J'me d'mande si, en plus d'être une bourgeoise, j'ai d'autres points communs avec ta p'tite personne hin hin. Notamment en ce qui concerne les vieux. Faut croire que c'est similaire. Tu les aimes, cependant, tu subis les aléas d'la vie. Dire qu'en ce moment tu es en plein d'dans, tandis que moi, j'ai préféré m'en émanciper. La vie avec mes vieux, j'ai pas à m'en plaindre. C'est sur, j'manquais de rien, vu que mon père a toujours jouit d'une bonne réputation dès lors qu'il a accédé au conseil des 4. Il sait être dresseur, ça, c'est indéniable. Mais être parent, ce n'était pas un talent chez lui. Faut croire que diriger avec une poigne de fer pendant des années l'ont aigri, et, de ce fait, il ne fait pas grande distinction entre ses pokémons et son gosse. Pourtant, c'est loin d'être la même chose. Je restais tout de même surpris lorsqu'il agissait de manière très paternelle. Malheureusement, ça n'arrivait que rarement. On n'peut pas tout avoir nan plus.

Quant à ma mère? Bah, toujours occupée. Soit pour ses études scientifiques, soit pour moi. 'Fin ça c'était quand j'étais encore un môme. D'puis quelques années déjà elle se consacre uniquement à son univers de pignoufs en blouse blanche. C'est un choix qu'elle a fait. J'ai cru comprendre que peu de mères arrivaient à lier les deux. Encore une vérité vérifiée. J'vais pas pleurer sur mon sort. Faut dire que mon précepteur, le temps de quelques années a été bien meilleur parent qu'ils ne l'ont été. De bon conseil, amical, les connaissances, l'art, les loisirs. Tout pouvait se mélanger. Joindre l'utile à l'agréable, voilà comment je peux définir son apprentissage. Je ne me suis jamais plains... Ou presque, mais à cette époque, j'étais qu'un mioche. Et comme tous, je râlais parfois pour des conneries, rien d'étonnant à c'la. Je soupire, suite à ta réplique. Un léger soupire presque inaudible, plus pour moi même que pour toi.

Tu précises également que tu n'aimes pas parler de ta famille. Bah, c'pas mwa qui vais t'casser les couilles à ce sujet, chuis pas mieux dans le genre: Flemme de parler d'mwa, et si tu m'racontais plutôt... 'Fin voilà. J'acquiesce et je lâche ma compréhension dans un souffle.

Puis vient la discussion à propos des sources chaude. Un moyen assez efficace pour détourner la conversation vers quelque chose qui évitera de plomber l'ambiance. Je t'observe. Tu me sembles hésitante. Quoi, tu vas pas m'dire que te détendre pour quelques quarts d'heure ça va t'tuer. Tsss, t'es pas possible comme gonzesse. Renfermée au possible, blasée de tout. Si tu continues, t'as les joues qui vont tomber, et tu s'ras vieille avant l'âge. Tu fixes quelques conditions, mais tu acceptes mon offre. J'imagine que c'est à mwa d'faire des concessions cette fois hein? J'hausse les épaules, glisse ma main dans ma poche tandis que l'autre vient se caler sur le sommet d'ma tête. Je donne ma bénédiction.

Je t'emboîte le pas, en ta compagnie, je suis les indications afin de parvenir au lieu-dit. Ce que je connais des sources chaudes? C'est d'un putain de relaxant. Ce que j'ignore de celle-ci? Leur mixité. C'pas que ça m'dérange de me foutre à pwal ou quoi que ce soit d'autre. Très franchement, chuis pas le style de mec à complexer sur son corps, et à dire non quant au partage de son bain avec une fille, surtout si elle est bien foutu. Mais putain! Dans un bahut comme celui-ci, tu peux laisser les élèves baiser là d'dans si le cœur leur en dit, c'est de l'inconscience, mais c'est... C'est putain de fun! J'crois qu'au début, j'ai du tirer v'là la tronche de scout à fond dans les croyances qui annonce le coté malsain de la luxure, avant d'éclater de rire et de m'en retourner à mes vraies valeurs. A savoir, orgueil, colère & luxure. Je me tourne vers toi, malicieux, mais toujours quelque peu... étonné par la situation qui se présente.

Je penche légèrement la tête, ricane, puis m'avance. Aller, allons-y joyeusement hin hin, sans s'faire prier.