Alcea Rosea ♣
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 [Terminé] Premier jour, la routine.

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MessageSujet: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeVen 24 Fév 2012 - 9:55

Nouvelle semaine qui s'annonce en cet ensoleillé lundi. Enfin ensoleillé, il faisait tout de même un froid de canard. Vous savez, ces jours d'hiver, ou de presqu'hiver, qui vous font greloter malgré un soleil radieux, celui-là même qui est accompagné par un vent cinglant mais bref. Oui, vous voyez sans doute de quoi je parle maintenant. Lorsqu'il était sorti de chez lui, Kenji s'était dit qu'il ferait chaud, grossière erreur, il était parti en quatrième vitesse se changer pour aller mettre une écharpe et un bonnet, bref, la parfaite panoplie de l'élève hivernal. L'uniforme de l'école donnait une impression de superposition ridicule, dans un sens il allait l'enlever dans le train, ce n'était qu'un passage. Puis, c'était lui qui trouvait ça ridicule, alors que d'un œil extérieur il était seulement emmitouflé, certes, on aurait pu voir plus léger, mais n'est pas frileux qui veut. Un bref regard sur l'heure de son portable lui indiqua qu'il lui fallait partir à la gare, le train n'attendait pas les retardataires, paraît-il. Alors il s'y rendit, assez vite, tentant d'éviter le plus de bourrasques possible avant d'arrivée à bon port.
Là, sur le quai, beaucoup d'élèves, un peu trop selon certains voyageurs. Kenji devait prendre deux trains différents pour atteindre l'école : un premier pour rejoindre l'arrêt le plus proche de l'école, et le deuxième qui le menait directement à Alcea Rosea. Autrement dit il traversait presque tout une ligne avant d'arriver à destination. Le trajet allait être long, oui, mais il y était habitué. On comprenait dès lors pourquoi beaucoup de pokemon, environ un par enfant, se baladaient librement dans le train. Quelque part c'était gênant tout ce bruit, surtout lorsqu'on essayait de lire comme tentait de faire Kenji. Morph', son metamorph, se contentait de rester calme, et dès qu'il bougeait c'était pour se transformer en n'importe quoi. Il aimait à surprendre son dresseur, même si ce dernier s'attendait toujours à une blague de son pokemon. C'était plus un jeu qu'autre chose, une sorte de cache-cache en mode expert. Ne vous attendez pas à ce que Kenji lise sans arrêt non plus, non, c'est juste que là il devait lire ce bouquin. Il ne représentait pas un intérêt particulier en tant que tel, néanmoins il restait pratique et expliquait pas mal d'élément vu l'année dernière. Oui, il révisait, parfois on se demandait pourquoi le Yamada s'était retrouvé chez les Spireae.

Première station atteinte, la plus longue. Il ne lui restait plus qu'à marcher pour se retrouver à l'avant dernier arrêt de son voyage. Et, comme d'habitude, le train ne tarda pas, il arriva à l'heure, comme toujours, c'est à dire quelques minutes après que Kenji se soit installé sur le quai. Ici encore, quelques élèves d'Alcea Rosea. La distribution du train avait fait le tri entre les élèves "doués", comprenez ici l'école dans laquelle l'élite se rassemblait, et les autres. Ceux qui attendaient ici étaient tous d'Alcea Rosea, et s'ils ne l'étaient pas, ils n'allaient même pas pouvoir emprunter le train. Les railles se mirent à trembloter, un bruit lointain mais vivace s'approchait au fil des secondes. Le train était là. Ce fut en redressant le nez que Kenji aperçu Robyn, se glissant entre deux trois personnes, tout comme le Yamada allait bientôt devoir le faire. Il se leva, tentant de le rejoindre, il parvint finalement à le faire dans le tohu-bohu de la gare. Finalement ils se retrouvèrent dans le couloir à chercher une cabine. Robyn devant, Kenji derrière : « Là, à droite c'est toujours vide. ». Numéro neuf ouvrit la porte en un mouvement sec, elles coinçaient toujours un peu. Il passa brièvement la tête, il n'y avait personne. En vérité, il avait menti à Robyn, cette cabine n'était certes, pas toujours remplie, mais elle était rarement vide. Ils s'y glissèrent, à l'intérieur, deux banquettes face à face de deux places. Il n'était pas exclu que d'autres élèves viennent à s'asseoir avec eux, cependant beaucoup choisissaient une autre cabine du moment que la place le leur permettait, et dans ce train c'était surtout à qui aurait les meilleures places le premier, car des places ce n'était pas ça qui manquait. « Ca fait un baille. » lança-t-il, sourire au lèvre tandis que metamorph se transformait en portable, façon de dire à son dresseur qu'il n'avait rien fait pour reprendre contact malgré son œil omniprésent sur son téléphone. « Désolé, je n'ai pas eu trop le temps ces derniers temps. Mais Morph' a raison, j'aurais dû t'appeler. ». Le train démarra, et avec lui ces petits tremblement et soubresauts réguliers liés aux railles : « T'as regardé la demi-finale hier ? Le dresseur a grave assuré, hein ? », Kenji parlait d'un match pokemon rediffusé depuis une autre région, peu après le match, une émission d'information avait pour but de commenter le match, un peu à la façon des critiques des matchs de baseball. Une émission vieille comme le monde que le Yamada se rappelait avoir regardé il y a au moins dix ans de ça.


Dernière édition par Kenji Yamada le Jeu 24 Mai 2012 - 14:53, édité 1 fois
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Lychnis
Robyn Everden
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MessageSujet: Re: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeMer 7 Mar 2012 - 22:23

Lundi. Ce fameux jour détesté par tout étudiant qui se respecte. Ce fameux jour, le seul, où après avoir fait la marmotte pendant deux jours au fond du lit, il faut se dire "Oh putain, ça reprend...". Ouais, personne n'aime le lundi. Sauf les bambins, les commerçants qui n'ouvrent pas boutique, les retraités, et les intellos. Osez dire le contraire ! Et ce jour là, c'était un lundi. La repris de l'école où il faut se plonger dans le bain en quelques minutes avant que les professeurs ne s'aperçoivent de l'état comateux dans lequel on est et s'écharnent sur nous. Essayez, c'est presque sur.
En ce levant ce jour ci, rien ne changeait du lundi habituel. Il fallait jeter un regard empli d'espoir à son réveil en priant pour qu'il ne sonne pas, survivre à la dure séparation avec son lit, manger au ralentit, reprendre son sac qui semble peser des tonnes et enfin, partir. Rien ne changeait. Sauf le temps. Il ne faisait pas spécialement "beau ou moche" même si le soleil pointait son bout du nez, mais juste un temps sec accompagné d'un vent glacial qui nous fige sur place à la moindre occasion. Comme le lundi matin, un temps qui n'est pas vraiment apprécié en quelque sorte.
Lorsqu'il s'était levé, son premier réflexe avait été de regarder ce ciel bleu pur qui, pour une fois aurait pu le motiver à s'extirper de ses draps. Mais finalement, que vaut le beau temps à côté de la flemmardise ? Il avait ensuite jeté un regard à Négapi qui dormait sur son lit puis à son agenda sur le bureau. Puis, il s'était rendormi. Ce qu'il avait retenu était que son pokémon d'amour était vraiment trognon, qu'il n'avait pas finit ses devoirs et qu'il allait probablement faire chaud car pour lui, soleil = chaleur automatiquement. N'allez pas chercher loin. Il s'était donc dit qu'il pouvait partir sans problème avec uniquement son uniforme scolaire. Voyez le garçon, bien qu'intelligent, est légèrement simplet. Il ne se serait jamais dit "Oh tient, on est encore en hivers, il peut faire froid !". Et pouf il était parti comme ça. Autant dire qu'à la première bourrasque, le froid avait envahi tout son corps et il s'était pétrifié. Tant pis, il serait malade, mourrait dans d'atroces souffrances, mais hors de question de faire demi-tour, c'était trop tard. Et son estime en prendrait un coup, non ?
La plupart des enfants prenaient le train pour se rendre à la gare principale. Mais chez les Everden, ce n'était pas exactement pareil. A une heure précise, tous les enfants se devaient d'être dans la voiture avec Gilbert le chauffeur. Ils avaient droit aux réglementations habituelles infligées par la mère, les engueulades du chauffeur car ils étaient toujours en retard et surtout, ils devaient écouter le monologue de leur père exigeant un comportement et des notes irréprochables. Alors ils faisaient mines d'être tout gentils tout mignon et la voiture pouvait partir. Mais pur chacun d'eux c'était un supplice. Quatre enfants tous radicalement différents, d'au moins un parent différent. Dans l'ordre chronologique, Robyn, Luna, Derek, et Gabrielle. Tous dans leur monde refusant de se dire un mot. Robyn détestait cette partie obligatoire du lundi. Encore une bonne raison de détester cette journée. Négapi était retourné dans sa pokeball, Robyn refusait de le mettre en contact avec les autres. Son MP3 était mort et son portable presque déchargé. Rien ne pouvait le couper du monde. Il soupira et regarda attentivement Gabrielle. Elle avait changé. Adoptée par la famille Everden, il ne comprenait toujours pas comment elle avait pu grandir dans cet environnement en changeant d'années en années. Ils ne se parlaient plus maintenant et ce malgré ses efforts. Il observa discrètement Derek, absorbé par sa console et Luna par son miroir. Alors c'est ça, la famille. Il songea au rêve familiale. Papa, maman, une fille, un garçon. Tout est parfait, une petite idylle. Impossible à avoir. Il finit par se rabattre sur le paysage si connut qu'il traversait à peu près chaque semaine. Diantre, que le temps est long !

La fratrie arriva à la gare. Dès que Gilbert eut débarrassé les valises, ils se séparèrent immédiatement. On ne devait surtout pas les voir ensemble. Quelle image donneraient-ils après auprès de leurs amis ? Robyn s'empara de son sac en dernier, salua le chauffeur et libéra immédiatement Négapi. Il hésita pour laisser Germignon en liberté à son tour mais en voyant le monde sur le quai, il se ravisa. Et si Germignon se perdait ? Il tendit les bras pour que son Pokémon vienne de réfugier sur son épaule et vit le train arriver. Il le sentit sous ses pieds aussi car le sol ne cessait de trembler au fur et à mesure que l'engin approchait. La foule s'empressait vers la bordure du quai tandis que lui restait planté là, avec son petit animal posé en observation sur le haut de son épaule droite. Puis, il réagit. Le train. Il allait partir sans lui. Avec une étonnante fluidité, il réussit à se faufiler entre quelques personnes mais franchement, ne gagna pas beaucoup de terrain. Il vit sa soeur avancer elle aussi et eut la soudaine envie de la rejoindre. Ils trouveraient un endroit tranquille pour discuter sans l'ombre du paternel Everden. Mais alors qu'il allait se mettre en action, une main se posa sur son épaule. Le garçon fronça les sourcils. Il avait oublié quelque chose dans la voiture ? Il se retourna et ce ne fut pas le visage de Gilbert mais celui de Kenji qui se trouvait derrière lui. Tout sourire comme toujours. Robyn lui rendit ce visage joyeux et ensemble, ils cherchèrent une cabine. Tel un enfant, Rob' se laissa guider dans le train. Tant qu'on ne lui disait rien, il continuait. A droite ? Très bien, à droite. Avec lui, pas la peine de justifier et les deux adolescents se glissèrent dans une cabine qui devait avoir un certain âge d'après l'état de la porte. Dans un même mouvement, ils s'assirent face à face. Sans un mot. Rien. Était-ce cela, l'amitié ? Le garçon en doutait. Comme pour la porte, le temps était passé. Et il avait abîmé les liens étroits qu'avaient entretenus les garçons. Et on le sait, on ne peut plus modifier le passé.
Robyn détailla son ami. Il n'avait pas l'air d'avoir réellement changé mais il ne pensait pas pouvoir juger sur un simple à priori. Ses cheveux avaient poussé, sa peau devenue u peu plus pâle. Son Pokémon paraissait aller bien. Alors quel était le problème ? Lorsque Kenji s'excusa pour son manque de nouvelle, le jeune Everden ne trouva rien à ajouter. En fait, il était déjà parti à des kilomètres loin, très loin dans sa tête. Les excuses n'étaient que superflues. Kenji ne voulait plus de lui ? Et bien tant pis. Mais cette nonchalance n'était qu'une carapace pour cacher ses sentiments et il ne pouvait le nier. Encore moins lorsque son propre Pokémon se mit à lui tapoter gentiment pour le ramener sur Terre. On lui avait posé une question et il n'avait pas écouté, comme à son habitude. Alors il se contenta de sourire le temps de rassembler ses esprits pour assembler les pièces une à une. Comprenez, on est lundi matin, faut pas trop lui en demander à cette heure. Il posa son regard pâle et rêveur sur son ami. Alors. Demi-Final. Dresseur. Assuré. Voilà, la question lui était revenue. Kenji parlait du match de la veille commenté comme un match sportif par un gars qui parlait trop vite pour comprendre. Maintenant, la réponse.

"Oh oui, bien sur que j'ai regardé, tu crois quoi ! J'aurais loupé ça pour rien au monde ! Mais je suis triste. Givrali a été mis au tapis rapidement. T'imagines ?! Un si adorable Pokémon, comment peut-on leur faire du mal !!!!! C'est horrible !!!! Après, j'ai trouvé qu'il y avait du niveau. Les Pokémons étaient vraiment forts mais j'espère qu'ils ne se sont pas fait trop mal."

Il était revenu dans la réalité. Enfin. Et devant son ami, il pouvait s'exprimer librement. Après s'être assuré que son maître était en état, Négapi, en bon dormeur, alla se lover sur les genoux de ce dernier. Celui ci était déjà parti dans le commentaire du match d'hier. Depuis qu'il était gosse, il regardait cette émission vieille comme le monde. Il avait le souvenir des soirées passées avec le Yamada à débattre sur ces duels. Et ils y passaient des heures...

"Oh, tu sais qui Kenji ? Un jour, j'irai soigner ces Pokémons dans les grands matches Pokémons. Ralala, ça doit être bien tu trouves pas ? Voir tout ça de près. Ah oui, et un jour, on sera en première loge tout les deux pour voir la finale d'un grand tournoi. D'accord ? Sinon, comment ça va ? Moi j'ai froid. Et faim aussi."

Voic Robyn. Une sorte de moulin à parole sur patte. Dès qu'il est lancé, on ne l'arrête plus. Pire qu'en enfant de 6 ans, et pourtant ce n'est pas simple. Courage Kenji, tiens l'coup !!

{HRGP : Demain, je vais avoir la tête dans l'cul. Mais je voulais le finir ce soir. Réponds vite ** ! Et désolée si c'est... Nul.}
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MessageSujet: Re: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeVen 9 Mar 2012 - 14:49

Alors il avait regardé, Kenji le savait, il savait qu'il avait regardé. Il lui aurait dit non qu'il ne l'aurait pas cru. Robyn qui ne regardait pas ce genre d'émission, il aurait fallu qu'il soit à l'hôpital, amorphe et que la télécommande ne soit pas à portée de sa bouche. En tout cas tel était le souvenir qu'avait Kenji. Cependant malgré cette apparente complicité, leurs avis divergeaient largement. Tandis que Robyn avait dû se mordre les dents d'empathie lorsque le Givrali s'était pris cette magnifique attaque ball'ombre, Kenji lui avait serré les poings. Bizarrement, le visage de numéro neuf se referma un peu. Oui, ils avaient changé depuis leur enfance. Entrer dans la Team Astria lui avait permis de faire plus ou moins ce qu'il avait toujours voulu faire : combattre, sentir cette petite adrénaline, mélange de peur et d'excitation, pour la victoire, pour ses pokemons. Il ne savait pas vraiment ce qu'avait toujours voulu faire son meilleur ami, c'était étrange d'ailleurs, de ne pas savoir quelque chose d'aussi élémentaire pour quelqu'un, apparemment, si proche de lui. Les yeux de Kenji fuirent quelques secondes par la fenêtre, ce sujet était gênant. Gênant car il ne partageait pas le point de vu de Robyn, gênant parce qu'avant tout ça il partageait tout. Mais ils avaient grandi : « Ce n'est pas si horrible. », dit-il comme pour ponctuer le discours de son ami par son avis le plus simple. Il ne trouva pas grand-chose à dire, les combats, ce n'étaient pas non plus des combats de coqs ou de chiens, non, c'était plus. Beaucoup plus. Pour commencer, ce n'était pas illégal, puis, dans un sens, ce n'était pas aussi violent. Les combats pokemon obéissaient à des règles qui les rendaient plus tactiques que barbares, et, si par malheur un dresseur voyait son pokemon souffrir, il n'avait qu'à déclarer forfait. Oui, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire dans ces circonstances - même si Kenji se refusait pour le moment à l'idée de le faire. Après tout, on n'était pas au pays des licornes et des cacas papillons, non, ce monde était plus proche de la schizophrénie et de la drogue que des Bisounours.

Robyn l'interpella. Lui, tourna la tête pour l'écouter, mieux l'écouter, lui qui avait fuit dans l'horizon comme un lapin dans son trou. Il ne put qu'avoir un sourire amusé lorsqu'il lui avoua vouloir soigner les pokemons. C'était un métier admirable, nécessaire même, ça correspondait bien au côté altruiste de Robyn : « Heu, oui oui, ce doit être génial. », comment lui avouer que lui aurait préféré faire parti de ceux qui blessent les Givrali avec des ball'ombre. Il ne doutait pas que son ami puisse comprendre, le seul hic c'est qu'il redoutait la conversation qui risquait de suivre et même si elle était inévitable, il préférait la retarder. "Voir tout ça de près", oui ce devrait être incroyable, déjà qu'aujourd'hui il vivait un peu un rêve éveillé. Lui, maître d'arène, son père en avait eu pour son argent, et même si cela devait d'une certaine façon condamner son propre frère à reprendre le flambeau. Kenji était devenu légèrement égoïste, oui, mais ça n'avait été que pour échapper à un désir encore plus nombriliste : celui de son père.
« D'accord. », un petit mensonge, oui. Un mensonge car il n'avait plus le temps, entre son nouveau travail, les devoirs qu'on leur donnait, ses responsabilités, numéro deux... Bref, il n'y avait quasiment aucune chance pour qu'un jour il eut pu être libre la date d'une finale. Kenji sortit son portable, l'ouvrit, regarda, le referma, le rangea. Ca ne lui avait pris que quelques secondes à peine, pourtant ce geste récurrent rythmait presque sa vie : « Ca va. », il avait fait ça comme si son téléphone lui avait répondu. « Pourquoi tu n'as pas mis l'uniforme d'hiver ? », il s'arrêta un instant : « Tu sais, on a le droit de mettre le pull avec. », il eut un rire léger. Pour être tête en l'air comme ça, il n'y avait que Robyn, et si le côté de travailleur de Kenji s'était exacerbé avec l'âge, l'étourderie de son meilleur ami semblait en avoir fait de même. Meilleurs amis, l'étaient-ils encore ? Il sentait Robyn un peu tendu, pourtant Kenji n'avait pas tant changé que ça, tout du moins il n'avait pas l'impression d'avoir changé. Peut-être se trompait-il. Numéro neuf n'osa pas relancer le sujet du match, alors il fit mine d'avoir oublié, histoire d'éviter d'aller dans le sens contraire du courant : « Tiens. », de son sac il sortit un papier d'aluminium encore tiède. En le dépliant dans un bruit caractéristique, il révéla deux onigiri de la taille d'un poing, enveloppés entièrement dans une algue triangulaire. Kenji les faisait comme ça, ça tâche moins les mains, ça conserve la chaleur et puis au moins on pouvait en manger sans que le riz se fasse la malle sur le côté.

Mais alors qu'il le présentait à son ami pour qu'il se serve, par terre, un papier ressemblant à un tracte légèrement déchiré attira son attention. Un papier sec de colle, à l'aspect rêche qui commençait étrangement par "Cher Team Astria". Etonné, et intrigué, il donna à Robyn le papier d'aluminium des deux mains avant de ramasser le papier qui s'avéra s'être décollé de la lorsque la porte coulissante était passée entre le mur.

Citation :
Cher Team Astria,

Nous avons désigné trois élus parmi les élèves de l'Académie Alcea Rosea, que vous avez dérobée il y a désormais un peu plus d'un an. Nous en profitons pour le rappeler à tous, pour ne pas qu'ils oublient qu'il fut un temps où étudier dans cette prestigieuse académie était un plaisir, non un fardeau, qu'il fut un temps où la Team Astria n'était pas.

Vous, Team Astria, vous qui traitez les élèves comme des objets, vous qui les exploitez pour vos sombres ambitions. Vous qui jouez avec nous. Sachez que ces temps sont bientôt finis. Désormais, nous tirons les ficelles, nous jouons avec vous comme de vulgaires jouets, nous reprendrons notre école.

Tâchez de trouver ces trois élus. Sinon... qui sait... ce qui arrivera ?
Vous souvenez-vous de la salle de cours que nous avons explosée ?

Mirage.


Il le lu, deux fois, trois fois, de plus en plus vite. Il naquit en lui comme une sorte de colère, colère qui le poussa à jeter le papier comme pour s'en débarrasser, à dégainer son téléphone portable, appuyer sur une touche et sortir en claquant la porte. La seule chose que Robyn eut pu entendre de lui avant que celle-ci ne claque fut un *bip* puis "allô, oui." agacé et emprunt d'une importance semblant capitale. Presque une minute plus tard, voir un peu plus, Kenji rentra dans la cabine où son ami se trouvait. Il était énervé, chose qui n'arrivait pas souvent et lorsqu'il vit Robyn avec le papier dans les mains, il ne put s'empêcher de taper du poing dans la banquette : « Conneries ! », lança-t-il de colère. Son téléphone vibra à intervalles réguliers, la bastion de la Team Astria se formait déjà, à peine ce message avait-il était vu qu'ils s'informaient tous histoire que personne ne rate l'information. On était Lundi, le jour parfait, afficher ça dans le train c'était une déclaration de guerre. Alcea Rosea serait une véritable jungle si la Team Astria laissait faire ces petits plaisantins. Kenji décrocha, acquiesça par quelques mots avant de fermer le clapet de son portable.



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Lychnis
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MessageSujet: Re: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeSam 10 Mar 2012 - 15:28

« L'amitié est lente à mûrir, et la vie si rapide. L'amitié est une fleur que le vent couche et trop souvent déracine. »
Eugène Cloutier

Pourquoi n'avait-il pas gardé sa bouche close pour ne pas dire ces mots qui venaient de s'évader. Pourquoi en présence de Kenji, il se trouvait obligé de commencer à dire ce qu'il avait sur le coeur. Tant de "pourquoi" sans "parce que". On dit souvent que les yeux sont le reflet de l'âme, mais pourquoi personne ne parle du visage en entier ? On ne prête guère attention aux multiples petits tics qui passent, ne serait-ce qu'un instant certes, sur cette partie du corps. Tout du moins, ce détail est si fugace qu'on ne voit pas toujours l'intérêt de s'en soucier. Et pourtant on devrait. Car c'est la que tout se voit. Les rougeurs des joues, le rictus ou ce mouvement de lèvres lorsqu'on est gêné, la position des sourcils, le regard fuyant ou tenace, tout j'vous dis. Certaines personnes ont la facilité de cacher ces tics mais en étant attentif, on peut les remarquer. Mais en ce moment, il n'était pas utile de regarder le faux sourire de Robyn pour comprendre ses pensées profondes. Oui, juste ses yeux avaient suffi. Son regard rêveur. Puis soudainement animé par la passion des Pokémons. Triste à l'évocation de Givrali et heureux de pouvoir discuter de ce sujet avec son ami. Pourtant, car il y a toujours des des pourtant, il y avait comme un voile qui reposait, invisible. Comme si les yeux cachaient à leur tour quelque chose sans s'exprimer. Alors c'était le sourire qui prenait le relais et continuait le cours de la discussion. Un petit jeu en alternance qui ne pouvait cesser. Mais si en cet instant on pouvait lire les sentiments de Robyn aussi facilement qu'une première page de journal, il n'était aussi peu compliqué de discerner ceux du jeune Yamada. Dès que l'adolescent brun avait parlé du combat et de son empathie, il avait pu constater immédiatement la réaction du blondinet. Visage renfermé comme si il n'aimait pas entendre ces paroles. Et pourtant, ce n'était rien. Certes, il adorait les combat Pokémons, sentir le sang chaud affluer de partout avec cette pointe d’excitation typique, voir l'autre pokémon faiblir et la victoire de dessiner. Qui n'aime pas ressentir ça ? Mais une fois le match terminé, toute cette ambiance retombe et le côté protecteur reprend le dessus. Une grande faiblesse. Et c'est pourquoi il ne pouvait pas comprendre la mauvaiseté des combats autre que les siens, en particuliers à la télévision. Après tout, il n'y avait que dans sa tête que le monde des Barbapapa tout rose existait et la tête de son ami devait certainement être beaucoup plus ordonnée que la sienne. C'est pourquoi il comprenait parfaitement pourquoi Kenji s'était renfermé car il avait certainement apprécié ce coup fatal à Givrali. Aussi il ne trouva rien à ajouter lorsque la sentence tomba. Peut-être était-elle un peu trop sèche à son goût. Il aurait pu ajouter un petit mot de consolation, un petit mot de soutient face à cet tragique épisode. Mais non rien.

Le temps passe. Casse tout sur son passage. Et repart comme si de rien était. On appelle ça grandir.

Et Robyn avait continué de déblatérer. Il avait sorti son petit discours pleins de rêve et d'espoir. Mais ce ne fut que lorsqu'il eut finit que l'impact de ses propos se retourna contre lui aussi violemment qu'une gifle. Que cherchait-il ainsi. Pourquoi parler d'avenir à quelqu'un qui s'éloigne un peu plus à chaque instant. Pourquoi s'acharner à vouloir maintenir l'illusion ? Encore des "pourquoi", toujours pas de "Parce que". Le garçon fixa son regard sur celui qu'il considérait peut-être encore comme son meilleur ami. Mais déjà rien qu'amis, le sont-il encore ? Trop de questions sans réponses. Et ce n'est que le début. Car peu à peu les mensonges s’enchaînent. Des affirmations aux intonations hésitantes et faussées. Des promesses qui n'auront jamais lieu. Qui vole un oeuf vole un boeuf dit-on, de même le mensonge se perpétue. Le geste vif et peu discret de Kenji attira son attention. Et pourtant ce n'était qu'un bref coup d'oeil à un téléphone portable. Un bref coup d'oeil à toute une vie en quelque sorte. Robyn baissa les yeux. Entre son téléphone et son ami, il aurait vite tranché. Ce n'était pas le cas pour l'ami en question. Pourquoi. Pourquoi ? POURQUOI ????? Il avait envie de crier. De hurler. De lui demander d'où venait cette nonchalance. De lui demander la raison de ce changement trop brusque même si il connaissait d'emblée la réponse. Mais de l'entendre parler à lui. Comme avant. Comme les gosses. Mais il ne fit rien. Il s'insulta de lâche et entendit le vague "Ça va" répondant à une question qui semblait trop lointaine maintenant. Tiens donc, il avait droit à une réponse malgré la tension qui grandissait dans la cabine ?

« Pourquoi tu n'as pas mis l'uniforme d'hiver ? Tu sais, on a le droit de mettre le pull avec. »

Ah. Oui. En effet. La réponse était simple, il avait oublié. Ben oui, il faisait beau le matin alors il avait cru le printemps prématuré. Il avait faux et il le regrettait. Et alors quoi ? Un pull ? Quelle futilité pour s'encombrer le corps et pénaliser ainsi les mouvements. Non, non, c'était tout à fait volontaire qu'il ait froid. C'est ce qu'il aurait voulu répondre d'un ton sarcastique mais son attention redoubla lorsque le Yamada fouilla dans son sac et lui fit oublier cette réflexion. Un paquet s'aluminium se trouvait désormais dans la main du garçon. Le garçon y reconnut la marque du blondinet. Chic, à manger ! La discussion du match était devenue un tabou, comme à peu près toutes les discussions que les garçons pouvaient avoir. Robyn regarda avec envie l'onigri à présent découvert qui se trouvait là, en évidence juste devant. Manger... Et ils auraient pu déguster leurs onigri tranquillement si le détail de la mort qui tue n'était pas alors intervenu. Un papier, un tract, froissé, déchiré peut-être même, qui était à demi-coiné sous la chaussure de Kenji et à présent visible. Mister Everden prit doucement le paquet que lui tendait son ami pour que ce dernier ramasse le tract.
Avec un air très observateur, il regarda en silence Kenji lire. Il vit ses yeux s'attarder à certains passage. Puis recommencer en haut. Une fois, deux fois. Une dernière pour la route. Et pas besoin d'avoir l'oeil affûté pour comprendre la colère grandissante qui le poussa à jeter le pauvre papier en boule à l'autre bout de la cabine. Pas besoin d'être doué pour comprendre que dans l'instant qui allait suivre, Kenji allait dégainer son téléphone et sortir de la cabine pour appeler "ses nouveaux amis". Pari gagné. La porte se referma dans un claquement sourd teinté de vieillerie. Ah. Robyn posa son paquet sur la banquette, se leva et alla prendre la petite boulette réfugiée sous la banquette. Il la déplia avec soin et lorsqu'elle fut aplanie, il lu.

Citation :
Cher Team Astria,

Nous avons désigné trois élus parmi les élèves de l'Académie Alcea Rosea, que vous avez dérobée il y a désormais un peu plus d'un an. Nous en profitons pour le rappeler à tous, pour ne pas qu'ils oublient qu'il fut un temps où étudier dans cette prestigieuse académie était un plaisir, non un fardeau, qu'il fut un temps où la Team Astria n'était pas.

Vous, Team Astria, vous qui traitez les élèves comme des objets, vous qui les exploitez pour vos sombres ambitions. Vous qui jouez avec nous. Sachez que ces temps sont bientôt finis. Désormais, nous tirons les ficelles, nous jouons avec vous comme de vulgaires jouets, nous reprendrons notre école.

Tâchez de trouver ces trois élus. Sinon... qui sait... ce qui arrivera ?
Vous souvenez-vous de la salle de cours que nous avons explosée ?

Mirage.

Là, il comprit le comportement de son ami. Pourquoi il s'était brusquement enflammé, pourquoi il s'était réfugié de l'autre côté de la porte. Ainsi donc, Mirage allait intervenir. Mirage, Mirage... Ce nom ne lui disait absolument rien. Il avait fait explosé une salle de cours ? On lui avait piqué Alcea ? Ooooh, trop d'informations dans si peu de lignes. Il sentit de la brume envahir son cerveau et jugea préférable de s'arrêta là. Quoique... Kenji choisit ce moment pour refaire surface dans la cabine. Il regarda Robyn. Robyn le regarda. Ils regardèrent le tract. Et le Yamada s'acharna contre la banquette. Mister Everden le plaignait. Hé oui, les postes à haute responsabilité demandait du temps. Et devaient imposer une certaine pression. Il entendit Kenji pester puis décrocher un nouvel appel sur son téléphone. Robyn soupira. Quel rôle avait-il dans cet histoire, il l'ignorait. Peut-être n'avait-il aucun rôle. Il referma l'aluminium autour des onigris puis se racla la gorge Son estomac passerait après.

"Tu vas y aller ? Tu vas aller les rejoindre, c'est ça ? Après tout, vas-y. Laisse moi ici, tout seul. J'ai l'habitude à la maison. Alors maintenant dans le train ou ailleurs, ça ne change pas vraiment. Juste la personne qui part. Ou alors c'est moi qui part. Comme tu veux."

Il avait dit ça d'une voix assez forte, voire provocatrice et inhabituelle, et fixa sans ciller Kenji. Pile ou face. De quel côté la pièce allait-elle retomber ? Son esprit carburait à 100 à l'heure. Il voulait des réponses. Maintenant, pas après. Il voulait savoir ce qui se passait. Il voulait retrouver l'enfant. Il voulait tout. Alors, sans vraiment savoir ce qu'il faisait, il se leva et ouvrit la porte. Jeta un coup d'oeil en arrière et ferma la porte derrière lui. Par la fenêtre le paysage défilait et il se perdit dedans une minute ou deux, histoire de laisser l'autre mariner dans son jus. Il respira un bon coup et retourna dans sa cabine. Kenji était scotché à son téléphone. Alors c'était vrai. Il ne se serait pas levé pour aller le chercher. Meilleur ami, hein ? A nouveau, ils se défièrent du regard. Et Robyn alla s'asseoir à côté de Kenji aussi naturellement qu'une lettre passe à la poste. Et bien que les deus adolescents aient la même taille, il l'enlaça. Pas un câlin d'amour, non. Un câlin d'amitié, de tristesse et de regrets. Il sentit la tension de son ami.

"Explique moi. Tout. Tout depuis le début si tu peux. J'veux savoir. Pourquoi on ne parle plus. Dis moi les parce que. Et tu sais, je suis là. Je suis là pour t'écouter. Je ne dirai rien. Mais je ne te force pas. Je veux juste savoir où est vraiment parti mon meilleur ami même si je connais la réponse. C'est con, hein ? Réponds..."

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MessageSujet: Re: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeDim 11 Mar 2012 - 18:10

S'il s'était attendu à ça, voilà que Robyn lui déballait ses quatre vérités. Kenji n'était pas certain de tout comprendre, à vrai dire, il ne s'était jamais vraiment engueulé avec Robyn. Engueulé, s'engueulaient-ils vraiment ? Il le regarda, un mélange de perplexité et de colère dans son regard, colère qui lui était restée des quelques appels passés et reçus. Il essaya d'en placer une, raté, il n'osa le couper. Puis Robyn se leva, énervé, et referma la porte derrière lui. Numéro 9 l'avait suivi du regard, muet, bien que son regard en dise long sur ce qu'il pensait. Alors il commença à se lever, pour le rappeler, lui dire de ne pas partir, qu'il éteindrait ce maudit téléphone pour l'écouter mais quand sa main se posa sur la banquette pour y prendre appuie, le portable vibra de nouveau. Amitié, responsabilité, le choix était déjà fait. Il ouvrit son téléphone, encore, répondit par un sms, qui finalement s'éternisa, responsabilité toujours. Il avait eu beau taper aussi vite que possible, ce fut Robyn qui vint le rejoindre en premier. Il avait raté le test, il le savait. Tout du moins il l'avait compris quand il l'avait vu revenir. Si au début Kenji pensait que son ami était parti à l'autre bout du train pour bouder, qu'il allait y rester, le fait qu'il revienne, comme ça, comme une fleur, c'était mauvais signe.

Ce fut à ce moment que Robyn l'enlaça. C'était gênant, déplacé. Gênant pour lui, car Kenji n'avait jamais été très tactile. Déplacé car ce n'était ni le moment ni l'endroit. Maladroitement, Numéro 9 lui toucha l'épaule de sa main libre, tapotant comme on le ferait sur un chien un peu triste. Non, définitivement, il n'était pas doué pour ce genre de chose. Il sentait la sueur lui monter. Ce n'était pas qu'il ne savait pas quoi dire, c'est juste que cette position le dérangeait, être dans les bras de son meilleur ami, c'était bizarre. Bizarre car ça lui rappelait l'insouciance de la jeunesse, jeunesse qu'il avait dû apprivoiser tôt pour devenir le parfait chef d'entreprise. Entreprise qu'il avait honteusement abandonnée : « J-je... ». Cette étreinte n'avait duré que quelques secondes, à peine le temps pour Robyn de dire ce qu'il avait à dire avant qu'ils ne se lâchent aussi promptement qu'ils s'étaient étreint. Robyn et Kenji étaient différents, et ces même différences n'avaient fait que s'accentuées avec le temps. Kenji, formel, distant, organisé mais sympathique. Robyn, naturel, tactile, brouillon, lui-même en somme, mais sympathique. Et c'était cette sympathie qui les rapprochait, alors pourquoi la perdre ? Pourtant depuis plusieurs mois, on avait l'impression que Kenji cherchait justement à se débarrasser de celui avec qui il avait tant partagé. L'impression, car ce n'était pas la vérité, pas du tout même.
Toutefois, il ne pouvait lui expliquer. Non, il ne le pouvait pas, même s'il le voulait. Lui-même ne savait pas tout, son boulot n'était pas de diriger, c'était d'obéir, obéir, c'était tout ce qu'on lui demandait et en échange il obtenait une liberté totale. Et même si cette liberté pouvait paraître "sommaire" pour certains, pour Kenji c'était une bouffée d'air pur qui emplissait à chaque instant ses poumons. S'il ne voyait plus Robyn, c'était pour éviter son père, et donc le sien par la même occasion. Ca lui rappelait le travail, cette entreprise qui avait bouchée sa vue pendant plusieurs années. Non, il ne pouvait pas tout dire, mais il essaierai, ne serait-ce que pour ne pas perdre quelqu'un sur qui il savait pouvoir compter : « Je ne peux pas tout te dire Robyn, je suis désolé. », c'était vrai, parfaitement vrai, si vrai que ça en devenait blessant. Robyn n'était pas de la Team Astria, il ne pouvait donc pas tout connaître. Si ça ne tenait qu'à lui, il lui aurait proposé une place dans cette organisation, mais au delà du refus certain de son ami, Kenji n'avait pas le pouvoir de promouvoir de la sorte une personne, aussi proche soit-elle.

Kenji se leva, partait-il une nouvelle fois ? Pour le moment impossible de le savoir. Il fit quelques pas vers la porte, passa la tête brièvement dans le couloir après avoir l'avoir ouverte et la referma tout aussi vite. Pas question de partir. Il voulait des réponses ? Robyn allait en avoir. Numéro 9 regarda son portable, resta appuyé un instant sur "appel" avant que celui-ci ne s'éteigne dans un dégradé de lumière et revint s'asseoir en face de son meilleur ami. Oui, "meilleur", ça faisait toute la différence dans sa tête. Numéro 2 n'était pas un ami, c'était un collègue, un collègue spécial oui, mais ce n'était pas l'équivalent de Robyn, bien que ce dernier ait apparemment eu l'impression de prendre moins de place dans son cœur qu'il n'en est réalité. Kenji le regarda, quelques secondes, puis commença à parler, étrangement un peu moins fort qu'à l'accoutumé, signe qu'il ne disait pas cela à tout le monde : « Ce qu'on fait, on le fait pour vous. Même si ce choix je l'ai fait pour moi. Tu ne comprends donc pas ? C'était la chance de ma vie, celle que j'attendais depuis... », il perdit d'un coup toute formalité en soufflant et roulant des yeux tant la réponse était évidente : « Depuis toujours ! ». Kenji avait un sourire immense, il aurait aimé que Robyn partagea cette joie, qui malgré les nouvelles de Mirage parvenait à faire surface à l'évocation de sa liberté : « Ces gens là. », il prit le papier : « Mirage, ils sont le ver qui trou la pomme, ce qui pourri cette école, ils sont ce qui la consume et l'intérieur. Nous n'avons pas eu besoin de faire exploser une salle de cours, de mettre en danger des dizaines de personnes pour nous faire entendre. ». Kenji était habité d'une profonde émotion, ça le touchait, plus qu'il ne voulait bien le reconnaître, il ne comprenait pas Mirage, du moins pas entièrement. Il n'avait rien contre eux et ne comprenait pas l'animosité avec laquelle les membres de cette Team Némésis les traitait. Numéro 9 n'était pas le plus intelligent de l'école, mais ce n'était pas non plus le plus idiot, mais ça, ça lui échappait... « On se protège plus d'eux, qu'eux ne se protègent de nous. N'est-ce pas la définition même d'une relation victime/assaillant ? ».
Tout ça, tout, Kenji le pensait dur comme fer. Mirage, ils étaient dangereux, trop pour ne pas être canalisés. Ils étaient discrets, trop pour être trouvés. Voilà pourquoi la Team Astria engageait des élèves, à côté du reste, du service rendu à l'école, les "avantages" que les Douze donnaient à ceux qui rejoignaient leur rang en tant que "sbire", ce n'était pas grand-chose : « Si t'en sais trop, tu seras la cible de ces gens. C'est comme ça, ils visent les gens faibles, les gens seuls, et parce que les gens faibles sont souvent seuls et les personnes seules toujours faibles, ils te viseront. Ce sont des gens intéressés, si tu ne sais rien, si tu n'as rien à leur donner, alors ils ne te demanderont rien. » Devait-il en avouer un peu plus ? De toute façon, vu comment la discussion tournait, ce n'était pas ça qui allait le mouiller, quelque part, tout ce qu'il voulait c'était le protéger, quitte à ce qu'il ne comprenne pas : « Ne discute pas avec eux, ne les aide pas, sinon faire marche arrière sera difficile. Mieux : évite-les. Crois-moi, c'est valable pour beaucoup de choses, pas que pour Mirage. »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeMar 3 Avr 2012 - 14:20

Pourquoi avait-il agi si spontanément. Quelle force l'avait poussé à se réfugier dans les bras de son ami, comme un enfant terrorisé se love dans les bras de sa mère ? Il déliait sa langue, ses propos aussi puissants qu'une gifle, puis il s'en allait. Comme ça, pouf. Et il revenait en mode "Câlinou dans le monde magique des Bisounours". Un peu paradoxal le gamin ? Oui, certainement. Mais ce n'est pas la spontanéité qui avait primé sur cette action. Le garçon est un Evderden, et par conséquent, un manipulateur. Bon, pas méchant méchant, mais si il a bien retenu quelque chose de ses leçons avec Papounet, c'est qu'il faut toujours surprendre l'ennemi pour arriver à ses fins. Et là, en quelques secondes, il avait trouvé la faille. Allait-t-elle fonctionner, il l'ignorait parfaitement. Il sentit les muscles de son ami se tendre, la tension et la chaleur augmenter dans ses veines. Il sentit les pulsations s'accélérer et devina la sueur qui devait commencer à perler sur son front. Parfait. Kenji réagissait exactement comme il l'avait voulu, ce qui était tout à fait logique vu le caractère plutôt "coincé" qu'avait développé le Yamada au cours du temps. Qui se ressemble s'assemble dit-on. Cette phrase fonctionne-t-elle aussi en amitié ? Y compris lorsque les deux personnages principaux sont sur beaucoup de points de vue similaires mais tellement différents dans leurs pensées et dans leurs actes ? Encore et encore des doutes. Encore et encore les mêmes questions, les mêmes regrets. Toujours ces mêmes regards à la fois conscient du changement et plongés dans le passé.

Il relâcha son étreinte aussi brusquement qu'il l'avait commencé et observa avec une joie sadique les rougeurs sur les joues de son ami ainsi que ses faibles balbutiements. C'était mignon ! Le voir paniquer ainsi à cause d'un simple câlin était simplement adorable. Il se sentait mal à l'aise et rien qu'à voir cette tête, Robyn avait envie d'exploser de rire. Mais il devait rester sérieux. Dure épreuve en soit pour quelqu'un qui ne peut que rarement rester concentrer sur quelque chose. Une petite voix dans sa tête l'encourageait... "Calme. Mon gars, reste calme. Il finira par craquer. Surtout, ne DIT rien. Chut, pas un mot. Pas un mimique. Tu vas voir, si ta tactique est bonne, tu gagnes. Allez. Allez Kenji. Paaaaaaarle !! Ne te rappelle pas du passé. Oublie un peu ton père. Oublie ta famille. Oublie tes obligations. Moi. Moi. Regarde moi. Parle moi. Dis moi tout. S'il te plait. Explique moi." Le garçon ferma les yeux et sentit un pincement de déception à l'intérieur de lui en voyant le mur derrière lequel se renfermait son ami.

« Je ne peux pas tout te dire Robyn, je suis désolé. »


Voilà. La sentence était tombée, irrévocable à priori. Robyn déglutit lentement en se disant qu'au moins, son plan d'attaque avait été original et que personne avant lui n'avait du y penser. C'était blessant. Blessant de savoir qu'il n'était plus le seul à compter en amitié, de savoir qu'il perdait quelqu'un, de savoir qu'il s'effaçait d'un tableau qui avait déjà perdu les couleurs depuis longtemps. Non, ce n'est pas de l'amour. De la tristesse peut-être. Un chagrin d'amitié ? Un vide immense dans le coeur, l'impression d'être à des kilomètres, ne plus rien ressentir. Etre un fantôme. Voilà l'entité que le jeune Everden avait l'impression d'être. Une âme vagabonde qui autrefois avait eu un ami et qui l'avait perdu. Non ce n'est pas de l'amour. Juste de la tristesse. La conscience totalement ailleurs, il vit Kenji se lever. Ainsi donc, il partait le lâche. Allait-il le regretter ? Robyn espérait que oui. On abandonne pas ses amis comme ça non mais ! Il avait reposé sa tête sur le repose-tête plutôt confortable et refermé les yeux. Il n'y avait plus rien à espérer maintenant.
Et le Repas apparu. Sur un plateau magistral. Complet, appétissant, rassasiant, brutal.
Il eu droit à tous les détails. Ou presque. Kenji parlait avec passion de son "emploi". Et Robyn ne put qu'admirer son ami épris de son rôle, de sa nouvelle liberté si on pouvait l'appeler ainsi. Non, il ne comprenait pas du tout comment on pouvait se retrouver dans cette équipe. Il ne voyait pas pourquoi Kenji ne l'avait pas suivi sur le chemin de la simplicité, pourquoi il fallait toujours faire si compliqué. Tant d'informations pour un petit cerveau, ça peut parfois rendre fou. Sa joie était communicative. Bien qu'il n'ai aucun lien avec la Team Astria, Robyn se sentait heureux. Il avait sous ses yeux son meilleur ami bien plus souriant qu'il ne l'avais jamais été. N'est ce pas une raison suffisante pour être content et pour sourire ? Il ignorait qui était Mirage. Mais les yeux fermés il aurait cru le Yamada juste parce qu'il savait que ce dernier avait trouvé sa voie et l'aurait guidé sans aucun problème. Mais tout n'est pas si simple. Des explosions ? Des élèves en danger ? Il faut parfois se demander qui est réellement la victime et qui est le marionnettiste. C'était le petit doute qui empêchait de croire parfaitement son ami. Il était certes niais sur les bords, mais n'était pas dénué d'intelligence pour autant. Tout allait très bien à Alcea auparavant avant l'arrivée de la Team en haut de la hiérarchie, si ses souvenirs étaient bons.
Le garçon à la tignasse brune sentit l'émotion s'emparer du blond et eut un faible sourire. Ainsi donc, Kenji était sensible à de genre de sujets ? Intéressant à savoir. De plus, il cherchait à le protéger. Robyn ne savait pas quoi dire. Il avait la gorge nouée entre questions et fierté. Il était touché d'avoir enfin pu savoir une infime partie de la vérité. Et il voulait en savoir plus tout en sachant qu'il n'en saurait rien. Un paradoxe qu'il gérait avec difficulté. En face de lui, Kenji se tut, apparemment inquiet d'en avoir trop dit. Too late !
Robyn regarda Métamorphe qui s'était blotti dans un coin, près de Négapi. L'amitié entre Pokémon était aussi touchante que celle entre les être humains et il fallait y croire, tout simplement, comme on croit en l'espoir.

"Tu sais... Commença Robyn d'une voix douce et chaude... Je ne vois pas vraiment le lien entre ta famille et la Team. Si tu voulais y échapper, tu aurais pu trouver beaucoup d'autres moyens je t'assure. Je ne te comprends pas et j'ai pourtant l'impression que ce que tu dis n'est qu'un prétexte pour te justifier d'être l'Un d'entre Eux. Mais tu sais quoi ? Je ne t'ai jamais vu aussi passionné. Même enfant. Alors tu sais quoi ? Je suis content pour toi."

Il ferma ses lèvres dans l'attente d'une quelconque réaction spontanée. Mais Kenji semblait trop pensif et il en déduisit qu'il pouvait reprendre...

"Concernant Mirage... Je ne comprends pas. Bon, venant de moi ce n'est pas étonnant mais, puisqu'on y est, explique moi un peu le rôle de la Team. Parce que... Si mes souvenirs sont bons, vous n'êtes pas inoffensifs non plus. L'école ne vous appartenait pas avant. Alors pourquoi soudainement, vous la contrôlez ? Tu dis que Mirage ne cessera pas. Et vous ? Et cette histoire de faibles... Si je n'ai pas d'amis, je suis forcément faible ? Encore un lien que je ne comprends pas. Toi Kenji, partons du principe que tu es fort. Es-tu pour autant le roi de la sociabilité ? Et moi. Je ne suis pas spécialement fort. Donc je n'ai pas d'amis ? C'est injuste... Non ?"

Il regarda par la fenêtre et s'essuya rapidement l'oeil. Le paysage continuait de défiler à une vitesse rapide. Pas de temps pour voir des détails. Il fallait juste voir en surface. Des étendus vertes ou habitées. Parfois de l'eau. C'est tout.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeMer 4 Avr 2012 - 19:15

Comment ne pouvait-il pas voir un quelconque lien ? Il était idiot ou quoi ? Kenji se referma, il se refermait presque toujours quand on parlait de sa famille, il n'y avait rien d'étonnant. Nul doute que Robyn n'y prêterait pas une grande attention, mais le fait est : Kenji s'était retranché derrière son mur. Non, il n'y avait eu nul autre moyen, sinon il l'aurait fait. Rejoindre la Team Astria avait été un coup d'Etat, un renversement de pouvoir, devenir membre de leur communauté reflétait la liberté. Non. Sa liberté. Numéro 9 le regarda, un peu déçu, certes, mais toujours inquiet pour son ami malgré tout. Il était comme ça Kenji, dur dehors, mou dedans. Le Spiraea se repassait en boucle les discours de son père, il écoutait d'une oreille Robyn tandis que dans l'autre il avait l'impression que son paternel lui susurrait les indications à suivre. C'était insupportable. Pourquoi avait-il fallut remettre ça sur le tapis maintenant ? Robyn savait, il savait tout, alors pourquoi insister sur ce qui faisait mal... : « Je n'ai nullement besoin de me justifier. » fit-il en réponse à ce qu'il avait pris comme une provocation. Même s'il pensait son ami sincère, il regrettait de s'être tant séparé de lui, eux qui partageait auparavant tant et qui maintenant faisaient semblant de s'esquiver - ou de se plaire, qui sait.
Kenji, Numéro 9. Pour certains être rabaissé à un numéro pouvait être choquant. Mais non, pas pour lui. Être numéro 9 ce n'était pas être moins important que numéro 7 ou 8, c'était une histoire d'honneur. L'honneur, pour d'autres c'est quelque chose qui vous empêche d'agir, qui empêche votre entière liberté mais là encore ils se trompent, dire ce genre de choses ce n'est pas connaître l'adolescent accroc à son téléphone portable. En parlant de ça, il se retint de le regarder une nouvelle fois. Non, plus devant Robyn, ça le gênait. Ce gars en fait c'était un peu son premier essai de cure : « Je pense que tant qu'il y aura Mirage, il y aura besoin de notre présence. » et ce fut tout ce qu'il rétorqua à la longue tirade de son meilleur ami. Mirage, si ça se trouve ce pouvait être n'importe quoi, n'importe qui. Comment avouer à Robyn qu'en réalité il n'était pas au courant des réelles intention de l'Organisation dans laquelle il faisait parti ? Comment lui dire qu'en fait tout ce qu'il avait recherché c'était à fuir ses responsabilités. Alors Kenji avait répondu par une question sans fin. Quand Mirage allait-elle arrêter ? Quand la Team Astria ne serait plus là. Quand la Team Astria partirait-elle ? Quand Mirage arrêtera. Ce genre de réponse stupide et ô combien inutile on lui avait appris à en créer et en voilà une bien rodée qui ne se contournait pas facilement. Ce qui avait commencé en discussion bon enfant allait-il finir en règlement de compte et de non-dits ? Possible, mais ce n'était pas ce que recherchait Kenji.

« Je disais simplement que tu n'étais pas aussi faible que tu en as l'air. », il détourna son regard pour accompagner celui de Robyn. Le paysage, ça aidait à ne plus penser, hélas ça ne suffisait pas pour faire le black out dans sa tête. Non, rien ne pouvait créer le trou noir dont il avait besoin. Il estimait Robyn au moins autant que Numéro 2, mais d'une autre façon, sa façon, une façon particulière. Il ne pouvait rien lui dire, certes, il y avait aussi du fait qu'il ne voulait pas le mêler à tout ça. Ce n'était pas son combat, ce n'était pas sa guerre. La Team Astria c'était bien plus que Astria contre Mirage, c'était fils contre père. Il y eut un long silence, un arrêt passa et avec lui son lot de passager. On ouvrit deux fois la porte pour entrer dans leur bulle, face à deux regards aussi désintéressés et vide ils avaient dû renoncer à prononcer la phrase qui tue à savoir : on peut s'asseoir ? Non, ils ne le pouvaient pas et quelque part ça arrangeait bien Kenji de ne pas avoir eut à le leur dire.
Finalement, il regarda Robyn, il le fixa jusqu'à ce que leurs regards respectifs se croisent et il resta ainsi. Sévère, froid, presque impoli, tout ce que Kenji n'était pas en somme. Morph' était avec Negapi, c'était drôle, eux ne s'étaient jamais quittés, alors pourquoi leurs dresseurs devaient-ils être aussi différents l'un de l'autre ? L'humain est vraiment con. A la vue de cette scène, Kenji eut un sourire, un rictus en coin, lui qui d'habitude riait sans se soucier du reste, surtout avec Robyn, là il se contenait et puis il ouvrit enfin la bouche : « On va dire que chaque nuage a ses périodes d'orage... ». Ce qu'il voulait dire par là ? Simplement que c'était une mauvaise passe, il n'y avait aucun sens réellement caché. Enfin si, mais pour Robyn se serait élémentaire d'en comprendre les méandres. Les nuages changent, oui, mais est-ce qu'ils restent toujours les mêmes ? Ne se recréaient-ils pas à l'infini ? Nuage, pluie, vapeur, nuage... Kenji en ce moment était en forme de pluie, de foudre et de vent, ce même vent qui l'avait poussé à rejoindre la Team Astria et, dans un sens, il espérait qu'un jour Robyn passe par cette étape, étape qui lui avait ouvert les yeux mais fermé temporairement le cœur.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeJeu 26 Avr 2012 - 21:23

Le funambule est un artiste. Il réalise des prouesses après des heures et des heures de travail acharné. Il voit ses muscles endoloris, des courbatures dans son corps au réveil. Il a les pieds en miette au début, et les forge peu à peu. Et tout ça pour quoi ? Pour marcher sur un fil. Et marcher sur un fil, ce n'est pas si simple, et pas seulement dans un cirque. Au final, nous marchons tous sur le fil de la vie, et lorsque nous basculons, c'est un autre monde qui s'offre à nous. Et dans le cadre de l'amitié ? Exactement pareil. Il y a un fil, sur lequel il faut avancer pas à pas, avec art et virtuosité. Parce que ce fil, à tout moment il peut se rompre. Parce qu'à tout moment, on peut tomber et perdre. Alors il faut faire attention, et de la même manière qu'un funambule, il faut prendre soin de l'amitié pour ne pas casser le fil.

Le garçon vit son ami se renfermer, comme à chaque qu'ils abordaient un sujet sensible. A chaque fois, c'était la même chose. Au moindre petit mot qui n'allait pas dans le bon sens, paf, il n'y avait plus personne en face de lui. Un peu comme un animal qui, dès qu'il se sent en danger, se roule en boule et quitte le monde extérieur. C'était à la fois mignon, du point de vue de Robyn uniquement, et vraiment vraiment énervant. Kenji donnait l'impression de partir très loin dans ses pensées tout en fixant d'un air ahuri la personne devant lui, ce qui souvent devait agacer cette personne. Le garçon brun avait l'habitude de ce comportement pour le moins lâche de son ami. Il savait comment celui ci fonctionnait même s'il n'appréciait pas vraiment cette manie. On ne parle pas avec quelqu'un tout en étant tout de même ailleurs voyons ! Puis, il sortait une phrase du genre "Occupe toi de tes affaires", histoire de dire que la conversation était finie et qu'il ne voulait plus en entendre parler. Alors, quand il entendit la réplique peu agréable de son ami, il n'eut envie de répondre que par un sourire lasse, signifiant "Mon gars, t'as vu, j'te connais par coeur". Pourtant, il restait sur ses gardes pour la simple raison que les gens changent et que les surprises peuvent toujours survenir. Et plus, il ne comprenait pas l'état d'esprit du Yamada. Enfin si, dans un sens, mais pas tout à fait.

L'excuse de Kenji, si il avait bien fait le lien, était de quitter son paternel et l'emprise qu'il avait sur le garçon. Il s'agissait de trouver là, une quelconque forme de liberté. Mais qu'est ce que la liberté hein ? Essayer de la définir. Est-ce faire ce que l'on veut, quand on veut, où l'on veut ? Peut-on vraiment obtenir ce statut juste en entrant dans une sorte de secte aux membres plus que louches et au regard pervers ? De plus, entrer dans cette Team ne signifie pas d'obéir à d'autres règles ? Dans ce cas, ce n'est plus de la liberté, mais juste un transfert d'autorité. On reste sous des ordres, on change juste le patron. Illusion. Voilà comment Robyn voyait le monde de son meilleur ami. Il se protégeait derrière la muraille que lui offrait le rang du "Numéro 9". Il avait peur. Peur d'affronter les autres et en priorité son père. Et il le savait le jeune Everden, car lui même avait dû se détacher de la pression de son père. Alors Kenji, que crains-tu au juste ?

"Je pense que tant qu'il y aura Mirage, il y aura besoin de notre présence."

Ah tiens donc, une nouvelle excuse. Et il lui avait fallu, quoi, quelques secondes à peine pour la trouver. Magnifique, il progressait dans ce domaine. Mais à nouveau, il se voilait la face. Parce qu'on fond, quand on y réfléchit bien, au début il n'y avait NI Mirage, NI Team Astria. Il y avait le monde des bisounours, tout rose, avec des fleurs partout, des nuages en barbapapa, des coeurs au lieu de la pluie... (Je sors ? //POELE). Bref. Au final, n'était-ce pas de la faute de la Team si Mirage était né ? Le garçon fronça les sourcils mais sentant que son cas était déjà assez aggravé, il jugea bon de ne pas s'enfoncer plus. Et puis, il sentait de toute façon que ce n'était plus le moment opportun. M'enfin, le moment il n'arrivait jamais de toute façon.
Un vague murmure parvint à ses oreilles et confirma son idée selon laquelle Kenji était complètement pommé. Mais il était content d'être vu comme peu faible. Un jour, ils devraient s'affronter. Le combat pourrait être amusant. Le regard de Robyn revint se poser sur Kenji. Non, et autant le mentionner, il n'était pas gay et encore moins amoureux de ce dernier. Puis, ces yeux pâles repartirent loin, très loin dans le vague. Il vit le train ralentir et laisser entrer un nouveau flux de passagers. Le jeune homme brun entendit plusieurs fois la porte s'ouvrir puis se refermer dans un grincement et se demanda si c'était le silence pesant qui poussait les inconnus à ne pas entrer après avoir posé la question parfaitement inutile "On peut s'asseoir ?". Un rictus mauvais apparu sur ses lèvres et se disant qu'il suffisait de peu parfois pour effrayer autrui. Pourtant, aux prima bords, leurs apparences respectives n'étaient pas des plus repoussantes et les Pokémons endormis étaient on ne peut plus adorables.

Au bout d'un certain temps, le train repartit, bondé certes même si cette impression ne se ressentait pas dans la cabine. Il y avait un peu plus de bruit dans le couloir et certainement plus d'aller et venues devant la porte. Mais rien ne pourrait déranger le silence troublant entre les... Amis ? Le paysage, toujours identique continuait de défiler et, soudainement lassé, Robyn releva la tête et croisa le regard glacial de Kenji braqué sur lui. Il... Il avait fait quelque chose de mal ? Sans rien dire ni bouger ? Naaa, impossible ! Et pourtant, pourtant... Pourquoi Kenji le regardait-il ainsi, avec un bonus ce satané sourire mauvais ?!

"On va dire que chaque nuage a ses périodes d'orage... "

Juste ça. D'accord. Pourquoi pas.
Pour n'importe qui, cette phrase n'aurait absolument AUCUNE signification. Et pour l'enfant qu'était Robyn Everden, elle en avait une bien précise. Ses muscles se détendirent et la lueur dans son regarde changea. Elle devint amusé et douce. Comme si il venait de perdre 7 ans. Comme si il venait de retrouver quelqu'un.

"Kenji... Quand tu seras au coeur du nuage, tu feras quoi ? Tu te laisseras bercer par les vents et les éclairs jusqu'à la fin, ou tu tenteras par tous les moyens d'en sortir ? Si ça peut te rassurer, je serai là moi. Un petit nuage tout blanc et tout mignon, devant le gros nuage noir et terrifiant. Tu viendras, hein ?"

La naïveté de l'enfant est terrible, n'est-ce pas ? Elle ne part jamais, surtout quand on la rejette. Le jeune Everden ferma les yeux et écouta les discussions dans le couloir en guise d'attente. Une fille se plaignait de son Pokémon. Il l'entendit raconter tous les malheurs qu'il lui avait apporté. Et pourtant, il en était sur, elle devait adorer ce Pokémon. Kenji ne disait rien. Abruti. Rob' ouvrit les yeux et une étincelle d'amusement s'alluma dans le vert de son regard. Il sourit joyeusement, un de ces sourires pervers qui fait parfois peur.

"Oh, changeons de sujet alors ! Encore... Bref. Alors mon Kenji, dis moi... Avec ta tête d'ange, tu devrais avoir du succès, non ? Me dit pas que tu refuses toutes tentatives féminines... Allez, dans la Team Astria, je suis sur que tu dois trouver ton bonheur. Vas-y, raconte moi touuuuuuuut !!!!!!!!! Une blonde, une brune, une rousse ? Je suis persuadé que tu a quelqu'un dans ton coeur. Oh, un garçon peut-être ? A part ton fidèle ami de la Team bien sur. Je t'écoute. Et si tu te renfermes, je te trouverai une punition, tu peux compter sur moi."

Robyn. Ou comment dire des conneries presque en permanence.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeJeu 3 Mai 2012 - 15:28

Ce qu'il ferait après la Team Astria... C'était une bonne question. Il avait parfois pensé à reprendre l'entreprise paternelle, histoire de suivre ce qu'on avait prédit pour lui, revenir en arrière et recommencer, recommencer à faire ce qu'on lui disait plus ou moins de faire. Après tout ce plan arbitraire avait été érigé dans le seul et unique but de faire de lui quelqu'un d'important. C'était pour lui, pas pour son frère, ni même un cousin éloigné, c'était que ça voulait forcément dire quelque chose, non ? Pas forcément qu'il était le plus intelligent, ni même le plus fort, mais peut-être simplement que son père le voyait lui plutôt qu'un autre à la place de dirigeant de la firme Yamada. Quoi de mieux qu'un Yamada pour en diriger la licence éponyme ?
Cependant dans le plan parfait il n'y avait pas eu la présence de la Team Astria, or un schéma sans toutes les possibilités est un schéma incomplet, et ce qui est incomplet se termine souvent en fiasco ou tout du moins laisse place à une marge d'erreurs et de surprises non négligeable. Astria ça avait été le cheveux sur la soupe et le soleil en hiver. Le château de glace avait fondu en même temps que la cuillère venait déposer le cheveu de la langue de celui qui en buvait l'eau. Retourner chez lui était une épreuve et cela tenait plus de l'ordre du supportable que de l'agréable. Non, Yamada ce n'était pas pour lui et ça ne l'avait jamais été.

Robyn accordait-il une aussi grande importance à la vie de son ami ? Possible. Même s'il était vraiment étrange de se dire qu'il se préoccupait bien plus de l'avenir de quelqu'un d'autre que du sien. Robyn c'était quoi au final ? Ou plutôt, c'était qui... Malgré l'allure brouillonne de cette question, Kenji était en droit de se la poser. Kenji, lui, son ami qui l'avait lâché pour Numéro 2, tu m'étonnes que Robyn ait été légèrement sur les nerfs. Pensait-il ce qu'il avait dit ? Numéro 9 était persuadé que oui... Il voyait encore Robyn comme un enfant parfois, un enfant dans un corps de presque adulte, un adulte qui sous ses airs enfantins était bien loin d'être idiot. Si Kenji jouait un rôle, alors Robyn aussi au final on a tous un masque, qu'il représente un sourire ou des pleurs ne changeait que ce que les autres voyaient.
Aujourd'hui masque de Numéro 9. Demain que porterait-il ? C'était bizarre pour lui de se dire que le petit nuage avait fait son bout de chemin, de se dire que Robyn avait peut-être eu sa période d'orage sans lui. C'était sans doute ce qui s'était passé : Robyn avait changé. Kenji n'aurait su dire en quoi, n'aurait su l'expliquer en rien, mais les faits restaient les faits : Robyn avait changé. Dans tout ça où était sa place ? Bon sang, comment des phrases aussi enfantines avaient-elles pu le plonger dans des réflexions aussi intenses et lointaines... Il n'osa rien répondre. Qu'est-ce que je raconte... Je n'osais rien répondre. Qu'aurais-je dû répondre face à ça ? Qu'aurais-je pu répondre.


***

Je le regardai avec perplexité dans un silence de plomb. C'est fou ce que ça me faisait mal de le regarder, c'est fou comme ce silence nous criait de se parler. Hélas j'avais fait la sourde-oreille et Robyn prit les devants. Quand je disais qu'il avait changé, ce n'était pas pour rien. Ce zoom sur ma personne, ces sortes de flashbacks qu'il m'avait fait revivre, ces conneries de la Team Mirage... Putain je m'y perds. Numéro 2 ne m'a pas parlé depuis ce matin. J'ai des devoirs. Merde. J'arrive même plus à savoir si je pense ou si je me parle à moi-même, va savoir la différence entre les deux. Va-y, parle Robyn, de toute façon j'ai du mal à te répondre...

***


Kenji revint à lui et acquiesça, oui, il reviendrait, il reviendrait toujours. Ca s'était vu dans ses yeux qu'il était parti. Pourtant il avait écouté son ami, son meilleur ami. C'était drôle, il aurait pu le poignarder dans le dos et lui dire qu'il ne l'avait pas fait exprès que Kenji lui aurait pardonné en lui tenant la main jusqu'à l'infirmerie. Naïveté, confiance, amitié ? Un peu des trois sans doute, et aussi un soupçon de l'élément numéro quatre, le fameux ingrédient secret que personne ne dit au risque de dégoûter les autres du plat : « Je... Umh.. Non. Pour tout te dire, je ne m'entends "bien" qu'avec Numéro 2. ». Les raisons ? Vraisemblablement que Kenji était soit trop gentil soit trop passionné pour s'entendre avec les autres. Encore une fois, il n'était pas dans la Team Astria parce qu'il partageait à 100% les idées de ses congénères, loin de là, non il y était pour sa liberté. Redondant dira-t-on mais la vie de Kenji était un éternel recommencement. Vite, il fallait continuer. Non pas que la pseudo-punition de Robyn lui fasse peur - plaisantait-il d'ailleurs ? - mais il sentait que son meilleur ami lui filait entre les doigts. Tiens, "meilleur" était revenu, et il se fichait pas mal de savoir ce qu'en pensait le premier concerné. Il serait son meilleur ami, et Numéro 2 son meilleur collègue, voilà, il avait enfin mis des mots sur ce qu'il ressentait : « C'est un excellent collègue. Je ne suis pas persuadé qu'il fasse un bon amant ou même un ami de confiance, cela dit. ». Un sourire, un sincère, à l'intention de Robyn. Ce mec le menait par le bout du nez, il s'en rendait compte sans rien faire pour s'en débarrasser, peut-être qu'au final il aimait ça : « Et toi ? », ces deux mots avaient été d'une spontanéité remarquable pour Kenji, lui qui réfléchissait toujours vingt-deux fois et demie avant de parler. Question personnelle ? Carrément, mais il n'y pensait pas. Il avait retrouvé ce côté naturel, bien que toujours légèrement réservé qui l'avait toujours caractérisé. En y repensant cela faisait bien dix minutes, voire quinze, qu'il n'avait pas regardé son portable. Au final, la Team Astria c'était de l'ordre du secondaire. Dans le train en tout cas.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeSam 19 Mai 2012 - 17:47

Autant l'un des deux avait l'art de dire la chose la plus spontanée que possible aux moments les plus opportuns, autant l'autre avait le talent de s'évader mentalement plus rapidement qu'un enfant confronté à l'heure de la douche. Certes, ce dernier revenait toujours, mais peut-être finirait-il par aller trop loin, par s'égarer et par ne jamais revenir. C'était un risque à courir. Pourquoi ? Nul ne le savait. Même pas les deux camarades qui se trouvaient face à face dans la cabine.
Robyn, malgré son statut de Lychnis, ce n'est pas un fan de la papote. Les conneries, la rigolade, les fiestas, là il est dans son élément. Mais parler, ce n'est vraiment pas son truc. Aussi déteste-t-il lorsqu'il lui incombe la tache de remplir les blancs. Pourtant, dans le cas présent, le silence comme le dialogue ne l'avaient pas dérangé. Était-ce du au probable fait Kenji soit son meilleur ami ? Il est parfois étonnant de constater qu'en présence de quelqu'un que l'on connait si bien, il est simple d'être silencieux sans être gêné. Sincèrement, il n'en avait pas la moindre idée et s'en fichait éperdument. Au final, les disputes, c'était secondaire. Les sujets qui virent de bord, les paroles "interdites", les pensées sous-entendues que l'ont n'exprimera jamais, les silences qui comblent leur relation, tout est superflu. Enfin, il fallait l'espérer. Parce que sinon, qui sait ce qui allait advenir des deux amis. Doit-on toujours se soucier de ce que nous vivons actuellement, ou peut-on ne serait-ce qu'un peu vivre dans le passé et se reposer sur une image, certes parfois ancienne, mais qui nous réconforte ? Un peu comme une photo. On l'accroche au dessus de son lit, on voit le temps lui passer dessus et change-t-elle pour autant ? Elle vieillit. Mais ne change pas. Elle s'abîme, perd de son éclat ou justement, se renforce. Un peu comme nous tous au final.
Kenji semblait la cible d'un gros doute, ce qui fit rire intérieurement l'autre garçon. Tiens donc. Le renfermé Yamada arrivait même à réfléchir pour trouver une réponse à une question aussi simpliste que celle là ? Qu'allait-il bien pouvoir déclarer comme excuse cette fois ci pour changer de conversation. Ou alors, autre hypothèse. Il revoyait dans sa tête tous les moments passés avec le fameux Brian et se demandait quelle genre de relation ils entretenaient. Robyn imagina le genre d'images que pouvait avoir son ami à ce moment même et secoua la tête. Naaaaaaaaa, pas possible. Il vit le garçon blond embrasser son "partenaire de la Team" et se pinça le bras pour revenir sur Terre. Ne pas s'inventer des films. Surtout, ne pas partir dans des délires yaoistes tout à fait infondés et sans preuves actuelles. Rester dans ce wagon, l'esprit bien en place, à se dire tout naturellement qu'il n'y a rien de louche. Mais alors... A quoi servent les canapés de luxe dans les bureaux de la Team Astria ? Surement pas pour accueillir des élèves autres que les membres de la Team. Un canapé. Juste pour eux. Pour Brian et Kenji. Non. Ne pas y penser. Malheureusement, entendre de la bouche du concerné "Je ne m'entends bien qu'avec Numéro 2", n'améliora pas vraiment la situation. Bon, d'accord, soit, il y avait quelque chose entre eux. De plus, il était évident que Kenji n'était pas le roi de la sociabilité et donc qu'il devait probablement avoir du mal à se lier avec autrui. Mais quand même. N'était-ce pas une sorte de "famille" comme diraient certains ? Étonnant.

« C'est un excellent collègue. Je ne suis pas persuadé qu'il fasse un bon amant ou même un ami de confiance, cela dit. Et toi ?»

Alors là, il se retint. Si fort qu'il eut un hoquet, failli s'étouffer, et par conséquent, échappa à la mort, qui sait. Juste parce que de parler d'histoire de coeur avec Kenji était déjà excellent, mais de l'entendre parler avec un ton si solennel, c'était... C'était... Epic quoi ! Surtout que le garçon s'était montré si spontané sur la fin que sur c'était comme si l'ancien ami revenait. L'image de Kenji et Numéro 2 enlacés revint dans l'esprit de Robyn et il ferma les yeux pour ne pas montrer le fou-rire grandissant en lui. Il toussa un coup, retrouva une once de sérieux, au moins sur le visage. Un seul petit détail le titillait. Un ami de confiance ? Le Yamada passait son temps avec ce gars là, et il ne le jugeait pas comme "ami de confiance" ? Était-ce normal ? Alors c'était son bouche-trou. Ou bien, comme il le pensait, son coup du soir quotidien. Au choix.

"Heu moi ? Nan, sérieux, tu me vois, moi, sortir avec une fille ? J'ai un visage de gamin, je suis un gringalet, j'aime tout ce qui est mignon et rose. Et je suis pas dans le top des gars d'Alcea. Contrairement à toi. Et puis, tu sais, il y aurait à la limite une fille mais bon. Voilà quoi. J'pas envie d'en parler. Après, ma dernière petite amie remonte à mes 14 ans je crois. Tu te souviens ? La fille qui était tout le temps avec nous avant ? Une brune..."

Un p'tit coup de nostalgie. Il avait déjà 17 ans. Ses 14 ans lui paraissaient si loin déjà... Il s'en était passé des choses depuis. Des bonnes, comme des mauvaises. Décidément, ce trajet dans le train lui aura fait revivre un certain nombre de souvenirs plus ou moins agréables. Il regarda son ami l'air amusé et déçu. Il ne devait surement pas se souvenir de la brune. Elle s'appelait Léonore Iroyd, et les deux garçons l'appréciaient plus que bien. Sauf que c'est lui qui était sorti avec. Peut-être que tout avait commencé là. L'éloignement. Le silence.
Le garçon, après un rapide coup d'oeil à l'extérieur, se leva pour réveiller Happy, qui s'étira lentement. Puis, le brun se tourna vers le blond avec un sourire amusé. Mais avec de la déception certaine dans ses yeux.

"Bref. Rien d'autres ? Pas de potins ? Tant pis alors. C'est gentil à toi de m'avoir consacré un peu de temps. T'as même pas utilisé ton téléphone pendant près d'un quart d'heure. Je suis fier de toi sur ce coup ! On arrive, je vais te laisser, tu as surement des gens à rejoindre. Au pire, on se revoit tout à l'heure en cours. D'accord ? A tout à l'heure. Ou demain. On verra cher meilleur ami !"

Il laissa Négapi grimper sur son épaule et dans un élan de tendresse, ébouriffa les cheveux de Kenji avant d'ouvrir la porte et de s'éloigner dans le couloir. N'allez pas chercher à comprendre. C'est Robyn.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Premier jour, la routine.   [Terminé] Premier jour, la routine. Icon_minitimeJeu 24 Mai 2012 - 14:41

C'aurait sans aucun doute été peine perdu d'expliquer à Robyn la relativité de la beauté face à l'amour. Selon Kenji il n'y avait pas d'amour, seulement une extrême amitié, alors l'un dans l'autre, en discuter était une perte de temps. On appelle ça du bavardage, parler pour parler, tout le monde bavarde, tout le monde bavardera, depuis que les Hommes savent parler ils bavardent. Aujourd'hui on assignait à cette notion de 'bavardage' un bien étrange sens, bavarder c'est mal. Kenji dirait que non, bavarder servait à créer des liens, parler pour ne rien dire, en somme c'était déjà le faire pour quelque chose. Selon Robyn, il n'était pas l'archétype du beau mec, quelque part Kenji était quant à lui persuadé que chacun pouvait trouver chaussure à son pied, aussi beau ou estropié qu'on eusse put être. Néanmoins la perspective d'un débat autour de l'amour et de la beauté, à savoir deux des nombreux sujet sur lesquels personne ne peut avoir raison, ne le tentait pas plus que ça. Il se contenta donc de regarder son ami, un peu déçu qu'il pensât pareille commentaire sur son propre physique. Et encore ! Comme s'il n'y avait que le physique que Robyn dénigrait...
Une fille, une brune, oui, comment l'oublier. Kenji eut comme un flash, un retour en arrière bien malgré lui et parvint à voir sa propre vie à la troisième personne. Au final, peut-être que si Robyn et lui n'avait plus rien à se dire c'était car l'héritier Yamada s'était vengé de façon inconsciente. Sa relation privilégiée avec Numéro 2, au final, ce n'était pas interprété le vol de son meilleur ami par cette fameuse brune ? Il s'en voulait et en même temps se disait que ça avait été une bonne guerre. Ces évènements remontaient à loin, pas sûr qu'ils aient encore un impact sur le présent. Pourtant Robyn en parlait, bizarre. Ce qu'il avait retenu ? Que son meilleur ami avait le béguin pour une fille et qui ne voulait même pas lui en parler, qu'est ce qu'on dit déjà à propos de la confiance ? Ah oui, ça se perd en deux secondes et ça se regagne jamais. C'est con, la confiance c'est comme une fenêtre qui prend un caillou dans la gueule, on la remplace mais rien ne nous dit que le p'tit sagouin va pas revenir mettre une caillasse dedans.

Pourquoi aucun mots ne parvenaient à sortir de sa bouche... Robyn avait tellement tout dit qu'il n'aurait pu qu'acquiescer platement. Kenji n'avait jamais été très potins, pas plus que frivole ou coureur de jupon. Quelque part c'était sans doute ça qui faisait de lui quelqu'un de plutôt populaire pour la grande majorité de l'école. L'image du garçon parfait, il y a des rumeurs disant que du coup on ne peut pas faire ce que l'on veut quand on possède un tel reflet : mensonge, il suffisait d'être naturel, des gens sont fait pour être aimés dans une certaine catégorie, d'autres s'entendent avec tout le monde. On pourrait presque en venir à la notion de destin, de destinée, c'est un peu ça. De toutes les phrases possibles, Kenji ne parvint qu'à répondre par un sourire gêné qui prit tout son sens lorsque Robyn lui ébouriffa les cheveux. Au moins un autre point positif : il se rappelait que ça le faisait lourdement chier. C'était ça aussi le sourire, dire ce qu'on pense sans les mots. Oui, ça l'avait fait chier mais il savait que part ce biais Robyn et lui se rapprochaient et rien que cette idée suffisait à le faire sourire : "Oui, à bientôt."

Robyn sort, Kenji décroche son portable. Un sms, une secousse, un arrêt, il descend. Sac en bandoulière, Morph' en stylo dans sa poche de veste. On dirait que la vie reprend son cours comme si rien ne s'était passé dans ce train. Il lui semblait que ça n'avait duré que trente secondes, trente secondes pour un bond dans le passé, Robyn et Kenji avaient inventés la machine à remonter le temps. Il n'avait pas osé demander à Robyn de se fixer une routine, pourquoi ne pas faire ça tous les lundi ? Dans un sens, Robyn n'était pas quelqu'un de routinier, sur ce point lui et Numéro 9 étaient complètement différents et ce, même si Kenji ne se refusait pas des imprévus. Note à moi même : devenir spontané. Non, ça ne fonctionne pas comme ça, en revanche cela faisait de son meilleur ami un professeur. Apprendre l'imprévu à quelqu'un, lui sauter dessus lorsqu'il a le dos tourner, lui planter les doigts dans les côtes pour le faire chavirer en pleine discussion, l'ébouriffer, lui poser des questions sans queues ni têtes. Oui, Robyn était le meilleur des professeurs.
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