complètement perdu. Paumé. Il fronça légèrement les sourcils en caressant la tête du pokémon psy. Il se décida de poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis plusieurs secondes.
« Yep ! Mais c'est bizarre, d'habitude, Ray ne s'approche pas des inconnus... »
Franchement, c'était bizarre. Bah, il avait lu quelque part, après avoir reçu son compagnon psychique, que les Tarsal pouvaient percevoir les émotions humaines grâce aux cornes sur leurs têtes. C'était probablement à cause de ça, il n'y avait pas d'autre explication, sinon. Le sourire gêné de la jeune fille aux cheveux bruns l'encouragea à abandonner le sujet ; il n'aurait pas voulu installer un nouveau silence. Franchement, ce n'était pas son truc et il préférait largement que le trouble disparaisse.
« Ah, j'oubliais ! Moi, c'est Ethan. Ethan Tanner. Euh... Sans vouloir être indiscret, qu'est-ce que vous faites là ? »
Néanmoins, il se rendit compte par la suite de son manque de politesse. Que voulez-vous, lorsque votre grand-mère vous élève avec le principe très clair d'être TOUJOURS poli, quel qu'en soit les circonstances. « Si la maison prend feu ou si un tsunami se déchaîne, n'oublie JAMAIS les s'il te plaît, les pardons et te présenter. ». Règle numéro un de la famille Tanner (du moins de la partie qui n'est pas morte ou devenue folle, oui cette blague est glauque) : reste poli en toutes circonstances. Donc automatiquement, ne laissant même pas le temps à l'autre de répondre, il demanda :
« Ha ! J'aurais du vous demander votre nom, nan ? Haha, désolé ! »
Règle général : Ethan est un crétin qui sourit et rigole tout le temps. Pas besoin d'être un génie pour comprendre ça, franchement. En plus de ça, sa curiosité maladive finirait par lui jouer des tours, un jour. Un jour, mais sûrement pas aujourd'hui. |
| | | | Nia AntonelliMenthae
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Nombre de Badges : Zero | | Sujet: Re: Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre} Mar 1 Mai 2012 - 15:05 | |
| « Parfois on les regarde
telles qu'elles pourraient être
en se disant pourquoi pas. » Dans sa tendance à avoir peur sans arrêt, Nia se retrouvait souvent devant des faits accomplis auxquels elle aurait préféré ne pas avoir à faire. Vous ne comprenez pas ? Laissez-moi vous expliquer. Par exemple, il y avait eu ce jour d'hiver, en décembre dernier. Elle avait été à la rencontre d'un professeur avec pour mission de lui demander son devoir. Quelque chose d'on ne peut plus bête. Et pourtant. Une fois devant cet homme, elle s'était mise à trembler, à bafouiller. Son cerveau s'était totalement déconnecté. Résultat, une fois qu'elle était retournée sur Terre, elle s'était rendue compte que son professeur était parti sans demander son reste, avec pour seul souvenir d'elle celui d'une pauvre gamine trouillarde et un peu stupide. Ce qu'elle était, en quelque sorte, mais... C'était d'un gênant ! Et voilà qu'en présence de ce brun parfaitement inconnu, elle recommençait. Il devait déjà la prendre pour une sacrée folle. Une petite fille avec un cerveau sous-développé. Un cerveau en papier mâché, avec des neurones en bubblegum. Hiiiiiiiiiiiiiiii ! Il fallait qu'elle se ressaisisse ! Qu'elle agisse comme la jeune fille de dix-sept ans qu'elle était ! Allez Nia ! Elle avait déjà posé une question cohérente, c'est une bonne chose... Il fallait qu'elle continue. Respirant à fond, elle se concentra pour ne pas se mettre à regarder ailleurs qu'en direction de son interlocuteur (comme par exemple au sol, en l'air ou sur ses mains tordues).
« Yep ! Mais c'est bizarre, d'habitude, Ray ne s'approche pas des inconnus... »
Nouvelle vague de rougissement bonjour. Quoi ? Elle était spéciale ? Oh, non, non ! Elle était banale, elle était normale ! Oui, oui. Que c'est rassurant, la normalité. C'est facile à vivre. On a jamais de problème, quand on est « normale ». Jamais. Alors Nia se complaisait là-dedans avec joie. Secouant la tête de droite à gauche, incapable de formuler une remarque compréhensible en réponse à la tirade du garçon, l'adolescente serra ses petits poings minces. Du courage. Il lui fallait du courage.
« Ah, j'oubliais ! Moi, c'est Ethan. Ethan Tanner. Euh... Sans vouloir être indiscret, qu'est-ce que vous faites là ? »
Là, elle ouvrit des yeux ronds. Il la vouvoyait à nouveau ? GRAND DIEU DE SACREBISTOUILLE. NO. Elle, elle vouvoyait tout le monde. Mais c'était normal, vu sa banalité ! Il ne fallait pas qu'on se donne la peine de lui adresser la parole en usant du « vous » si formel... (HS : Oui, elle réagit toujours de la même façon après un « vous », c'est nor-mal. 8D// shoot.) Un peu paniquée, Nia s'apprêtait tout de même à bégayer une réponse quand un nouveau flot de paroles l'interrompit.
« Ha ! J'aurais du vous demander votre nom, nan ? Haha, désolé ! »
UN VOUS. (ok, j'arrête.) Heu, heu. Son nom ? Elle lui avait déjà dit... Mais peut-être qu'il ne l'avait pas entendu. Vu qu'il avait été noyé au milieu d'une tonne de bafouillements et autre, il était normal que son interlocuteur ne l'ai pas perçu, même. Bon, elle allait devoir parler, donc. Rapidement, d'ailleurs, si elle ne voulait pas que le silence s'installe à nouveau. Surtout un silence aussi gênant et désagréable que le premier. En plus, ce garçon – Ethan ? Joli nom, Ethan – avait l'air vraiment gentil. Elle ne voulait pas le déranger, elle ne voulait pas lui causer de problème. Et puis il était un peu rassurant. Nia avait toujours admiré ces personnes capables de rire et de parler normalement au premier venu. Alors même si c'était un garçon, même s'il lui faisait peur. Elle se devait de répondre. Finalement, attrapant son pull et l'enfilant le plus vite possible, elle se mit à oser une réponse.
« D'accord, d'accord... Je... Hm. Je m'appelle Nia Antonelli. Mais vous pouvez m’appeler Nia, parce que... Tout le monde me nomme comme cela il me semble... Enfin... »
Elle agrippa ses mains, les tordant un peu plus, et s'emmitoufla dans son pull. Un peu inquiète, elle imagina la tête de sa coiffure. Ses cheveux devaient être horriblement électriques... Mais bon, peu importait. Déjà, est-ce qu'elle avait été assez claire ? Est-ce qu'elle avait parlé assez fort, dit quelque chose de compréhensible ? Est-ce qu'elle ne passait pas pour encore plus étrange qu'elle ne l'était ? Ouh là là ! Bon, après tout, tant pis. Elle ne pouvait plus faire marche arrière. Tremblant encore un peu, elle se souvint alors de la première question qu'on lui avait posé, et reprit d'un air un peu plus assuré. Un tout petit peu. Mais quand même.
« Ah et. Je suis là parce qu'en fait je me disais. Que ce serait bien d'aller se baigner. Voilà et. Et vous ? Vous vous êtes perdu ? Je peux... Vous aider ? Ou alors vous avez peut-être besoin de quelque chose... ? »
Nia, ou l'art de proposer son aide même quand elle paraît la plus en difficulté. Mais bon, on ne pouvait pas lui en vouloir. Après tout, elle souhaitait vraiment faire de son mieux, dans cette affaire... Bon courage, Ethan.
Dernière édition par Nia Antonelli le Sam 26 Mai 2012 - 20:40, édité 1 fois |
| | | | | | Sujet: Re: Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre} Mer 9 Mai 2012 - 14:42 | |
|  « Je n'ai pas de citation, mais faisons comme si j'en avais une. »« D'accord, d'accord... Je... Hm. Je m'appelle Nia Antonelli. Mais vous pouvez m’appeler Nia, parce que... Tout le monde me nomme comme cela il me semble... Enfin... »
Ethan n'est pas très doué avec les gens timides. Certes, il n'est pas doué tout court, mais ce n'est pas le point ici, plus précisément. Il est bien trop habitué aux personnes pleines de vie, dynamiques, qui courent un peu partout et qui généralement, sont trois fois plus actives que lui (ça sent tellement le vécu que l'on pourrait en faire un désodorisant febreze). Et puis le brun est long à la détente, du moins un moment. Parce qu'il avait beau être un crétin, avoir une atrophie du cerveau et tout le blabla, il y avait tout de même quelques neurones cachés au fin fond de ce cerveau d'autruche. Ou l'équivalent pokémon d'une autruche, je ne sais absolument pas ce que c'est en tout cas. Il la laissa continuer, retenant de justesse le petit sourire amusé face à sa maladresse. Ce n'était pas une moquerie, ne vous trompez pas sur ce point, il n'était pas ainsi, pas du tout ; disons qu'il trouvait ça plutôt mignon. Les gens qui avaient peur de tout n'était pas son point fort, tout de même. Alors il réagissait comme il réagirait avec un pokémon. Non, ce n'est pas une insulte du tout quand on le connait ; il avait tendance à être plus naturel avec les pokémons. Enfin bon, vous voyez le point que je veux formuler, non ? C'est déjà assez embêtant à mettre en forme... Je vous rappelle que ce mec est supposé savoir réfléchir, en fait, mais ça ne lui viendrait pas à l'idée d'aider Nia. Ce crétin.
« Ah et. Je suis là parce qu'en fait je me disais. Que ce serait bien d'aller se baigner. Voilà et. Et vous ? Vous vous êtes perdu ? Je peux... Vous aider ? Ou alors vous avez peut-être besoin de quelque chose... ? »
Perdu ? Il fronça les sourcils, et chercha. Oui, il cherche s'il est perdu, voyez le niveau. Et bien en fait, il ne pensait pas être perdu. Il avait bien voulu se rendre à la plage, pour aller faire trempette et sortir un peu Ray (qui passait définitivement trop de temps dans sa pokéball, ce filou), mais il n'avait pas souvenir de s'être perdu, vraiment. Lorsque sa matière grise se mit enfin en marche, il comprit que son interrogation mentale n'avait vraiment aucun sens. Il caressa la tête de Ray, qui, dans ses bras, s'agitait encore. Une étincelle interrogée passa dans ses yeux et une moue étrange s'afficha sur son visage. La plupart du temps, le pokémon psychique était très calme et relativement timide, ce qui faisait qu'il ne s'approchait de personne pour ces raisons-là. Déjà, qu'il accoure auprès de quelqu'un est étrange, mais qu'il continue à vouloir la rejoindre attisait de plus en plus sa curiosité. Il ne savait pas exactement ce qu'il devait faire, mais quelque chose lui disait -probablement ce qui lui restait de quotient intellectuel- qu'il pouvait essayer d'aider son interlocutrice, qui semblait troublée. Ca, il le concluait grâce au comportement de son pokémon, qui était normalement paisible et se cachait derrière lui. Partir de front rencontrer une inconnue n'était décidément pas dans son habitude. Alors il avait mille fois raisons d'être étonné. Et puis il avait toujours raison, parce que je le dis. Nah (oui, la narratrice est une créature très mature). Et puis c'est tout.
Le vent s'était calmé, et il ne restait qu'une petite brise rafraichissante. Bon, l'eau devait toujours être froide, mais cette fois, il ne risquerait pas de se prendre une vague en pleine figure. Vu sa coupe de cheveux, en même temps, ça ne changerait pas grand chose... Ethan, ou le mec qui peut changer radicalement de sujet en moins d'une dizaine de secondes. Il se demandait si il était possible de voir des pokémons eaux aussi près du rivage... Sûrement pas, mais après tout, il pouvait toujours espérer ! Espère beaucoup Ethan, c'est la seule chose que ton cerveau de poisson rouge sait faire. Quoique, dire poisson rouge serait actuellement une insulte pour tout les poissons rouges sur cette terre. Qui serait sûrement des Magicarpe. A y réfléchir, tout les Magicarpe du monde sont plus intelligents qu'Ethan. Même un Magicarpe considéré comme abruti serait plus futé ! J'exagère ? Quand on connait l'individu, à peine. Le brun ébouriffa ses propres cheveux, peu sûr de ce qu'il fallait faire, essayant de trouver une phrase qui lui permettrait de s'exprimer sans que cela ne sonne bizarre. Il n'avait jamais aimé les silences gênants, ce n'allait pas commencer aujourd'hui, enfin ! L'adolescent prit enfin son courage à deux mains et, en passant ses doigts sur le crâne du Tarsal enfoui dans ses bras, dit d'une voix claire, néanmoins teintée par la confusion qu'il ressentait.
« En fait, non. Je voulais me baigner aussi, sauf que je la trouvais un peu froide. Mais... »
Il ne termina pas immédiatement sa phrase et resta silencieux durant quelques secondes. Avait-il vraiment le droit de s'immiscer dans les affaires d'une parfaite inconnue, vraiment ? Il n'était pas timide, mais il aurait préféré ne pas s'introduire dans la vie privée des autres si ceux-ci ne souhaitaient pas d'aide. Il n'était pas doué avec ce genre de situations, vraiment. Il ne pouvait que spéculer, donner des idées, mais aider directement ? C'était un peu plus difficile. Pourquoi cela ? Parce que malgré ses belles paroles et son caractère de chevalier servant, il n'en reste qu'un adolescent hésitant qui ne sait pas quoi faire le moment venu. Il ouvrit et ferma plusieurs fois sa bouche, puis alors qu'il pensait abandonner, Tarsal tapa contre ses bras. Il baissa la tête pour constater que le regard rubis du pokémon psychique s'était aiguisé et voulait lui transmettre un message. Des fois, il regrettait vraiment que cette petite chose ne puisse pas parler ; ça lui aurait été d'une aide précieuse plus d'une fois. Le jeune homme fixa les yeux rouges de Ray, et un dialogue muet se déroula entre les deux. Il abandonna rapidement, cela dit, et posa la question qui lui brûlait les lèvres :
« … Ray n'est ainsi que lorsque quelqu'un est troublé ou a un soucis. Donc... Est-ce qu'il y a quelque chose qui vous dérange ? »
Un vous, oui. Parce que tant qu'on en lui dit pas de tutoyer directement, Ethan vouvoie. Une des seules règles de politesse qu'il a retenu avec le temps, au passage. Bon, ce n'était probablement rien et il s’inquiétait sûrement pour un petit détail, mais ça ne faisait pas de mal de s'interroger, nan ? S'il pouvait être utile... |
| | | | Nia AntonelliMenthae
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Nombre de Badges : Zero | | Sujet: Re: Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre} Sam 26 Mai 2012 - 20:45 | |
| « Come together
right now
over me. » Le vent avait tourné. Nia le sentait, elle avait moins froid. Elle ne tremblait plus. Et bizarrement, elle avait l'impression de ne plus être aussi effrayée qu'au départ. Elle se sentait même presque... assurée. Oui, on parle bien d'une Nia sauvage, là. Une Nia qui n'a pas peur. HA HA !
Vous vous dites que c'est une blague, hein ?
Et bien en fait, pas tout à fait. Pour vous expliquer, elle n'avait plus la frousse à proprement parler. Elle était juste... angoissée, voilà. NON CE N'EST PAS LA MÊME CHOSE. Parce qu'on peut être angoissé et garder la tête relativement froide. Alors qu'on ne peut pas être terrifié et contrôler sérieusement les événements. Demandez à Nia si vous ne me croyez pas, c'était une experte.
« En fait, non. Je voulais me baigner aussi, sauf que je la trouvais un peu froide. Mais... »
La jeune fille, qui avait gardé ses yeux fixés au sol jusqu'ici, osa un regard vers son interlocuteur. Il n'avait pas terminé sa phrase. C'était donc probablement qu'il hésitait, lui aussi. Moins qu'elle, mais quand même. C'était la preuve qu'elle n'était pas la seule à être confuse. A moins que son embarras ne soit contagieux, ce qui était fort probable. Nia, elle était un peu comme un tout petit pokémon effrayé, impossible à calmer. Au départ on la prenait un peu en pitié, et puis on se mettait à être aussi terrifié qu'elle. Ensuite, si on creusait, et seulement si on creusait, on pouvait la voir autrement qu'en pauvre petite chose roulée en boule. Parce que Nia, au fond, elle n'était pas qu'un ensemble de phobies. Elle était vraiment gentille. Et puis elle s'intéressait à beaucoup de choses ! Sauf qu'elle n'avait jamais le courage de poser les bonnes questions.
Ce qui, en soit, était un problème.
Se rendant soudain compte du silence qui s'était installé, l'adolescente s'était mise à se balancer d'un pied sur l'autre, un peu gênée. Elle observait Ethan qui lui-même observait son pokémon qui lui-même observait Ethan. Elle avait la vague impression de rater une conversation très importante, et ça lui donnait envie de crier qu'elle aussi il voulait savoir où était le problème. C'était comme quand elle était petite, et que ses parents la mettaient à l'écart « parce qu'elle n'avait pas l'âge d'entendre ces histoires-là ». Bizarrement, ça la rendait toute chose. Ce fut donc avec une grande joie que la jeune fille vit les lèvres du garçon s'entrouvrir puis se mettre en mouvement pour lui dire ce qui le tracassait.
« … Ray n'est ainsi que lorsque quelqu'un est troublé ou a un soucis. Donc... Est-ce qu'il y a quelque chose qui vous dérange ? »
Nia ouvrit grand ses yeux. Très très grand. Ce qui le tracassait, c'était de savoir ce qui la tracassait ELLE ? Ouh là là, ça commençait à devenir trop étrange pour elle. Un peu gênée, la jeune fille passa sa main dans ses cheveux bruns. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui demande ce genre de choses. La plupart des gens avec qui elle traînait savaient pertinemment qu'il y avait toujours un truc qui clochait, chez elle. Que ce soit sa coiffure, ses vêtements, ses devoirs pas assez bien faits ou un garçon la regardant trop fixement, il ne se passait pas un jour sans que miss Antonelli soit troublée. Alors ses amis avaient arrêté de lui demander sans arrêt si ça allait. Ça ne servait à rien, elle répondait toujours la même chose : « non, j'ai peur ». Stupide n'est-ce pas ?
Bref, à ce moment-là, la problématique de la jeune fille ne fut pas de savoir si oui ou non quelque chose la dérangeait mais plutôt de découvrir quelle était cette chose.
Et ce n'était pas si simple que ça. Il lui en fallait si peu pour être effrayée, et ses pensées étaient si embrouillées... Serrant un peu plus ses bras autour de sa taille de poupée, elle fronça légèrement les sourcils et se mit à réfléchir le plus sérieusement du monde. Elle alla même jusqu'à s'asseoir par terre, en tailleur. Le sable et les feuilles jonchant le sol allèrent se coller sur ses jambes nues tandis que ses neurones fonctionnaient à deux cent à l'heure. Ainsi, plus rien ne pouvait se passer. Elle était déconnectée du monde, bien trop occupée par l'organisation de ses propres pensées, cet immense rangement défonçant son cerveau. Elle n'était pas chez les Menthae pour rien, Nia ! Elle avait une capacité à se concentrer plutôt impressionnante. C'était d'ailleurs une des seules choses que l'on pouvait qualifier d'incroyable chez elle. C'était un peu comme une machine très performante se mettant en route. On entendait un vague vrombissement, et puis le silence. On aurait presque pu planter un panneau type « chargement de vos données en cours, veuillez patienter » à ses pieds. Les secondes défilèrent ainsi, au cours desquelles elle soumit des centaines de théories à son esprit. Jusqu'à ce qu'elle choisisse la bonne. Son visage pâle se défroissa, elle leva la tête vers le jeune homme à quelques mètres de sa position. De là, il lui paraissait vraiment immense. Un géant. Cette pensée arriva à lui tirer un sourire. Un vrai sourire. Le seul vrai sourire qu'elle avait pu produire depuis des jours.
« Pour tout vous dire, Monsieur Tanner, jusqu'à il y a peu je pensais que l'origine de mon problème provenait de votre arrivée. J'ai un peu de mal avec les inconnus, comme vous avez pu le constater. Je suis pathétique, je le sais... mais je ne fais vraiment pas exprès. Bref, je me disais donc que ma fébrilité venait de là. Mais je me sens maintenant relativement plus à l'aise et j'ai toujours cette pointe d’appréhension qui me dévore le ventre... J'en ai donc conclu que. »
Elle marqua un silence, son sourire s’agrandit davantage. Nia adorait expliquer ses théories et ce qu'elle en déduisait. C'était son jeu à elle. Et elle n'était jamais aussi heureuse que dans ces moments-là. En fait, elle ressemblait un peu à une gosse au moment d'ouvrir un immense cadeau, vous voyez ? Une adorable petite gosse.
« Ce doit être à cause de la mer ! L'océan, vous voyez ? Parce que j'ai peur, donc je pense que ça doit m'influencer. Je ne sais pas nager, alors le ressac m'effraye un peu. Pour tout vous avouer, j'étais en réalité venue pour vaincre cette phobie idiote. Mais je n'ai pas réussi. Je suis vraiment bête, n'est-ce pas ? Oui, vraiment. » Elle marqua une légère pause, songeuse, avant de reprendre sur un ton léger. « En tout cas, votre pokémon est très intelligent ! Il a un très joli don., j'adorerais avoir le même, ça doit être très utile ! »
Nia n'avait pas pour habitude de parler autant, ainsi. Pourtant, ce jour-là, les mots filaient tout seul, comme des météorites. Emmitouflée dans son pull, les jambes toutes sales et le visage fendu d'un sourire n'appartenant qu'à elle, elle se sentait heureuse.
Le vent avait tourné.
Dernière édition par Nia Antonelli le Ven 8 Juin 2012 - 18:13, édité 1 fois |
| | | | | | Sujet: Re: Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre} Mer 30 Mai 2012 - 17:08 | |
|  « C’est en forgeant qu’on devient forgeron, mais ce n’est pas en se noyant qu’on apprend à nager. »« Pour tout vous dire, Monsieur Tanner, jusqu'à il y a peu je pensais que l'origine de mon problème provenait de votre arrivée. J'ai un peu de mal avec les inconnus, comme vous avez pu le constater. Je suis pathétique, je le sais... mais je ne fais vraiment pas exprès. Bref, je me disais donc que ma fébrilité venait de là. Mais je me sens maintenant relativement plus à l'aise et j'ai toujours cette pointe d’appréhension qui me dévore le ventre... J'en ai donc conclu que. »
Après qu'elle eut terminé sa première tirade, Ethan bougea légèrement sa tête sur le côté, à la façon d'un petit animal intrigué. Il ne fallait pas trop lui en demander, comprenez ; plus que le minimum nécessaire était difficile à supporter pour ses pauvres neurones. Mais il la comprenait, pour tout dire. Skye avait supporté le même problème lorsqu'elle était plus jeune (bien que ce soit extrêmement difficile à croire lorsque l'on connait la personne qu'elle est devenue), donc il avait toujours du l'aider à surmonter cette nature introvertie et timide. Le brun n'avait jamais été quelqu'un de très doué pour ce qui était de pouvoir donner des conseils, ou encore encourager, alors il se contenta de hocher la tête, le regard fixé sur la jeune fille devant lui. Il avait toujours été comme ça, à vrai dire. Empathique, mais ne prend pas en pitié les autres. Lorsqu'il était enfant, on lui avait toujours envoyé ces regards remplis de cette étincelle qui avait fini par le dégoûter ; il savait donc mieux que quiconque la pitié ne servirait strictement à rien. Cela ne ferait que rajouter du sel sur les plaies, et il était persuadé, quelque part au fin fond de son cerveau, que ce n'était pas la meilleure chose à faire. Certes, il était quelque peu embêté d'être la cause de cette gêne, mais n'en montra rien : il ne voulait pas la troubler davantage. Pour lui, la vie se résumait à sourire à tout le monde, à être heureux et à ne jamais, ô grand jamais, ennuyer ceux qu'il approchait. Donc là, voyez-vous, il était quelque peu ennuyé par son propre comportement. Quand je vous dis que ce type a un complexe du héros, je devrais aussi ajouter un petit détail : lui et la culpabilité, c'est une grande histoire d'amour. Depuis tout petit, le brun n'avait jamais supporté les injustices de la vie et semblait vouloir porter le poids du monde sur ses épaules, seul. Il est préférable d'éviter le sujet, où alors nous tomberions dans un mélodrame qui ne serait que très peu plaisant à voir (oui, vous ne voulez pas le voir s'effondrer en pleurant comme une petite fille, croyez-moi).
Il attendit patiemment la fin de l'hypothèse de Nia, son regard concentré sur le sien, Tarsal toujours dans ses bras. Celui-ci semblait en pleine concentration, bien plus que son maître qui lui se contentait d'écouter bêtement. Oubliez ce que j'ai dit sur leur ressemblance. L'un est bien trop stupide pour être comparé à la créature psychique, en réalité. Ce serait une insulte. Elle semblait plus paisible, ce qui lui faisait perdre cet air nerveux et stressé qu'elle portait auparavant. C'était bien mieux, honnêtement. Le jeune Tanner avait oublié ce qui l'avait perturbé précédemment : les mauvais souvenirs étaient désormais bien loin. Il était comme ça, Ethan. Cette capacité à se changer l'esprit en moins de quelques minutes. Ça pourrait paraître déconcertant au premier venu, mais sachez que chercher de la logique chez lui équivaut à chercher un atome dans une galaxie, littéralement. Et j'exagère à peine. Il était en quelque sorte une contradiction en lui-même, si l'on pouvait le dire ainsi. Mais, soudainement, il fut tiré de ses pensées par son interlocutrice.
« Ce doit être à cause de la mer ! L'océan, vous voyez ? Parce que j'ai peur, donc je pense que ça doit m'influencer. Je ne sais pas nager, alors le ressac m'effraye un peu. Pour tout vous avouer, j'étais en réalité venue pour vaincre cette phobie idiote. Mais je n'ai pas réussi. Je suis vraiment bête, n'est-ce pas ? Oui, vraiment. En tout cas, votre pokémon est très intelligent ! Il a un très joli don, j'adorerais avoir le même, ça doit être très utile ! »
A vrai dire, il était mitigé. D'un côté, il voulait lui assurer qu'elle n'était pas stupide (sa propre expérience pour apprendre à nager, voyez-vous, resterait dans son esprit à tout jamais), de l'autre, il voulait la remercier pour le compliment par rapport à Ray, et enfin, il voulait également l'aider. Parlez donc d'une difficulté de choix. Faut dire qu'en même temps, Ethan n'avait jamais vraiment été connu pour être une lumière lorsqu'il s'agissait de choix, en fait. Il était stupide, c'était un fait, mais parfois, il n'avait pas de priorités. Tarsal, après les paroles de la brune, paraissait déjà plus relaxé. Un sourire (du moins Ethan pensait que c'en était un) se forma sur le visage du pokémon tricolore, qui s'enfonça un peu plus contre son dresseur. Visiblement, pour qu'il soit si calme, la jeune fille devrait être plus à l'aise. C'était bon signe : la situation aurait été vraiment étrange si elle n'arrivait toujours pas à aligner une phrase sans balbutier. Ceci étant l'avis de la narratrice, non du brun qui ne voyait décidément pas le problème que cela pourrait causer dans une discussion (le bonheur des gens sûrs d'eux est qu'ils ne doutent jamais lors d'une conversation). Il ne dit rien, pour les premières secondes. Disons que là, il était perdu, un peu confus par le changement brutal d'attitude qu'avait eut l'autre. Bah, se disait-il, pas besoin de poser une autre question, il avait quelque chose à faire.
Surtout qu'une petite idée trottait actuellement dans sa tête. Une petite idée que personne de normalement constitué ne proposerait, simplement car dit ainsi, cela paraît stupide. Mais bon, considérant l'individu, cela paraissait presque logique. Et oui, si l'on me pose la question, j'aime garder le (faux) suspens jusqu'au bout. Le jeune homme posa Tarsal au sol, avant de le rappeler dans sa pokéball. Pour ce qu'il voulait faire, il ne pouvait pas garder son pokémon avec lui ; il n'aurait pas le temps de s'occuper de lui en même temps. Il afficha son plus grand sourire, sa gaieté retrouvée. En tant que gentil garçon au caractère un peu cliché, il était évident qu'il n'allait pas hésiter une seconde à aider la première personne en difficulté qu'il verrait (quand je vous dis qu'il est profondément atteint d'une atrophie du cerveau ! ).
« Dites, j'avais une idée... »
Il ne dit rien, étudie son expression, ses yeux noisettes plantés dans ceux de Nia avant de continuer, son sourire toujours présent.
« Si vous ne savez pas nager, vous voulez que je vous apprenne ? J'ai du temps libre, et puis je n'ai pas l'intention de rentrer maintenant.»
Bien entendu, Ethan n'avait toujours pas compris qu'ils étaient tout les deux dans le même établissement. Fallait pas trop lui en demander non plus, comme je vous le disais précédemment. Il attendit patiemment sa réponse, sûr au fond de son esprit qu'elle refuserait, gênée par sa timidité. |
| | | | Nia AntonelliMenthae
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Nombre de Badges : Zero | | Sujet: Re: Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre} Ven 8 Juin 2012 - 18:15 | |
| « That's me in the corner
That's me in the spotlight
Losing my religion. » Il n'y avait, au monde, que trois moyens de faire sourire Nia. Soit lui demander d'expliquer une chose en tout point de vue inexplicable. Soit lui offrir l'une de ces pâtisseries dont elle raffolait. Soit lui donner énormément d'amour. Mais bon, il fallait y aller, parce qu'elle était quand même sacrément en retard au point de vue relation amoureuse. (Vous me direz, avec les contes de fée comme référence, elle ne risquait pas très loin. Bref.) Ethan, sans le vouloir, avait choisi une des solutions les plus faciles. En lui posant des questions au hasard, il avait fini par viser juste. Et la petite Antonelli s'était ouverte comme s'ouvrirait une huître bercée par l'océan. Lentement mais sûrement. Du coup, elle se sentait on ne pouvait mieux. Ce qui, se disait-elle dans un coin de son esprit, était tout de même fichtrement étrange. Après tout, je ne le connais pas vraiment, ce garçon ! Alors pourquoi est-ce qu'il m'inspire confiance ? Ce doit être une question de feeling, j'ai lu quelque chose là-dessus dans un livre le mois dernier... Comme je l'envie, il doit avoir une tonne d'amis tous plus formidables les uns que les autres ! Peut-être même qu'il est invité à toutes les fêtes d'Alcea Rosea, qu'il est très populaire, et qu'il n'y a que moi qui ne le connaît pas !
Oui, Nia adorait idéaliser la vie des autres. Elle trouvait la sienne si banale... ça l'occupait et ça la fascinait, de se dire que chez les autres, dans ce monde inaccessible pour ses minuscules mains d'enfant ayant grandi trop vite, la vie était meilleure. Elle croisait quelqu'un dans un couloir, un inconnu, et elle se mettait à le transformer en star de cinéma, en champion d'arène ou en gagnant de nombreux concours pokémons. Elle repeignait l'univers des gens avec mille couleurs toutes plus chatoyantes les une que les autres, ajoutait des paillettes, de la dentelle. Jusqu'à s'oublier elle-même. C'est tellement agréable, d'oublier. Tellement simple. Et Nia avait toujours fui les complications.
« Dites, j'avais une idée... »
Toute à ses idées roses bonbons, la jeune fille mit un temps avant de comprendre qu'on lui avait parlé. Lorsque les mots parvinrent à son esprit, son sourire s'étira un peu, se faisant encourageant. Elle ne vacilla même pas lorsqu'Ethan se mit à la fixer, alors que d'habitude elle était toujours gênée. Je dois vraiment être de bonne humeur ! Je me sens pousser des ailes ! Je me demande ce qu'il va me demander... quelle genre d'idée peut bien avoir un garçon comme Ethan ? Ce sera forcément intéressant, oui, bien sûr !
« Si vous ne savez pas nager, vous voulez que je vous apprenne ? J'ai du temps libre, et puis je n'ai pas l'intention de rentrer maintenant.»
La bouche de Nia passa d'une parenthèse parfaite à un « o » rond d'étonnement. Elle cligna plusieurs fois des yeux, persuadée qu'on se moquait d'elle. Quoi ? On veut m'apprendre à nager ? A moi ? Mais, c'est impossible ! Enfin, c'est ennuyeux, comme tâche, non, je ne sais absolument pas faire un mètre dans l'eau de toute façon, et puis Monsieur Tanner n'a probablement pas vraiment envie de faire une chose pareille, c'est juste de la politesse, de la pure politesse, oui, forcément, qu'est-ce que je m'imagine, qu'il veut vraiment m'aider, n'importe quoi, j'ai dû prendre un coup sur la tête, je vais refuser et tout ira bien, oui, voilà, je vais m'excuser, lui dire que c'est fort aimable mais que je ne peux accepter sa demander, il comprendra, repartira et le monde recommencera à tourner dans le bon sens, c'est parfait, c'est...
Et puis son regard tomba sur le ressac. Ces vagues qui léchaient le rivage doucement, sans se précipiter, entraînant avec elles un nuage d'écume. Ses yeux noirs se perdirent dans cette mousse blanche collée sur le sable humide. Combien de fois avait-elle songé à entrer dans cette eau claire, déjà ? Une fois, deux fois, cent fois ? Elle ne savait même plus, tellement cette idée lui démangeait l'esprit. Elle cognait contre ses neurones, s'éloignait puis revenait en se fracassant contre sa boîte crânienne. « Nager ». Aller dans l'eau, dans l'océan, dans cette drôle étendue bleue, et avancer sans peur. Sans peur. Depuis quand n'ai-je pas fait quelque chose sans trembler ? Depuis quand n'ai-je pas agis, sans me dire que ce que j'allais faire était une épreuve terrible ? Depuis quand ai-je autant de phobies ? Est-ce que c'est si difficile d'en affronter une ? Et est-ce que c'est une bonne idée de me battre contre de l'eau accompagnée d'un garçon qui me connaît à peine et vice versa ?
Son regard fila à nouveau vers celui d'Ethan. Il devait encore se dire qu'elle était une fille bizarre et silencieuse. Mais bon, ce n'était pas de sa faute si elle se sentait toujours obligée de s'accorder un temps de réflexion, non ? Si, un peu. Mais bon, on ne lui en veut pas. Et puis, même si elle prend son temps, elle répond. Elle répond.
« Je suis... vraiment nulle. Je ne sais vraiment pas nager du tout. J'ai un côté très froussard, et je risque de me mettre à hurler dès qu'une vague va m'effleurer. Cependant... si cela ne vous dérange pas... j'apprécierais beaucoup que vous m'aidiez. »
Tant bien que mal, elle entreprit de se relever, frottant ses jambes pour enlever le sable collé à ses cuisses. Puis elle enleva son pull. Enfin, essaya. Sa tête se coinça un peu, la faisant se tortiller dans tous les sens comme un vers de terre avant qu'elle ne trouve la sortie. (N'allez pas dire que ça ne vous est JAMAIS arrivé, sérieux.) Avec la vague impression d'être ridicule, elle plia son vêtement et alla le mettre avec les autres soigneusement. Son côté maniaque la prenait parfois par surprise. Ce qui la faisait encore plus passer pour une gamine coincée.
Enfin.
« Si vous n'avez plus envie de me venir en aide, ce n'est pas grave, j'essayerai de me débrouiller toute seule... mais je dois admettre que cela me rassurerait de vous savoir assez proche, au cas où je me noierai. Ainsi, je ne mourrai pas toute seule comme une pauvre petite méduse échouée sur la plage. Voilà. Si cela ne vous dérange pas et que vous n'avez pas l'envie de vous en aller, je vous conseille de vous installer ici, le sable est plus confortable à l'ombre... »
Nia et ses phrases compliquées, Nia et ses mots triés sur le volet. Elle était vraiment bizarre comme fille, en fait. Surtout quand on sait que, l'instant d'après, elle s'élançait déjà vers la mer avec l'air d'un militaire partant au front... Ses pieds minuscules se brûlaient sur les grains de sable, la faisant sautiller légèrement. Elle se stoppa une fois le sable mouillé atteint. Là, elle serra ses petits poings, planta son regard dans l'eau claire.
Et se demanda vaguement si elle n'allait pas mourir, au final. |
| | | | | | Sujet: Re: Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre} Ven 22 Juin 2012 - 20:04 | |
|  « En plus d'être une idiote qui est en retard, la narratrice oublie ses propres rps. Et j'ai pas de citation. »« Je suis... vraiment nulle. Je ne sais vraiment pas nager du tout. J'ai un côté très froussard, et je risque de me mettre à hurler dès qu'une vague va m'effleurer. Cependant... si cela ne vous dérange pas... j'apprécierais beaucoup que vous m'aidiez. »
On ne le martèlera jamais assez, Ethan est stupide. Certes. Mais il ne faut pas oublier qu'après tout, il peut réfléchir. Il suffit d'un minuscule stimulus pour qu'il soit parti dans de longues réflexions plus ou moins poussées. Alors même lui pouvait comprendre qu'elle n'avait pas terminé de parler ; l'incertitude dans son regard en était la preuve majeure. Quiconque aurait croisé les yeux de Nia savait qu'un « mais » se cachait quelque part dans ce remerciement. Stupide, certes. Complètement, non. Il se contenta d'attendre patiemment. Lui avait vécu, avait vu suffisamment de comportements différents pour savoir qu'il fallait toujours laisser le temps aux autres de parler, avant de se précipiter. Ce fut donc sans surprise qu'il vit la brune se mettre à nouveau à parler.
« Si vous n'avez plus envie de me venir en aide, ce n'est pas grave, j'essayerai de me débrouiller toute seule... mais je dois admettre que cela me rassurerait de vous savoir assez proche, au cas où je me noierai. Ainsi, je ne mourrai pas toute seule comme une pauvre petite méduse échouée sur la plage. Voilà. Si cela ne vous dérange pas et que vous n'avez pas l'envie de vous en aller, je vous conseille de vous installer ici, le sable est plus confortable à l'ombre... »
Il bougea légèrement sa tête sur le côté, interloqué. Là, il était perdu. Pourquoi s'imaginait-elle qu'il ne voulait pas l'aider ? Il lui avait, après tout, proposé de lui apprendre à nager, ce n'était pas comme si elle était arrivée avec un couteau à la main pour lui transpercer le gorge en cas de refus... L'image mentale le fit buguer quelques secondes, avant qu'il ne se concentre à nouveau. On voyait clairement qu'il n'y comprenait strictement rien. Pourquoi était-elle si nerveuse ? Oh, il ne la critiquait pas, ne la trouvait pas non plus bizarre. La timidité avait été le facteur le plus important du caractère de Skye pendant des années avant la tragédie. Il n'avait jamais donc considéré cela comme une chose si bizarre que ça, et puis après tout, il s'en fichait, plus qu'un peu. Il n'avait jamais été le genre de personne qui se moquait des autres pour des simples actions ou encore des réactions différentes de ce dont l'on pourrait s'attendre des gens autour de nous. Rien de bien particulier, en réalité, juste une gentillesse, une naïveté face à la vie presque touchante. Il se contenta de secouer la tête, amusé. Ray avait eu raison de le faire courir ainsi ; aider les personnes en difficulté était bien une chose qu'il appréciait faire. Si son rêve était de devenir éleveur et de fonder sa propre pension, il n'en restait pas moins que durant de nombreuses années, en étant enfant, il avait longtemps souhaité être ranger. Le prestige ne l'intéressait pas, il n'était pas ainsi. La simple vue des sourires réjouis suffisait à enjoliver sa journée, et ce tout aussi simplement que cela.
Il avait presque envie de lui ébouriffer les cheveux avec un grand sourire ravi, comme il l'aurait fait pour sa jumelle. Le brun était presque amusé par cette timidité. Il se contenta de garder cette petite mimique joyeuse sur le bord de ses lèvres. Mais évidemment, il fallait réfléchir un peu à la façon dont il allait lui apprendre à nager ; cela ne se faisait pas comme ça, bien sûr. Il aurait été stupide de penser le contraire, vraiment. Ethan avait toujours été maladroit, dans ses explications. Cela ressemblait plus à des paroles incompréhensibles placées n'importe où dans ce qui paraissait, de loin, être une phrase. Personne n'avait jamais vraiment compris, mais on se contentait de rire jaune face à ses explications aussi bancales que le rictus étrange qui se voulait être un sourire sur le visage d'Ethan lorsqu'il était gêné. Cette phrase est particulièrement longue et inutile, en fait. Mais passons, ou nous allons y rester pour l'heure. Déjà que ce rp est dénué de sens précis, nous n'allons pas faire empirer le situation, vraiment ; ce serait décidément cruel pour les lecteurs. Il se gratta la joue, alors qu'il pensait à quelque chose de stupide, certes, mais qui lui aurait valu de nombreux soucis. Puis, on aurait presque pu voir une ampoule s'allumer vivement au dessus de sa tête ; l'éclair dans ses yeux faisait facilement comprendre qu'il avait trouvé une méthode simpliste. Simpliste, d'accord, mais elle fonctionnerait ! Normalement, du moins. Ce crétin aurait été capable de se noyer dans le processus. Je vous l'assure, je n’exagère pas. Ce fait n'étonnerait, en fait, personne.
« Ça ne me dérange pas ! » affirma-t-il en passant son bras derrière sa nuque, un sourire idiot sur son visage d'idiot. « Non, vraiment, ça me fait plaisir. Je ne suis pas une lumière, mais si je peux aider, je le fais. »
Avouer sa stupidité est une première étape indispensable et plutôt simple. Après, la supprimer, c'est beaucoup plus compliqué. Et puis il ne le ferait jamais. Ce n'était pas vraiment du dépit, ni une quelconque formule de politesse qu'une personne lambda aurait sorti pour détendre l'ambiance ; il était parfaitement conscient de ne pas être l'être le plus intelligent au monde. Il ne le serait jamais. Mais au moins, il pouvait tenter de calmer son imbécillité qui battait, décidément, ces temps-ci, un record. Quel record, il n'en avait aucune idée ; mais en tout cas, s'il y avait une mesure de la bêtise, il aurait dépassé toutes les limites existantes. J'exagère ? A peine.
Il s'avança vers l'eau, y trempa les pieds et constata qu'elle s'était considérablement réchauffée. Tant mieux. Il expira un grand coup avant de s'enfoncer un peu plus dans la mer bleutée. Dès qu'elle atteignit ses genoux, il retira son large t-shirt blanc pris pour l'occasion et le jeta sur une roche hors de l'eau, tout près de là. Le vent soufflait un peu moins, mais les vagues dévoraient toujours aussi avidement le rivage. Il observa les alentours et constata que le lieu où ils étaient était plutôt vide. Parfait. Si Nia devenait nerveuse, cela pourrait l'empêcher de progresser. Puis, après cela, il se retourna vers la Menthae et lui adressa un sourire franc. Un vrai, pas un de ceux qu'il donnait continuellement. Il était motivé, restait à savoir si elle l'était également.
« Vous venez ? Je pense qu'à deux mètres plus loin, ça devrait être suffisamment profond. Et puis si vous sentez que vous coulez, accrochez-vous à moi ! » s'exclama-t-il en tendant sa main vers l'autre.
Qui dit Ethan dit gentillesse presque absurde. Ce genre d’événement était presque habituel, maintenant.
- Spoiler:
Je te donne l'autorisation de me tuer. Oublier un rp. Je suis vraiment stupide TT.
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| | | | | | Sujet: Re: Où ce qui arrive quand l'eau est froide {Totalement libre} | |
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