Tu es sortie du dortoir, il y a peu de temps, en sautillant. A chaque élève que tu croisais, tu faisais un petit sourire de salutation, et continuait ton chemin. Ta petite balade se poursuivit sans vraiment que tu fasses attention ou tu mettais les pieds. Après tout, tu ne t’en préoccupais pas. Tu sautillais, les bras avançant au rythme de tes pieds. Toujours le sourire ancré sur ton visage, tu avançais joyeusement dehors. Cela faisait un bon quart d’heure que tu avançais le regard dans le vide. En reprenant des esprits, tu remarquas que tu étais dans un endroit mal-éclairé. Tu observes autour de toi, puis ton sourire disparaît peu à peu. Tu te trouves dans le cimetière d’Alcea Rosea. Ta bonne humeur se transforme soudainement en angoisse. L’on t’avait raconté qu’il s’était produit de nombreuses horreurs dans ce lieu tellement souvent que l’on avait empilé des tombes les une sur les autres. Tu as peur, et tu ne le cache pas. Une branche craque sous tes pieds, tu regardes d’un air inquiet les horizons. Personne ? Tu fais demi-tour.

Soudain, un Fantominus apparaît devant toi, venant de nulle part, un cri étouffé, c’est tout ce que tu parviens à faire. Une chose t’attrape par les épaules, puis ta seule réaction : Hurler. Tu hurles à plein poumons un grand : « Kaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiia » en faisant un énorme bond sur le côté. En te retournant, tu ne vois qu’un garçon qui te regarde. Celui qui est coupable de ta grande frayeur. Tu ne sais pas comment réagir, tu sais qu’il l’a fait exprès, mais en même temps, tu l’aurais fait aussi car d’un point de vu externe, il faut avouer que cela devait être amusant. Tu fais la moue. C’est tout ce que tu peux faire. Tu plantes ton regard dans le sien, puis croise les bras. Tu es bien décidée à lui remonter les bretelles.

« - Non mais, tu es fou ? J’ai frôlé l’infarctus, j’espère que tu le sais ! »

Tu avais hésité à placer une blague, mais après avoir ouvert la bouche, tu l’avais refermée, sachant pertinemment que cela n’aurait pas détendu l’atmosphère. Et puis, tu devais faire la tête, pas faire rire le garçon. Tu le regardais en tapant du pied, et en attendant des excuses de sa part.

Il faisait noir. Tu remarquas que ton saut t’avait considérablement éloigné du garçon. En règle générale, tu serais retournée le voir pour partir et prendre un bon chocolat chaud, mais cette fois-là, c’était différent. La personne était différente. Tu savais que tu ne t’en tirerais pas en claquant des doigts. Malheureusement. Tu restais donc loin de lui, ne cherchant même pas à le détailler comme tu l’aurais fait d’habitude. Il fallait avouer aussi que tu étais trop effrayé après ce qu’il venait de se passer pour réagir convenablement à la situation. Cependant, à sa première réponse, tu pus distinguer un sourire mesquin ancré sur ses lèvres. Cet air-là, tu savais que tu ne l’aimais pas et que tu ne l’aimerais pas jusqu’à la fin. Il ne serait que cause d’ennuis pour toi. Le sarcasme à propos de l’infarctus ne te plut pas du tout. Pas à cause de la moquerie en elle-même, mais à cause de l’âge. Tu n’étais pas si petite que ça !

« - Erreur. J’en ai 16. Tu connais le mot expression ? Celui que l’on utilise pour parler d’une métaphore ? »

Alors que tu regardais toujours au même endroit, tu te sentis décoiffée par la même main que l’une de celle qui t’avait attrapé. Tu frissonnas avant de te dégager d’un coup sec. Non mais, tu n’allais pas te laisser marcher sur les pieds ! Même si tu savais qu’il ne pouvait pas te voir précisément, tu le fixais d’un regard dur, sachant que la suite n’allait pas tarder à arriver. La raison de ta présence ici. Tu te pinças légèrement la lèvre inférieure ne sachant que répondre. Après tout, si tu étais ici, c’était à cause de ta bonne humeur. Tu en payais maintenant les conséquences.

« - Hum … Si je te disais que j’étais … Perdue ? Enfin pas vraiment, j’ai juste dévié de mon chemin … »

Le garçon enchaina suite à sa réponse pour poser les questions habituelles. Alors qu’il parlait, ton cerveau, lui, se préparait. Il choisissait pour toi quelles informations il t’était possible de révéler, et lesquelles tu devais garder pour toi. Alors qu’il venait de finir sa phrase, tu sentis une masse gluante se coller à toi. Ton souffle se coupa, et terrorisée, tu ne bougeais. Mais, ton courage remonta soudainement à la surface et tu secouas doucement mais assez énergiquement pour faire partir le pokemon collé à toi. Tu opta pour une réponse simple et courte à la présentation qu’il te demandait de faire.

« - Pourquoi devrais je commencer. Je t’en prie, fais toi plaisir et fois moi l’honneur de commencer. »

Tu te demandais encore comment tu en étais arrivée là. Des sourires et tes pas t’avaient conduis dans endroit tout noir dans lequel on ne peut pas sourire. C’étais triste de savoir que son corps ne suivait pas l’avis de l’esprit mais simplement ce qu’il désirait. Alors qu’il faisait semblant de ne pas comprendre, toi, cela t’ennuyais. Mentir. Une chose que tu n’aimais pas, et pourtant, c’est ce que tu avais en face de toi. Quelqu’un en train de mentir, juste pour être sarcastique. Même si tu le savais que c’était du sarcasme, tu ne pus t’empêcher de répondre.

« - Non, je n’ai pas envie de partir dans de longues explications, mais tu sais qu’il existe des dictionnaires, hein ? C’est très utile parfois. »

Cependant, tu attendais patiemment que le garçon se présente. Car en effet, il était impossible pour toi de le faire avant. Tu te juras de ne pas ouvrir la bouche avant qu’il ne se soit présenté. Tout cela pour si peu. M’enfin, apparemment le garçon n’avait aucune, mais aucune n’envie de se présenter. A tel point qu’il utilisa la « galanterie ». Bien sur, tu avais des doutes, un garçon comme cela, connaissait il vraiment le sens de ce mot ? Encore du sarcasme avant de commencer. Tu ne réagis même pas, tu te contente d’attendre. Il se présenta finalement. Si rapidement que tu dus te répéter la phrase dans ta tête pour en obtenir tous les renseignements possibles. Enfin, il te propose de te présenter. Cette fois, tu lui fais l’honneur de répondre.

« - Tu vois, ce n’est pas si difficile. Moi, je suis Melody, une Spiraea.»

Tu te gardais bien de lui dire que tu faisais partie des Astria. On ne sait jamais comment ce genre de gens peuvent réagir. Tu préfères attendre d’avoir de bonnes relations avant de te lancer dans l’inconnu. Puis à cet instant, tu réfléchis. Il savait la raison de ta venue ici, mais l’inverse était faux. Tu t’approchas un petit peu pour lui poser la question. Tu voulais vraiment savoir.

« - Au fait, pourquoi es tu là, toi ? »

Ensuite, tu repensas au pokémon qui grimpait progressivement sur toi. Tu soupiras, heureusement que tu avais mis un short aujourd’hui. Cependant, tu tentas tout de même ta chance auprès du dresseur. Après tout, tu n’avais pas envie de te balader dans l’académie, cette chose collé sur toi. C’est compréhensible, non ?

« - Et pourrais tu aussi demander à ton pokémon de redescendre s’il te plait ? »