Dégage Don Juan !

Diane avait envie de s’amuser aujourd’hui et en fanfare. Elle voulait sortir de sa bulle, briser le ton de sa vie monotone, changer sa routine telle une enfant capricieuse qui voulait avoir sa sucrerie du jour. D’habitude elle agissait sans se soucier des autres fredonnant une mélodie, ignorant les autres sauf si une note mal placée venait la déranger. Aujourd’hui était une partition différente plus aléatoire, plus enjouée, mois fade. Tap tap tap. Dans un rythme régulier, les pas de la préfète résonnèrent parmi les couloirs du pensionnat. Elle souriait, déambulant dans un decrescendo régulier et discret afin de ne pas trop attirer l’attention des personnes qu’elle rencontrerait. Il ne fallait pas un changement brusque de clé au risque de se retrouver enfermé dans la cage aux lions, comble puisque le félin était notre impulsive rousse. Pourtant il était encore tôt, notre amie ne rencontra que de rares personnes sans s’attarder le temps d’une mesure sur elles. Une main l’arrêta dans sa marche, l’attirant par derrière et s'inclinant devant elle pour la saluer avec un pseudo sourire ravageur auprès des midinettes ce qu'elle n'était pas.

Elle n’avait pas répliqué, humant ce parfum qu’elle reconnaissait. Elle s'écarta de l'individu et se retourna vers un Lychnis qu’elle avait rencontré à son entrée à Alcea Rosea. Ils n’étaient pas ami, ni camarade ou toute autre relation. En fait, le compère quand ils se croisaient aimait juste jouer sur les rumeurs qui vivaient à travers l'académie pokemon. Certains croyaient qu’ils étaient ensemble alors que la vérité était toute autre. Ils ne connaissent même pas et se voyaient que rarement. Mais le mystère, les secrets ont toujours attiré les plus curieux. Les comparses s’en amusaient. Leur seul point commun et donc lien fut qu’ils étaient de la même maison. Elle lui prit la main espiègle pour mieux l'attirer vers elle. Elle jubila quand il vit un sourire s'afficher sur son camarade, croyant qu'elle répondait enfin à ses avances avant de lui asséner un véritable coup de poing en pleine poire. Mais une personne intervint la grosse déconvenue de la Pham.

Leanne Jung.

Dégage Don Juan !

Diane armait son genou pour castrer définitivement ce Don Juan à deux francs six sous mais Leanne intervint et la dérangea dans sa mission du jour : éliminer ces Casanova de pacotille en arrêtant leur capacités de reproduction. Enervée notre rousse ? Très. Megalomane ? Oui à ses heures. Ce fut pourquoi elle jeta un regard noir vers la Menthae qui l’ignora dans toute sa splendeur. Cette dernière avait les yeux illuminés par une curiosité à la limite malsaine et la fixait un court instant avant de jeter son dévolu sur l’agresseur devenu victime. La Lychnis écarquilla les yeux et avait les bras ballant abasourdies par une telle réaction. On aura dit que Leanne savourait une scène de théâtre mais en sachant que tout était réel. Elle sortait totalement du décor. Même le jeune homme qui jetait des regards douloureux vers Diane, observait la brunette la considérant clairement comme une hurluberlue.

En tout cas, Leanne avait réussit une chose changé entièrement l’atmosphère ambiante. C’était comme si elle avait stoppé le temps, comme si elle avait figé la scène. Nous avions une fille totalement dans son monde en train de s’agiter un peu partout et deux gros glandus en train de la regarder sans comprendre ce qui se passait vraiment. La première personne à sortir de sa torpeur fut Diane qui se redressa droite comme un piquet ou comme si elle avait un balai dans le *bip* comme certains le diraient. Elle n’avait pas apprécié la dernière remarque de la Menthae. Avantages d’un préfet ? La Rouquine s’en contrefichait éperdumment. Mais elle n’eut le temps de répliquer. Notre dragueur prit ses pattes à son coup, trop perturbé face à deux folles alliées en face de lui. Entre le brutasse et la frappée du ciboulot, il avait choisi : la fuite.

Il eut un instant de vide qui se termina par un regard insistant sur Diane qui répondit à ce dernier en mettant sa main sur le haut du crâne de sa vis-à-vis. Elle serra un peu sans pour autant chercher à faire mal mais elle pressa un peu plus et se baissa pour que leurs yeux soient au même niveau. Son regard se fit assassin, son sourire carnassier mais tout cela n’était que factice du moins en parti. La préfète était plus amusée que colérique. Elle relâcha Leanne et recula pour la laisser respirer un bon coup avant de répondre posant ses mains sur ses hanches :

« - C’est naturel, je ne prends rien d’autre à mon petit déjeuner – si ce n’est que je mange trois fois la quantité la quantité normale d’un humain… Humm, on va éviter que tu frappes un autre élève surtout vu ton constitution je ne suis pas sure que tu fasses mal à un chepinan… Et tu sais je vais avoir des soucis bien que je sois préfète vu ce que j’ai fait. »

Diane s’écarta de quelques pas pur créer une distance entre les deux mais aussi pour lui permettre de tendre les bras de manière à ce que ces mains se muent en d’invisibles sacs de frappe. La Lychnis sourit, impatiente de voir le résultat de sa demande. Elle fit un signe de la tête vers Leanne et déclara d’une voix assurée :

« - Allez montre-moi ce que tes petits poings sont capables de faire et je dirais si tu peux être ma disciple du castrage. »