Quand le mois d'Avril rencontre un poète. [William]

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April était à la bibliothèque - c'était son habitude, forcément elle y travaillait ! Elle aimait à y passer le plus clair de son temps. Ce jour là, elle avait beaucoup à faire : ranger la section poésie. Elle avait remis sur pied quelques bouquins dont les pages s'étaient réduites à des feuillets voletant ; voir un livre abîmé lui fendait le coeur et elle avait préféré s'occuper de cela avant autre chose. C'est donc avec une pile de livres, reliés de cuir neuf, sentant bon l'huile de préservation, les pages nouvellement collées à la reliure, qu'elle s'approcha de la section. La poussière la fit éternuer, et elle manqua un battement de coeur quand elle vacilla, proche de tout faire tomber - et de réduire à néant son travail ! Mais Nidoran, qu'elle avait près d'elle pour l'aider et qui portait un stylo et son carnet entre ses petites dents lui donna un coup de pattes pour la stabiliser ; April revint sur ses jambes avec un soupir rassuré. Bon, mieux valait se dépêcher de ranger ces bouquins avant que sa maladresse ne les abîme plus que le temps lui-même. Alors qu'elle s'approchait, elle vit une silhouette.

Etrange ! Habituellement, peu de gens s'intéressaient à la poésie. Elle se demandait bien pourquoi ; pour elle, c'était joli, c'était un monde d'imagination, capable de vous emmener loin, plus loin que n'importe quel bateau ou avion. Bref, évitons de penser à autre chose ! Elle s'approcha de la silhouette et murmura doucement :

- Bonjour ? Qui est là ?

Elle n'avait pas peur, bien sûr. Ca ne pouvait pas être un monstre ; tout le monde sait que les monstres ne sortent pas la journée. Mais après tout, entre les rayons, ce n'était pas bien éclairé. Elle posa ses livres, un peu tremblotante ; une froussarde, elle ? Parfaitement !

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La bibliothèque. Mon havre de paix habituel. Enfin, aujourd'hui, il n'y avait que très peu de monde, voire même personne. J'étais... Seul. Enfin, presque, Volty' et Nick' étaient avec moi. Mais bon, le premier voletait dans les hauts rayonnages en s'amusant à traverser les rangées de livres alors que le deuxième somnolait sur une table. Hum... Je souriais légèrement en les regardant. Ils étaient tellement différents, mais en même temps... Ils se complétaient si bien.

Je les laissait donc un peu seuls et allait m'enfoncer dans les rayonnages contenant les ouvrages de poésie. Il n'y avait pas grand chose ici. Beaucoup de poussière, peu de livres... Personne ne venait jamais ici ou quoi ? Enfin, je disais ça, mais c'était la première fois que je venais ici... Je cherchais un peu avant de constater qu'il n'y avait pas grand chose ici... Je pris quelques volumes en assez piètre état et les feuilletait. Ce n'était guère reluisant... Je soupirais alors, reposant les livres, remarquant alors une demoiselle qui s'avançait dans le rayon mal éclairé.

Oh, bonjour. Je venais jeter un oeil aux différents ouvrages. William De la Vega, enchanté miss.

Je fis quelques pas pour revenir à la lumière, remarquant qu'il s'agissait de Miss Winchester, la bibliothécaire. Et bien, je ne l'avais même pas reconnue. Il fallait dire qu'à contre jour, j'aurais eu du mal...

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April se cramponnait à ses livres ; qui cela pouvait-il bien être ? Une silhouette sortit de l'ombre et elle sursauta. C'était juste un jeune homme ! Qui se présenta sous le nom de William de la Vega. Il n'avait pas l'air d'un monstre, c'était déjà ça. Elle lui fit un petit sourire timide, puis ses yeux se posèrent sur le livre qu'il tenait ; il était abîmé mais c'était quand même un livre de poésie. La poésie ! Elle aimait bien cela. Elle n'aurait jamais imaginé que quelqu'un d'aussi jeune puisse s'intéresser à ce genre de choses. Elle posa ses livres flairant bon le renouveau sur une étagère et pointa du doigt le livre que William tenait.

- Vous avez besoin d'aide ? Je peux vous conseiller quelques bouquins, si vous vous intéressez à la poésie. C'est étonnant de voir un élève qui s'y intéresse.

Elle avait dit ça sans méchanceté ; un exact reflet de ses pensées. Elle était comme ça, parlant sans réfléchir. Son regard se posa sur un Polichombr qui flottait en l'air ; son corps se hérissa : un fantôme ! Nidoran courut jusque elle et se mit entre sa maîtresse et l'inconnu, comme pour faire barrage. April détourna les yeux du pokémon qui lui faisait peur et passa ses mains sur les étagères, comme pour faire semblant de nettoyer et de ranger.

Elle ne pouvait quand même pas avouer au jeune homme qu'un pokémon lui faisait peur, c'était trop idiot. Elle inspira un grand coup, et prit un livre qu'elle avait remis à neuf ; elle se mit sur la pointe des pieds et tenta de le ranger en haut, à sa place ; cependant, maladroite comme elle était, son poids accroché à la bibliothèque la fit vaciller, et quelques livres tombèrent, notamment sur sa tête. Elle se recula en se frottant le front, où une bosse un peu ouverte saignait à présent. Aïe !

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Et bien... Je ne pouvais qu'être d'accord avec la demoiselle. Les élèves intéressés par la poésie étaient extrêmement rares... Mais je ne faisais pas que m'y intéresser... La poésie, j'en écrivait. Je souriais tout de même à sa proposition. C'était aimable de sa part, mais je me contentais de jeter un oeil aux différents ouvrages aux cas où je trouve une ou deux oeuvres intéressantes. J'allais lui répondre lorsque je la vis frissonner à la vue de mon Polichombr. La vue de mon compagnon spectral la perturbait donc tant ? Je me tournais vers Volty' et m'apprêtais à le ranger dans sa pokéball lorsque je la vis tenter de reposer un livre et faire tomber quelques livres sur elle. Elle termina assise par terre et le front en sang.

Que. Est-ce que tout va bien ?

Je reposais rapidement mon livre et m'approchais d'elle, m'agenouillant à son niveau. Je m'approchais, à quelques centimètres de son visage et posais ma main sur son visage. Je posais mon index sur la plaie. Et bien, il fallait traiter ça vite... Je lui pris alors la main et l'aidais alors à se relever. Je m'inquiètais pour cette blessure.

Venez avec moi, il faut traiter cette blessure immédiatement...

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Mais quelle gourde elle faisait, vraiment ! Elle vacilla un peu, plus à cause du choc que par réelle douleur - elle était si maladroite que la douleur, ça la connaissait. Elle resta immobile, à presser sa main contre son front qui la lançait douloureusement ; ça brûlait, ça piquait et le sang coulait sur sa main. Elle jeta un regard étonné à William ; sa sollicitude était inhabituelle. Les gens, d'habitude, ils riaient d'elle. Elle secoua la tête gentiment alors qu'il examinait sa blessure et lui disait qu'il fallait soigner ça. Elle se sentait bizarrement ragaillardie devant tant de gentillesse.

- Ne vous inquiétez pas ; un coin du livre à dû m'érafler ; les blessures à la tête saignent toujours beaucoup. Ca ne fait pas très mal, ça ira, vraiment merci.

Elle sortit d'un poche de la jupe bleue qu'elle portait un mouchoir couleur de lilas et le pressa contre sa blessure. Sa main était couverte d'un peu de sang, mais au vu de la quantité, ce ne devait pas être trop profond. Sa nidoran couina à ses pieds pour lui prouver son inquiétude, et de voir tant de gens - 2 c'étaient déjà beaucoup ! - qui étaient aux petits soins pour elle, ça la touchait ! Bon, ils étaient inquiets, pas vraiment aux petits soins, mais c'était pareil. D'abord. Nah.

- Passons à autre chose, d'ici quelques minutes aura arrêté de saigner, ça n'y paraîtra plus. Vous voulez de bons bouquins de poésie ?

Et tout en conversant, elle prit d'une étagère un des bouquins qu'elle avait remis à neuf et le lui tendit ; c'était un bouquin d'un auteur célèbre, Baudeluxio, un poète très reconnu. Mais peut-être que William avait déjà lu ses oeuvres ?

Spoiler:

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Hum. Très bien, si elle disait que ça irait... Non, tu n'arrivais pas à me faire à cette idée, elle avait vraiment l'air trop maladroite et étourdie... Tu la regardes éponger son front de son mouchoir, essuyant le sang qui coulait. Tu restes sceptique devant son affirmation. Pour toi, elle risque de se faire mal à nouveau... Enfin, tu préfères rester sur tes gardes et prêt à agir au cas où... Tu soupires mais tu ne fais pas de commentaires. Tu rapelles ton Polichombr qui volette alègrement dans les airs de la bibliothèque. Tu as bien remarqué l'air surpris et légèrement troublé de la bibliothécaire en le voyant. Tu préfères éviter de causer un autre incident... Tu l'entends alors changer de sujet et te proposer un livre de poésie. Tu retiens un rire en entendant le nom de l'auteur. Baudeluxio ? Hum, amusant, vraiment.

Navré miss, je préfère les classiques, comme Rimbaud ou Shakespeare. Mais merci, je vais le lire.

Tu prends tout de même le livre qu'elle te tend, et tu l'ouvre pour le feuilleter quelques instants. Pas mal. Tu vas surement le prendre pour le lire... Oui, son style est intéressant. Très proche de Baudelaire. Que ce soit de style ou de nom... Enfin. Tu souris légèrement et tu retournes t'installer à ta table, réveillant ton Pyronille au passage. Tu reprends alors la parole. De toutes façons, vous n'êtes probablement que tous les deux dans cette bibliothèque... Tu auras vraiment squatté les lieux cette année, c'est le cas de le dire...

A vrai dire, j'écris moi même un peu de poésie... Enfin, rien de bien transcendant par rapport à ces géants tels que Rimbaud, Baudelaire ou autres... Mais bon, tant pis. Il faut un début à tout. Et les débuts sont toujours difficiles...

Tu soupires alors avant de reporter ton regard sur elle. Tu regardes son Nidoran... Son pokémon a également l'air soucieux. Donc, tes impressions d'avoir une demoiselle un peu maladroite se confirment... Il va falloir faire attention si tu ne veux pas jouer les secouristes...

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