Musique, lecteur mp3 et écouteurs, rien de mieux pour laisser son esprit vagabonder un peu dans ce monde de fou.

Dans ce monde ou règne espoir et désespoir, il est difficile de nouer désir et réalité. Si un souhait se réalise, en contrepartie, pour que le monde s'équilibre dans ses énergies, il doit y avoir un malheur. C'est en voulant être gentil avec les autres et en souhaitant les aider que l'on se crée un espoir, cependant, certain attendent un retour, même un simple merci, mais parfois, ou même trop souvent, personne ne vient pour vous remercier.
Dans le cas d'Hence, on lui avait déjà retiré beaucoup à la naissance, le désespoir était déjà suffisamment énorme pour ne pas pouvoir être pire, il ne lui restait que l'espoir. Cette lueur qui lui permet d'avancer et de se dire qu'un jour ou l'autre, ce calvaire sera terminé. Que ce soit parce qu'il pourra enfin s'élever dans les airs comme tout le monde au lieu de rester ancrer au sol ou bien parce qu'il aura tout simplement creusé sa propre tombe.

Le garçon marchait tranquillement dans la gare déjà pleine de monde et se demandait bien ou il devait aller. Il avait tellement l'art de se perdre, rien que dans un grand magasin il ne saurait pas retrouver la sortie et devrait surement survivre en ermite ou demander de l'aide.
Il n'osait vraiment pas. Il pouvait toujours regarder le plan, il n'y connaissait absolument rien. Déjà ou voulait-il aller ? Les Menthae ? Les cours ? Mais... il y avait cours aujourd'hui ? Ah bah c'est beau d'oublier quel jour on est ! Dans la catégorie boulet, on ne fait pas mieux il me semble.
Il s’arrêta et se retira dans un coin. Tout ce monde l'intimidait un peu. Si seulement il avait quelqu'un qu'il puisse connaitre pour se cacher derrière, ou ne serait-ce que sentir sa présence proche pour se rassurer.

Il y avait des Pokémon un peu partout, les élèves et autre professeur se baladait si tranquillement avec eux alors qu'Hence, lui, avait peur notamment pour Camélia. C'est vrai, qui pourrait aimer un tel Pokémon à part lui ? Les gens trouveraient sûrement des plus horribles ce monstre non naturelle. Personne n'aime les monstres, et les monstres n'aiment personnes. Hence était un monstre lui aussi, on pouvait le considérer avec une lame de Damoclès prête à frapper à tout instant sur lui. C'est pour ça qu'il est peut-être le seul à la comprendre. Les gens différents ont peur des réactions des autres qui sont souvent du rejet et de la violence, violence souvent rendu de la part du monstre.

Il laissa sortir Nominoé mais ne fit pas appel à son autre Pokémon, cela lui déchirait le cœur, déjà qu'il était abimé, cela n'arrangeait en rien ses pensées. Il attrapa le petit Pokémon, qui n'hésiterait pas à fuir au moindre instant juste pour découvrir le monde. Lui, il assumerait parfaitement de se balader en présence de sa Miamiasme, mais ce qu'il craignait, c'est qu'on vienne la frapper. Il ne supporterait pas cela et préfèrerais largement endurer les coups en la protégeant.
Il avait fermé les yeux depuis un petit moment déjà, musique aux oreilles, et n'avait pas vu ni entendu son Togepi balancer ses quenottes de gauche à droite. Soudainement, la petite créature lança une onde de chaleur et d'étincelles brûlantes. Personne ne fut touché, sauf son bras. Lâchant un cri de douleur très vite étouffé, il se laissa tomber sur le sol en se tenant le bras. Nominoé le regardait sans comprendre.

Hence se frottait le bras, légèrement rouge, les poils roussi. Il n'en voulait pas à son Togepi, loin de là, cependant, il se serait bien passé de ce genre de chose. Il ferma les yeux, des larmes de douleurs commençaient déjà à perler sur le coin de ses globes oculaires. Ce que ça pouvait faire mal de se faire brûler ! Il n'en parait presque rien sur la peau mais la douleur elle est pourtant bien présente, le genre de souffrance continue, lancinante qui ne fait pas de haut ou de bas, elle reste stagnante et ne diminue jamais, comme si un feu dévorait tranquillement votre bras.
Il gardait pour lui cette souffrance, malheureusement, son cri avait fait retourner quelques personnes. Le garçon vira tout de suite au rouge brique, en plus de son bras rougis par la chaleur, on aurait put penser que tout son corps avait viré de cette couleur.

Une autre créature arriva près du garçon et de son Togepi. Il n'avait pas l'air fort méchant, au contraire, il était juste venu les voir, comme par curiosité, pour s'enquérir de la santé du garçon, ou juste parce qu'il en avait envie. Pour l'adolescent, décrypter les intentions des Pokémon était suffisamment compliqué, alors chez un humain... déjà qu'il n'arrive pas à savoir lorsqu'il ennuie quelqu'un.
Un garçon arriva cependant avant qu'un adulte ou un autre élève ne le fasse. Certaines maisons se fichait totalement du sort des autres et avaient presque fait semblant de n'avoir rien entendu. Un prof avait semblé réagir mais l'arrivé du garçon l'en dissuada. Pourquoi être trente sur une personne alors que tout seul c'est largement gérable ? Surtout que ce n'était pas comme s'il s'était évanoui ou comme s'il avait une plaie ouverte. Il avait crié, s'était pris le bras et s'était doucement laissé tombé sur le sol. Les conclusions sont vite tirées : rien de grave.

Enfin, qu'importe. Hence ne jugeait personne, en fait, il aurait préféré que personne ne vienne. Non pas qu'il n'apprécie pas qu'on vienne vers lui, mais sa timidité lui donne suffisamment peur de tout le monde pour ça. Et puis, il avait aussi peur de déranger.
Donc, revenons à nos Wattouat, un garçon arriva vers Hence et lui demanda s'il allait bien. Il aurait bien répondu par l’affirmative, mais mentir n'étais pas dans son fort. Non, il ne voulait vraiment pas agacer ou faire s'inquiéter des gens. Cependant il y arrive à merveille !

— Je... euh... je me suis brûlé... c'est rien... ça va passer... j'espère... merci, c'est gentil à toi !

Hence ou comment ne pas savoir comment réagir en public. Tien, pourquoi était-il rouge comme une pivoine ? Généralement les gens ne rougissent pas quand ils viennent aider. Même si Hence aurait su tout ce qu'il faut savoir sur l'amour, il n'aurait jamais deviné, et pas plus actuellement. Il pensait au contraire qu'il devait l'avoir mis en colère. Hence lui était rouge de timidité, mais le garçon qui venait de demander s'il se portait bien devait surement être rouge de colère, oui, ça ne pouvait être que ça ! Il allait surement se faire frapper.

— Je... désolé, je suis un idiot ! Je ne voulais pas te mettre en colère.

Timide ? Ce ne pouvait pas être possible ! Lui aussi il rougissait de timidité face à des inconnus sans oser leur parler ? Ne sachant pas quoi répondre, il passa, avec prudence, la main sur son bras brûlant. Il lui est déjà arrivé de se brûler aux fourneaux, plusieurs fois même. En fait, il était d'une telle maladresse qu'il se coupait souvent les doigts ou faisais tout autre mauvais gestes qui avait bien souvent une conséquence désastreuse.
Il releva timidement les yeux, craignant de croiser le regard de l'autre garçon. Il devait être plus petit que lui d'une tête, certainement moins âgé. Cela importait en fait très peu, Hence arrivait à se familiariser avec presque n'importe qui.
Quand il lui demanda s'il pouvait bien voir son bras, il resta un peu pantois devant cette soudaine demande. En même temps, cela parait normal de demander à voir l'endroit qui à souffert. Heureusement que ce n'est que le bras, si ça devait être situé sous ses vêtements, son ventre ou son dos par exemple, il aurait viré couleur Ecrapince.

— Euh... Hem... D'acc-d'accord, tien...

Il laissa l'autre garçon examiner son bras, tremblant légèrement. Toujours le rouge aux joues, il ne put s’empêcher de fixer le sol sans dire mot. Cette situation était très gênante, voir, particulièrement extravagante.
Il ne savait pas ce qu'allait faire le jeune. Peut-être lui passer de la pommade, des huiles essentiels, de l'eau ou simplement bander tel quel. Il n'osa pas le déranger dans son affaire, ne voulant pas le déconcentrer ni le gêner d'une quelconque manière que ce soit, cependant, l'envie de le connaitre un peu plus était bien trop tentante. Il se tourna alors avec une certaine hésitation vers l'inconnu, essayant de vaincre sa timidité.

— Et sinon, tu... enfin... ça fait longtemps que tu es ici ?

Non vraiment, il se sentait vraiment mal. Il ne pouvait pas lui demander ça comme ça, ça ne se faisait pas. Il tourna les yeux, légèrement perdu. A vraie dire, quand il se blessait en public, il était vraiment mal-à-l'aise. Il avait peur de se faire remarquer, que les gens le fixent, qu'ils pensent du mal de lui ou même qu’ils s’inquiètent. Personne ne devrait s'inquiéter de lui, personne.

— Je suis désolé, je ne voulais pas être indiscret.