Alcea Rosea ♣
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 Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios

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MessageSujet: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeLun 18 Juin 2012 - 13:18

    Lorsque Laureen avait quelques heures à tuer, c’est-à-dire tout le temps qu’elle ne passait pas en cours, elle les occupait pour moitié à s’entraîner et flânait l’autre à la recherche d’un coin à l’abri des autres. À force, elle tendait presque à devenir agoraphobe, c’en était désolant. Aujourd’hui, le temps était agréable, et Lilith avait besoin d’air. Agoraphobe et claustro, donc, charmant. Elle se dirigea naturellement vers le quartier résidentiel, ayant en tête l’endroit qui pourrait satisfaire son envie pressante de calme: le parc, celui qui était abandonné.

    La tête baissée et la main serrée sur la bandoulière de son sac, elle avait la figure contractée. Se détendre lui était difficile, et malgré son indifférence, Laureen se sentait la majeure partie du temps mal. Elle voulait seulement qu’on lui fiche la paix, qu’on lui fiche la paix. Elle faisait son bout de chemin seule, arriverait là où son ambition l’emmènerait, elle était persuadée qu’elle pouvait y parvenir par elle-même, en utilisant uniquement quelques personnes et en les laissant tomber aussi sec.

    Lilith n’était pas aussi méchante qu’on pourrait le croire. Elle n’avait même pas l’air d’être vicieuse. Elle ne considérait tout bonnement pas les liens sociaux comme n’importe quelle autre personne. L’amitié et l’amour n’étaient rien d’autre que des maladies. Qui a envie d’être malade? Des fous, des inconscients, des gens qui recherchent une attention qu’ils ne parviennent pas à obtenir autrement. Des imbéciles, des idiots, des êtres répugnants pour Laureen.

    Elle, elle ne devait rien à personne. Son entrée dans la Team, elle se la devait à son talent certain, à son intelligence et à sa logique imperméable. Elle était et serait l’un des meilleurs dresseurs, et l’un des meilleurs éléments de l’école. Chacun y verrait un modèle, un moyen de se donner du courage, vois Lilith, elle s’est construite seule, sans l’aide de sa famille, de la richesse ou du pouvoir. Et surtout, elle ne voulait absolument rien devoir à personne, rien.

    Depuis quelques nuits, Laureen faisait le même rêve. Elle ne se souvenait pas du début, mais la fin était si marquante... Elle était à moitié plongée la poitrine vers le ciel dans une large étendue d’eau, sans doute une mer, peu importe laquelle. Son visage était ensanglanté, et le sang qui dégoulinait de ses lèvres, de son nez et de son crâne glissait jusque dans le liquide salé, formant une auréole sanglante autour de son visage. À chaque fois, elle se réveillait en devinant les poissons lui caresser les pieds, et ouvrait les yeux sur des draps immaculés.

    Lilith frissonna, ce rêve agissait comme une prémonition et ce cauchemar n’augurait rien de bon.

    L’esplanade se dessina sous ses yeux et Laureen rejoignit un coin calme, où les hautes herbes inhabitées roulaient comme des vagues sous la brise légère. Elle s’étendit dans l’herbe et posa son sac sous sa nuque. Rien ne pourrait la déranger.


Dernière édition par Laureen Howard le Lun 18 Juin 2012 - 21:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeLun 18 Juin 2012 - 21:09

Alcea Rosea. Alcea Rosea. Ce nom, qui, en latin, signifie semblerait-il rose trémière, est aussi le nom de l'école où Kamijō Atios, un élève d'apparence simple, âgé de dix-sept ans, se réside. Cette académie renferme l'élite des dresseurs. Qu'ils soient là par le talent, par la richesse, par les efforts, par la chance, le succès, ou simplement par effort mesuré, cette école était désormais la sienne. Un mois s'était écoulé depuis son arrivée. Enfin, pour être précis, un mois et une semaine. Ce jeune garçon est le fils par remariage de la Kamijō corps, une entreprise réputée de Céladopole. Ce que peu de gens savent, c'est qu'il est aussi le chef d'un gang de la même ville. Les dossiers de ses examens faisaient état d'un élève tout simplement passable. Aucun talent précis, aucune notes dépassant les 11. Aucune sous la barre des dix. Cependant, son inscription n'avait pas été sponsorisée et il vivait pratiquement à la dur, avec peu de financement externe. Depuis un mois, les rumeurs d'un garçon au yeux bleus surnaturelles rebondissaient de bouches en bouches, d'oreilles en oreilles. Atios. Atios. Celui qui s'était proposer très peu de temps à son arrivée pour rejoindre la team Astria. Celui qu'on voyait partout et nul-part à la fois. Celui qui s'était intégré à l'école avec force et rapidité. Celui qui serraient toutes les mains, capable de s'entendre avec des Narcissus comme des Lychnis. Celui capable de se lever pour défendre les élèves d'autres maisons contre des élèves de sa propre maison. Celui qui portait des idéaux de justice forts. Et pourtant, ici, personne ne pouvait dire quoi que ce soit sur lui. Pas même la Team Astria. Il était juste un élève d'apparence normal. Sans but, mis-à-part de réussir au tournoi et de faire gagner sa maison. On savait aussi qu'il visait le statut de Dracologue, ces dresseurs qui relèvent le défi de collectionner, entraîner, ces créatures si complexes et à la fois si puissantes.

Entre un personnage totalement énigmatique et charismatique, personne ne savait quel était son véritable objectif. Celui d'être le roi d'Alcea Rosea. Ce concept, qui pourrait sembler amusant au premier abords, avait beaucoup de force pour le jeune homme. Être un roi, ce n'est pas dominé. C'est être accepté de tous. Être celui qui aidera tous les gens. Celui qui est le plus fort aussi. Les rumeurs à ce sujet commençaient à se répandre. Mais personne ne savait si c'était possible ou même si c'était vrai. Mais il était sérieux à ce sujet. Tendre la main à chacun. Aider tous les autres et connaître tout d'eux. Mais à côté de ça, il fallait dire qu'il était plutôt occupé. Être le plus fort, cela nécessite d'avoir un taux d'absentéisme élevé, un taux d'assiduité peu élevé, d'être capable de revenir en cours sporadiquement, d'aimer les grottes et les montagnes, d'aimer la nature, d'aimer la capture, d'aimer les affrontements... D'aimer le sports aussi. Et ce lundi matin-là, c'était matin footing avec ses pokémons. C'est ainsi qu'Atios et ses trois gais lurons couraient pour améliorer leur endurance. En tête de ce cortège magique, pouvant facilement être appelé une Dream team, un jeune homme aux cheveux noirs corbeaux, des yeux faussement illuminée de bleu, un costard. Dans son dos, un Xatu couraient comme il le pouvait, un joint au bac. Derrière-lui, un Carmache courrait en criant contre les deux devant qui n'allaient pas à son goût, assez vite. Et derrière, le petit quadrupède draconique aveugle suivait sans trop de problèmes, notamment car le dragon qui courait devant lui hurlait en faisant un bruit magnifique.

Et c'est là qu'il la la vit, allongée dans l'herbe. Il pila net, ce qui fit piler net le Xatu, ce qui ne fit pas piler net le Carmache qui bouscula le Xatu qui bouscula Atios alors que Solochi bousculait lui aussi Carmache. Personne ne tomba, mais l'arrêt avait été brutal et imprévu. Sauf pour Xatu, évidemment. Des cheveux rosées, un visage magnifiquement pur. Atios alla voir la jeune fille. Et là, son cerveau déconnecté, il dit : ▬ Pardon. Mais, tu veux devenir ma copine ?
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeLun 18 Juin 2012 - 22:51

    Calme, tranquillité, quiétude, sérénité, silence. Et puis:

    – Pardon. Mais, tu veux devenir ma copine?

    Tremblement de terre. Laureen n’est plus allongée dans l’herbe, les paupières mi-closes, respirant l’air frais. Elle a un coude repliée sous elle, une main tendue devant son visage, et, en contre-jour, un jeune homme aux cheveux noirs comme les ailes d’un corbeau. Un démon? Un autre cauchemar? Une personne réelle! Laureen se déconnecta du monde, pendant quelques instants, peut-être ce laps de temps durant même des minutes entières, mais elle devait abandonner sa perception du moment. C’était trop de choses, trop de mots en trop peu de temps, trop peu de préparation.

    Laureen se releva, dos au garçon, pour ne pas lui permettre d’apprécier la vision de sa figure perturbée, perplexe et, on peut le dire, presque apeurée. Indigne d’une Astria. Elle retira les brins d’herbes humides incrustés sur le tissu de sa jupe et mis la bandoulière de son sac sur son épaule. À présent, elle était au moins présentable. Elle se permit, n’étant plus à quelques secondes près, de détailler l’inconnu, aussi surprenant que déplacé. Vraiment, son arrivée était inopportune.

    Une chevelure ébène, random. Ses yeux étaient d’un bleu illusoire et déjà, la mémoire photographique de Laureen affichait tout un tas de flash sur cette couleur étrange. Mais quand elle vit le costume cravate et le bon double décimètre qu’il lui imposait, ce fut clair, limpide. Elle avait en face d’elle Atios Kamijō, Spiraea. Que savait-elle d’autre à son sujet? Son téléphone était greffé à sa paume parce que... Peu importe, une autre information, certainement plus importante vient d’arriver et de faire pépier les neurones de Lilith.

    Elle a ouï dire qu’un certain Atios avait demandé à Katerine de la faire intégrer à la Team. Un peu trop entreprenant au goût de Lilith, sans doute voulait-il seulement participer aux actions, mais maintenant qu’elle l’avait en face d’elle, elle n’était plus certaine de ses... certitudes. Ce gars-là avait le cran de dire ce genre de chose, elle en était persuadée. Le duvet sur ses avant-bras se hérissa. Elle se pencha sur le côté, observant les pokémons groupés autour de leur maître. Deux dragons, un oiseau. Ils semblaient entraînés. Atios n’était pas un simple élève, un Spiraea aux ambitions évidentes mais aux moyens ridicules.

    Grâce à ses calmes minutes d’observation, Laureen avait eut le temps de s’apaiser, et sa figure était à présent parfaitement neutre et indifférente. Du moins l’espérait-elle.

    – Sais-tu seulement qui je suis, Atios?

    Elle croisa les bras contre sa poitrine, fixant un point invisible derrière l’épaule du garçon, car elle ne devait jamais avoir son regard relevé, elle n’était pas si faible. Pourquoi ce garçon devait-il être aussi grand? Les doigts crispés sur ses bras croisés, Laureen se demandait bien ce qu’avait le garçon en tête, et surtout, si elle allait réussir l’échange qu’il avait commencé.

    Cette journée qui avait si confortablement débutée s’avérait être l’une des plus absurdes qu’avait pu vivre Lilith. Et elle faisait partie de la Team Astria, cette équipe où la moitié des membres n’étaient que de simples bouffons au service aveugle d’une plus grande entité. Jamais Laureen ne se servirait de son appartenance à la Team pour estimer quoi que ce soit de sa destiné acquis. Elle n’avait encore rien prouvé.
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeMar 19 Juin 2012 - 11:47

Sais-tu seulement qui je suis, Atios?

Français : "Bien sûr que je suis qui tu es." Il sourit et rajouta en anglais : "You are Laureen Howard, nicknamed Lilith inside of the Astria team, right ?" Son sourire s'agrandit face à l'objet de sa soudaine passion. Son coeur faisait les cent tours dans sa poitrine alors qu'il se perdait dans les langues. Oui, parfois, cela lui arrivait quand il était très en colère ou troublé d'en revenir à sa langue maternelle ou sa première langue vivante. Pas besoin de son portable pour la reconnaître. Mais elle était bien mieux en vrai. Elle est parfaite à ses yeux. Trop jolie pour qu'il puisse l'exprimer par des mots. Il souriait comme un gosse l'aurait fait devant la plus belle des poupées en porcelaine qu'il eut vu. Oui, il ne commandait plus ses sens. Son coeur battait et faisait : "Zekrom, Zekrom" pour Laureen Howard. C'était la première fois que ça lui arrivait. Jamais dans le passé, il n'avait eu envie de se lancer dans une aventure sentimentale ou non, avec une fille. Dire qu'il l'aimait serait mentir. Il ne l'aimait pas. Il ne pouvait pas. Il ne la connaissait pas. Ils ne se connaissaient, à fortiori. C'est pourquoi il était pas possible de dire qu'Atios aimait Twelth. Ceci dit, elle était la première fille pour qui il avait envie d'être honnête et qu'il avait envie de connaître. Déjà sa tête s'imaginait être avec elle. Voilà. C'était ça. Il avait envie d'être avec elle. Peut-être qu'elle lui passerait l'envie, ou peut-être pas. Il ne pouvait le dire avec certitude. Cependant, il voulait réellement essayer. C'est pourquoi il avait défier toute logique en ayant parlé. Il était un peu rouge, mais il souriait d'un air un peu béat aussi.

Mais ça ne changera pas ce que je ressens en ce moment. J'ai envie d'être avec toi. Là maintenant. Il lui fit un grand sourire, le faciès hélas ... Effectivement en pleine pâmoison, le regard un peu amoureux. Son ton était un peu maladroit, mais d'une sincérité maladive. Enfin, désolé, j'imagine que je suis un peu rapide. Mais je suis sérieux. Ajouta-t-il en lui prenant une main et en la serrant, le regard un peu gaga par ce qu'il ne ressentait pas d'habitude. Alors, tu veux me laisser une chance ?


Dernière édition par Kamijō Atios le Mar 19 Juin 2012 - 15:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeMar 19 Juin 2012 - 14:38

    – You are Laureen Howard, nicknamed Lilith inside of the Astria team, right?

    Un large sourire éclairait le visage d’Atios. Était-ce une blague de mauvais goût? Laureen n’arrivait pas à se satisfaire de cette explication. Le garçon avait l’air si ému, troublé. En attendant, c’était Laureen qui se voyait ébranlée. Elle ne connaissait pas les termes exacts, ne savait pas quels mots il allait employer, mais Atios se préparait à révéler quelque chose d’extrêmement gênant, aussi bien pour l’un que pour l’autre. Que se passait-il donc dans ce crâne pourtant éclairé? Atios Kamijō était quelqu’un de futé, pourquoi donc l’avait-il dérangé pour une quelque chose d’aussi futile?

    Quelque chose, quelque chose. Laureen ne se l’avouait pas, mais elle avait peur de mettre un nom sur ces choses. Sa façade, son apparence de marbre, elle sentait que son âme fugitive tentait de percer un petit trou. À quoi ressemblait donc Atios? Pour le moment, il avait un air béat, et son sourire était si niais que Laureen réprima un rire. Comment peut-on se laisser aller à se point? Il devait trembler, il devait transpirer, il devait être inquiet aussi un peu. Et cette inquiétude, il la transmettait indirectement à Lilith. Elle n’attendant plus qu’une chose: qu’il parle et vite, que la casserole bouillante et qui menaçait d’exploser arrête enfin de lui vriller les tympans. Elle voulait qu’on retire le couvercle, qu’on pose à plat ce que son cerveau ne pouvait que supposer. Les conjectures étaient des trous à désordre, les clefs de centaines de boîtes de pandore. L’idée était insupportable, insupportable.

    IL AVAIT ENVIE D’ÊTRE AVEC ELLE, LÀ MAINTENANT??? Les neurones de Laureen se reconnectèrent aussi vite que le court-circuit avait tout grillé. Comme Atios souriait, encore un peu imbécile de sa déclaration, Laureen elle était bouche-bée, les pupilles dilatées et les lèvres entrouvertes, le visage fiévreux de tant de trouble. Mais, bon sang, qui voudrait un jour être avec Lilith, pour de vrai? C’était comme de vouloir sortir avec un fantôme, un zombie ou n’importe quelle autre créature ne sachant pas parler plus de trois secondes d’affilées. Laureen était perdue, elle ne savait pas quoi faire, restait figée comme une statue de glace qui fondrait, il lui semblait que, flaque d’eau bouillonnante sur le sol, la dernière bulle éclaterait en gémissant: “Pourquoi moi!”.

    – Enfin, désolé, j’imagine que je suis un peu rapide. Mais je suis sérieux.

    Enfin une parole censée! Atios n’était qu’un garçon, après tout, et Laureen une fille comme les autres, sans doute plus attirante à ses yeux. La beauté, ce n’était qu’un concept inconnu. Laureen n’était pas au courant des derniers canons, et après tout, n’y accordait que peu de crédit. Ce n’était pas parce qu’elle était jolie qu’elle deviendrait le meilleur dresseur. C’était parce qu’elle savait comment y arriver. Ou alors Atios avait entendu parler d’elle par sa réputation? Mais alors, diable, comment avait-il voulu seulement lui parler? Sa réputation était si étrange, Laureen était le numéro 12, son type, les spectres, elle était surnommée Lilith, pas vraiment le genre de nana abordable.

    WHAT? Maintenant il lui prenait la main? Laureen fixa la main étrangère sur la sienne, et remonta lentement ses yeux le long du bras d’Atios. Elle croisa son regard bleu, le menton relevé.

    – Alors, tu veux me laisser une chance?

    Laureen n’était pas une oie blanche. Enfin, si, mais elle avait déjà fréquenté des garçons, savait comment ça devait se passer, mais elle ne comprenait pas. Comment pouvait-on vouloir se coltiner quelqu’un, vouloir “faire un bout de chemin avec”, et chercher tout un tas de problèmes, parce que “c’est ça l’amour”? Incompréhensible. Cependant, avec sa main posée dans celle d’Atios... Laureen ne pouvait pas la retirer d’un geste sec et s’enfuir, si? Ils étaient dans la même école, elle avait un rang à tenir. Si Atios désirait entrer dans la Team Astria, il avait pris la main de la mauvaise personne.

    – Hm..., commença-t-elle fébrilement, elle devait faire avancer les choses, rapidement. D’abord, lui faire lâcher sa main, elle pourrait ainsi tenter de se reconcentrer. Parce que la main d’Atios était chaude et moite, comme si un été s’était logé entre leurs deux paumes. Asseyons-nous, tu veux. On-on verra ce qu’il doit advenir, bafouilla-t-elle. Oh pitié.
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeMer 20 Juin 2012 - 1:06

Lillith venait d'être désarçonnée de façon totale et complète. Elle ne semblait pas habituée d'être la cible de l'affection et des désirs de quelqu'un. En fait, c'était logique. Lillith était comme lui dans les grandes lignes, mais son caractère se débouchait sur son lui passé, observant les autres, n'agissant que peu et si nécessaire, incapable d'être avec les autres tous en restant détacher de ceux-ci. Alors que lui, il était comme elle, mais il pouvait tendre la main à tout le monde, son coeur pouvant donner de l'appréciation et du crédit à tout les gens, tant qu'ils restaient agréable avec lui. Il était aussi d'un naturel généreux, mettant au service des autres ses yeux observateurs, ses talents et sa bonne volonté. Peu importe qui était la personne, le roi d'une école se devait d'être à l'écoute des autres, c'est pourquoi, il voulait donner son meilleur de lui-même pour les autres. Oh, il avait beaucoup d'amour en lui, mais il avait aussi la capacité de se défendre et il savait agir vite en cas de nécessité. En secret, il était beaucoup plus pessimiste, moins confiant, il était peut-être même un peu désespéré, mais il continuait de toujours faire de son mieux pour les autres. En fait, s'il était un Spiraea, c'était parce que ses valeurs, il les défendait, ils les appliquaient. Il aurait pu être un menthae pour sa connaissance technique, un narcissus pour son audace, un Lychnis pour sa capacité à être bon vivant, mais plus que tout, ses valeurs et ses idéaux étaient les plus importants. C'était sûrement pour ça que malgré sa capacité à être en accord avec les trois autres maisons, il restait que le meilleur choix pour son orientation fut les Spi'.

Quoi qu'on pouvait en dire, l'attitude effacée de Lillith avait un charme certain, comme une fleur fugace qui ne se laisse pas sentir avec facilité. Toutes sortes de fleurs avaient toutes sortes de parfums. Chacun pouvait trouver quelqu'un pour l'aimer et Atios se plaisait à dire qu'il pouvait se lier d'amitié avec beaucoup de gens. Mais ce n'est pas parce qu'une personne est loin des autres ou s'affiche peu qu'elle n'est pas jolie ou appréciable. Chacun avait ses qualités et ses défauts. Et chacun pouvait être apprécié pour toutes ces raisons. Atios en était sûr, cette si jolie fille (qui était plus âgée que lui) avait plein de bons côtés qu'elle ne montrait pas. Et surtout, il avait envie d'être avec elle. Il avait envie de lui tenir la main et de rester assis à côté d'elle en appréciant la brise, les hautes-herbes et les séviper.. Carmache et Solochi discutaient du soudain élan affectif de leur dresseur. Xatu ajoutait quelques commentaires par moment, le genre de commentaire qui réussissait à faire éclater de rire le carmache et le solochi. Les trois là se moquaient de leur dresseur ... Mais celui-ci était trop occupé à fondre littéralement pour Laureen alors qu'il obéit à la demande de la jeune fille, comme l'eut fait un matou devant sa maitresse. Puis finalement, il se posa contre l'arbre, en posant sa tête contre l'épaule de Lillith, en mode chat qui ronronne. Ouaip. C'est bon pour lui, c'est établi : ▬ Tu vas dire oui, hein ? Hein ? Je ferai n'importe quoi pour que tu dises oui, Lilith~~ !
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeJeu 21 Juin 2012 - 8:51

    Il n’avait pas lâché sa main. Ses pokémons devenaient suspects, Laureen jeta un coup d’œil à son sac, qui renfermait ses propres pokéballs. Elle ne savait pas si elle ferait le poids, et plus grave: elle ne savait pas si elle avait envie de faire le poids. Certes, ils étaient maintenant tous les deux assis contre un arbre, les jambes dans l’herbe, mais comme si la main de Laureen dans celle d’Atios ne suffisait pas, il avait posé sa tête contre son épaule... Ce garçon mesurait vingt centimètres de plus qu’elle, la scène devait paraître si ridicule!

    – Tu vas dire oui, hein? Hein? Je ferais n’importe quoi pour que tu dises oui, Lilith!

    Lilith? Lilith était un monstre d’égoïsme, comment pourrait-il croire que Lilith dirait oui à une requête aussi absurde et inutile. La jeune fille qui regardait d’un drôle d’air le garçon posé sur son épaule, ce n’était rien d’autre que Laureen Howard, la fille qui venait de Pacifiville et qui avait un peu de mal avec les relations humaines. Maintenant qu’ils étaient posés sur l’herbe, les pokémons d’Atios sortis babillant, Laureen se sentait beaucoup mieux. Mais est-ce qu’elle ne serait pas aussi bien sans eux, est-ce qu’elle avait besoin de lui, au fond? Est-ce qu’on devait avoir besoin de quelqu’un pour le vouloir à ses côtés? Laureen n’en savait rien du tout. Elle ne connaissait même pas Atios, ou si peu, même pas de vue. Et s’il se servait de lui? Ce n’était pas le genre d’un Spiraea, du moins, pas d’après ce que Laureen en savait. Elle savait que les Spiraea étaient butés. Mais est-ce que cela suffisait à rendre Atios manipulateur? Est-ce qu’il comptait se servir d’elle? Est-ce qu’il voulait entrer chez les Astria pour lui ou pour... Mirage? Aucune idée, mais Laureen trouvait tout cela bien trop étrange pour une simple coïncidence. Et Laureen septique devient Lilith paranoïaque.

    – Ne m’appelle pas Lilith si tu veux que je sois gentille avec toi, marmonna-t-elle, laissant une petite chance à Atios et à son honnêteté.

    Si elle acceptait de sortir avec lui, que feraient-ils? Que ferait-il? Trou noir, et Laureen se demandait bien ce que l’amour avait de plus à l’amitié, et ce que l’amitié avait de plus à... rien, en fait. Pourquoi recherchait-on la compagnie, une compagnie plus ou moins intime? Était-ce simplement dans la nature humaine?

    – Mais... hm. Enfin, tu- tu as déjà, tu vois, fréquenté quelqu’un?

    Laureen n’appréciait pas la ton incertain de sa voix. Pas du tout, il faisait d’elle quelqu’un de fragile, de timide. Ok, elle n’était pas franchouillarde, mais sur n’importe quel autre sujet, elle lâchait ses petites phrases assassines et s’en allait sans qu’on la retienne. Là, elle n’y connaissait rien, n’y comprenait rien, et ne savait absolument pas quoi dire, comment, s’il y avait des termes spécifiques ou si elle devait juste parler... pour parler.

    Elle tendit ses jambes devant elle, supportant plus ou moins le poids de la tête d’Atios. Elle était un peu lasse, elle était venue ici d’abord pour ne pas réfléchir, et voilà que son cerveau était à peine puissance pour régler ce qu’elle croyait être un problème. Mais c’était une lassitude peu commune, presque comme une vieille habitude. Elle n’avait jamais vu Atios auparavant pourtant, ou, dans les couloirs, à l’arrachée. Elle ne cessait d’observer les traits d’Atios. Il venait de la ville, c’était certain, il avait la réputation de se balader H24 avec son téléphone portable et de l’utiliser à tour de bras.

    Mais, bon sang, est-ce qu’il allait rester ainsi éternellement... comme un Lippoutou?!
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeJeu 21 Juin 2012 - 12:05

Ridicule ? Oui, Atios était plus grand qu'elle, mais il s'en fichait. Leurs tailles auraient été inversés, il aurait agi de la même façon.... D'ailleurs il n'avait pas songé aux apparences. Trop spontané en cet instant pour ça. Et puis, ici ils étaient relativement en paix... Cet endroit, d'habitude, était figé dans le temps. Seul la nature continuait de vivre ici. Mais pour une fois, cet endroit était la cible d'une bien étrange situation, mais était-ce mal ? Oui, ce n'était pas le quotidien des deux étudiants d'Alcea Rosea présents ici, mais peu importe. Le regard des autres est toujours là, alors s'en soucier, c'est s'étouffé de son propre chef... Atios n'étouffait personne et surtout pas lui-même. C'est parce qu'il se laissait respirer avec force tout en portant son masque qu'il arrivait à être aussi tolérant et à sympathiser avec tous les autres. Libre ? Oh que oui, il l'était. Personne ne pouvait le retenir jusqu'à présent et ce n'était pas Laureen Howard qui semblait arriver à contenir son indépendance totale. Ni personne d'autres d'ailleurs. Il avait accepté de faire un détour pour cette dernière et pour lui-même, parce que quand une nouvelle route se dessine, il ne faut pas avoir peur de l'emprunter. D'ailleurs en parlant de ça, cet événement qui lui servirait à semer les graines d'un lien avec sa senpai, semblait réussi. Il doutait qu'elle le voie mal, en ce moment, de même qu'il doutait qu'elle soit capable de relativiser. Trop troublée. Un peu comme lui. Mais il savait extérioriser ses propres "pulsions" pour les accomplir par la raison. Le début avait été spontané, mais plus les secondes passaient et plus il agissait par en réfléchissant aux conséquences de ses actes. Une vielle habitude qu'on ne peut pas facilement perdre quand on agit ainsi le reste du temps. C'est pourquoi il n'avait pas honte de réfléchir comme ça. C'était trop naturel de penser efficacement pour lui. Mais son objectif ici était, comparer au reste du temps, assez futile : réussir à être avec Laureen Howard.

Pourquoi elle ? Peu de bonnes raisons. Celles du cœur. Atios avait pour habitude d'accomplir tous ses objectifs. Peu importe comment, toujours sous ses valeurs, il usait autant de de l'intellect, de la force et de la ruse que de ses relations ou des moyens nécessaires. Mais ici, il n'était pas non plus en train de machiner un plan pour faire tomber une des factions de l'école. Il était là pour les beaux yeux de cette élève plus âgée que lui. Comme quoi, les portables et la haute-définition c'est du flan, elle était tellement plus jolie, plus pure en vrai. Ce visage incertain était une arme. Comme dirait les autochtones de Céladopole, elle était moe ! Et pas qu'un peu. Heureusement qu'elle n'était pas une tsundere. Sinon, il se serait déjà mangé un Shôryuken. Droite, bas, diagonale bas-droite, punch. Et il aurait surement vu des étoiles de près. Mais elle ne semblait pas être une de ces petites frappes qui adoraient vous martyriser pour ensuite vous avoir avec des yeux doux. Ici, il n'y avait que des yeux doux et c'était tant mieux ! Elle venait de parler ! Elle bafouilla qu'elle préférait qu'il l'appelle par son prénom. Moe. C'était donc ça, le moe power. Cette moue embarrassée, perdue. C'était plus frappant qu'un coup de poing de la part d'un Tygnon, plus merveilleux que la danse d'une colonie de mélofée, plus joli que de voir Ho-oh dans le ciel... Son coeur n'en pouvait plus de faire "Zekrom, zekrom, zekrom" et chacun des gestes de Laureen menaçait celui-ci de succomber au téra-voltage qui parcourait sa poitrine et qui lui donnait cette tension si intense. Son sourire était enjôleur, rassurant et affectueux, très content de cette révélation qui le poussa à susurrer, en la regardant, sur un ton affreusement amoureux et sincère : ▬ D'accord, Laureen-chan ! Mais tu n'aimes pas ton surnom ? Ce n'est pas toi qui l'a choisi ? En tout cas, moi je le trouve joli. Mais ton prénom est joli aussi. Et puis, surtout, tu es très jolie, d'ailleurs.

Oui. Elle était jolie. La beauté chez elle, était évanescente, fugace, mais pourtant bien là. Elle était réellement jolie. Mais il avait l'impression qu'elle ne savait pas briller de toute sa splendeur, ou plutôt qu'elle n'osait pas. Manque d'assurance ? Manque de courage ? Peut-être... C'est la question suivante qui le fit sourire. Lui, en couple avec quelqu'un ? Jamais. C'était la première fois qu'il demandait à une fille de sortir avec lui. Avant, il s'était trouvé incapable de s'intéresser à ça. Et puis, il n'y avait qu'à Alcea Rosea que l'on trouvait de si jolie fille ; dont Laureen Howard qui était l'incarnation d'une pureté unique à ses yeux. Mais elle s'imaginait qu'il voulait beaucoup. Alors que lui, ne voyait rien d'autre qu'une saine relation où il voulait pouvoir tenir la main de la jeune fille en allant en cours, la voir sourire, la voir lui sourire, pouvoir lui sourire... Ah, s'il réfléchissait trop à ça, il allait s'évanouir d'émotion. Il se décida à lui répondre : ▬ Jamais ! Tu serais la première fille avec qui je sortirais, si tu acceptais. Donc, désolé si je ne suis pas parfait. De toute façon, juste pouvoir être avec toi et te connaître me rendrait heureux~~!
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeVen 22 Juin 2012 - 16:50

    Ce qui détendit complètement Laureen, c’était qu’en utilisant son alias, Lilith, Atios avait ouvert une petite brèche, une porte dissimulée derrière un épais rideau de fer. Laureen n’avait qu’à passer au travers, à l’instar de n’importe quel fantôme, et obtenir tout ce qu’il y avait derrière cette cachette: sécurité, ressources, liberté. Oui, Atios lui permettait de découvrir cette trappe, et Laureen s’offrait d’y entrer, comme pour tester ses limites. Laureen gratta la terre de sa main opposée au corps d’Atios, et laissa ses ongles se salir. Les gravillons étaient autant d’obstacles, pour autant de manœuvres. Laureen se devait de se le rappeler, avancer était difficile, se faire une place était un exploit. Elle ne devait laisser de chance à personne de la blesser, de l’humilier. Peu importe ce qu’Atios avait en tête, elle le découvrirait bien assez tôt, et fronça les sourcils en se le jurant intérieurement. Et si Atios se révélait seulement honnête et sincère? Laureen préférait ne pas y songer pour le moment, elle ne saurait pas comme réagir à ces marques d’affections. Maintenant, Laureen s’était fixée un objectif, et elle était comme soulagée d’un poids, tout irait comme sur des roulettes désormais. Elle laissa son dos s’appuyer totalement contre l’écorce du bois, et ses muscles se décrispèrent.

    – D'accord, Laureen-chan ! Mais tu n'aimes pas ton surnom ? Ce n'est pas toi qui l’as choisi ? En tout cas, moi je le trouve joli. Mais ton prénom est joli aussi. Et puis, surtout, tu es très jolie, d'ailleurs.

    Qu’avait-elle à répondre à ça? Attendait-il seulement une réponse? Laureen esquissa un léger sourire qui dévoila quelques dents.

    – Lilith c’est mon surnom dans la Team... Et Lilith n'est pas clémente, minauda-t-elle.

    Dans les couloirs d’Alcea, Atios était un garçon qu’elle avait toujours imaginé un peu bourru. Il faut dire qu’il la dominait d’au moins deux têtes, et qu’il fixait toujours si intensément son téléphone portable qu’elle croyait qu’il allait s’évaporer sous ses assauts mentaux. Il portait des costumes, quand Laureen traversait les corridors en jeans et avait toujours l’air si sérieux. Impossible que la créature collée à son épaule, susurrant d’une voix mielleuse soit Atios Kamijō. C’était comme voir deux clones physiquement identiques mais psychiquement aussi différents que le jour et la nuit! En d’autres circonstances, Laureen aurait frémit en le voyant, ici elle était juste surprise de le voir aussi... serein?

    – Jamais! Tu serais la première fille avec qui je sortirais, si tu acceptais. Donc, désolé si je ne suis pas parfait. De toute façon, juste pouvoir être avec toi et te connaître me rendrait heureux!

    Et bien, ça n’avait pas l’air si compliqué, après tout. Laureen décida de se laisser aller un peu, et attrapa quelques réflexes que son humanité avait toujours possédé, des réflexes innés. Elle leva la main qui n’était pas sous le corps immense d’Atios et effleura du bout des doigts une mèche de ses cheveux noirs. Elle resta captivée quelques secondes par son geste, inédit. Puis, tout en faisant glisser son index le long de la joue du garçon, innocemment, elle murmura:

    – À quoi ressemblent tes vrais iris? Ne me dis pas que la véritable couleur de tes yeux est ce bleu tape-à-l’œil?

    Laureen laissa retomber sa main, doucement. Elle avait l’impression de s’attarder sur le plumage d’un oiseau, tant elle faisait d’effort pour ne pas brusquer Atios. Ou bien était-ce pour ne pas se précipiter elle-même? Après tout, il restait toujours une menace bien présente: Atios n’était pas un naïf élève, et elle n’était pas n’importe quelle élève lambda. Il avait éprouvé à plusieurs reprises le désir d’entrer dans la Team Astria, et elle-même en faisait partie. Et elle savait mieux que quiconque que même au sein de la Team, la confiance était une base bien trop légère pour être réelle. Alors, même si elle pouvait avoir envie de se reposer, Laureen avait bien trop en jeu pour se décontracter complètement. Bien trop en jeu. Comme si tout ça ressemblait à quelque chose d’aussi futile et inutile qu’un simple jeu enfantin. Tout devenait si compliqué une fois l’enfance passée!
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeSam 23 Juin 2012 - 10:38

La scène était très amusante. De part les suspicions de l'une et des intentions de l'autre. Oui, alors que Laureen était comme Atios d'habitude, en moins détendu, le jeune spiraea était toujours le même et même dans cette volonté légèrement enivrante qui assourdissait ses sens, il restait calculateur. C'était sa nature de répondre avec réflexion plutôt qu'avec sincérité, même si après des années d'expériences, il savait mesurer ses mots pour qu'ils aient le sens et l'effet voulu, tout en gardant la forme et la sincérité qui était nécessaire. Même chez Atios, les failles étaient des pièges. Les entrées, comme des trous de souris, étaient des accès parfois à sens unique ... Si Atios était une forteresse, ses murailles bougeaient, s'étendaient, se refermaient alors que chaque pièce se déplaçaient dans un immense labyrinthe jusqu'à son coeur. Un accès toujours était possible, mais à part Jay et la jeune Skye, tout deux des Lychnis, personne n'avait réussi à s'aventurer très loin dans cette tour d'horlogerie géante qui broyait les imprudents dans la valse des manipulations honnêtes, amicales d'Atios. Tout ceux qui s'y aventuraient, pouvaient penser avoir trouvait ce qu'ils cherchaient ... N'en reste pas moins qu'ils repartaient avec une image donnée par Atios, pas la véritable source de celui-ci. Et même si Lillith possédait effectivement un léger moyen de pression jusqu'à lui, sous-estimer Atios est toujours une erreur. Chez lui, faire et défaire des pièges, des murailles, des leurres était si naturel que parfois, quand il agissait avec sincérité, il se rendait compte qu'au final il avait tout prévu depuis le début... Cette partie de lui-même l'avait effrayé au début, mais finalement, ce talent était quelque chose qu'il chérissait ... Puisque avec les bons idéaux et le courage adéquat, il avait l'impression de pouvoir tout réussir et de rendre tous les gens autour de lui heureux. Laureen, en tendant un piège à Atios, qui sauterait droit dedans, naïvement, risquait de se retrouver piéger dans son propre piège alors qu'Atios s'en sortirait souriant.

C'était effectivement un jeu dangereux que de jouer manipulation sur Atios. D'ailleurs, peu avait le courage de l'approcher. C'était souvent lui qui tendait la main d'ailleurs. Malgré sa carrure fine, il était grand et s'habillait comme un Narcissus un peu trop sérieux. Ses iris et sa détermination à être le meilleur pouvait faire penser à un Menthae. Sa facilité à comprendre et à tolérer les autres aurait pu faire de lui un bon Lychnis. Mais finalement, son envie d'être d'une aide pour les autres et de voir des sourires avait décidé de sa maison... Hélas, selon les analyses d'Atios, peu de Narcissus et de Menthae étaient agréables. En fait, l'école pouvait-être diviser en deux catégories : les gens qui étaient intolérants et les autres. Les intolérants étaient soit Narcissus, soit Menthae. Ils méprisaient certains de leurs maisons, mais surtout les Spiraea & les Lychnis. Ensuite, chez les Menthae, elles étaient en général jeune et possédaient de grande facultées intellectuelle et avait une tendance à littéralement chier socialement sur les autres. Les Narcissus, c'était toujours en cours d'étude, ceci dit ... Elisabeth avait été plutôt gentille avec lui, douce, trop douce. Autant scolairement que socialement, cette fille était une curiosité qu'il se devrait d'étudier. Celle qui avait eu son premier baiser.... Sale histoire. Connard de Roucoups. La voix de la jeune fille se voulait plus séduisante qu'auparavant. Il repéra ce détail et ce demanda si c'était un piège... Auquel cas, il était bien content de tomber dedans. La voix de Laureen, surtout sur ce ton, était semblable aux marteaux d'un piano frappant les cordes ou le souffle qui traversait un orgue. C'est-à-dire un son merveilleux pour lui, qui accentua son sourire amoureux et son envie d'être avec elle. Quand elle commença à caresser une de ses mèches à la façon d'un oiseau, il frémit légèrement, avant de trembler légèrement quand elle toucha sa joue. Différent.

Ce doigt était doux, agréable. Loin des poings des Spiraea ou des chocs que son visage avait pu prendre lorsqu'il s'était battu dans le passé. C'était presque euphorique qu'il se laissa aller à de nouvelles expériences sensorielles et tactiles plus douce. Quand elle lui murmura à l'oreille, il trembla à nouveau. Décidément, si elle jouait la comédie, elle savait naturellement s'y prendre pour faire tomber un garçon. Il se souvenait d'une des scènes où Onizuka se jetait volontairement dans le piège pour une fille ... Atios comprenait mieux pourquoi son idéal n'avait pas pu se contraindre à rester serein. Parfois, la solution la plus idiote était la plus intelligente et agréable. Ses yeux ? Ils étaient faux. Il n'aimait pas la véritable couleur de ceux-ci. Pourtant, ce bleu tape-à-l’œil était déjà bien intense et son véritable regard était un trompe l'oeil efficace pour les autres. Son véritable regard en était évanescent et donc beaucoup plus dur à supporter. Ce qui était un masque pour lui était un bouclier pour les autres. Il lui répondit en coquetant et en les enlevant, accordant à Laureen le privilège d'être la première à voir la véritable couleur de ses yeux : ▬ Ils sont banals, ceci dit je vais te les montrer, Laureen-chan !

Il lâcha la main de Laureen et se mit à regarder le ciel. Puis, d'une main, en se tenant les paupières, il retira de l'autre la lentille, avant de procéder de la même façon pour l'autre, révélant ses yeux noirs profond, tel deux abysses prêt à dévorer quiconque s'y plongerait... Sa vue fut troublée. Il avait l'habitude de les enlever le soir, mais pas le jour... Il se sentit légèrement nauséeux et sa tête se mit à tourner. D'ailleurs, en cherchant Laureen du regard, il parti en avant, plaquant la jeune fille contre le sol.... Ses lentilles partirent au vol dans le col de la jeune fille alors qu'il se retrouva à quatre pattes au-dessus de la jeune fille. Et là, peut-être l'habitude d'avoir à voler des baisers et à s'en faire voler par un roucoups, mais il approcha son visage de celui de la jeune fille qui lui plaisait tant. Son coeur battait avec force alors qu'il n'entendait plus le monde autour de lui et que la vue des deux lèvres de la jeune fille rendait son cerveau incapable de réagir.... Leurs souffles étaient proches l'un de l'autre... Le contact allait être imminent ... Quand soudainement, Solochi se mit à hurler contre un pokémon au loin, brisant l'atmosphère romantique et faisant qu'Atios se rétracta.... Reprenant conscience de son audace, il se retourna et s'excusa : ▬ Désolé... J'ai ... Ahem ... Enfin ... Où sont mes lentilles ?
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeDim 24 Juin 2012 - 20:21

    – Ils sont banals, ceci dit je vais te les montrer, Laureen-chan!

    Comment Laureen aurait pu imaginer qu’une phrase aussi commune, portée de mots si insignifiants pouvait être le déclencheur d’un raz-de-marée émotionnel? Quiconque aurait prononcé ces paroles aurait simplement retiré ses lentilles, n’importe comment, mais pas en retombant sur le ventre de Laureen! D’abord, elle fut attentive à ses mouvements, il avait lâché sa main, et elle essuya discrètement la sienne, un peu moite, dans l’herbe fraîche. Atios tendit son visage vers les cieux, et Laureen le trouva plus reposé qu’elle ne l’avait jamais vu. Occupé à une action quotidienne, il en était presque vulnérable. Laureen pouvait le pousser d’un doigt dans les côtes, il n’aurait qu’à tomber sur l’arrête.

    Et puis, presque comme au ralenti, Laureen sentit qu’Atios allait chuter. Il ne lui avait rien dit, elle le savait, elle le sentait. Mais si ce qui ce déroulait était en slow-motion, les réactions de Laureen l’étaient tout autant, elle voyait ce qui allait arriver, ses transmissions nerveuses envoyaient des messages très précis, “décale-toi”, “retiens-le”, “fuis fuis FUIS”, mais Laureen était prostrée, on aurait pu jurer qu’elle attendait simplement que chose se fasse, sans essayer d’éviter ou même d’y remédier. Ses membres étaient figés, ses yeux bloqués, sa bouche fermée.

    D’abord, elle sentit deux petits orbes gluants contre sa gorge, et devina le point de chute, quand elle ressentit la longue traînée humide, semblable au parcours d’une limace contre son torse et, enfin, sa poitrine. Les deux lentilles étaient collées et pire encore, son corps entier plaqué au sol, et le visage d’Atios à quelques centimètres du sien. Seulement quelques centimètres. Il n’avait plus ses lentilles de couleur - non, Laureen les sentait bien, là où elles étaient -, et ses yeux étaient d’un noir plus profond qu’une de ses mèches. Laureen sentit son souffle se couper, brutalement, comme un coup de poing dans la poitrine. Les iris d’Atios étaient des gouffres, jamais elle n’avait vu un noir si net, se prolonger parfaitement jusqu’à la pupille. C’est comme si Atios n’avait pas d’œil, mais qu’il voyait tout. Laureen se sentit nue, ses émotions, ses sentiments déshabillés. Ce qu’elle ressentit plus durement, ce fut justement son manque de choses à cacher. Presque aucune émotion, trop peu de sentiments. Lilith ou un robot, quasiment rien ne pouvait les différencier. Programmés, froids et maladroits.

    Laureen sentait les battements du cœur d’Atios contre le sien. À moins que ce ne soient les siens. Ils étaient si proches, Laureen étouffait presque. Et sa bouche, elle était si pressantes, Laureen le pressentait, il allait, il allait. Il allait? Laureen sentit ses joues fondre, ses yeux la picoter. Elle abaissa ses paupières, instinctivement. Elle était si certaine, si sûre de son futur proche. Elle imagina, sur les toiles nuit qui recouvraient ses yeux, la scène, comme toute novice peut appréhender sa première fois. Oui, Laureen n’avait encore jamais échangé de baiser. Comment l’aurait-elle pu, quand les seuls contacts physiques qu’elle avait n’avaient jamais été qu’avec ses pokémons? Et encore, elle était bien avare de caresses.

    Peut-être que le dragon d’Atios avait été un avertissement. “Es-tu folle, Laureen Howard?” Comme une gifle sur sa joue, le réveil instantané lui fit ouvrir les paupières et ce fut comme si elle respirait à nouveau, après une longue apnée. La fin d’un songe, rêve ou cauchemar, la notion était encore à définir. Atios parut se réveiller également, car Laureen sentit la pression sur son corps diminuer, pour disparaître complètement. Elle s’appuya contre l’arbre, mettant une distance de sécurité entre Atios et elle-même.

    – Désolé... J'ai... Ahem... Enfin... Où sont mes lentilles?

    Laureen sursauta. Encore. Ça devenait une habitude.

    Les lentilles. … Elles étaient ici, se souvint-t-elle en penchant la tête vers son chemisier. Elle releva son visage sur Atios, puis sur son chemisier, sur Atios, sur son chemisier.

    – Hm... … Je crois que- Je crois que je sais, Atios.
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeLun 25 Juin 2012 - 13:19

Hm... … Je crois que- Je crois que je sais, Atios.

Non, non, non. Il ne voulait pas savoir. Pour la simple et bonne raison qu'imaginer où elles se trouvaient, c'était potentiellement imaginer la poitrine de Laureen. Et imaginer celle-ci en étant un garçon, c'était ... Mal ? Ou peut-être que ça ne l'était pas... Mais c'était gênant. Et si Atios avait été une fille, voir un garçon imaginer sa propre poitrine, oui, cela l'aurait mis en colère. On ne voulait pas être vu de cette façon par n'importe qui et même lui, même si c'était un garçon, il ne voudrait pas que Laureen s'imagine quoi que ce soit. Il était assez pudique. Les vestes, les chemises, les pantalons de lins ... Tout ça faisait partie du costume d'un acteur. Ses lentilles étaient son masque, son costume de gentleman, son costume de scène, son blindage socialisant. Mais savoir que ses lentilles étaient dans le chemisier de Laureen augmentât sa tension à un niveau rarement atteint. Oui, c'était un garçon et peu importe les valeurs qu'ils avaient, l'absence de réaction les auraient rendus moins normaux. Oui, qu'un garçon pense à ce genre de choses était tout à fait normal. Tout comme l'inverse chez les filles étaient vrais. S'ils n'y pensaient pas, c'étaient soit qu'ils étaient en retard, soit qu'ils étaient totalement en dehors du concept de normalité. Parce que peu importe comment les gens sont ou leurs passions, leurs caractère, ils y pensent un minimum. Chacun à des vues sur quelqu'un, tôt ou tard. Mais les gens n'aiment pas forcément que quelqu'un les voient d'une façon aussi spéciale avec ce que ça sous-entendais de fantasme. C'est pour ça qu'Atios et ses consciences luttaient pour garder son esprit aussi pur que possible... Mais avec grande difficulté, semblerait-il. Parce que forcément, la voix innocente de Laureen lui répondant où étaient ses lentilles étaient trop moe. Et le moe, c'était le bien. Pour les jeunes japonais otaku du moins.

Mais. Question existentielle. Si elle savait où elles étaient ... Cela voulait-il dire qu'elle n'avait pas de soutien-gorge ?! Pas de soutien-gorge ?! Par tous les saints d'Erokami-sama.... Cela voulait-il dire que ce qu'il mettait sur yeux, tous les jours et qu'il enlevait tous les soirs, étaient désormais sur ... Les ... Ventre-saint-gris. Jamais plus il ne pourrait les mettre sans songer à ... Quoi que, cela avait un petit côté excitant de s'imaginer ça. NONONONON. Mais à quoi penses-tu, malotru ? D'un autre côté .... Lillith était un plaisir pour tous les fans d'animés. Combien de fois l'avait-il vu, ses collants remontés assez haut pour lui valoir un Zettai Ryouiki de rang A ? Nomdidiou, il fallait qu'il se purifie l'esprit. Oui, bien qu'extrêmement froide, Laureen Howard était une très jolie fille. D'apparence, elle semblait froide, robotique, sans caractère particulier. D'un autre côté, en la présence d'Atios, elle semblait beaucoup plus vive et pleine de sentiment. Comme si par ses déclarations, son attitude, il avait coupé dans le rideau qu'elle mettait entre elle et les autres. C'est sûr que lui aussi avait fait de sacrée concession, mais bizarrement, il était toujours le même. Doué de sentiments, complotant ses plans aux objectifs rarement discutables.... Quoi que là, son esprit étaient en plein maelström. Oui. Le Spiraea ne pouvait s'empêcher d'avoir des flashs honteux de ses lentilles là où elles pouvaient belle et bien se trouver. Il avait aussi des pensées sur ce qu'il allait faire de ces fameuses lentilles après. Pourrait-il continuer de les mettre ? Oh, c'est sûr que venant de la fille qui lui plaisait le plus, c'était un don du ciel, mais si elle ne voulait pas ? Elle pouvait très bien ne pas vouloir qu'il les récupère. Bon, il avait huit paires de rechange, mais celle-ci avaient une valeur toute particulière désormais. Son esprit faisait punyopunyo ...

Je ... Je pourrais les récupérer ?
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeLun 25 Juin 2012 - 19:12

    Laureen sentait le regard d’Atios sur sa poitrine aussi bien qu’elle sentait ses lentilles. C’était comme si elle avait une double paire d’yeux posés sur... ses attributs féminins. Attributs pas très remplis, il fallait le souligner. Lilith ne portait pas de soutien-gorge lorsqu’elle n’était pas censée avoir de compagnie. Elle n’en portait que pour la bienséance, pour ne pas déranger les autres, mais la vérité était qu’elle considérait sa poitrine trop menue pour avoir réellement besoin d’être soutenue. Ou comme rédiger un paragraphe sur la poitrine d’une jeune fille. Laureen n’était pas très attachée à son apparence, seulement par ce qu’elle renvoyait aux autres. Et si Atios était gêné en sa présence, lorsqu’il imaginait ses faux iris galoper dans le creux de collines chair, elle n’allait pas être mécontente. Après tout, cela voulait dire qu’elle plaisait, qu’elle pouvait plaire. Et Atios semblait sincérement tendu, et paraissait lutter contre ses instincts. Laureen n’avait donc pas besoin d’en rajouter une couche au risque de les faire rougir tous les deux.

    – Je... Je pourrais les récupérer?

    Les récupérer? Lilith appréciait qu’on l’apprécie, mais qu’on lui voue un culte, au point de vouloir reporter des lentilles tombées dans son chemisier, c’était un peu trop pour elle. Elle baissa la tête, et plia ses genoux sous elle, posa ses mains sur ceux-ci, et, les pieds contre ses cuisses, elle réfléchit. Elle alla tendre une main dans son chemisier, mais la retira avant même d’avoir touché le tissu.

    – Je suis désolée, mais... C’est un peu trop embarrassant.

    Et puis, elle eut une idée, peut-être un peu foireuse et toujours très embarrassante, mais néanmoins, moins que l’image de se tripoter la poitrine devant Atios, qu’elle ne connaissait même pas avant leur rencontre. Elle se tourna, dos au garçon, et entreprit à ce moment-là de déboutonner les trois premiers boutons de son chemisier, pour décoller minutieusement les deux orbes bleus. Elle fut tellement ravie de l’avoir fait si simplement et calmement qu’elle se retourna aussitôt et tendit ses deux index à Atios, ses index sur lesquels trônaient les deux lentilles. Elle se retourna si vivement qu’elle oublia son chemisier défait, et quand elle s’en rendit compte, désemparée, elle referma son chemisier... Avec ses doigts. Les lentilles glissèrent dans l’herbe, emportant avec elles l’hypothétique pensée de pouvoir jamais les retrouver.

    – Oh, tes lentilles, commença Laureen. À croire qu’elles voulaient fuir depuis le début, ajouta-t-elle en relevant la tête. Je suis assez contente de leur fugue, sourit-elle, je trouve tes iris d’origine beaucoup plus intéressants. Ce bleu, ça donnait le tournis, comme un mauvais vin, alors que ce noir, c’est un alcool noble.

    Laureen s’était légèrement emportée. C’était la faute d’Atios. Il était excessivement déconcertant, et les réactions de Lilith en étaient toutes plus chamboulées les unes que les autres. Peu de personnes avaient ce pouvoir sur elle, et elle fut ravie de le découvrir, ravie et intensément perturbée. Elle décida de jouer du tac-o-tac. Après tout, elle n’avait plus rien à perdre, Atios l’avait vu dans une position si inconfortable qu’il pouvait ruiner sa réputation de Lilith, sa réputation de fille de glace, imperméable. Elle osa, et pour la première fois, elle osa franchement.

    – Les rumeurs vont bon train dans la Team, Atios, et nous nous efforçons toujours d’éliminer les rumeurs sans crédit. Mais, Kamijō, ton nom a parcouru de nombreuses fois de nombreuses bouches. Qu’entrevois-tu pour l’avenir? Que comptes-tu faire dans cette école?

    Laureen appuya une épaule contre le tronc de l’arbre. Elle était pleinement relaxée, car elle se sentait détenir le pouvoir. Le pouvoir des questions. C’était son moment. Atios n’avait que deux solutions: répondre, ou se défiler. S’il se défilait, Laureen abandonnerait la partie, du moins, pour aujourd’hui. Elle rentrerait se coucher, une bonne sieste pour éliminer les tensions de cette fin d’après-midi. Dans tous les cas, elle aurait une récompense. Des réponses, ou un sommeil réparateur.

    – Ne me dis pas que tu es venu à Alcea innocemment, je ne sais que trop bien les intentions de chaque élève, et ces intentions sont toujours très ambitieuses et vicieusement cachées, même de la part d’un simple Lychnis. Cette école apparaît certainement comme un tremplin pour élèves doués, et la Team Astria est la première à s’en défendre, mais ces élèves doués ont tendance à vouloir trop, et trop vite, et en oublient vite les usages et la décence. Tout le monde a le droit de réussir, mais peu obtiennent le respect, la puissance ou la simple coopération.

    Laureen ne parlait pas souvent. Atios devait se sentir honoré de ces quelques paroles. Sur un palmarès, elles figureraient sans aucun doute à la première place de la plus longue tirade de Lilith.
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeMar 26 Juin 2012 - 14:31

Ses lentilles étaient des lentilles de vues en même temps que des lentilles changeant la couleur de ses yeux. Elles étaient dites "rigides" et elle durait plus longtemps que celle qui étaient dites souples. C'est notamment car, elles lui servaient à corriger sa vue de loin qu'il voulu les récupérer. Il ne voyait pas les plus petites formes au loin. Tout ce qui était plus gros qu'un poing, cela allait, de la taille d'un poing, cela restait visible. En dessous, cela devenait flou. Et s'il cherchait à concentrer sa vue sur un point lointain, il aurait d'abord mal à la tête, puis un vertige et ses yeux se mettraient à pleurer d'eux-mêmes, à cause de l'effort dont ils étaient très peu capables. Certes, d'un côté, récupérer les lentilles qui étaient dans le chemisier de Lillith l'intéressait partiellement parce que c'était un homme, d'un autre côté, dire à papa qu'il avait perdu l'une de ses paires lui ferait sûrement grincer les dents. Enfin, cela ne lui avait jamais arrivé dans le passé. Il en avait toujours pris grand soin. Ceci dit, en regardant les yeux de Laureen, il sembla deviner partiellement le fil de ses pensées. Il ressentait une pointe de surprise, de réjouissance. Peut-être était-elle heureuse de voir qu'elle plaisait à ce point à un garçon ? De nos jours, les apparences étaient très importantes. Chez les garçons, les habits, la taille, la musculature, le visage et peut-être ce qu'il y avait dans le pantalon était le centre de l'attention autant de ceux-ci que des membres du sexe opposé... Ceci étant dit, chez les filles, ce n'étaient pas mieux. Beaucoup de garçons aimaient les poitrines opulentes. Chez les filles, les habits, le visage et le tour de poitrine composait les attraits principaux des Hommes... C'était amusant, car il était plus facile de plaire en étant une fille qu'en étant un garçon, notamment car, moins de critère rendait plus facile la mise en valeur. Enfin, qu'à cela ne tienne, le mâle nippon avait réussi à développer ses vices envers la femme au point de qualifier tous ces critères. Ainsi, le Zettai Ryouiki, était un qualificatif parlant de la zone dénudée entre la jupe et les collants, pettanko signifiait que les filles étaient plate ou avaient une poitrine peu développé et Atios pouvait continuer de réfléchir à des termes que ses camarades de classes avaient employés devant lui lorsqu'il était au lycée de Céladopole.

Laureen était pas plate, elle n'avait pas non plus quelque chose d'ultra-visible, mais le jeune Spiraea aurait tranché en disant qu'elle avait ce qu'il faut pour lui donner des vertiges. Il n'eut cru pas si bien se dire, si vous voulez l'avis du narrateur. Ce dernier était une boule de tension en ce moment. Et pas le genre de tension que l'on a quand on se dispute avec quelqu'un. Mais plutôt le genre de tension que vous envoie une fille au visage quand elle vous a charmer à tous les niveaux. Ne restait que sa raison de calme, qui tentait de retenir tous les pans de sa conscience encore éveillées de la léthargie du désir.. Et l'hésitation qu'elle avait dans ses mots rendaient la tâche à la pauvre raison d'Atios encore plus dur. C'était donc ça, de vouloir une fille. Sale histoire. Quand elle se retourna pour déboutonner son chemisier et qu'il se sentit partir vers des contrées qu'il n'était pas encore prêt à découvrir, il se flanqua le plus violent coup de poing qu'il put dans l'estomac. Il avait été plus rouge qu'un feu tricolore... Maintenant il était plutôt de la couleur du poteau portant le fameux. Gris, blanc, stupéfié par la force qu'il avait mis. L'amour rend plus fort. Dommage qu'il en ai eu la preuve sur lui-même. Mais il n'en était pas au bout de ses peines, loin de là. Pauvre Atios, en proie à la tentation et aux tortures de la fille qui te plaît le plus sur tout le campus. Elle devait le sentir. Si c'était pas déjà fait... De toute façon, si c'était le cas, elle ne s'en plaignait pas. Où plutôt elle n'osait pas ? Il ne savait pas ... Il avait un peu honte d'être comme ça. Et même s'il se disait que c'était naturel, il tentait de rester le plus clair que possible. Après tout, il voulait plus quelque chose de romantique que tout autre choses. Mais là, il allait être assailli par le comble de l'érotisme, la première fois qu'il allait voir en vrai la poitrine d'une fille. Et plutôt que des mots maladroits pour décrire sa réaction, le narrateur s'est débrouillé pour trouver une image démontrant la réaction du jeune garçon en pleine santé, au moins dans un premier temps.

Spoiler:

Oui, comme vous pouvez l'imaginer, il ne s'y attendait pas. Pas une seule et unique seconde. Pas à ce qu'il voie cette vision du paradis. Trois boutons, un chemisier blanc. Un teint pâle et immaculé. Le mont Oural s'offrait devant ses yeux, avec ses sommets rosés. Alors, vous pouvez clairement imaginer le regard d'Atios. C'était même un petit cri d'effroi qui était parti. Et là, le sang qui va dans tous les sens. Ses tempes qui se font violenter par un débit excessif. Une tension cardiaque frisant le risque d'arythmie. Il se mit à haleter. Et la tension eut un pic quand ses yeux se posèrent sur les collines symétriques ; de bas en haut, son visage pâle se remplit de rouge vif... Il sentit quelque chose éclater. Il se sentit partir en arrière. De son nez, un jet de sang parti en même temps que les capillaires implosèrent sous la pression. Oui, Kamijō Atios, prétendant au titre de roi d'Alcea Rosea était en train de mourir d'une hémorragie nasale aggravée. Il se sentait mal. Il se sentait partir. Il avait vu. Il avait vu. Il avait vu. IL AVAIT VU NOM DE NOM ! Il pouvait mourir en paix. Il avait vu sa princesse dans la position la plus exotique et excitante qu'il eusse pût espérer. Il pouvait partir sans regret. Mais la voix de sa bien-aimée le tint sur le dur sol herbeux. Il sortit un mouchoir pour arrêter les effluves nasales, témoins de ce que les armes biologiques de Laureen Howard pouvait faire sur un garçon âgé d'une année de moins qu'elle, ou presque. Oui. Avec ce genre d'arme, il ne pouvait rien dire. Il ne pouvait pas dire non. Si elle s'en servait contre lui, sa piètre volonté face à l'attrait qu'il avait pour elle ne pourrait rien faire. Il avait honte. Mais sa raison ne pouvait qu'admettre sa défaite. Il avait même un peu peur de Lillith et de lui-même dorénavant. Dans la mythologie grec, ce sont souvent les femmes qui amenaient les hommes a leurs pertes ... Il comprenait d'un coup, mieux pourquoi.. Pour celle qu'on trouve plus belle que toutes, on est prêt à tout. Même d'obéir aveuglément pour un signe d'affection.

Il était fatigué. Son corps entier, son cerveau, son nez, tout. Tout était tendu, assailli de violents signaux nerveux transformant son corps en une sorte de réceptacle à explosions en chaines. Néanmoins, après avoir été vue poitrine a nue, elle se mit à le questionner avec une force nouvelle, une audace novatrice, inconnue, qui venait d'émerger... Ce soudain revirement d'ambiance (Adieu la jeunesse, place aux questions) permis à Atios de se calmer et de calmer sa "Jeunesse". Elle en venait aux sujets les plus ... Sérieux qui régissaient les aller et venues de chacun. Atios se releva, le sang disparu, comme un mort se relève d'entre ceux-ci, sa colonne vertébrale se remboitant morceaux par morceaux, pour finir par la tête, qui vint se plonger droit dans les yeux de celle qui lui avait fait un effet inédit parmi toutes les filles du coins. Mais même si dans ce vide noir où son visage se reflétait résidait toujours cette douce et gentille envie d'être avec elle, une nouvelle personne la fixait. Quelqu'un qui se voulait détaché de tout, même de ses propres envies et désirs... Que cherchait-elle par toutes ces questions ? Définir qui était-il dans cette école ? Après tout, il n'était qu'un simple Spiraea éleveur et dresseur de dragon qui s'impliquait partout et qui s'occupait de tous les autres, tout en réunissant des informations sur eux dans le but d'aider et de cerner comment. Le regard du jeune homme n'était pas froid ou désagréable... S'il l'était, c'était parce qu'il se vidait de toute partialité du mieux qu'il pouvait. Ses yeux bleus étaient soudains bien plus attentionné et agréable, en comparaison avec ses yeux noirs qui possédaient un contraste parfait avec le blanc qui les entouraient, lui-même en contraste avec les petites veines qui n'étaient plus habituées à être séparées de leurs lentilles protectrices. Il s'avança, à quatre pattes vers Laureen pour s'arrêter au niveau de son cou qu'il renifla avant de souffler dans l'oreille de celle-ci pour la faire basculer en arrière avec douceur, rétablissant pour lui la position de force. Ses mains étaient posées de part et d'autres, chacune d'un côté du visage de Laureen. il englobait Lillith, la fille de glace, de ses propres rayons de lumières obscures, sous l'ombre dansante d'un arbre et d'un soleil de plomb, tout deux silencieux.

Deux solutions ? Deux récompenses possibles ? Non. Il y avait un troisième choix. Encore une fois, Atios fabriquait sa route sans jamais s'arrêter de courir, pavant la voie pour les autres et tentant de déposer un maximum de sourire sur son sillage. D'une de ses mains, il dégagea une de ses mèches noires qui se plaçaient dans son champ de vision alors qu'il approcha son visage avec une douceur lente et déterminée vers Lillith, pour l'embrasser du mieux qu'il pu. C'était la troisième possibilité, la réponse qu'il lui donna. Ses sentiments pour elle, quoi qu'encore naissants et pour tous les gens, qu'ils soient à Alcea Rosea, ou dans le monde. Son envie d'aimer les autres, de les aider, de les faire sourire, d'être avec eux, de les serrer contre lui si le besoin était. Son envie d'être au-dessus des autres pour contempler un océan de joie et de sourire qu'il voulait construire. Jamais il n'aurait pu être plus honnête dans ses sentiments et dans sa réponse. Il lui avait donné son coeur tout entier avec tout le romantisme qu'il avait pu mêler à son courage. Cela dura plusieurs secondes où il ne savait pas s'il le faisait bien ou non. Quand enfin il laissa Lillith partir, il lui dit alors : ▬ C'était la première fois que je voulais vraiment embrasser une fille .. Il lui fit un sourire chaleureux, quoi qu'un peu, beaucoup, gêné... Je suis désolé si j'ai été mauvais. Mais dans le doute où tu n'aurais pas compris ce que j'ai voulu te dire, je vais te répondre par les mots à tes assertions.

Il soupira alors, son regard n'ayant toujours pas quitté celui de sa senpai des Menthae. Une inspiration plus tard, il ajouta : ▬ Je me fiche de la team Astria et de celui qui dirige cette organisation. Et je me fiche de ce que font les Mirages... Si quiconque fait quelque chose qui met en danger une personne ou qui s'acharne sur une personne, je me liguerai contre les responsables. Et puis, tu es trop paranoïaque. Des Lychnis qui ne sont là pour vivre heureux et avec leurs amis et les gens qu'ils aiment, y en a plein. Des Menthae qui viennent ici pour devenir les meilleurs, y en a plein. Des Narcissus qui sont là juste pour briller y en a plein. Des Spiraea qui sont là pour simplement vivre heureux, y en a plein. Il prit une pause : mais tout ces gens normaux finissent par devoir se forgé des opinions sur Mirage et la team Astria. Parce qu'ils ne peuvent pas ignorer la présence de ces deux groupes. Pas même moi. Mais mon but est toujours le même. Je veux devenir le roi de l'école, celui qui pourra tendre la main aux autres peu importe avec qui ou pourquoi ils sont. Je veux juste pouvoir aider un maximum de gens que possible en vivant heureux. Avec toi. Avec mes amis. Jusqu'à l'obtention de mon diplôme. En faisant tout pour être le meilleur dresseur d'Alcea Rosea. Il lui fit un grand sourire en la serrant dans bras et en la relevant. Parce qu'il voulait vraiment être avec elle et tout voir ses voeux se réaliser.
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeMer 27 Juin 2012 - 12:56

    Elle le voyait. Ou plutôt, elle discernait la contrainte qui agissait en lui. Atios n’était qu’un garçon, et Laureen qu’une fille. Ils avaient chacun découvert un pan de leur être, un bout de chair pour elle, un regard pour lui. Ils s’étaient mis à nu, mais tout ça ne restait que des dévoilements physiques, rien qui pouvait être réellement gravé, réellement retenu. Les choses importantes se passaient en dessous, derrière la couche superficielle, celle que n’importe qui avait mais celle que n’importe qui ne pouvait pas déchirer.

    Laureen avait été stupéfaite de la réaction d’Atios, elle n’aurait pas imaginé qu’on puisse être si impressionnée par son apparence, son physique. Elle n’avait jamais désiré le respect que par ses capacités et ses compétences. Laureen avait conscience d’être désirée, ici et maintenant, elle n’était pas idiote et pas non plus aveugle. Elle était perdue, et ça ne pouvait pas être une bêtise que de ne pas savoir ce qu’on ressentait soi-même. C’était de la protection, du calme avant la tempête, réfléchir posément, se demander ce que l’on voulait, ou pas. C’était comme ça, elle n’avait pas été insérée dans les Menthae pour sa sobriété. Enfin, pas uniquement.

    Les pensées de Laureen furent interrompues par la réaction effrayante d’Atios. Les chutes du Niagara dans ses narines, en plus rouge et plus intéressant. Lilith décrocha sa mâchoire, et observa silencieusement le manège du garçon, il semblait s’apaiser, tirer un mouchoir de sa poche et retrouver figure normale. Elle ne voulait pas s’occuper des émotions d’Atios, pas avant qu’elle-même soit claire avec les siennes. Mais elle n’arrivait pas à détacher son regard du Spiraea, car c’était le visage du doute. Oui ou non? Peut ou peut pas? Et la volonté? Est-ce qu’elle avait envie d’être avec Atios? Est-ce qu’elle était obligée de subir les assauts chimiques - car elle les subissait - ad vitam? Ne pouvait-elle donc pas échapper, réchapper? Hélas, elle ne voyait aucune issue, aucun petit rectangle luminescent, qui, d’un vert rassurant, indiquerait une libératrice sortie. Ad vitam aeternam.

    Laureen s’attendait à une réponse. Des mots. Elle avait l’oreille tendue, pour ainsi dire, et les autres sens s’accordaient un instant de répit. C’est pour cela qu’elle glissa au ralenti, sans émettre aucun geste de protection ou même avancer ses coudes en soutien. Dans l’ordre, son dos chuta, sa main s’éleva jusqu’à son oreille, là où Atios avait soufflé et Laureen recalibra son regard, perdu dans les bleu du ciel. C’était presque soulageant de croiser le regard foncé d’Atios, Lilith était moins dépaysée. Elle ne dit rien, il n’y avait rien à dire. C’était à peine si elle pensait encore à respirer.

    Alors ce fut presque naturel qu’il l’embrasse. Non? C’était comme si le corps tendu de Laureen n’avait attendu que ça, car il se détendit complètement. C’était son premier baiser mais ce fut comme si elle en avait toujours reçu. En entrouvrant les lèvres, Laureen goûta les ambitions, les sentiments les plus profonds d’Atios. Elle devina son honnêteté. Mais ce qui lui fit fermer les paupières, c’est-à-dire ce qui mit totalement Laureen en confiance, c’est qu’elle était certaine que, comme elle avait vu, Atios ne verrait pas en elle ce qui était obscur et ténébreux.

    Sans doute le moment fut trop court, ou la séparation trop brutale, car Laureen mit un certain temps à reprendre pied, à retrouver la pleine puissance de ses facultés. Sa vue, en premier, s’adapta le plus vite. Ses yeux virent les lèvres d’Atios s’ouvrir et se fermer. Il parlait, bien. Il avait ce sourire... Ensuite, ce fut le tour de son toucher. Elle sentait sous ses coudes se graver les formes des herbes et du gravier, mais elle n’en était même pas gênée. Puis elle découvrit dans sa bouche, sur sa langue, quelque chose de nouveau, quelque chose qui s’effaçait déjà. Était-ce Atios?

    Ses oreilles semblèrent se déboucher, ou du moins, retirer le filtre qui épaississait chaque mot du garçon.

    – … Tu es trop paranoïaque. … Je veux devenir le roi de l'école. Laureen tiqua. Je veux juste pouvoir aider un maximum de gens que possible en vivant heureux. Avec toi. Avec mes amis. Jusqu'à l'obtention de mon diplôme. En faisant tout pour être le meilleur dresseur d'Alcea Rosea.

    Tout cela était louable. Tout cela était louche. Tout cela était à creuser. Mais Laureen n’avait presque pas écouté. Elle se demandait encore comment faire pour entendre correctement, elle ne pouvait pas en plus réfléchir à ses paroles. Elle soupira. Gémit. Elle leva les yeux sur Atios lorsqu’il la releva comme une poupée de son. Et il avait raison de le faire. Laureen serait volontiers restée vautrée dans l’herbe encore une heure ou deux, peut-être plus. Quand on disparaît, qu’on fait partie intégrante de la nature, il n’y a plus personne pour venir vous embêter et vous chambouler. Quand on devient un grain de sable, un gravillon, personne ne vous remarque.

    Debout, entre les bras du grand Atios, Laureen réagissait à fleur de peau. Elle leva la tête, leva les yeux, leva les lèvres, leva les pieds et colla sa propre bouche contre celle du garçon. Dieu qu’il était grand, et dieu qu’elle avait mal aux orteils, à se tenir sur ses pointes. Mais elle ne s’en rendit compte qu’après, lorsque ses talons retrouvèrent le sol, et sa tête le torse d’Atios.

    – Je dois avouer que je suis un peu perdue, chuchota Lilith, dans une litote.
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeJeu 28 Juin 2012 - 12:55

<< Tu le sais très bien. Tu ne peux pas être avec elle. La dernière fois que tu as laisser quelqu'un s'approcher de toi, tu sais comment ça c'est fini. Et ici, ça risque d'être encore plus délétère. Idiot... >>

Oui. C'est vrai. Atios n'avait pas toujours été seul. Il avait eu un jour, un semblant de relation, quoi qu'à sens unique. Ce genre de relation qui n'est plutôt qu'acceptée et tolérée qu'active. Mais va savoir comment ? Elle l'avait suivie. Dans les bas-fonds de Céladopole. Un endroit où les jeunes filles étaient des proies. Et où lui, se devait d'être discret. Cette unique fois-là, il avait fait l'erreur d'être suivi. Et elle, avait fait l'erreur de le suivre. Finalement elle avait failli être violée. Et lui avait failli mourir. Sur une simple erreur d'inattention. Ce soir-là, il s'était battu à mort dans l'ombre de la cité de Céladopole. Et c'était la première fois qu'il s'était senti humain. C'est pourquoi dorénavant il le savait. On ne pouvait être ambitieux, être partout même dans les zones dangereuses et être avec quelqu'un. C'était étrange, mais maintenant qu'il était si prêt d'obtenir ce qu'il avait voulu, il voulait se l'enlever ... Parce qu'une partie de lui savait exactement les risques pour Lillith. Atios avait repoussé la jeune fille, alors dans un état second: son passé revenait le hanter.... Il tremblait. Et son regard s'était baissé. Comme s'il était tout à fait quelqu'un d'autre. Sans l'être. Son ton était froid et distant. Comment devait-il agir ? Mentir? Être Honnête ? Elle était perdue. Lui aussi. Son passé le rattrapait. La peur de provoquer encore les souffrances chez les autres. Il était devenu pâle comme un mort. Laureen devait désormais avoir l'impression qu'une série de porte en titane s'effondrait devant le garçon qui semblait avoir réalisé quelque chose. Oui. Il venait de comprendre... Ce qui aurait pu motiver l'éloignement de la petite-amie de son meilleur ami.

C'était tiré par les cheveux, mais en y réfléchissant, c'était possible. Dans cette école et dans la team Astria, des cinglés, il y en avait. Ce n'était qu'hypothèse, mais peut-être lui avait-on fait du chantage par rapport à Jay .... Auquel cas. S'il était proche de Lillith.... Le schéma se répéterait mais, avec lui. Et pire. Lui trahirait la Menthae. Oui... Entre lui-même et ses idéaux... Il porterait encore ses idéaux en tant que priorité. Dans cette optique, il nuirait aussi à la jeune fille. Ce ferait sûrement un bon bouclier pour se défendre. Il le savait. Il ne pouvait pas être proche de quelqu'un. Une partie de lui-même pleurait. L'autre partie riait avec mépris. Mais il allait le faire. Cela était l'équivalent de s'enfoncer soi-même un couteau dans le genou pour lentement le tourner. Il prit une inspiration et se prépara à parler :

J'avais tort. Ses mots tombèrent comme un harpon dans la chair d'un poisosn. Laureen Howard. Originaire de Pacifiville. Toi qui vise les sommets ... Si tu restes avec moi, tu ne pourras pas prouver ta valeur ... Je ne peux pas rester avec toi. Parce que tôt ou tard, tu le regretteras. Atios s'avança derrière elle, le regard de marbre, impassible alors que son estomac se tordait. Alors, je suis désolé.... Carmache. Solochi et Xatu. Il commença à s'éloigner. On y va.

Ses trois pokémons se regroupèrent derrière lui. Le claquement sonore qui semblait légèrement frustré du jeune homme retentit. Puis il le rangea. Il n'était qu'un bel abruti. Peut-être même un lâche. Mais c'était pour elle. Il ne voulait pas non plus être trahi par cette dernière. En y réfléchissant, il aurait été plus simple de mentir. Il n'était pas trop tard pour dire que tout était un fait exprès. Mais il ne supporterait pas d'un jour apprendre qu'on l'ait menacée pour l'atteindre. La route pour être roi était une route solitaire ... Et il était trop naïf de croire qu'il pouvait se protéger, lui et ses idéaux, en même temps qu'il protègerait ses proches. Il venait de se tirer dans le torse pour tuer à la racine l'espoir de la fin de sa propre solitude. Il l'espérait qu'il avait montrer à Lillith le moyen de briser la glace qu'il y avait entre elle et les autres. Ce qu'il était lui-même incapable de faire s'il voulait pouvoir préserver cette ambition de royauté... Finalement, il ne pouvait pas se détacher de ce désespoir qui était enfermé en lui. Peu importe comment il simulait sa normalité, il n'en restait pas moins qu'un acteur qui en plus avait peur de causer du tort aux autres...
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MessageSujet: Re: Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios   Bleu, je hais le bleu de la mer - Atios Icon_minitimeLun 2 Juil 2012 - 14:19

    – J'avais tort.

    Trois mots. Dix lettres, presque autant de caractères. Laureen n’était pas méchante, elle n’était pas lunatique, pas plus qu’elle n’était schizophrène. On ne lui reconnaissait aucun trouble mental, si ce n’était l’envie d’éviter au maximum le contact humain. L’humanité est une maladie contagieuse, comme l’amour et l’amitié. Ça n’a rien de ravissant, rien d’appétissant. La plupart du temps c’est dégoûtant, dégoulinant, de bons sentiments, de mauvais, de bave. C’est trop dur de s’attacher, trop dur de démêler le vrai du faux, trop compliqué de chercher qui est pour nous et qui ne l’est pas. Alors, comment avait-elle pu, en quelques minutes, penser pouvoir quitter la solitude pour quelque chose de plus complexe, mais de tellement plus intéressant?

    Il n’y a rien de bon pour moi, je suis fatiguée. Et puis, une colère insidieuse, une haine vicieuse. Ce garçon est un foutu crétin, un imbécile, un- un- … Un salaud! Laureen était figée. Jamais elle n’avait davantage ressemblé à une statue de cire et jamais elle n’avait été si proche de la voir fondre. Mais Atios n’était pas le soleil, le sien, il n’était pas celui-ci, apparemment. Laureen espérait toujours qu’un rayon chaud et rassurant jaillisse du sombre Spiraea, mais Lilith désirait encore plus broyer les os de ce garçon si blessant. Une partie d’elle était triste, désolée et l’autre bouillait, n’était que furie. La figure toute rouge et les oreilles fumantes, Laureen venait de se rendre compte que son caractère, que ce qui faisait d’elle ce qu’elle était, sa personnalité, ses ambitions, que tout cela ne pouvait pas être en adéquation avec qui que ce soit, de toute les façons dont on pouvait tourner la chose. C’était plus difficile à avaler que de se replier dans l’ombre sans attendre de repercussions douloureuses. Oui, s’entêter soi-même à refuser le reste du monde, c’était beaucoup plus commode que d’être refusé par le reste du monde.

    Ses yeux commencèrent à la piquer. Lilith s’horrifia de sentir un liquide salé se faufiler, glisser de la paupière inférieure et continuer sa descente le long des pomettes, du nez, du menton. D’une main rageuse, elle essuya ce dernier, frotta un oeil, puis l’autre et s’obstina à contempler un point dans l’horizon, derrière Atios, derrière tout, loin, très loin d’ici, très loin des mots, des sentiments, très loin de toute pensée logique.

    Comme tout cela paraissait si simple! Atios n’était pas responsable, Laureen n’était pas responsable. La vie était un hypermarché, cent pourcents satisfait, ou remboursé. Et que faire si l’on n’était satisfait qu’à soixante-dix pourcents? Devait-on demande remboursement, ou apprenait-on à se contenter des soixante-dix pourcents de bonheur et s’initiait-on à l’amour des trente pourcents orphelins? Existait-il des personnes qui ne réfléchissaient pas à ce genre de choses? Qui se laissaient aller, portés simplement par l’envie d’en découvrir plus, par la volonté d’en aimer au-delà de nos goûts. Laureen ne savait pas si elle regretterait sa relation avec Atios, et elle était curieuse - mais c’était une réaction bien inférieure à son désarroi ou son incompréhension cruelle - de savoir comment il pouvait bien le savoir. Seulement, à présent, elle regrettait simplement de s’être autant mise à découvert devant lui. Elle n’avait quasiment rien dit, mais tout ce qui s’était dégagé d’elle était susceptible de devenir une arme, arme qu’Atios avait désormais en main, et dont il pouvait se servir quand bon lui semblerait.

    Laureen le regarda s’éloigner, ne tournant pas la tête lorsqu’il passa derrière elle. Le dos tourné, elle pouvait encore laisser les larmes couler sans qu’il la voie. Elle renifla le plus silencieusement possible, observa tranquilement les pokémons d’Atios le suivre, et serra, desserra, serra, desserra plusieurs fois ses poings, pour s’apaiser. Plus jamais.

    – Je ne suis pas faible, Atios, lança-t-elle à voix haute, toujours dos au garçon.

    Son rêve ne deviendrait jamais une prémonition. Jamais elle ne serait cette fille en toc, noyée dans le bleu de l’eau, les yeux pleurant des larmes rouges sang. Elle serait ce visage qui sort de l’eau, elle aurait ce mouchoir qui éliminerait tout ce rouge, et elle le jetterait loin, derrière elle. Elle décida de se fermer comme une huître.
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