Agent 007 & 009 en mission !

■ La réaction d’Emilio ne m’étonne pas au contraire, je suis ravie qu’il veuille s’amuser avec moi. Passer la journée avec lui donne le sourire et fait oublier tous les soucis. Certes, j’avoue que mes attentions sont loin d’être aussi innocentes que cela. J’espère que mes yeux ne me trahissent pas. Emilio me connaît malheureusement. Dommage je n’ai pas pouvoir leur mettre une bonne raclée ou les torturer… Etrangement, en regardant mon ami je me calme, ne désirant plus massacrer les personnes aux paroles médisantes. Un problème ? Mon langage ? Hé ho ce n’est pas que je me comporte comme un camionneur en tutu rose que je passe mon temps à grogner. Retournons à nos moutons. Je me commence à peine de sortir du réfectoire qu’Emilio me dépasse telle une fusée, déjà dans son rôle. Sa fraîcheur me fait éclater de rire. Et le pire je rentre dans le jeu. Sa réplique m’achève, j’en ai mal au ventre. Décidément il n’en rate pas une ! Je n’arrive pas à lui répondre de suite. Rah bordel, avec lui dans les parages je n’arriverais jamais à m’ennuyer. Respirant un grand coup, je lui réponds enfin tout en me frottant le ventre. J’espère que mon visage et ma voix parviennent à montrer mon sérieux. Cependant, je sens mes lèvres trembler :

« - Message reçu cinq sur cinq, agent Rainbow. D’abord quittons ces lieux où les oreilles traînent, trouvons-nous un nom de code et un plan efficace pour retrouver le mioche aux bonbons j’ai nommé Sweet target ! »

Je lève le bras en l’air comme pour motiver les troupes. A nouveau je me retiens de rire car la mission risquait d’être difficile. Imaginer les deux lurons, que nous sommes, essayer d’enquêter discrètement à travers les couloirs de l’académie… Entre Emilio qui ne passait pas inaperçu avec ses couleurs flamboyantes (je me demande comment d’ailleurs il arrive ses couleurs sans que mes yeux vrillent… C’est un artiste cte gars, si si je vous jure.), et moi qui passait mon temps à donner des coups de poings, nous partons sur des mauvaises bases. La discrétion ? Mais oui que nous sommes aussi subtils qu’un troupeau de bisons dévalant une vallée..Taïaut !!! Allons quêter pour une nouvelle aventure ! Je croise les bras, laissant un temps de réflexion pour Emilio pour déterminer nos noms de code. Nous commençons à déambuler à travers les couloirs. J’enchaîne diverses poses, dévoilant l’intense travail de mon cerveau et attirant sans m’en rendre compte encore les regards. J’ignore superbement l’élève qui esquisse le signe indiquant que je dois être folle. Une idée surgit et je frappe la paume de ma main avec mon poing. Je fais alors sortir Ousticram dans mes bras pour qu’il aille chercher dans ma chambre une courte liste d’affaire que je lui murmure. Mon pokemon feu me sourit content de savoir aussi qu’il participerait à la mission et détale à toute vitesse. Je me retourne vers Emilio, mystérieuse :

« - Ne penses-tu pas qu’il faudrait une panoplie pour nous en tant qu’espion d’Alcea Rosea, agent Rainbow ? »

Parés et c'est parti !

■ Rah là là. Emilio ou l’art de me muer en une enfant ne pensant qu’à faire des gaffes sur gaffes. Je souris grandement face à l’engouement de mon comparse du jour. Normalement, j’aurais donné une pichenette pour que nous soyons plus sérieux. Mais je me fais emportée dans son univers coloré et fou. Vous savez, avec lui, je n’ai même pas besoin de produits peu nets pour délirer en plein jour. Mon ami Lychnis était largement plus sain ou pas, enfin tout dépend du point de vue d’accord. Cependant sa compagnie était comme un cupcake avec un cœur fondant au chocolat avec une énorme montagne de chantilly décorée de petites pastilles qui éclataient dans le palet. Une véritable explosion de saveur. Je me retiens de rire gardant un visage faussement sérieux.

J’en ai mal au ventre à force de me retenir. Mon dieu, il s’est caché derrière une corbeille alors qu’il était repérable rien qu’avec sa frimousse ? OUh là, c’est bon je me plie en deux vaincue par un fou rire. J’essaye de me redresser tant bien que mal. Argh, mon ventre qu’elle torture... Je me frotte le ventre et remarque alors Emilio plus sérieux que jamais à l’idée de trouver une solution pour notre couverture. Mon dieu rien que d’imaginer les idées farfelues de mon compère, mon souffle se saccada rapidement.

Alors que je peine à me concentrer sur le vrai but de la mission, but qui s’étoile à force de suivre la folie d’Emilio, ce dernier se jette sur les corbeilles et non, il ne va pas oser… Et si ! Il a osé. Mon dieu je vénère ce garçon ! Le ridicule il en fait fi comme si de rien n’était ! Mon dieu, une bouffée d’air frais celui-là ! Ou pas… A la vue de sa dégaine, c’est-à-dire sa tenue multicolore et de la corbeille sur son crâne. J’explose de rire, n’en pouvait plus. Ahahahaha ! Arf, je vais… Hahaha… mourir, ouh là, étouffée !!! J’essaye de trouver un support, ici un mur pour me reposer dessus sans voir qu’Emilio me tendait le même objet.

Mais dès que j'ai pu mieux le regarder, je stoppe mon rire comprenant ce qu’il me demandait. Euh, attends, je dois aussi mettre ça sur moi ? Mais où va le monde ? Diane Pham avec ça comme masque ? Du jamais vu ! Et pourtant chiche, je vais le faire ! Et puis zut, plus on est fou plus on rit. Plus j’y pense, plus je me rends compte qu’avec Emilio, je peux me lâcher, quitter cette carapace de brutasse affamée 24 heures sur 24. Je me soucie plus de ce qui m’entoure. Je veux juste m’amuser. J’en oublie même mon envie de me venger contre les personnes à la langue bien pendue.

Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes que je prends la corbeille, j’ne profite pour vérifier sa propreté avant de la mettre sur ma tête et de la mettre de manière à ce que je puisse voir à travers. Mon dieu, mon fou rire revient. Invisibles, nous sommes ? Euh, mouais je redonnerai la définition de l’invisibilité à mon ami un autre jour parce que là, même Edgar Allan Poe se retourne dans sa tombe. Quand il a dit quand on désire dissimuler quelque chose il faut le montrer… Euh je pense que tous les deux, nous avons largement dépassé sa limite de la démonstration… Mon mal de ventre n’est pas prêt de partir je le sens. Ouille ouille !

Et devinez ce qui m’achève ? La pose de Espion 009 Rainbow. Je ne peux répondre à sa question, tellement les tiraillements me faisaient mal nous gratifiant de regards soit désapprobateurs soit apitoyés de nos autres camarades. Ousticram vient à mon secours. Mon pokemon m’adresse d’ailleurs un regard éberlué comme s’il se demande s’il n’a pas la malchance d’être tombé sur moi comme dresseuse.

Alors que j’imite une larve en train de s’agite, le singe tend un sac avec des fournitures à l’intérieur. Si Emilio l’ouvre, il pourra découvrir LA panoplie des espions. Où ai-je trouvé cela ? Hé bien, vu les escapades que je réalise le soir pour chaparder de la nourriture il me faut bien cela… Pourquoi en double ? Je vais vous dire : ON NE SAIT JAMAIS ! Bo, ok j’ai juste la flemme d’aller acheter une autre panoplie. Je suis une Lychnis après tout ! Revenons à nos moutons enfin du moins à mon ami et à Ousticram.

Moi ? Je suis toujours à côté en train de jouer à qui aura le premier rôle dans la pièce : la métamorphose d’un papillon… Dans le sac, il avait deux longues vestes noires, des lunettes aussi noires, des pistolets à eau et des pistolets à bille, des cordes, deux lampes torches, des talkies walkies, un carnet et un crayon assorti, deux dictaphones, deux couteaux suisses, du scotch, des barres chocolatées et une trousse de secours. Espérons que ça fasse le bonheur d’Emilio.

« - Alors ça te plait ? » Dis-je alors que je me redresse tant bien que mal, mon fou rire passé.

En avant toute !

■ Vous savez en voyant le visage d’Emilio, j’ai l’impression de vivre Noël avant l’heure. Ses yeux sont illuminés d’une lueur enfantine. Je suis contente de lui plaisir. Cela m’amuse de nous voir rajeunir, nous contenant simplement de simples accessoires et non d’une technologie de plus en plus riquiqui et difficile d’accès. Même moi je prends au jeu, sautillant telle une gamine pressée de commettre une bêtise. Je le regarde s’armer, un grand sourire aux lèvres. Je jette un coup d’œil à Ousticram qui semblait partagé entre l’hilarité à cause de notre dégaine et le désespoir pour la même raison. Je m’accroupis devant mon ami et lui tapote la tête avec un sourire machiavélique. Il secoue sa tête, lasse de me voir ainsi. Je fais la moue la plus mignonne qui soit mais monsieur avait décidé de me bouder. Je me demande bien pourquoi… C’est chiant.

Mais j’entends alors la question fatidique… Mama mia comment je peux répondre à ça sans paraître suspecte ? Arf une solution, une diversion ! Heureusement que la corbeille dissimule en grande partie mon visage. Allez, je me triture les méninges. Ah d’abord, montrer comment utiliser les lunettes ! Oui, ça me fera gagner un peu de temps ! Vite. Je prends aussi une paire de verres noires dans le sac, j’écarte les branches et les fait glisser à travers les trous présents sur la corbeille. Ca me prend un peu de temps mais j’y parviens. Mon dieu, je dois avoir l’air ridicule mais je ne vois pas ma gueule alors autant y aller au culot ! Et voilà le tout est en place. Je mets aussi le long manteau noir et je réalise une pirouette et je me tape la pose genre top model avec le sourire colgate que bien sur personne ne peut voir.

« - Tu me trouves comment ? »

En attendant sa réponse, je réfléchis rapidement à une solution pour esquiver LA question du siècle. Vite vite jetons un regard un peu partout. Vive les lunettes de soleil ! Une victime au hasard ! Hum, ah ! Une jeune demoiselle aux cheveux blonds passe par là. Mon dieu non on zappe, quand elle rit on dirait une dinde. Eurk. Suivant. Oh alleluia ! C’est mon jour de chance ! Le petit garçon de tout à l’heure repasse dans le couloir. A l’attaque ! J’accours vers lui le plus discrètement possible, c’est-à-dire pas du tout. J’arrive derrière son dos, je me retourne vers Emilio en lui faisant des signes de mains pour lui dire qu’il fallait qu’on le capture. Mais un petit cri m’alerte et je jette un coup d’œil vers le mioche qui est celui qui a émit le signal d’alerte. Est-ce mon aura menaçante qui lui a indiqué ma présence ? Je n’en sais rien et ne cherche pas à réfléchir. Je saute brusquement pour faire un plaquage mais ce vil môme parvient à s’échapper. Je tombe telle une crèpe atterrissant dans sa poêle. Je relève la tête et lança à l’agent 007 :

« - La cible s’échappe !!! Il faut l’interroger !!! »