Premier jour à Alcea Rosea. Après être sorti du commissariat, notre héros se dirigea fièrement vers le bâtiment administratif de l’école. Là-bas, il reçut un Pokémon censé l’accompagner tout au long de son aventure académique. Ce dernier n’étant autre qu’un Hippopotas, vous n’imaginez pas à quel point Saleh exaltait. Les hauts placés ne s’étaient pas trompés en confiant une telle bestiole à l’enfant du désert. Car croyez-moi, il allait en prendre soin de son petit Popo et ce, jusqu’à ce que celui-ci évolue en un fier Hippodocus. Soit dit en passant, il est assez drôle de remarquer que le Sabah possède désormais les deux Pokémons favoris – sous leur forme non évoluée cependant – de son oncle et de son père. Ceux-là possédaient respectivement un Hippodocus ainsi qu’un Gueriaigle. Enfin bref, qu’importe. Tout content de recevoir le fabuleux présent, Saleh fut surpris de voir que la séance cadeaux n’était pas terminée. En effet, en plus du Pokémon, les salariés d’Alcea Rosea donnèrent au prince du désert trois Pokéballs et quelques potions mais vous savez c’est quoi « le mieux » comme le dirait si bien Saleh ? Et bien c’est qu’il n’avait même pas eu à payer pour obtenir ces biens. Comme quoi, il existe des gens civilisés en occident ! Oui oui, l’étudiant fraîchement intégré à l’académie n’en revenait toujours pas d’avoir dû donner de l’argent en échange de jeux. M’enfin passons ! Pensez-vous sérieusement qu’un garçon aussi optimiste, dynamique et joyeux que le Schtrompf allait se mettre à déprimer pour si peu ? Bien sûr que non. Peu importe l’argent, peu importe les prix à payer pour les différents biens matériels, ce qui importait pour lui, c’était d’apprendre, de progresser et surtout, de s’amuser ici. C’est dans ces trois buts bien précis que notre jeune adolescent, peu après avoir fait un tour des lieux, s’en alla vers les lieux dits naturels qui entouraient ce qu’il appelait en rigolant « Le bahut ». Ne lui demandez cependant pas l’origine de ce mot désignant l'académie, il ne la connaît pas. Le garçonnet a juste entendu ce dernier au détour d’une conversation entre « grands » et l’avait trouvé marrant.

Mais venons en aux faits, je vous en prie. Pour faire simple, l’héritier de la grande famille marchande s’en alla vers la grotte, marchant à grands pas et sautillant de temps à autre. Ah, c’est qu’il avait hâte de tester son nouvel ami Popo ! Il le voyait déjà, fier, puissant, robuste, courageux, implacable. Un peu comme l’Hippodocus de son oncle Ishbal en somme. Si seulement il savait… Si seulement il savait que son Hippopotas n’avait aucune de toutes ses qualités – quoiqu’au fond on pouvait bien lui attribuer la puissance et la robustesse du fait de sa race, en revanche pour les deux autres qualités morales, c’était une autre histoire –, s’il savait que le petit Popo était peureux et lâche. De toute façon, il allait vite se rendre compte de ce fait, très vite.

Arrivé devant l’entrée de la grotte, le joueur de flûteau invétéré sorti de la poche de son pantalon arabe une de ses deux Pokéballs, celle contenant le Pokémon sol. Vous devinez ensuite ce qui arriva. Saleh lança ladite ball, Popo sortit de sa cachette et c’était parti pour la première expédition du Sabah ! Le gosse était tout excité à l’idée de rencontrer des Pokémons ailleurs que dans le désert. Il faut dire que rencontrer toujours les mêmes Pokémons – entre autre, les habituels Cacnéas, Kraknoix et Hippopotas – avait quelque chose de redondant et donc d’ennuyeux. Ici, il pouvait aussi bien avoir à faire avec des Pokémons eau que sol, ou même feu. Accompagné de son nouveau Pokémon, le prince du désert s’enfonça dans ce territoire inconnu que représentait à ses yeux la grotte de cristal. Un mètres, deux mètres, trois mètres et… Toujours rien. Pas de Pokémons qui te foncent dessus comme dans les jeux vidéos. Aux yeux du dresseur, le fait qu’aucun Pokémon ne daigne montrer le bout de son nez avait quelque chose de décevant. Certes il n’avait fait que trois mètres mais tout de même ! Dans ses rêves les plus fous, Saleh se faisait attaquer par une armada de monstre enragés avant même qu’il n’ait franchi l’entrée de la grotte. Là en revanche, la fameuse antre semblait bien plus tranquille que ce à quoi il s’attendait. Enfin bon, ce n’est pas grave pensa-t-il. Effectivement, le dresseur d’aigle avait un « truc » pour faire venir les Pokémons. Astuce qu’il allait utiliser histoire de ne pas avoir à patienter des heures. Portant à sa bouche son flûteau doré, le Sabah se mit à jouer. C’était de cette façon là qu’il appelait habituellement Empyraea, le Gueriaigle de son père lorsqu’il était en danger alors qui sait, peut-être que la mélodie rameuterait quelques prédateurs ? C’était ce qu’il espérait en tout cas.

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