Ambre s'ennuyait. Elle n'avait pas grand chose à faire en cette journée relativement ensoleillée... Elle avait beau se creuser la tête, elle ne trouvait strictement rien à faire. De la musique ? Non, elle n'avait pas vraiment envie de jouer... Elle lâcha un petit soupir avant de se décider à laisser son livre pour sortir faire un tour. Même sa lecture ne l'intéressait plus. Ce qui signifiait qu'elle s'ennuyait vraiment. Si elle n'arrivait plus à se changer les idées avec un livre, soit elle allait mal, soit elle s'ennuyait. Et là, elle s'ennuyait.

Elle sortit alors de sa chambre et se dirigea vers l'extérieur de l'académie. Un peu d'air lui ferait du bien... Du moins, elle l'espérait. Elle marcha un moment, avant d'arriver sur la plage. Tremper les pieds dans l'eau l'aiderait peut être à sortir de son ennui ? Il n'y avait qu'à essayer. Elle enleva ses ballerines pour se mettre pieds nus, et avança pour tremper un orteil dans l'eau. Elle recula au contact de la mer. C'était froid ! Brr... Oh ! Et puis, tant pis ! Elle mis alors le pieds dans l'eau et mis quelques minutes avant de s'habituer à la température...

Elle commença alors à marcher le long de l'eau, ses chaussures à la main, tête baissée, regardant le mouvement de l'eau sur le sable. Elle soupira. Elle s'ennuyait toujours... Qu'allait-elle bien pouvoir faire pour s'occuper ? Elle n'en savait absolument rien...

Diane de bonne humeur

■ Diane avait une folle envie de marcher aujourd’hui. Quoique aujourd’hui était assez ironique, car l’envie lui venait assez régulièrement, pour ainsi dire tout le temps. Elle quittait alors les quartiers des Lychnis, qui n’avaient rien d’une résidence sans problème certes. Elle passait les portes du quartier, en direction de l’artère principale d’Alcea Rosea. La dresseuse avait un peu d’argent sur elle, et elle comptait encore une fois, honorer le repas du midi, lequel elle ne pouvait retarder à la minute près. Il faisait beau, trop pour elle. Ce fut pourquoi elle se déambulait avec son ombelle au dessus de sa tête. Les résidents avaient l’habitude de la voir se promener ainsi quand elle sortait. Certains croyaient qu’elle voulait juste attirer l’attention, seuls Emilio, Dizzy et Elisabeth connaissaient sa maladie qui l’empêchait de regarder le ciel bleu…

Une ou deux ruelles plus loin, elle déboucha dans la rue marchande. Il y avait beaucoup de monde. Ce n’était pas plus mal, au moins elle allait passer inaperçue, du moins presque. Mais pourquoi faire ? Hors de l’académie, la rouquine n’était pas connue. Les cours à l’académie se passaient bien, et elle espérait en son fort intérieur, à ne pas avoir à rencontrer un de ses camarades. Elle les voyait trop souvent pour en plus passer son temps libre à flâner avec eux. Elle salua quelques personnes au passage en particulier les échoppes de pâtisserie où elle était une fidèle cliente. Elle continua sa route, sa tenue se balançant au rythme de ses pas.

La matinée passa rapidement, le soleil se faisait plus insistant, et Diane avait le front perlé de goutte de sueur, malgré l’habitude du climat. Elle sortit alors de son sac qu’elle avait toujours sur elle en cas de souci. Ce qu’il y avait à l’intérieur ? Mystère. Il devait vraiment faire chaud aujourd’hui. Au moins, elle se rapprocha de la plage, lieu où elle pourrait se rafraîchir les pieds dans l’eau, avec une bonne glace. Ce lieu semblait vouloir l’accueillir en bonne et due forme, le vent se chargeant d’atténuer la chaleur. Elle acheta quelques mets dans une boutique de restauration rapide non loin de la mer, et vint s’asseoir en bordure de la plage, le remous des vagues s’amusant à frôler les pieds de la demoiselle. La brise venait lui bercer les oreilles, et agiter ses mèches rousses. La Lychnis vérifia tout au long de son installation, son ombelle de manière à ce que les rayons du Soleil ne la frappe pas.

Savourant un sandwich avec supplément, elle observa les personnes présentes. A cette heure-ci, pas mal de personnes étaient parties se restaurer l’intérieur des multiples restaurants mais certains semblaient préférer la température de l’eau. Une chevelure blanche attira le regard de l’étudiante. La lumière de l’astre du jour accentuait son éclat. Diane plissa les yeux pour mieux discerner la jeune fille. Tiens, elle avait l’impression de l’avoir déjà vu… Se redressant et emportant ses sacs, l’un de provision et l’autre de plage, elle se rapprocha de l’inconnue, juste pour savoir d’om elle venait. La Lychnis n’aimait pas se poser des questions et encore plus ne pas trouver la réponse. Sans le moindre souci, elle marcha rapidement pour rejoindre la demoiselle aux yeux aussi azuré qu’elle et se posa juste devant elle.
Diane s’inclina pour la saluer et lui sourit :

« - Excuse-moi de te déranger mais où résides-tu ? J’ai l’impression de t’avoir déjà vu… Ah ! Je m’appelle Diane. »

Puis elle tapa de son poing son autre main, une idée surgissait dans sa tête. Tout en bloquant la tige de son ombelle entre son menton et son épaule, elle fouilla sans son sac de provisions et en sortit un petit pot et une cuillère en plastique. Diane tendit ensuite les objets vers la jeune fille en esquissant un sourire joyeux. Le ventre sur pattes offrait de la nourriture à une étrangère au bataillon… Exploit ! Le soleil avait-il quand même réussi à lui griller quelques neurones ? Surement… Ou peut-être était du au fait qu’elle avait déjeuné.

« - J’en ai un peu trop acheté tiens. C’est de la glace sauf si tu n’en veux pas. J’ai encore de la place pour tout dévorer, déclara-t-elle sans sourciller avant d’écarquiller les yeux. Oh je te coupe la parole, excuse-moi ! »

Ambre marchait. Elle continuait à marcher, regardant distraitement les vaguelettes se briser à ses pieds. Elle ne faisait pas attention à grand chose, et sans voir que quelqu'un venait de s'approcher, elle sursauta légèrement lorsqu'elle entendit une voix près d'elle. Elle n'avait pas fait attention et n'avait pas vu la jeune femme aux cheveux roux s'approcher. Elle avait été un peu surprise, mais elle tenta de le cacher, assez maladroitement. Un peu gênée de sa réaction, elle se mit à rougir, sans arriver à se calmer. Il fallait qu'elle arrive à se calmer, sinon elle allait perdre tout ses moyens, elle le savait. Elle secoua légèrement la tête, les joues rouges d'avoir été ainsi surprise, et attendit que la demoiselle rousse finisse de parler.

Heu, je... Je m'appelle Ambre, je suis chez les Menthae...

Elle s'arrêta un instant et regarda la glace qu'on lui tendait avant de la prendre doucement, un sourire timide sur les lèvres. C'est vrai qu'une crème glacée serait rafraichissante par ce temps. Elle commença à ouvrir la bouche pour la remercier mais fut stoppée par... Une vague. Une vague un peu plus grande venait de venir s'écraser contre ses jambes, l'aspergeant d'eau jusqu'au visage. Elle lâcha un petit cri de surprise avant de constater qu'elle était trempée. Elle venait de prendre une vague dans la figure après tout... Elle frissonna un instant. Elle allait devoir se changer, ses vêtements allaient être ruinés par l'eau de mer...

Me... Merci pour la glace... Ah, je suis trempée... Mais, ne t'excuse pas, ça va. Ton ombrelle est très jolie d'ailleurs.

Oui, elle venait de la remarquer. Tête en l'air comme elle était, elle venait de remarquer l'accessoire de Diane. Il fallait vraiment qu'elle fasse plus attention à l'avenir... Elle ne l'avait déjà pas remarquée arriver... Elle avait encore les joues un peu rouges, c'était embarrassant...

N’attrape pas froid, miss !

■ Alors que Ambre semblait vouloir lui dire quelque chose, dame nature eut l’idée de les déranger comme ça, telle une tartine qui tombait au sol sans crier gare. A croire que la malchance s’était alliée avec cette entité pour s’amuser un peu avec les deux élèves d’Alcea Rosea. La Lychnis elle aussi reçut la vague de plein fouet. Ce fut comme si on lui assénait une claque. Poussant un cri peu charmant, elle secoua son visage et constata les dégâts de l’eau salée. Quelle horreur son deuxième sandwich était bon à jeter à la poubelle ! Quel sacrilège pour elle ! Son cœur manqua un autre battement mais elle soupira quand elle vit que ses trois autres pots de glace étaient saufs. Oui Diane avait des priorités qui sortaient du commun des mortels. Par ailleurs, elle ne vérifia pas son sac de plage. Il était fermé et imperméable donc toutes ses affaires étaient sèches.
Une fois l’inspection faite, l’étudiante jeta un regard à son interlocutrice qui ne paraissait dans un bel état non plus. Il fallait être bête pour ne pas le voir.

Soupirant, l’aînée ouvrit puis fouilla dans ses affaires et sortit une serviette qu’elle lança en direction de la Menthae tout penaude puis ne répondant pas de suite à la demoiselle Diane posa le tissu sur la chevelure blanche avant de frotter avec sa main libre le haut de la tête d’Ambre. Tanpis si elle lui ébouriffait sa coiffure, elle n’était pas à ça près. Il valait mieux ça que de chopper un rhume… Daine se fichait de s’occuper de son propre cas, elle tombait rarement malade et heureusement, elle avait déjà suffisamment à faire à force de lutter contre le Soleil. Elle calma son geste et retira sa main pour s’éloigner de sa cadette :

« - Garde la serviette pour essayer de te sécher le plus possible. De rien pour la glace mais je pense que là nous sommes toutes les deux bien rafraichie…» déclara-t-elle mi amusée mi contrite.

Diane n’avait ni noté le rosissement des joues de sa camarade ni remarqué le compliment à propos de l’ombelle. Elle l’avait tellement l’habitude de se promener avec qu’elle ne souciait même plus de savoir si l’objet était agréable au regard ou non. C’était étrange mais ce fut comme si l’ombelle avait été sa plus fidèle amie depuis son enfance. La Lychnis esquissa tout de même un sourire avant de prendre l’une des mains d’Ambre pour l’éloigner loin de la plage et se diriger vers une des échoppes des lieux. Rapidement sans se soucier de ce qui passait autour elle, elle y entra et embarqua la pauvre Menthae qui n’avait rien demandé. Diane salua le gérant du magasin et s’arrêta devant une rangée de maillot de bain, de paréos, de fines chemises et de shorts. Le responsable du magasin soupira, reconnaissant la tornade rousse, qui s’avérait être une fidèle cliente. Celle-ci referma son ombelle, plaça ses mains sur ses hanches et annonça :

« - Tu peux choisir ce que tu veux et tu pourras te changer tu n’attraperas pas froid ainsi. Ne t’inquiète pas pour les vêtements, le gérant me connaît. Il a l’habitude de me voir acheter des vêtements à la volée. »

Ambre avait froid. Elle grelotait un peu dans ses vêtements trempés... En plus, les courants d'airs ne l'aidaient en rien. Et la glace qu'on venait de lui offrir était pleine d'eau de mer... Elle n'avait pas de chance aujourd'hui. Elle fut un peu surprise en voyant Diane sortir une serviette avant qu'elle ne vienne lui ébouriffer les cheveux avec... Et ensuite lui dire qu'elle pouvait la garder. Elle écarquilla les yeux mais n'eut pas le temps de répondre, juste de sourire à la rouquine, et se fit emmener par cette dernière jusqu'au magasin non loin. Elle n'eut pas le temps de réagir, se faisant traîner par la main...

Elle était vraiment gentille. Voilà ce à quoi pensait Ambre en ce moment même, la serviette en main, debout au milieu du magasin. Elle était un peu perdue, mais elle regardait autour d'elle, tout en terminant de se sécher les cheveux. Elle cligna un peu des yeux, sans vraiment comprendre. Elle lui offrait des vêtements ? Mais... Pourquoi ? D'abord une glace, et maintenant, on lui proposait de choisir ce qu'elle voulait parmi tout le rayon de la boutique de plage... Elle ouvrit la bouche un instant avant de la refermer, pour reprendre la parole, visiblement gênée de toutes ces attentions.

Mais... Euh... Pourquoi ? Je peux rentrer me changer tu sais... C'est très gentil mais... Je ne peux pas accepter...

Elle était vraiment gênée de toute cette gentillesse envers elle, elle venait à peine de rencontrer Diane et cette dernière était déjà si attentionnée avec elle. Elle attrapa une mèche de ses cheveux et commença à l'entortiller autour de son index, les joues un peu roses... Elle ne savait pas vraiment comment réagir...

Dudiou, on ne proteste pas !

■ Diane sentit la gêne de sa camarade, qui n’esquissa aucun mouvement pour se jeter dans les rayons de vêtements. Relevant un sourcil, elle se tourna vers sa cadette, étonnée par l’absence d’enthousiasme face à son offre. Bon d’accord, elle était une Lychnis et Ambre, une Menthae. Leurs deux maisons avaient l’habitude de se tirer dans les pâtes juste pour cette raison, du moins pour la grande majorité des cancres de chaque groupe. La rouquine n’aimait pas traîner dans ses eaux-là, trop troubles, trop embourbées dans une guerre ancienne et stupide. Peut-être qu’il avait eu une réelle raison de ce conflit lors de la fondation de l’académie mais aujourd’hui ce n’était juste qu’un héritage… La jeune femme se trompait sur le comportement de la fille aux cheveux blancs mais elle n’en savait rien. La seule réaction qu’elle eut fut d’ébouriffer davantage la coiffure d’Ambre.

La Lychnis ne répondit pas de suite, préférant déambuler à travers les allées de vêtements. Elle fit un choix rapide, un t-shirt simple, un short et des bretelles. Certains clients regardaient les deux élèves d’Alcea rosea de manière un peu trop insistante. Toutes deux laissaient des traces d’eau et étaient trempées, offrant un spectacle légèrement pathétique. Mais Diane s’en fichait et même les nargua en les saluant de la main. Après tout elles n’avaient pas exprès de se retrouver dans cet état et se montrer en spectacle. Pauvre Ambre, elle subissait la malchance de son aînée. Celle-ci reporta son attention vers la Menthae affichant un air bourru avant de lui déclara d’une voix nette :

« - Tu ne contestes pas et tu choisis. Tu vas attraper froid en chemin. »

Diane ne rajouta rien, préférant éviter de justifier « sa gentillesse ». Non, elle n’était si gentille que cela. Il fallait qu’elle empêcher Ambre de l’idéaliser, de se faire une image d’elle qui ne serait que factice. Après tout, ne dit-on pas ne pas se fier à la couverture d’un livre ? Elle croisa les bras, attendant que la cadette daigne enfin vouloir choisir des articles et tapotant le sol avec un des ses pieds. En montrant son impatience, la Lychnis pensait la faire réagir et vouloir agir dans le sens de Diane. Une fois qu’elle fut satisfaite, la rouquine se dirigea dans les cabines d’essayages desquelles elle sortit vêtue de ses nouveaux vêtements en même pas deux minutes. Oui, elle se promenait avec les étiquettes encore accrochées sur les tissus. Elle retrouva Ambre, sa robe asiatique pendant sur son bras droit, et observa ce qu’elle avait fait en son absence. Sans commenter, elle se lança d’un ton un peu sec :

« - Je préfère être honnête avec toi. Si je t’aide, c’est en parti pour ton bien mais aussi pour éviter les ennuis avec tes camarades. Ils aiment trouver la moindre excuse pour générer un conflit. Ceux de ma maison sont loin d’être innocents non plus… »

Désirant laisser Ambre dans ses pensées, Diane soupira et se dirigea vers l’hôte de caisse, qui leva les yeux au ciel quand il comprit qu’il dut s’amuser à lire les codes barres sur les étiquettes volantes. Il les enleva avec une paire de ciseaux. Il voulut donner le ticket mais Diane l’en empêcha en disant qu’elle allait aussi payer pour la demoiselle à la chevelure blanche.

Elle ne savait pas vraiment comment faire... Elle était là, debout au milieu de la boutique, encore ruisselante d'eau. Diane choisissait déjà ses vêtements, mais elle, elle restait toujours là à regarder ses pieds, sans savoir que faire. Elle se fit à nouveau ébouriffer les cheveux avant de voir Diane lui ordonner de choisir des vêtements. Puisqu'elle avait l'air un peu en colère, Ambre préféra obéir, et commença à choisir des vêtements de rechange. Un short en jean, un débardeur blanc et une chemisette colorée avant de partir se changer. Elle ressortit quelques minutes plus tard, ses vêtements humides à la main. Diane l'attendait... Elle lui lança quelques mots d'une voix sèche. Elle mit quelques instants à comprendre...

Des. Des ennuis ? Mais... Ah... Je comprend... Oui, c'est vrai... Désolée...

Elle avait oublié toutes ces affaires entre Lychnis et Menthae. On aurait presque pu les comparer aux Narcissus et aux Spiraea... Mais bizarrement, elle ne s'y était jamais intéressée. Ni même mêlée. Elle se contentait de regarder les élèves des deux classes mener leur petite guerre tout en essayant de son mieux de les séparer... Mais jamais elle n'avait fait quoi que ce soit contre quelqu'un ! Elle vit alors Diane s'apprêter à payer pour elle, mais vint au comptoir et l'arrêta.

Non, attend. Je. Je vais payer, merci...

Elle lui avait déjà offert une glace, mais des vêtements... Non, elle allait régler. Diane avait été très gentille avec elle, et elle ne voulait pas causer de soucis à la demoiselle rousse... Si on apprenait qu'elle avait acheté des vêtements à une Menthae, qui sait ce qui pouvait arriver ?

Tu l’auras ton cadeau !

■ Alors que la cadette du duo arrivait avec des articles sur elle et sa tenue détrempée, Diane fouillait dans le bazar qui se trouvait dans son sac de plage. Oh non vous y fiez pas, ce n’était pas un sac bourré de produits féminins du style maquillage, portable, tout un bric à brac lourd et inutile. Non il était rempli de sachets emplis de friandises qui, au vu de la quantité, provoqueraient une crise de foie à quiconque tentait de tout avaler. Il y avait des bouteilles d’eau, un autre sachet avec une croix rouge dessus, les clefs de sa chambre, ses pokeballs, un seul produit cosmétique qui se révélait être une crème solaire. Mais ce n’était pas l’objet de convoitise de la Lychnis qui enrageait au fur et à mesure de ses recherches. Elle tira la langue sur le côté comme si ce geste lui augmentait ses chances de retrouver ce qu’elle voulait.

Ce ne fut que lorsqu’Ambre arriva que l’aînée sortit violemment son portefeuille, le brandissant tel le saint graal. Elle se retint tout de même de se mettre à genoux en plein délire. Mais la rouquine murmura un Alleluia sincère. Alors qu’elle annonçait à la Menthae qu’elle lui offrait tout, cette dernière refusa cela et prit les devants. Diane écarquilla les yeux étonnées de voir la demoiselle apparemment timide osé la devancer. Hé bien c’est qu’elle en avait quand même, la jeunotte. Le destin fut d’ailleurs du côté de la cadette car lorsque la Lychnis fit les comptes qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait pas assez pour tout payer et pire ses propres achats. Derrière le dos de la demoiselle aux cheveux clairs, elle agita sa main devant son visage vers l’hôte de caisse et formant le mot crédit avec ses lèvres. Il lui fit un clin d’œil pour avoir reçu le message puis reporta son attention vers Ambre.

Diane dut soupirer trop fortement car la Menthae se retourna vers elle. La Lychnis tenta de retrouver contenance quand elle vit sa cadette avec un air quelque peu contrit. Prenant un sac en plastique pour mettre ses habits mouillés, elle tapota l’épaule d’Ambre pour la rassurer de sans savoir de quoi il s’agissait. Elle trouva des petits straps qu’on pouvait accrocher sur les portables et en pris un pour Ambre. Il s’agissait une fleur rouge que Diane appréciait, l’aubépine… Il s’agissait d’une belle fleur dont il fallait savoir se méfier et bien manipuler au risque des se faire piquer. Mais sur l’objet décoratif, une lettre D en acier se balançait juste en dessous du végétal métallique. Elle fit signe en direction du responsable de caisse, qui leva son pouce en signe d’approbation. La rouquine plaça ensuite l’objet dans les mains de la Menthae et déclara d’une voix solennelle :

« - Tu montres ça aux Lychnis, ils ne t’embêteront pas. Et ça tu ne peux refuser sinon je mords.»