Elle ne sait pas combien de temps elles avaient marchés dans la forêt, sous les nuages et dans le froid de plus en plus perçant. La pluie avait cessé, l'atmosphère se séshumidifiait et le soleil se couchait. Les coulers du soir envahissaient l'hozison de nuances rouge et orange magnifique, mais la jeune femme était bien trop fatiguée pour s'y intéresser vraiment.

Elles s'arrêtent enfin, Sayuri lance son sac et Ryüko fait de même. A quelques mètres d'une rivière paisible, elle se laisse tomber sur la souche d'arbre et sourit à la question.

- Si les matelas gonflables son confortables ?

En effet, la nuit arrivait et leur escapade de la veille avait laissés quelques traces, comme les cernes qui apparaissaient sous ses yeux d'encres. Mais elles étaient seules au milieu de la nature, et Ryüko savait parfaitement que leur camping ne faisait que commencer. Elle monta la tante et installa au minimum leurs affaires, pendant que Sayuri allait chercher quelques bois pour allumer un feu. Elles n'avaient apporter que le stricte minimum, comme la nourriture en suffisante quantité pour un soir, mais elles avaient prévus de chasser et pêcher pour leur reste de leur séjour dans les montagnes.

Ryüko profite du grand espace pour lâcher tous ses pokémon. Jamais elle ne les avait emmené dans un tel paysage, et dès qu'ils sortirent de leur pokéball, rien ne semblait pouvoir leur faire plus plaisir. Elwerïn et Kerill partirent seuls faire un tour, alors que Selah vint se jeter dans ses bras. Elle fourre son nez dans la fourrure du pokémon et retourne près de sa sœur qui était revenue et allumait le feu, le sac de nourriture dans les mains.

- On mange ?

Elle mourrait de faim.

Bien tiens. Ryüko s'en doutait. Évidemment, elle aurait préféré passer une première soirée le plus normalement possible, pour qu'elle puisse aller se coucher le ventre plein et se remettre de leur dernière sortit au lac. Histoire que le lendemain, ainsi que le reste de leur séjour ait le plus de chance de se passer au mieux, sans mésaventure désastreuse dû à sa fatigue physique qui se faisait de plus en plus ressentir. Le feu qui crépitait doucement à ses pieds réchauffait ses gambes, et semblait l’appeler. L’appeler au confort et à la chaleur de ses flemmes qui se mouvaient lentement .. mais le devoir avant tout, et l'annonce de sa sœur ne la surprit nullement. Prête pour la cueillette ? Toujours prête. En espérant que son corps le soit également.

- Je te suis.

Elle jette un coup d'œil en direction de la forêt, vers le buisson où ses pokémons avaient joyeusement pris la fuite. Après avoir expliqué à Selah de rester près du feu pour garder leur campement et entretenir le foyer, et lui avoir administré une dernière caresse affectueuse, elle s'élança vers les bois, sur les talons de la Menthae.

Le froid hivernal et la nuit qui s'installe ne permettent pas de partir dans une forêt dense sous les meilleures conditions de survie possible, ce qui ne semble pourtant pas gêner la préfète. Les bois morts craquent sous leurs pas, les branches font un bruit du tonnerre lorsqu'elles les écartes, sous le silence absolu de la forêt. Les oiseaux de jour avaient finit de chanter, ceux de nuit n'étaient pas encore sortit. Elle se frotte les mains, tente de les réchauffer malgré l'air glacial qui rafraichissait leurs poumons et refroidissait le bout de leur nez. L'aventure est quelque chose que Ryüko connait. Mais c'était un autre genre de parcoure qu'elle vivait là. Elle avait beau avoir voyager autour du monde avec son père, elle avait toujours commandé ses repas au resto, avait toujours eu un minimum d’hygiène. C'était le genre de contrainte qui était impératif d'éviter, pour pouvoir travailler correctement sur un reportage ou un article. Cependant, c'était ces contraintes-la, que Sayuri semblait vouloir rencontrer. Vivre comme une Ranger, cela demandait plus de ressource personnelle qu'elle ne l'avait imaginé. La facette la plus connue du métier de Ranger était celle qui concernait les pokémon. Sa sœur lui montrait l'autre aujourd'hui. Elles allaient devoir vivre comme des personnes au service de la nature. Chasser, pêcher, se laver dans la rivière. Et encore, heureusement qu'elle n'avait pas ses ragnagna.

Elles s'enfoncèrent dans les bois à une allure soutenue, si bien que, très vite, la lumière de leur campement disparut derrière les feuillages. Elles se retrouvèrent dans le noir, avec pour seuls points de repères la pleine lune au dessus de leur tête entourée des étoiles et à moitié cachée par le sommet des arbres, et leur sens de l'orientation. Que Ryüko n'avait absolument pas. Elle aurait été bien incapable de retrouver son chemin. Un buisson tressailli, Ryüko aussi. Un regard jeté par dessus son épaule, le début d'une crise cardiaque et c'est Elwerïn qui faillit se prendre un crochet de panique dans le bec. Elle souffle, tente de reprendre une fréquence cardiaque approximativement normale, et prend la boule de plume dans ses bras qui semble bien trop fière de sa mauvaise blague. Maintenant qu'elle avait retrouvé ses deux pokémon, ils allaient pouvoir les aider à chercher de la nourriture. Tant mieux, parce que Ryüko était bien plus douée pour la chasse, que pour la cueillette ..

Le froid se faisait dur, la nuit, opaque. Quelques frissons parcourent sa colonne vertébrale lorsque les griffes acérées d'Elwerïn virent se poser peu délicatement sur son épaule droite. Elle écoute patiemment les confidences de sa sœur, tout en essayant d'ignorer les envies de sursauts qui lui retournent l'estomac dès qu'elle entendait un bruissement suspect. Ce qui arrivait très souvent, dans un forêt. Elle avance tout de même sans ralentir son rythme, ses gambes anesthésiées, animés par une force intérieur. Elle réussissait sans mal à comprendre ce que lui disait sa sœur, et un petit sourire amusé passa sur son visage lorsque l'image d'une Sayuri citadine, mariée et féminine, s'imposa dans son esprit.

Difficile à imaginer.

Puis, elle lui confie s'être attachée à sa carrière de dresseur de pokémon. Une nouveauté. Ryüko en fut surprise. Elle connaissait le niveau très élevé de sa sœur, mais ne l'avait jamais entendu exprimer ses sentiments face à cette partie de sa vie. Car oui, comme pour Ryüko, le dressage était pour Sayuri, qu'une partie de leur vie. Elle n'a pas le temps de réfléchir à sa réponse, que la Menthae lui désigne un buisson en face d'elles. Ryüko s'attèle immédiatement à ramasser les baies. Elle en donne quelques unes à Elwerïn, qui se régale. Puis, décida de prendre la parole.

- Mon père me disait exactement le contraire. J'ai toujours été plutôt garçons et vêtement, même si j'avais un côté garçon manqué. Il me disait qu'un jours, j'aurais envie d'explorer le monde et de voyager partout.

Elle met à sa bouche une baie, prends le temps de la mâcher méticuleusement. Le goût était plutôt bon, même si ce n'était pas non plus délicieux.

- Et il avait raison.

Elle en prends une autre, continue sa cueillette. Après quelques minutes, ou elle se sent plus en confiance dans la forêt, elle propose d'aller faire ce qu'elle sait faire de mieux. Son Heledelle aussi.

- On vas chasser ?

Quoi mieux que de la bonne viande pour le dîné ?