CINGLÉES
Deux folle sur une cascade, ça donne quoi ?


Uune seule chose lui vint à l'esprit.

Pourquoi ?

Bordel, mais dans quel système de construction défaillant avait-elle développé dans son adolescence la fierté dont elle était aujourd'hui dotée ? Pourquoi avait-elle dit oui à cette proposition, pourquoi mourrait-elle d'envie de sauter, de fermer les yeux et de ne jamais perdre ce mélange d'anxiété, d’excitation et de peur, qui s'étaient logé dans son ventre ? Quel genre de personne était-elle pour aimer ce genre de chose complètement dingue ?

Une Iwasuru.

Elle entendit à peine les recommandations de sa sœur. Elle semblait aussi excitée qu'elle, ce qui la rassura, mais certains mots repérés comme « risque » , « prier » et « cervelle » enlevèrent immédiatement tout semblant de sentiment de sécurité.

- GO !

Elle serra la main de sa sœur, bloqua ses pensées et s'élança.

Le temps se posa, le paysage tourna. Elle arrêta de respirer, ses poumons tout comme son ventre étant restés au sommet de la cascade. Le vent tout autour d'elle sembla pure illusion, chaque son, chaque vision devinrent aussi funeste que relatif. Seul la main de sa sœur dans la sienne fut réelle. L'étendue bleu arriva à grande vitesse. Elle prit une grande bouffée d'air, la bloqua dans sa gorge et ferma les yeux.

Le choc fut assourdissant. L'eau s'empara de son enveloppe corporelle, les mains des jumelles ne résistèrent pas et se lâchèrent. Le son de la chute d'eau et du vent se turent, le monde s'arrêta de nouveau. La fraicheur de l'eau la prit de court, et elle mit quelques instant à se débattre pour remonter à la surface. Elle nagea, nagea mais était tombée si loin que son souffle commença à manquer.

Enfin, elle déchira surface. Elle prit une grande inspiration et l'air frais remplit ses poumons. Elle regarda autour d'elle et aperçue sa sœur qui venait également d'émerger.

- S'PESS DE MALADE ! hurla-t-elle à sa sœur au dessus du sons de l'eau qui continuait à s'écouler en quantité impressionnante, pour dégager ses émotions.

Elle rit et regarda au dessus d'elle. Vu d'en bas, la cascade était monstrueusement dangereuse. Sérieux, qu'est ce qui lui prenait de faire ce genre de cascade ? Comment cela se faisait qu'elle était aussi casse-cou et aventurière ? Qui était-elle pour aimer cela ?

Une Iwasuru.

Elle sourit et nagea vers le bord.

PASSIONNÉE
Comme dan ses rêves


L'eau était fraiche, mais l'excitation ballayait tout de ce genre de contraintes inutiles. Elle retourna au bord, et sourit à l’avertissement amusé de sa sœur. Non qu'elle ne la prenait pas au sérieux - oh, que non ! - mais ce genre de risque était ce qu'elle aimait avoir, et ce dont à quoi elle aimait se frotter, pour se surpasser et s'en sortir. Elle était dans une académie, maintenant, une vraie école. Elle avait eu peur de ne plus pouvoir s'amuser ainsi et de ne pas avoir d'endroits pour ressentir ces sensations. Elle fut heureuse de s'être trompée.

Elle suivit sa sœur dans la nature environnante, en short et t-shirt mouillés, et pieds nus. Cette tenue ne troubla aucune des deux. Mais Ryüko pensa que cela n'allait pas tarder, d'être troubler. Elle n'attendait que cela.

Sayuri entreprit d'escalader un immense arbre. Ryüko sa suivit, soutenue par ses heures de sport qu'elle avait toujours aimé faire quotidiennement, et dont elle ne fut jamais aussi aussi fière qu'en cet instant.

- Les gens ont souvent tendance à croire que vivre en tant que ranger, consiste essentiellement à aligner les missions périlleuses tout en exécutant des exploits physiques plus impressionnant les uns que les autres.

La Lychnis, préoccupée par le discourt de sa jumelle, s'accrocha à une branche trop fine qui céda et faillit envoyer la jeune femme dans l'autre monde.

- Ce n'est pas tout à fait vraie. Mais ce n'est pas tout à fait faux non plus. Devenir ranger n'est pas une tâche aisée, j'y ai consacré la plus grande partie de ma vie, et malgré ça je reste en apprentissage... Enfin, d'un point de vue officiel.

Ryüko réussit à se rattraper de justesse à une autre branche, et prit le bout d'une troisième dans la gueule au passage. Elle se hissa, et rattrapa du mieux qu'elle le pue le retard qu'elle venait de prendre sur sa sœur qui continuait ses explications. Elle monta sur la dernière branche aux côtés de Sayuri.

- Et peut-être qu'un jour, je t'enseignerais ce que je sais.

La vue était magnifique. Pas un morceau de civilisation à l’horizon, mais uniquement elles et la nature. L'espace grandiose. Une immense chaine de montagne se dessinait devant elles, derrière une grande rivière qui qui zigzaguait entre les cols et disparaissait au loin. La forêt et ses sapins englobait la plupart du paysage, et une famille de nirondelle s'envola, tout près.

Elle regarda sa sœur, avant de tourner son visage vers le paysage. Elle l'avait écouté parler avec passion du métier de ranger, de toute sa vie. C'était ainsi qu'elle avait été élevée, c'était ancré en elle. C'était la source de son équilibre naturel, de ses goûts et de ses visions. C'était tout elle.

La jeune Lychnis fut surprise - agréablement - de l'affirmation de sa sœur. Lui enseigner le métier de ranger ? Ryüko n'y avait jamais pensé. D'ailleurs, avait-elle pris la peine de penser à un métier ? Pas vraiment, elle n'avait jamais vraiment envisagé autre chose que le journalisme pour son futur. C'était une piste à explorer. Ça pouvait lui plaire.

- En attendant, je vais juste me contenter de te faire explorer l'aspect physique de cette pratique.

Le sourire malicieux de Sayuri fit transformer celui de Ryüko, paisible, en un sourire septique. Elle ne savait absolument pas ce qui l'attendait, mais dit tout de même d'un ton ferme :

- Je suis prête.

DÉTERMINÉES
Plus que jamais !


Sayuri redescend de l'arbre à une vitesse impressionnate, et Ryüko tint le rythme du mieux qu'elle le put.

- Tout est une question d'audace.

La jeune Lychnis sourit. Pour elle, tout était toujours une question d'audace. Elles reprirent le chemin vers leurs affaires, sans aucune hésitation. La brunette aux yeux sombres pensa qu'elle allait certainement moins apprécier les courbatures qui allaient suivre le lendemain.

- Les missions qui te sont données sont généralement classées par paliers. Tu te doutes que la difficulté des épreuves monte crescendo au fur et à mesure que tu changes de pallier. C'est entre le premier et le second que tu apprends une règle essentiel: La souffrance n'est pas une mauvaise chose. Tant que tu souffres, c'est que tu es en vie. Inquiète toi plutôt lorsque tu ne ressens rien, c'est dans ces moments là que la mort rôde autour de toi.

Ryüko s'arrêta une seconde après avoir écouté le discourt de sa sœur, septique. Elle se demanda quel genre d'épreuve étrange le premier palier faisait passer pour apprendre ce genre de truc. Et quel genre de truc glauque on apprenait sur les paliers supérieures.

Tout cela avait l'air réellement .. pas rassurant. M'enfin elle n'était pas là non plus pour être rassurée, bien au contraire. Elles retournèrent à leur sacs, et Sayuri retira son t-shirt, ne gardant que son short en coton déjà trempé. Ryüko fit de même, et enfila son masque.

- Ce lac n'est pas très profond, mais je te garantis qu'il y a de la vie sous ces eaux. Nous devrions pouvoir observer tout ça sans que tu es à plongé vers le fond. La plus grande difficulté consistera à gérer ton souffle et ton énergie.

Euh .. trop facile ? Ou pas. Pour la Menthae, en tout cas, cela en avait l'air.

Des questions ? Uiui. Inutile de demander si elle allait souffrir. Elle le savait déjà. Elle posa donc une question qui paraissait tout à fait banale dans ce contexte.

- Je vais mourir ?

ÉMERVEILLÉE
Ce qu'elle n'avait jamais connu


Ryüko mit un pied dans l’eau froide, soudainement bien moins excitée à l’idée de suivre sa sœur. Elle avait beau être casse-cou, aventurière et tout ce que vous voudrez, quand il s’agissait de l’eau, ça bloquait. Non qu’elle en ait peur mais c’était un univers qui ne l’avait jamais attiré. Pourtant, elle laissa l’eau glaciale refroidir chaque centimètre de son corps, sans donner un autre indice de son doute que son visage crispé. Mais en fut récompensée.

La Lychnis n’avait jamais nagé dans les fonds marins pleins de pokémon. Elle eut l’occasion de voir des espèces qu’elle ne connaissait pas, et d’autres qu’elle n’avait vue qu’en illustration. Les sœurs jumelles prenaient régulièrement leur souffle, mais pas assez pour Ryüko. Cependant, elle réussit à tenir le rythme, et pue, au bout d’un certain temps, s’habituer et profiter de son exploration sans trop souffrir du manque d’air.

Il y en avait de tous les côtés. De toutes les couleurs, toutes les formes, toutes les tailles, c’était impressionnant. Un majestueux Milobellus passa lentement au dessus d’elles, cachant pendant quelques secondes l’aura du soleil à son zénith. Un Octillery se baladait paresseusement sur les roches profondes, quasiment invisible. Une famille de Barpau se nourrissait. Ryüko tournait la tête de tous les côtés pour pouvoir tout voir, ne rien rater.

Mais dès qu’elle commença à se sentir à l’aise au milieu de sous ces pokémons – dont certains étaient si énormes qu’elles n’osèrent pas les approcher – Sayuri l’entraina dans les eaux si profondes qu’elles ne voyaient presque rien. Elle s’introduit sous des rochers, et commença à nager dans des tunnels sous-marins. Ryüko hésita une seconde, mais pensa à la seconde suivante, qu'elle venait bêtement de perdre une seconde d'oxygène. Elle la suivit.