Aujourd'hui, c'est journée montagne. Nous étions samedi et personne n'avait cours, pas même moi. Je pouvais donc bien me détendre, profiter du grand air et aller m'entraîner un peu. J'aurai bien évidemment pu aller en forêt, près d'une rivière mais étant tout particulièrement idiot, mon dévolue s'était porté sur un des endroits les plus dangereux qui soit, je veux bien entendu parler des hauteurs de la région. Il faut dire en même temps que je n'étais allé que très rarement dans ces lieux où l'altimètre affiche des valeurs records. Moi qui avais vécu presque toute ma vie dans les petits plateaux campagnards et qui avais fait ses études dans une grande ville – non, ne riez pas, j'ai réellement fais des études même si cela ne semble pas m'avoir fait grandir mentalement – je n'avais jamais vu la montagne ailleurs qu'en photo.
Bref, ça allait être la première fois pour moi. On pourrait alors croire que j'étais tout excité, que j'étais impatient, que je m'étais préparé en conséquence ou quoi que ce soit d'autre, cependant il n'en était rien. Je sortais m'entraîner et prendre l'air comme tout les jours, seul le lieux changeait. De fait, je ne m'étais pas plus préparer que cela. Chaussure d'escalade, bâton de randonné, habits adéquates ? Que nenni ! Je n'avais rien de toute cette fameuse panoplie. Le gentleman que j'étais était tout simplement vêtu de ses habits de ville qui comprenaient : Une veste, un pantalon en toile, des mocassins et sans oublier le fameux haut de forme, celui que j'avais hérité de mon paternel. C'est donc armé de tout cela ainsi que de mes Pokéballs que je sortis de chez moi après avoir bu mon café. Direction, les montagnes ! Après quelques heures de marche et une traversée transversale de la forêt, j'arrivai enfin à destination. Et le moins que l'on puisse dire en voyant ces paysages est que...

« Qu'est-ce que c'est moche ici. »

Ah. La classe légendaire du grand Eric Leak. Je m'impressionne moi-même par autant de subtilité, d'élégance. Bon en même temps, il faut être franc, cet endroit ne fait pas vraiment rêver, au contraire. Des roches, des cailloux, tout ça à perte de vue. C'en était presque déprimant. Certes il y avait quelques arbres ci et là mais rien de bien transcendant. Pour résumer, voilà un paysage morne, sans végétation ni signe de vie. Quelle idée idiote avais-je eu en décidant d'aller ici... J'aurai mieux fait de passer quelques heures en forêt, pensais-je à ce moment précis. Et croyez-moi, si j'avais pu, j'aurai sans aucun doute rebrousser chemin. Cependant quelque chose m'y avait visiblement empêché. Un petit incident. Rien de bien grave hein ! Juste un petit glissement de terrain...Oui. Je sais ce que vous vous dites là : « Un quoi ?! Un glissement de terrain ? Oh mon dieu, il va mourir ! À l'aide ! Qu'on l'aide ! Vite ! »

Mais ne vous en faites pas mes amis ! Nous sommes dans le fabuleux monde de Pokémon et comme dans tout univers de ce genre, les héros ne meurent pas ! Par conséquent, je n'avais pas à m'en faire. Quelqu'un allait m'aider...Ou pas. Bon en fait, personne n'allait m'aider. Je voyais peu à peu les roches se scinder, le sol en pente se dérobait. Les éléments se déchainaient tous un par un. La pluie gagnait en intensité. Tout tremblait. Je n'étais peut-être pas géologue mais n'importe quel ignare à ma place aurait compris de quoi il en retournait. En somme, ça sentait vraiment mauvais pour moi. Héros ou pas. Monde de Pokémon ou non. Si rien ni personne ne faisait quelque chose pour m'aider, j'allais y passer. Essayant tant bien que mal d'avancer dans cette boue, j'aperçus au loin une silhouette féminine tandis qu'à ses cotés se trouvait un Tiplouf. C'est cool ! Au moins si on meurt à petit feu, on pourra toujours se raconter des histoires drôles pour faire passer le temps ! Plus sérieusement, nous avions encore un peu de temps devant nous et quand bien même le terrain était difficilement praticable, nous pouvions avancer et par la même occasion, nous en sortir. Cependant, avant toute chose, la politesse était de mise. Car oui, même dans un paysage apocalyptique comme celui-ci, un gentleman reste un gentleman. Saluons cette étudiante.

« Bonjour Eric Leak, professeur à... »

Soudain arrêt. Je baisse les yeux et... Oups. Mes jambes viennent de s'enfoncer de cinq centimètres dans ce sol mi liquide mi solide. Mes beaux mocassins sont foutus...Totalement foutu. On va donc éviter de poursuivre la conversation et essayer de nous tirer de là avant que ce soit tout le costume qui parte en fumée. La dextre au gauche à ma ceinture, je sortis une de mes Pokéballs, celle contenant mon Etourvol. D'ailleurs, je ne m'étais pas fais prier et l'avait, sans plus attendre, fais sortir de son cocon.

« Je remets les présentations à plus tard jeune fille, continuais-je, un sourire inquiet dessiné aux lèvres. Machinalement, je tournai la tête en direction du Shiney. Lui n'avait rien à craindre, il volait. Et c'est d'ailleurs pour cette aptitude que je l'avais appelé. Toi ! Sillonne les environs et trouve nous un endroit sûr. En vitesse. »

Là, vous vous dites certainement « Ouah, il prend les choses en main ! C'est super, ils vont s'en sortir » ...Et bien non. Voyez-vous, j'avais « un petit peu » les jambes coincées dans la vase. Par conséquent, il me fallait une aide extérieur.

« Dis, tu peux me tirer s'il te plait ? Je crois que je suis définitivement bloqué. »

Youpi. Je suis sauvé ! Elle ne s'est pas enfuie comme une vulgaire voleuse, délaissant ainsi un pauvre homme tel que moi. Au contraire, la voilà qui tente de me tirer de là. Bon, je doutais un peu de sa capacité à supporter mon poids étant donné sa frêle silhouette néanmoins, je pouvais toujours espérer. J'avais d'ailleurs raison d'y croire car à ma grande surprise, la jeune femme fit preuve d'ingéniosité en adoptant une telle position. Un contre-poids parfait capable de soulever des montagnes...Non, le jeu de mot n'est pas délibéré. Ah ah. Toujours est-il que son aide avait été précieuse. Nul doute que sans elle, je n'aurai pas fait long feu dans cet enfer. Ma sauveuse, après m'avoir tiré d'affaire, se releva. Si mes godasses avaient prit chers, que dire de son pauvre short... Enfin bon ! L'heure n'était pas aux petits caprices. Que nos vêtements soient sales ou même détruits par la catastrophe naturelle n'avait aucune importance. L'essentiel étant que nous, êtres humains, nous en ressortions vivants.

Maintenant qu'elle et moi étions en pleine possession de nos moyens, il était impératif que nous trouvions un abri. C'était d'ailleurs dans ce but bien précis que j'avais envoyé Thère quelques secondes auparavant. Le mieux à faire était encore d'attendre que le piaf revienne. En effet, avancer dans de telles conditions, sans même savoir où nous allions, n'allaient réussir qu'à nous épuiser inutilement. Ne bougeant pas d'un pouce, je me contentais de prêter une oreille attentive à la brunette. Elle s'appelait donc Sayuri et était étudiante à Alcea Rosea. Bien ! Tout cela était très intéressant puisque moi même, je donnais des leçons aux étudiants de cet académie. Qui sait, peut-être était-elle une Menthae, section dont j'étais le professeur référent ? Peut-être bien. Mais trêve de pensées inutiles et attardons-nous plus en détail sur ses dires. L'Iwasuru était, semble-t-il, Ranger à Hoenn. Ranger ! Youhou. Nous sommes sauvés...Enfin, vu qu'elle-même est piégée et qu'elle semblait avoir du mal à sauver sa propre peau, il était difficile de se réjouir toutefois son titre – et le prestige de ce dernier – avait un petit quelque chose de rassurant.

« Je te remercie. Ne bougeons pas, gardons nos forces. J'ai envoyé un Pokémon vol chercher un éventuel repère. Prions pour qu'il trouve un abri dans les parages ! »

Oui, prions. Normalement, il n'y avait pas de raison qu'il n'en trouve pas. Et puis...Sans vouloir paraître trop optimiste, Thère – et ses ailes – m'avaient sorti de situation semblable. En général, lorsqu'il s'agissait de repérer une proie, un lieu ou quoi que ce soit d'autre, le Shiney excellait. Je me souviens l'autre jour. Mon Pokémon avait réussi à retrouver un sentier parmi les paysages sinueux, et ce en un temps record. Martha n'en était pas revenue – moi non plus d'ailleurs – ! Avec un peu de chance, l'Etourvol allait réussir à réitérer cet exploit. Il en allait de notre survie... D'ailleurs maintenant que j'y pense, pourquoi envoyer uniquement Thère ? C'est vrai après tout, Neo' et Devius de par leur nature pouvaient eux aussi m'aider, non ? Après tout, en tant que spectre ils volaient. Enfin...Si on peut appeler ça voler. Le terme exact étant « léviter ». Afin d'augmenter nos chances de ne pas finir écraser dans ce glissement de terrain, je sortis deux nouvelles Pokéballs. Allez ! C'est parti.

« Skelenox, Fantominus. Vous aussi, commencez à chercher un endroit tranquille ! Et toi, Sayuri, si tu as un Pokémon capable de voler, fais de même. J'ai bien peur que le sol lâche d'ici quelques minutes »

Le stress commençait un peu à monter, je devais l'avouer. Les Dieux ne semblaient pas de notre coté. Effectivement, la pluie torrentielle ne faiblissait pas. Le terrain quant-à lui se faisait de plus en plus moue, de plus en plus fragile. Son équilibre n'avait définitivement rien de très rassurant. Le ton de mes phrases, non plus...M'enfin ! Voyons le bon coté des choses. Trois de mes Pokémons cherchaient à l'heure qu'il était un refuge pour leur pauvre maître et pour une charmante étudiante. Les trois petites bêtes étant allées dans des directions tout à fait différentes, nous avions selon toute logique des chances de trouver un abri. En bref, s'il y avait un repère à proximité, mes Pokémons allaient les trouver. En revanche si par malheur, les spectres ainsi que Thère ne détectaient rien et bien cela voulait tout bonnement dire que nous étions perdus. Tout simplement.

Spoiler:

Mes pokémons sont partis à la recherche d'un abri pour leur maître. Maître qui, soit dit en passant, se les gelait ici. Oui, moi qui pourtant n'étais pas très frileux, je devais l'avouer, j'avais froid. Le vent, la pluie...Et dire que nous étions en plein été. À croire que le climat en montagne ne prenait pas en compte les saisons. Fort heureusement j'étais vêtu assez chaudement. De ce fait, je n'étais pas le plus à plaindre. En revanche, il n'en était sûrement pas de même pour Sayuri. Au vue de sa tenue, le froid devait sans aucun doute lui ronger les os à l'heure qu'il est. Comme quoi il était urgent pour nous de trouver un abri. Mourir ensevelit par la terre passait encore, mourir ensevelit par la terre ET atteint de maladie, ça, ça craignait ! Bref, vous l'aurez compris, nous avions froid et nous attendions avec impatience l'arrivée providentielle d'un de mes petits monstres. J'avais noté par ailleurs que si j'avais lancé trois Pokémon à la recherche d'un refuge, la petite ranger n'en avait quant-à elle envoyé aucun. Enfin bon ! Ce n'était pas dramatique. Seul, j'avais bien assez de compagnons capable de quadriller la région. Du moins c'était ce que j'espérais.

C'est après quelques longues minutes passées dans le froid et l'anxiété qu'un de mes spectres revint. À ma grande surprise, il s'agissait de Devius. Lui qui, habituellement ne m'aidait jamais – il faut dire qu'il me déteste – avait, semble-t-il, comprit l'urgence de la situation et s'était rendu utile. Signe qu'au fond, même s'il ne le montre pas tout le temps, il tenait à moi. En effet, si cela n'avait pas été le cas, il m'aurait certainement laisser crever. Écoutant avec attention la boule de gaz, mon anxiété se dissipait peu à peu. Il n'était pas dit que nous arrivions au repère à temps néanmoins, le fait est qu'il y en avait un de repère ! Et ça, c'était soulageant. Nous n'étions plus seul face à une catastrophe naturelle, nous n'étions plus isolé. Il y avait une issue. Peut-être était-elle loin, peut-être que le chemin pour y arriver était semé d'embuches mais toujours est-il qu'il y avait au fond de ce tunnel, une petite lueur d'espoir. Ainsi, une fois le laïus incompréhensible du Fantominus terminé, nous suivîmes ledit Pokémon. En route pour la survie !

Sans trop de surprise, le chemin à suivre était long, très long. Presque trop long pour un pauvre corps affaibli comme le mien. Qui plus est, la route n'était pas de tout repos. Bien au contraire. La surabondance d'obstacles diverses apportait une certaine difficulté à poursuivre notre route. Des zones boueuses à souhait à traverser. Des pentes affreusement raides. Des troncs bloquant les chemins. Un vrai parcours du combattant, je vous le dis ! Toutefois, malgré toutes les difficultés rencontrées, nous arrivâmes enfin à l'endroit indiqué par Fantominus. La jeune femme s'affala alors sur le sol, exténuée. Ah ! Les jeunes ! Plus très sportifs ! ...Quoi ? Comment ça moi aussi je m'étais jeté au sol tel un mord la faim ? Ah … Oui, c'est vrai ! M'enfin ! Je suis pardonnable, j'ai trente quatre ans, moi. Essoufflé, mes yeux bruns se tournèrent vers l'Iwasuru.

« Fuh... Ça va, rien de cassé ? Au moins on n'est pas mourru ! »

Celle-là, il fallait que je la sorte. Le souffle court, je plongeai ma main droite dans une de mes poches afin d'en retirer un mouchoir. Grâce à ce dernier, j'essuyai les nombreuses gouttes de sueurs qui perlaient sur mon front tout pâle. Un coup de mouchoir par ci, un coup de mouchoir par là et...Attendez là. Il manquait pas quelque chose sur mon front ? Oh merde ! Mon chapeau ! Mon haut de forme ! Le haut de forme de mon père ! Il n'était plus sur ma tête. Misère. Je l'avais perdu. Le vent l'avait certainement fait quitter ma tête sans que je m'en sois rendu compte, l'entraînant de surcroit on ne sait trop où. Je devais à tout prix retrouver mon couvre chef. C'était une question de vie ou de mort. Toujours fatigué, je me relevais de ce sol que je trouvais étrangement très confortable.

« Mince. J'ai perdu un truc important en route. Fantominus, sors et va chercher les autres. Dis leur que nous sommes à l'abri. Reste bien en hauteur pour ne pas te faire toucher. Ah et si tu retrouves mon chapeau, ramène le moi... »

Vivement que tout ce cirque se termine, histoire que je puisse aller chercher mon chapeau. Du moins s'il n'était pas définitivement perdu... Enfin bon. Inutile de se lamenter. J'allais le retrouver mon fichu chapeau. Il y avait des choses bien plus préoccupante pour l'instant.

Spoiler:

Visiblement elle n'a rien. Voilà qui est rassurant, pensais-je. Après tout, nous n'étions pas encore totalement sortis d'affaire. Qui sait, j'allais certainement avoir besoin de son aide. Que son intégrité physique soit donc remise en cause m'aurait quelque peu gêné. D'autant que si elle avait quoi que ce soit de casser, c'était moi qui allait devoir me coltiner tout le sale boulot pour la sauver – à moins que je la laisse crever seule, ce qui n'était pas mon genre – bref, autant dire que la voir un tant soit peu en forme était un soulagement pour moi. En passant, il n'y avait pas qu'elle qui était saine et sauve, son Tiplouf aussi se portait relativement bien. D'ailleurs la petite bête avait eue la bonne idée de venir s'agglutiner à moi tout en poussant de mignons petits cris. D'après sa dresseuse, elle voulait faire, je cite : « Ami-ami. » Ah ! Une adorable petite bête, je vous le dis ! Que mon Fantominus et mon Skelenox en prennent de la graine tient ! Bon, plus sérieusement, le petit pingouin était certes mignon toutefois je doutais que ce soit le moment. Il fallait appeler des secours histoire que ces derniers viennent nous chercher. En outre, il y avait mon chapeau. Mon beau chapeau. C'est en pensant à lui que d'un air triste je répondis :

« C'est gentil de sa part, merci... disais-je tout en m'accroupissant pour lui caresser la tête. »

Tiplouf. Un Pokémon vraiment sympathique. Je crois même qu'étant petit il faisait parti des bestioles que j'avais demandé à mon paternel pour mon anniversaire. Vous savez, cet anniversaire maudit où à la place d'un Evoli, d'un Zigzaton ou d'un tout autre Pokémon « classiques » que l'on offre aux enfants j'avais reçu un horrible Skelenox. Enfin peu importe. Ce n'était pas le moment idéal pour ressasser le passer. Les souvenirs attendront. Après tout j'étais bien trop préoccuper par autre chose. Et cela, je le fis savoir à mon interlocutrice :

« En tout cas j'espère que tu as raison en ce qui concerne mon haut de forme. J'y tiens vraiment. »

MON CHAPEAU ! Qu'allais-je faire moi, si Fantominus et compagnie ne le retrouvaient pas hein ? Ô cruelle destinée ! Mon haut de forme ! Le haut de forme de mes ancêtres. Il n'avait pas intérêt à être perdu sans quoi je...Je... Euh...Euh...Bah en fait je sais pas ce que je ferai si jamais il était perdu pour de bon mais toujours est-il que je ferai un truc ! Ah ça oui ! Je n'espérais pas le revoir en parfait état, je n'étais pas optimiste à ce point. À la rigueur, qu'il soit totalement sali, déchiré de part et d'autres ne me dérangeait pas. On sait tous qu'un chapeau, ça se rafistole. Oui, ce que je voulais, moi, c'était juste le retrouver... Toujours dans cette inconfortable position, je caressai la tête du pingouin. Mon regard ne se portait cependant pas sur elle mais bien sur l'Iwasuru. Elle était ranger à Hoenn, c'est bien ça ? Si oui, elle pouvait peut-être m'informer sur deux trois choses. Il fallait tout de même que nous sauvions notre propre peau, à défaut de pouvoir sauver celle de mon couvre chef.

« Dis, tu penses que les secours vont arriver bientôt ? Je veux dire, ils ont bien dû s'apercevoir qu'une partie de la montagne à cédé, la logique voudrait donc qu'ils aillent voir s'il n'y pas eu des randonneurs blessés ou je ne sais trop quoi encore, non ? »

Si oui le mieux était encore que, dès le retour de mes Pokémons, j'en envoie un histoire d'être bien visible aux yeux de tous et ainsi alerter nos hypothétiques secouristes. Effectivement ces derniers ne risquaient pas de nous voir si nous restions planqués dans cette grotte comme de vulgaires rats. D'un autre coté, sortir maintenant et mourir ne me tentait pas trop. Par conséquent autant laisser la besogne aux experts, c'est à dire à mes Pokémons. Ils étaient bien plus doués que moi pour se faire voir et entendre qui plus est. Ah, quand on y parle du loup ; On en voit la queux. Voilà que j'entends un bruit d'oiseau au loin. Il s'agit sans aucun doute de mon Etourvol. Espérons que lui ainsi que ses deux camarades spectres ne soient pas revenues bredouilles. Pour faire simple et éviter les périphrases hasardeuses, prions pour que l'un d'entre-eux ait mon chapeau.

Spoiler:

« Il y a peu de chance pour qu'un groupe s'avance jusqu'ici », avait dit la petite brunette. En bref, nous étions dans la panade. Oui, il était inutile de tourner autour du pot, de jouer sur les mots, les périphrases ou tout ce que vous voulez d'autre. Autant dire clairement les choses. Après tout, j'étais assez âgé pour comprendre ce genre de chose. Ce n'était pas comme si elle s'adressait à un gamin prépubère. Quoique...On me dit souvent que malgré mes trente quatre ans, mon âge mental serait plus associable à celui d'un gosse de huit ou neuf ans. M'enfin ! Toujours est-il qu'il était impératif de trouver une solution. Pour cela, le retour de mes pokémons allait être indispensable. En effet, au vue de la situation actuelle et du type de lieu où nous nous trouvions, je me voyais mal agir sans eux. Pour être tout à fait franc, je me voyais mal agir, tout simplement. Si cela pouvait donc être possible, je leur laisserai bien tout le sale boulot à ces garnements.

Après quelques temps d'attente ainsi qu'une déclaration très intéressante de l'Iwasuru, mes Pokémons arrivèrent enfin. Mais avant d'entrer en détail sur ce fait, revenons sur les propos de mon compagnon d'infortune, vous le voulez bien ? Question idiote ! Bien sûr que vous le voulez. De toute façon, c'est moi le narrateur, je fais ce que je veux ! Plaisanteries mises à part, Sayuri avait fait remarquer qu'il était fort probable que certain rangers soient sur le dos de leur Pokémon vol, en train de sillonner les environs. C'est à ce moment précis que je m'étais dis, intérieurement, la chose suivante : « Si mon maudit Etourvol avait évolué une fois de plus, nous n'en serions pas là à présent ! » Et oui. S'il avait évolué. Vu sa forme et sa carrure, il n'était pas encore en mesure de porter qui que ce soit, pas même un enfant. En revanche, s'il avait évolué en Etouraptor et bien il aurait gagné une bonne trentaine de centimètres, voire plus. Cela aurait donc fait de lui une monture de choix pour un vieillard tel que moi. Ne vous méprenez cependant pas, il n'était pas le seul fautif ! Car cette remarque s'appliquait aussi à mes deux autres comparasses qui n'étaient pas fichus de progresser convenablement ! Je pense notamment à Skelenox qui, en une vingtaines d'années d'apprentissage n'avait pas encore évoluer en Téraclope. Enfin, passons. Il est inutile de s'énerver des heures et des heures – même si au fond, je pouvais très bien le faire – car nous avions encore quelques cartes à jouer avant de sombrer et de se laisser mourir ici.

Revenons donc à l'arrivée de mes compagnons. Comme dit précédemment, Neoxis, Devius et Thère étaient revenus quand soudainement, Surprise ! Thère tient dans son bec mon haut de forme, le fameux chapeau familial. Youpi. Mon chapeau est sauvé ! Certes il est tout dégueulasse mais qu'à cela tienne, il est en vie ! Oui, en vie je vous dis ! Il faut dire que le bougre de couvre chef en avait vu des vertes et des pas mûrs depuis sa création. On notera d'ailleurs qu'il est fou de voir comment ce vieux chapeau résiste au temps, pareillement aux vieux chênes qui savent résistent au vent. Non, ne souriez pas, ce n'est pas de moi cette phrase mais bien de mon père, ancien détenteur dudit objet. Bref, fermons la parenthèse et tentons de sauver notre peau avant qu'il ne soit trop tard.

Pour cela, Sayuri eut une idée tout à fait pertinente. Envoyer de nouveau mes Pokémons. Cela avait pour but d'aller prévenir les éventuels rangers qui se trouveraient dans la région à la recherche de pauvres âmes en danger. Quand on y pense, l'idée était ingénieuse. Toutefois comme l'avait si bien fait remarquer l'étudiante d'Alcea Rosea, les petites bêtes étaient certainement fatiguées. Bon, qu'importe que l'intégrité physique de Thère, Neoxis ou même encore celle de Devius ne soit pas à son paroxysme. Effectivement, nous n'avions pas le choix ou plutôt devrai-je dire que nous n'avions plus le choix. Ou bien c'était cela ou bien... Euh... Bha voilà quoi ! Vous avez compris ce que je veux dire alors ni d'une ni de deux, je pris la décision de quémander une nouvelle fois l'aide de mes compagnons. Ces derniers, sans discuter plus que ça repartirent pour de nouvelles aventures tandis que nous et bien...Nous étions repartis pour une petite demi-heure d'attente, si ce n'est plus.

« C'est fou comme je me sens utile dans ce genre de situation, ah ah. Tu sais, si t'as des cartes on peut jouer à la Belote, au Rami ou je ne sais trop quoi encore. Ça fera passer le temps. Sinon, il y a toujours le bon vieux pierre, papier, ciseau. »

Même dans les situations les plus critiques, mon humour reste vaseux.