Depuis la visite de son ami (potentiellement même son meilleur ami ici), Atios s'était retrouvé en pénurie de victuailles et de réserves. Jay avait avalé les chips telle un véritable aspiratour ... Oui, un aspiratour et non pas un aspirateur. Il en était presque certain, laissez un paquet de chips devant un Jay sauvage, il pose sa bouche à l'ouverture du paquet et l'effet d'aspiration commence, vidant votre pauvre, innocent, paquet de chips wasabi en quelques secondes alors que le pauvre petit et innocent Jay sauvage s'étouffe sous la concentration trop intense de sauce piquante dans sa gorge, son œsophage et son estomac, le laissant vulnérable à un lancer de pokéball. Forcément, le wasabi était comparable à la moutarde... Un mets qui n'était pas trouvable dans le coin. Il fallait se contenter de la poudre à mélanger avec l'eau pour obtenir du Wasabi. Atios était parti faire des courses. Ouaip, histoire de remplir ses réserves personnelles dans sa chambre. Qui sait, un hiver nucléaire est si vite arriver ... Et puis, pour la réception d'invité (ou d'aspiratour), il fallait toujours avoir quelque chose de prêt à être servi dans ses armoires. D'où la nécessité de remplacer le paquet de chips défunt après l'effet d'aspiration mortel du préfet des Lychnis. D'ailleurs, il n'avait pas encore visité les quartiers des autres maisons, il faut dire qu'il préférait se balader en extérieur. C'est pourquoi, le jeune garçon ce matin-là, s'était levé, avait enfilé son blindage socialisant, comme à son habitude. Les deux lentilles qui lui donnaient cette expression si intense et qui faisait de lui un être à part. (Du moins, c'était une des raisons qui poussaient les gens à le reconnaître et lui dire : " Eh, mais tu serais pas Atios ? Le Spiraea qui est arrivé y à trois semaines en cours d'année?".) Ceci dit, il commençait à obtenir une certaine notoriété à force de clamer qu'il désirait de devenir le roi de l'école. D'ailleurs, certains remarquèrent très justement que c'était un discours digne d'un Narcissus...

Erreur. Un narcissus se serait directement déclaré comme. Pas Atios. Pour pouvoir mériter ce titre, il fallait faire des actions d'éclats, se faire aimer et apprécier de tous, aider les autres, êtres avec eux et notamment être en contact avec les dirigeants de l'école et leurs adversaires. Mais jour après jour, pas après pas, moments après moments, il avançait sur la route qu'il désirait vers la consécration de ses vœux et objectifs. Il faisait trop chaud en ce moment, malgré l'heure matinale. Enfin, la matinée était déjà bien entamée : il était dix heures du matin. Mais le soleil tapait déjà de toutes ses forces alors qu'il avançait dans l'allée principale de l'école vers la ville, puis sur les routes de la ville vers jusque le fameux centre-commercial qui s'était juxtaposé avec l'école, dans le but commercial, bien évident, de vider les poches des joyeux petites consommateurs-élèves d'Alcea Rosea, souvent enfants de riches parents. Dans les rayonnages, notamment celui des carnivores ( il était membre honoraire du club des goûteurs de viande. ) il fut malheureux de constater qu'avec ses maigres deniers, pas de viande pour les titios ... Déprimé, il repartit dans le rayonnage des chips avec une tête à faire déprimer une armée de mélofée.

Il était dix heures du matin avec les premiers commerces à moins de 300 mètres du couple. Les passants se bousculaient sans se sourire. Les étals débordaient de fruits et de légumes tropicaux, les senteurs poivrées et épicées explosaient, les marchands s'interpellaient familièrement, les clients les plus pressés se faufilaient pour devancer les autres, dans une cacophonie indescriptible. Lui avait les mains dans les poches de son jean, la démarche nonchalante, suivi d'un Moustillon, qui l'accompagnait depuis quatre ans déjà dans toutes ses entreprises.

La pendule pointait à sept heures ce matin, quand le pokémon le saisit par la jambe et le tira hors de son lit, en lui quémandant de quoi manger et boire (la créature n'est pas foncièrement méchante, ni n'a t-elle pour habitude d'exiger beaucoup, mais à l'occasion, elle est sujette à des caprices - aujourd'hui, elle tenait absolument à goûter à cette nouvelle marque de croquettes, qui multipliait ses spots publicitaires à la télévision). Bref, il céda rapidement à la demande.

Avant de quitter sa résidence, il n'omit pas de se laver, de se brosser les dents, d'enfiler une veste en cuir souple à col montant et un pantalon bleu foncé et de saluer les personnages qu'il croisa en route (sa figure était peu connue : il faisait juste preuve de savoir-vivre et de politesse).



Les portes automatiques du supermarché s'ouvrirent et se refermèrent automatiquement à leur passage.
La climatisation rendait l'atmosphère intérieure beaucoup plus appréciable que l'extérieur, où le soleil frappait furieusement sur le petit monde. « Tu pouvais vraiment pas te contenter de ton repas habituel ? » Non, non, bien sûr que non, tu aimes la variété. Le garçon se plaignait à voix vive mais, au fond, accorder à son ami un petit plaisir de temps en temps ─ « Hey, tu vas où comme ça ! »

Moustillon, décidément bien pressé, n'attendit pas pour s'engouffrer dans les rayons garnis de produits frais.
Quand il l'entendit couiner au tournant d'une section, il passa nerveusement la main dans ses cheveux : il venait probablement de percuter un client. Crétin.

« Ah. Excusez-le. C'bon, vous n'avez rien ? » demanda-t-il.

Il est rare de croiser des Moustillons dans la région. En fait, il ne s'attendait pas à en voir un débouler sans ses jambes. Ceci dit, ces belettes aqueuses étaient particulièrement mignonne selon-lui. Alors, quand soudainement l'une d'entre-elle se fracasse sur ses genoux, il ne peut que s'abaisser à la taille du dit pokémon pour le prendre dans ses bras et lui faire un énorme câlin et le caresser avant de le reposer au sol. Il devait appartenir à quelqu'un pour se balader en liberté dans les rayonnages. Alcea Rosea, il fallait l'avouer, lui avait permis de voir toute sorte de pokémons différents. Et capturer un Griknot. Ce qui était vraiment bien. D'ailleurs, sa chasse des dragons n'avançait guère, à son grand dam. Ne trouverait-il jamais les représentants manquants de la race draconique ? En tout cas pour le moment une voix retentit dans le rayon sur sa droite. Le Carmache, Solochi et Xatu se penchèrent sur le petit Moustillon, regardant la mignonne petite loutre. Carmache était assez intrigué par ce pokémon qu'il n'avait jamais vu. Xatu continuait de fumer ses produits illicites alors que l'aveugle petit dragon se mit à renifler le pokémon. Finalement, le dresseur du Moustillon, plus petit de quinze centimètres, excusa son compagnon.

▬ Nonon, ne t'inquiète pas de soucis, je n'ai rien. Ce Moustillon est vraiment mignon, ceci dit. Il prit une pause en retournant caresser la petite bête aqueuse. Je suis Atios, un élève d'Alcea Rosea en dernière année. Et toi, tu es aussi de l'école, je présume ? Tu viens faire des courses je présume ? Si tu as besoin d'aide

Le jeune garçon tenait ses propres sacs de courses pour partir vers la caisse. Peut-être était-il un nouvel élève perdu ? Il sourit. Peut-être devait-il aider ce jeune arrivant à s'y retrouver ? Dans le doute, il fallait lui proposer son aide : ▬ Hmm, c'est la première fois que je te vois, si t'es nouveau, je peux peut-être t'aider à t'y retrouver, sachant que le centre-commercial est plutôt grand. Avait rajouté l'élève de dernières années. Celui qui visait à devenir le roi de l'école et qui, encore à ses dépends, allait le devenir d'une façon fortement ... Imprévue ? En tout cas, cela n'entachait pas sa bonne volonté, son envie d'aider les autres et donc de pouvoir diriger ses camarades vers une voie où tous pourraient être heureux de se rendre en cours chaque jour.

En dehors de son maître, les fréquentations humaines de la loutre s'étaient révélées être des échecs, et le profil de son dresseur ne correspondait pas au type affectueux, romantique, gentil et élégant, qui le célébrait en chansons à la moindre occasion. Pour la créature, la familiarité du visage étranger était troublante, jusqu'à provoquer en lui le vertige.

« Nonon, ne t'inquiète pas de soucis, je n'ai rien. Ce Moustillon est vraiment mignon, ceci dit. » Ledit Moustillon, reposé au sol, ne savait plus différencier la gauche de la droite. « Oh, pas autant que les vôtres, » répondit-il d'une voix amusée, qui questionnait sa sincérité.
En fait, il n'avait pas prêté grande attention à ses compagnons, bien que le Carmache avait une odeur troublante.

Monstre.

... ce n'était pas le moment d'être nostalgique. Il se recentra plutôt sur le moment présent.

« ... peux peut-être t'aider à t'y retrouver, sachant que le centre-commercial est plutôt grand. » Du coup, il n'avait pas prêté oreille au reste. Il crut comprendre que l'autre dresseur étudiait dans la même académie en dernière année et qu'il s'appelait Atios. Son assurance laissait présumer son influence, mais Hiroshi était nouveau dans le coin et son nom ne lui disait rien.
Sa proposition était bien aimable, mais aussi vaste le centre commercial pouvait-il être, se perdre entre quatre murs relevait de l'impensable pour le spiraea. « J'vous remercie de l'offre, mais ça ira. »

Pause. « J'm'appelle Hiroshi, enchanté. Vous êtes plutôt fort ? » Il ne perdait pas son temps : il avait terriblement envie de se mesurer à quelqu'un.

Pas autant que les siens? Il ne put s'empêcher de rire. Carmache était loin d'être mignon. Solochi, à la limite, même si son pelage était plutôt .. Sauvage? Ouaip. Ils étaient pas mignons, mais surtout féroce. Enfin ... Toute proportion gardée. Solochi pouvait arracher le bassin d'un homme moyen avec sa mâchoire, alors que Carmache pouvait sûrement découper le bassin et ce qu'il y avait entre les deux cuisses ou toute partie humaine d'un corps avec peu d'effort. Néanmoins, il ne désirait pas se servir de leurs talents naturels pour massacrer les êtres vivants contre des gens en particulier. Quoi que, ça pourrait être utile, sait-on jamais, si un jour il avait besoin de protection contre des adversaires un peu trop nombreux ou un peu trop fort pour sa seule force physique. Oui, ça peux arriver, surtout quand on traîne n'importe où. Céladopole lui avait appris que ce qui ressemblait à une calme métropole peut devenir un cauchemar vivant dans ses ruelles les plus sombres. Un cauchemar où les pires côtés de l'humanité sont librement actifs, rampants dans les ombres, prêt à attraper, convertir, consumer même, les faibles, les purs, ignorants et les naïfs, les brebis perdues loin de leurs enclos, dans une toile siphon d'ombre corruptrice, où parfois, les plus jeunes venaient se perdre pour mieux renforcer cette peste contagieuse. Et puis, parmi ce chancre sombre, on trouvait aussi, comme Xatu, des adeptes de ce qui était illicite et consommable comme une cigarette. Les personnes comme ça étaient moins souvent dangereuse, car aussi réactive qu'un ours en hibernation. Ils étaient pas dangereux, tant qu'ils avaient leur fix.

▬ Pas de soucis, pas de soucis. Bon, sur ce, je vais retourner chez moi avec mes courses, donc bonne journée.

En s'avançant vers la sortie de la supérette, il finit par entendre dans son dos le prénom de son kohai. Hiroshi. Sans se retourner, le claquement de son portable retentit. Le temps de fouiller la base de données ... Hiroshi Motomiya, 16 ans, Spiraea. Les mémos qu'il avait pu obtenir le concernant n'était pas très joyeux. Il était question d'un accident, d'une mort et d'un dragon. D'où la suite. D'où le défi. Devait-il le relever ? Il y percevait une façon de se prouver, ou non, pour le jeune cadet de sa maison, qu'il n'était plus aussi faible qu'avant. Or, il était bien placé pour connaître ses propres capacités. Et il était de loin, de très loin, un débutant désormais. Il était un dresseur de bon niveau, pas encore un excellent dresseur capable d'aller défier une ligue, mais il était sur la bonne voie pour devenir une des élites du coin. Soit. Il relèverait le défi de son jeune kohai, mais il serait franc avec lui : ▬ Motomiya Hiroshi-kun de sixième année, je ne suis pas certains que tu sois en mesure de me vaincre. Toutefois, si tu désires vraiment te mesurer à moi, sache qu'un dresseur ne tourne jamais le dos à un défi.

« Motomiya Hiroshi-kun de sixième année, je ne suis pas certains que tu sois en mesure de me vaincre. Toutefois, si tu désires vraiment te mesurer à moi, sache qu'un dresseur ne tourne jamais le dos à un défi. »

Il ne se demanda pas comment c'était possible qu'Atios connaisse son nom ou son année d'étude, car il venait de se présenter à lui : peut-être qu'il avait donné son âge et son patronyme tout à l'heure, qui s'en souviendrait ?
En revanche, s'il avait compris qu'Atios s'informait (avec un semblant d'intérêt) à son sujet d'une façon indirecte, l'homme serait descendu dans son estime. Son ton pompeux et son personnage irritant traduisait un individu sûr de lui, qui ne craignait pas la défaite.
De leur court échange, Hiroshi soupçonnait qu'il ne s'entendrait probablement jamais avec son interlocuteur à la franchise arrogante.

« Ça va de soi ! » rétorqua-t-il avec une pointe d'amusement dans la voix. « J'ai pas spécialement envie d'faire du grabuge ici, mais si nos routes se croisent à nouveau, ne m'ignorez pas, senpai. »

Moustillon savait instinctivement qu'il n'était pas de taille à faire face à l'ennemi, mais c'était frustrant pour la créature qu'on prédise leur défaite sans les avoir vu à l'action. Il ne comprenait pas non plus pourquoi son maître avait défié cette personne, puisque la seule colère qu'il portait aux pokémons dragons se dirigeait contre un espèce. Ou alors, son maître avait réalisé la différence de niveau le premier et qu'il s'était simplement trouvé un objectif.

« A plus tard. »

Atios sourit. Hiroshi s'était, semblerait-il, partiellement dégonflé. Peu importe les raisons, qui pouvaient être multiple. La conscience que son senpai n'était pas un gros flemmard n'ayant passer son temps à courtiser ? (Ce qui n'était pas totalement faux, mais il n'était pas volontairement un dragueur.) Oui, les Roucoups ne l'aimaient décidément pas. Sa vie était semblable à un de ces jeux japonais où chacune de ses journées étaient destinées à être ponctué d'événement visant à lui ouvrir d'autres routes vers d'autres événements, que ce soit ses amis ou non, pour débloquer toujours plus d'événements et d'accès aux cœurs de ses semblables, ponctué d'un petit côté de role-playing game purement jamais où il devait entraîner et améliorer son équipe pour pouvoir s'en sortir face aux événements de test qu'on lui enverrait. Oui, sa vie était effectivement hiérarchisée de cette façon. C'était un peu triste de se dire que sa vie se déroulait selon un plan concevable, mais peut-être qu'avec un peu de chance, d'autres événements aléatoire amusants se produiraient. Oui ... Kamijō Atios était quelqu’un qui craignait plus que tout l'ennui et la platitude d'une vie répétitive. C'était sa raison principale d'être venu ici. Pour remplir sa vie morne et répétitive, où sa morosité le poussait à regarder le temps passer en se prenant pour Belphégor. Ahem, c'était autre chose ça. Bref, son kohai était déjà en train de se défiler. Et ça c'était une sale histoire. Du moins, il avait rencontré quelqu'un de nouveau ici, c'était déjà ça. Et il semblait qu'un futur événement où il s'affronterait soit annoncé. Et il n'avait toujours pas capturé de Minidraco ni de Draby...

Atios sourit. C'était une bonne chose. Alors, il avança, avec sa petite parade dans son dos, en souriant franchement, il passa à côté de son kohai et lui ébouriffa les cheveux amicalement, presque comme l'eut fait un grand-frère et il lâcha alors : ▬ Motomiya Hiroshi-kun de sixième année, bonne chance dans ta quête ... J'attendrais le jour de ton défi avec beaucoup d'impatience, Il fit quelques pas, mains dans les poches, se retourna pour mieux marcher en arrière, levant une main pour lui faire signe d'un sourire des plus agréables et sincère, jusqu'à en sourire au point de cligner des yeux au passage. Alors fais de ton mieux jusqu'à notre prochaine rencontre. Puis, il se retourna à nouveau, en direction de chez lui, Carmache portant avec difficulté les sacs de course sur ses avants-bras, en tentant de ne pas les découper depuis ses griffes.

(Je précise qu'Hiroshi ne s'est pas dégonflé, ce n'est pas dans son caractère, mais se battre en portant ses courses dans un centre commercial est plus comique qu'héroïque. ;) Je n'ai malheureusement pas compris le début de ton message, mais je considère le sujet clos. Merci ! ;D)